Sunday, March 11, 2007

Chimaira - Resurrection (Nuclear Blast) 2007


Les groupes de metal aiment les superlatifs. Ils s'en drappent comme des étendarts et infuse leurs chansons d'une atmosphère épique qui les fait passer pour des chevaliers ou des barbares detruisant tout opposition sur leur passage. Or, quand Chimaira titrent leur album Resurrection ce n'est pas pour se placer comme les nouveaux messie du metal moderne (malgrès le ridicule pseudonyme de metal moïse que la presse anglaise a donné au chanteur Mark Hunter) mais pour signifier un véritable retour à la vie après une période de trouble. Aussi bon que fut leur dernier album, en le réécoutant maintenant, et après avoir regardé le DVD qui accompagne la version collector de l'album, je comprends très bien le renouveau agressif de ce dernier disque. Sans Andols Herrick derrière la batterie, la machine Chimaira n'est vraiment plus la même. Je ne discuterais pas les qualités de Kevin Talley en tant que batteur, mais au sein de Chimaira il ne donnait pas la même puissance de feu que Andols Herrick procure avec son jeu varié et dynamique. A dire vrai, l'album eponyme precedent manquait sérieusement d'énergie et jouait presque plus sur une gamme très mid tempo en comparaison de the Impossibility of reason ou ce Resurrection. Ce dernier est définitivement l'album du retour au maximum des possiblités pour Chimaira.

Chaque musicien donne ici le meilleur de lui même et même toutes les plages ne sont plus violente les unes des autres, il y a n'a pas de réel temps mort et assez d'idée bien menée pour qu'à aucun moment la fatigue ne se fasse ressentir. La recette Chimaira n'est pourtant pas très complexe puisque se basant sur de gros riffs bien lourds, quelques lignes mélodiques, des solos jamais trop demonstratifs. Rien qui, theoriquement, ne les sépare d'autres groupes de metal actuel. En pratique par contre, les riffs s'impriment très vite dans votre tête et l'armature electronique des claviers auréole les guitares de ce petit plus épique sans lequel une chanson comme "Resurrection" ne serait pas la claque sur-efficace qu'elle est. C'est l'intervention accrue des différents effets electronique ou des nappes de clavier qui confère définitivement a Chimaira ce degré d'originalité que ne possède pas d'autres groupes de metal actuel. La référence Fear Factory est assez evidente quand les effets se font un peu trop mécanique mais il y a bien plus que cela dans ces effets comme lors de la dernière plage, "Empire", ou les claviers et les choeurs évoquent les moments les plus grandiloquents de Dimmu borgir. La touche hardcore du quintet est aussi très présente sur ce disque et les mosh part sont plétore sans jamais être répétitive. Cependant, si ce terme vous rebute, sachez tout de même que Chimaira est d'abord un groupe de metal et ne s'aventure pas dans des clichés metalcore.

Bien au contraire, ce qui reste la marque de fabrique des albums du groupe, post Pass out of existence, c'est cette envie de faire un metal sans faux col. Si il y a ligne mélodique, elle ne sera jamais mieleuse. Si il y a une pause, elle servira a revenir encore plus violemment. Rien dans cet album ne vous choquera comme étant une innovation incroyable, mais vous aurez de quoi contenter votre soif de metal efficace, moderne, tout en restant un digne héritier de Slayer. "The flame" invitera d'ailleurs peut être aussi un peu de controverse avec son sample de femme hurlant et son texte evoquant un viol. Bien qu'il y ait matière a discuter, la chanson n'est en aucun cas une incitation a commettre quoi que ce sois et reste juste un texte particulièrement sombre pour un groupe qui n'a de toute façon jamais été orientvé vers les ritournelles de damoiseau. C'est donc un Chimaira en pleine forme qui nous revient sur Resurrection avec beaucoup d'amelioration mais sans changement majeur. Les fans apprecieront et ceux qui restaient encore insensible au groupe changeront peut être d'avis. Chimaira est une machine de guerre efficace strictement metal dont la production jamais decevante ne fera pas date comme l'un des pionnier de quoi que ce sois mais dont on ne pourra pas nier la conviction qui se degage de ce nouveau lot de chansons tout aussi brutale et mémorable les unes que les autres.

Saturday, March 10, 2007

Leng Tch'e - Marasmus (Relapse) 2007


Le dernier album de Leng Tch'e débutait par un sample surement extrait d'un nanard de kung fu pour ensuite enchainer un enorme blast efficace placant l'album dans un registre comico gore grind. Excellent du début à la fin mais très unidimensionnel car placé sous le signe du blast. Le fan de grind de base devait être satisfait par cette orgie de vitesse mais les riffs souffraient assez de ce manque de respiration. C'est donc une decision salvatrice que d'avoir ralentis un peu le tempo sur ce nouvel album et de ne pas avoir continué dans une voie trop simple et direct. Le choc est tout de même important une fois le premier titre écoulé et ma bouche a surement tenté de toucher le sol quand j'ai entendu ce riff groovy me debarquer dans la tronche au début de "1 -800- apathy". Le revirement n'est pourtant pas aussi catégorique que l'on pourrait le penser. En effet, ce n'est pas comme si Leng Tch'e avait tellement appuyé sur le levier de vitesse qu'ils étaient descendu jusqu'en première pour ne plus jamais savoir remonté à la vitesse de Ferrari qui caractérisaient The process of elimination. Mais le fait est que les blast ne sont plus de rigueur dans les seize chansons de l'album et que même avec un nombre de plages typique d'un album de grind, seules quelques chansons passent en dessous des deux minutes.

Marasmus n'est toutefois pas une transformation complète dans un nouveau monstre. La production est identique et tout aussi puissante que sur The process of elimination. Lourde gonflé de basse pour permettre aux riffs de resonner encore plus dans vos tympans, elle lie chaque instrument efficacement, laissant de coté la subtilité, mais gonflant l'enregistrement en férocité. Vocalement, nous avons encore a faire a une alternance entre des hurlements gras, voir porcin, et aussi hardcore. Ce qui a vraiment changé ici c'est ce coté rock and roll qui était present sur certains riffs du dernier album qui ont pris encore plus de place sur Marasmus. Sans jamais tomber dans un tempo doom, la batterie fleurte souvent avec des passages plus punk et n'hesite plus a alterner entre différentes vitesses pour procurer le relief necessaire aux riffs puissants et efficaces qui auraient été bien perdus dans une foret d'explosions de double grosse caisse. Contrairement aussi a ce que l'on pourrait penser, Leng Tch'e en devient plus menacant et l'etiquette comique qui leur été associé dans mon esprit en a pris un coup d'une seule traite. Pas de samples non plus dans les parages. Ls titres des chansons laissent aussi presager une bestiole un poil plus virulente que la dernière fois et à la place d'un "Scene scenery" ou d'un "Icone resizer" ce sont des "Social disgust" ou "Submissive manifesto" que l'on trouve dans le tracklisting.

Marasmus, sans être un monstre de violence imparable, comme les publicitaires des labels aiment le clamer, est un disque véritablement agréable sur la longueur, qui s'ouvre a un plus large panel d'oreilles tout en ne sacrifiant absolument rien. Bien au contraire, les chansons sont deux fois plus efficace qu'auparavant grace a de très bons riffs mais aussi a des petits détails un peu plus mélodique et accrocheur. Ce disque respire et vient vous souffler dans le cou avec l'air de ne pas plaisanter. Mieux encore, chaque écoute se révèle être encore plus agréable et interessante que la précédente et bien que je trouve cet album très bon, je pense que je le ferais tourner avec encore plus de plaisir au fur et à mesure des mois à venir. En ouvrant leur musique a des rythmes plus variés et plus uniquement la vitesse survitaminé de rigueur dans les albums de grindcore, Leng Tch'e a trouvé un nouveau souffle bien plus interessant. Reste encore ce son de batterie très synthetique, seul détail qui aurait put être corrigé, et qui était déjà présent sur l'album précédent. Mais avec un disque aussi efficace que celui ci, ce serait du chipotage de ma part que de m'attarder la dessus. Marasmus est, contrairement a sa signification dans le vocabulaire medicale, un disque lourd, très lourd, temoignant de la vitalité d'un bambin prêt a en découdre avec le monde entier.

Tuesday, March 06, 2007

Mnemic - Passenger (Nuclear Blast) 2007


Une fois l'introduction enclenché, vers 40 secondes, on croierait entendre le "Velvet kevorkian" qui fait monter l'adrenalyne au début du fameux "City" de Strapping Young Lad. Un peu plus loin dans l'album, dans "Stuck here", quand un ralentissement intervient et que les guitares se distordent, on se croierait sur "Nothing" de Meshuggah. Ces deux influences ont toujours figuré dans le CV de Mnemic et ce n'est donc pas surprenant de les retrouver là. Par contre, ce qui est un peu génant c'est de les sentir aussi bien sur le troisième album d'un groupe qui devrait avoir trouvé une identité un peu plus forte depuis le temps. Mnemic serait il un autre clone dans le clan cyber metal et rien de plus ? Pourtant toute l'attention de la scène metal française fut tourné vers ce groupe danois quand un des chanteurs de Scarve, Guillaume Bideau , vint les retrouver. Alors bien sur, quand un enfant du pays part à l'étranger on attend beaucoup de lui. Surtout quand on quitte un groupe très influencé par Strapping Young Lad et Meshuggah pour en rejoindre un autre dans le pays d'a coté. De la delocalisation pur et dur. Mnemic n'est donc plus un groupe de plus dans l'écurie Nuclear Blast pour le public français mais un groupe identifié comme possedant un chanteur français. Alors forcement, on en attend plus que si c'était un simple danois qui avait trouvé sa place derrière le micro.

Lors d'un interview donné après son départ de Scarve, Mr Bideau avait affirmé que sa nouvelle place dans Mnemic lui permettait d'utiliser sa voix de plus de façons que dans Scarve. Recemment en réécoutant "Irradiant" je me suis demandé ou pouvait bien être le Guillaume Bideau que j'entends aujourd'hui sur "Passenger"? Ce changement de chanteur pour Mnemic n'a pas que pour effet d'apporter un peu de variété dans les passeports du groupe mais de leur procurer les mélodies qui faisaient en partie défaut a leurs albums précédents. En tant que fan des deux premiers albums je me rend maintenant compte a quel point leur premier chanteur avait une voix peu propice aux mélodies. Guillaume Bideau procure au groupe une dose de mélodie salvatrice qui permet, malgrès les influences evidentes, de faire flotter au dessus de ce disque une aura de succès commercial potentiel et important. Si ce nouvel album ne revolutionne rien et ne s'oriente pas vers des territoires plus progressif ou plus technique c'est pour mieux asseoir la position de Mnemic comme une machine a chansons solide et efficaces. Les claviers et les riffs saccadés appuient la mécanique du groupe et justifie l'étiquette cyber tandis que les lignes mélodies et les hurlements rageurs jouent avec l'adrenalyne de l'auditeur ou s'insère dans sa mémoire a court terme pour mieux l'infecter sur le long terme par la suite.

Le défaut majeur de ce disque réside en fait dans son atout commercial majeur : C'est un disque qui plaira surement beaucoup aux jeunes fans de metal découvrant In Flames ou Soilwork. Sans être un album de death mélodique ou de neo metal, "Passenger" joue avec l'adrenalyne en proposant une formule efficace mais qui ne revolutionne tellement rien qu'il faut être un fan de mon genre pour ne pas jeter ce disque aux orties. Et pourtant, j'aime beaucoup cet album. Ses imperfections me reviennent a l'esprit en l'écoutant mais une fois les accroches atteintes (comme sur la très pop "Meaningless" ou "In control") je les oublie. Peut être parce que sans être un disque très différent de la production actuel, "Passenger" est un album de metal moderne qui enfonce tout les bons boutons et se distingue par ses refrains et sa production hyper calibré. Je m'interroge d'ailleurs un peu sur la survie du groupe une fois en concert car les effets sont nombreux et les overdubs de voix ne font pas défauts sur chaques chansons. Une chose est sur, malgrès ce bon album, Mnemic aura encore beaucoup a prouver pour ne pas se faire etiquetter comme un suiveur, et cela malgrès deux albums du même registre. L'arrivé de Guillaume Bideau au chant, même en étant pas un evenement pour la scène française, sonne un nouveau départ pour ces danois en ouvrant de nouvelles portes pour leurs futurs albums. Puisse leur route être fructueuse.

Sunday, March 04, 2007

Crowpath + Comity + 7th Nemesis au Batofar

Des trois groupes de la soirée, je n'en connaissais qu'un seul, Crowpath, la tête d'affiche. Des trois groupe de la soirée, aucun ne m'a déçut et cela malgrès l'excellente réputation qui précédaient chacun d'entre eux. Avec 1h15 de retard à peu près, le Batofar ouvre ses portes et permet à tout le monde de se rechauffer un peu. 7th Nemesis est déjà sur scène en train de préparer ses instruments et malgrès le coté confidentiel de la soirée, reservée à des groupes originaux et difficile d'accès, le public arrive progressivement. 7th Nemesis commence son set d'un metal technique et violent qui oscille entre le death technique et un petit coté black metal du coté des vocalises et commence par convaincre progressivement le public qui finira par rejoindre en partie sa cause. Le reste de la soirée n'est pas très metal mais le groupe s'en sort grâce a des compositions complexe et impressionante et des musiciens possédés par leur musique et determiné a montrer se dont ils s'en capable. Premier groupe de la soirée et déjà une excellente surprise. A ce moment là, je me demande vraiment si Comity sera capable de faire plus intense que ça. Je ne connaissais pas encore bien Comity a ce moment là, et j'ai donc douter un peu. Je n'aurais pas dut.

Selon les dires des musiciens, pendant et après le concert, leur son n'était pas parfait et la basse dominait trop le mix et ils se sont même excusés de ce problême de son. J'ai découvert le groupe ce soir là et ce n'est pourtant pas cela qui m'a empeché d'apprecier et d'être même completement conquis par leur prestation. Se nourissant de tout les groupes phares de ce que les journalistes appellent le "post hardcore", la musique de Comity est riche et dense tout en étant joué avec passion et minutie. 55 minutes de musiques et une seule respiration pour un impact maximum sur les tympans. Les problêmes techniques soulignés par le groupe ne m'ont aucunement géné pour apprecier leur prestation, j'ai eu beau être attentif, je ne les ai pas perçut. En même en ne connaissant pas l'album jusqu'a ce soir là, je suis surement très mal placés pour faire la comparaison. Mais, une chose est sur, c'est qu'a l'issus de leur set, après avoir copieusement applaudis les musiciens, tout comme le reste de la salle qui était venu surement pour eux et pas pour Crowpath, j'étais encore sous le charme de cette musique aussi complexe que phénoménale et je me demandais encore une fois si la suite serait aussi incroyable.

Plus fort que Comity ? Surement pas. Aussi bien ? Sans aucun doute. Alors que le set de Comity était tout en relief et en puissance, la musique de Crowpath est encore plus intense et violente et ne permet aucune respiration. C'est d'ailleurs surement cela qui a fait s'eclipser une bonne partie du public durant le concert des suedois, car pour les malades du premier rang, dont je faisais parti, le son était parfait et la performance fut traumatisante de violence et de puissance, dans le bon sens du terme. Déjà avant le début du set on pouvait entendre que le son de la batterie était identique a celui de l'album. Mais une fois le concert commencé, la puissance des chansons sur disque fut largement doublé lors de leur interpretation. Mention speciale a un "Children of boredom" titanesque grâce a un instrument a corde joué par le guitariste qui produisit des sonorités comme jamais je n'en avais entendu auparavant. Le batteur, quant à lui, ne laisse pratiquement aucun temps mort et reproduit a la perfection les rythmes complexes qu'il balance sur un public abasourdis par tant de maitrise et de virulence de la part de quatres suedois souriant et sympathique qui remercieront plusieurs fois le public et l'organisation du concert. Bonne humeur et terrorisme sonore étaient donc au programme et chacun des groupes de la soirée remplit ces critères parfaitement. Une soirée plus que mémorable et peut-être même un des meilleurs concert de l'année 2007.