Thursday, October 23, 2008

Puppetmastaz - Clones live in Berlin (Vicious Circle/Louis Ville Records) 2007

Les Puppetmastaz sont un groupe de rap allemand aux paroles en anglais dont l'originalité est de se cacher derrière un spectacle de marionnette qui interprète les chansons "à leur place". D'ors et déjà, l'etiquette rap indépendant clignote fortement au dessus du groupe. Non, le propos du groupe ne tournera pas autour du ghetto, du racisme et de la violences des banlieues. Par contre, vous ressortirez de l'écoute de ce disque avec un grand sourire et un mal de cou que vous compreniez ou non les paroles.

Accompagné d'un DVD permettant d'assister chez soi à l'intégralité d'un concert où se raconte une histoire tournant autour de clones des marionnettes qui tentent de remplacer les originaux, le contenu des deux supports n'est pas identique. Afin de privilégier les chansons, le disque écarte donc la plupart des dialogues entre les personnages ou avec le public pour que ne reste que les chansons. Après cinq albums plus un maxi, la discographie des Puppetmastaz est revisité sans que le concert ne perde en énergie ou en dynamisme.

Sautillantes et festives, les chansons qu'interprètent Snuggles the bunny, Panic the Pig, Mr Maloke, Wizard the Lizard ont pour point commun d'être soutenu par des basses énormes et dansantes incitant un mouvement perpétuel de la tête. Les compositions sur lesquels posent le quatuor ainsi que tout un tas d'autres marionnettes (chacun doté de leur propre voix tout comme dans le Muppet Show dont s'inspire fortement ces allemands) sont toutes aussi efficaces et mélent le coté festif et détendu du rap old school au coté direct et dansant du style plus bling bling de nos jours. Les clichés sont cependant évités et détournés par le jeu des marionnettes comme le montre très bien le clip de "The bigger the better" où les quatres animaux sont accompagnés de deux danseuses qui finissent par être enterrés dans le sable. Les Puppetmastaz ne sont pas juste un groupe de rap basique enrobé dans un jeu de scène atypique mais un groupe original aux chansons on ne peut plus efficaces.

Tout en faisant office de best of, ce live est aussi une occasion de retrouver ces chansons sous une forme plus énergique. Les basses ressortent en effet beaucoup plus que sur les versions studios et l'énergie déployés par les marionnettistes rappeurs se communiquent très bien à travers les marionnettes (sur le dvd) et dans leur flow. Leurs capacités a user de différentes voix tout en continuant a assurer techniquement le rythme des paroles et d'ailleurs complètement bluffantes. On finit par oublier que des hommes se trouvent alors derrière la voix de ces animaux et on se plait a se laisser porter par les demandes d'un lapin à la voix nasillarde a faire la fête. L'illusion est presque totale (si l'on oublie de remarquer la présence de tête bien humaines qui ressortent de derrière le décors) et le spectacle terriblement efficace. Un pari qui n'était pourtant pas gagné avec un concept aussi difficile a rendre crédible mais dont l'interprétation sans faute et l'énergie communicative en fait un disque à découvrir en guise d'introduction à l'univers des Puppetmastaz.

Ill Bill - The hour of reprisal (Uncle Howie Records) 2008

A l'instar de The Prefix for Death de Necro qui faisait se rencontrer des artistes rap et des artistes metal dans un disque véritablement rap, The hour of reprisal propose un panel d'artiste allant de Max Cavalera jusqu'à Everlast (ex. House of Pain, la Coka Nostra) pour un résultat beaucoup plus mitigé que le disque de son frère.

Débutant sur une note sombre et lente (et un featuring de Howard Jones de Killswitch Engage), Doomsday amorce le début d'un disque au propos sombre. Ill Bill continue de parler de violence, de drogue, de corruption et de la guerre comme durant ses jours au sein de Non Phixion. La drogue et la dépendance y sont par contre traités sous un angle beaucoup plus sombre que sur "The future is now" où le groupe se vantait bien souvent de consommer de la coke et faisait intervenir le fameux Uncle Howie (toxicomane notoire que l'on peut voir se shooter dans le clip de "I need drugs" de Necro) comme une sorte de témoin de la vie dans les rues. Les intervention de Howie, toujours enregistrés de la même manière que sur "The future is now" sous la forme d'extrait de conversations, soulignent la déchéance et la perte d'humanité qu'entraine la dépendance. Un rejet de la drogue exprimé avec virulence et honnêteté sur "My uncle". Ill Bill déclare même en introduction qu'il écrit cette chanson afin de toucher son oncle et de lui faire prendre conscience de sa vie.

Tout au long de l'album, Ill Bill touche à des sujets grave mais déploie un talent de rappeur témoignant de son honnéteté et de son engagement émotionnel dans ces causes. Tout n'est toutefois pas sombre et l'on a même aussi droit a deux chansons aux accents reggae, dont une où apparait HR des Bad Brains, plus ou moins bien faites. A noter aussi une chanson au sujet presque irréel sur un disque de rap (même en connaissant la passion des deux frères pour le metal et le sample de guitare de "Trust nobody") : "U.B.S. (Unauthorized Biography of Slayer)", une courte biographie de la carrière de Slayer, produite par Necro, totalement anecdotique musicalement mais très amusante (le rappeur annonce aussi à la fin qu'il traitera la prochaine fois de la biographie de Bad Brains ...). D'autres références au metal interviennent quelque chansons plus tard sur "The Most dangerous weapon alive" où l'on peut entendre des noms d'albums de Iron Maiden et de Osbourne ainsi que Sick of it All et Warzone.

Le gros défaut de ce disque réside surtout dans les productions de Ill Bill dont le point commun est d'être trop artificiel. "Trust nobody" et son sample d'un solo de Slayer est gonflé par des notes de clavier, très bling bling et surtout très froid, tandis que "My uncle" est accompagné d'arpège de guitare tellement plat que l'on croirait composé sur ejay. Les connaisseurs de ce logiciel grinceront des dents rien qu'en imaginant le résultat. Les autre pourront s'imaginer ce que donne le son d'une guitare reproduit électroniquement et extremement faiblarde. La chanson n'en manque pas moins de puissance grâce au flow de Ill Bill mais empêche la chanson, tout comme l'album, de s'élever du sentiment globale de médiocrité que dégage cette succession de composition sans relief. Les featuring de Dj Lethal (House of Pain, Limp Bizkit) et Dj Premier (Gang Starr) ne manque pas d'ajouter au tableau un des clichés les plus crétin du gangsta rap, des détonations d'armes à feu. Le genre de sample débile que l'on aimerait ne plus retrouver ou alors sur des chansons mieux écrites. Les featuring sauvent en général la mise, comme celui de Vinnie Paz (Jedi Mind Tricks) accompagnant Ill Bill sur la production de DJ Lethal mais on aurait préféré qu'il n'ait pas a faire tant d'effort pour remonter le niveau.

Les interventions de Dj Muggs et de Necro sont par contre beaucoup plus agréable et produisent des résultats enthousiasmant comme "This is who I am" et "Only time will tell" qui conclut l'album efficacement avec des apparitions Necro, Tech N9ne et un Everlast en mode blues sur le refrain. Une conclusion qui ne remonte cependant pas le niveau de ce disque. Sur dix huits titres il aurait été préférable de n'en garder qu'une dizaine des plus efficaces qui aurait fait de ce disque un album sympathique et non l'enfilade de titres en demi teinte qu'il est.

Wednesday, October 22, 2008

Psycroptic - (Ob)Servant (Nuclear Blast) 2008

"Symbols of failure" était aussi technique et complexe que concret et composé de chansons pratiquement indissociables les unes des autres. Le manque d'accroche quelconque sur ce disque en faisait un monstre parfait pour les fans de death metal technique mais aussi un véritable casse tête pour se repérer entre toutes les chansons. Il y a une limite a la technique et celle s'appelle "composer une chanson cohérente". La leçon a donc était bien apprise sur "(Ob)Servant" grâce a l'apparition d'une influence insoupçonné chez un groupe de death metal technique australien : Pantera.

Tout en conservant son gout pour les riffs technique, le blast et les chansons archi complexe, des riffs riche en groove se sont ajoutés ainsi qu'une approche vocale entre le growl et le cri à la Phil Anselmo. Une influence très bien assimilé qui permet à (Ob)Servant de respirer comme aucun disque de Psycroptic et de faire de ce nouvel album une réussite presque complète.

Presque car si je n'avais pas eu a subir cet horrible son de batterie dès les premières notes j'aurais sans doute était beaucoup plus charmé par ce disque. Ici le batteur ne sonne pas comme un être humain mais comme une machine à écrire derrière laquelle se trouverait une secrétaire émérite a qui l'on dicterait du Proust. Ses prouesses techniques sont indéniables et son jeux compliment parfaitement les riffs mais ce claquement incessant et artificiel est un frein à l'appréciation complète de ce disque.

Hormis ce problème de production il n'y a pas grand chose à redire sur la qualité des chansons. Sans être parfaitement composé, il y a dans ce disque une complexité et une variété de changement entre des riffs complexe tirant avantage du jeu discordant des guitares et des passages plus lourd laissant respirer la musique sans user de mélodies trop appuyés. Le registre vocale plus large du chanteur est aussi une bénédiction puisqu'il apporte un dynamisme et une décharge émotionnelle qui manquait à "Symbols of failure". Le chanteur précédent avait en effet pour habitude de changer très souvent de style ce qui donnait un aspect presque théâtrale à sa manière de réciter ses paroles. Ce tournant vers une voix à la Pantera fait perdre à la musique son coté froid et rend le tout beaucoup plus agressif et mémorable.

(Ob)Servant est a deux doigts d'être un album de l'année pour moi car il manque d'un son plus naturelle et moins lisse. Ce tournant dans la carrière de Psycroptic transforme cependant ce groupe en un monstre qu'il sera très intéressant de découvrir sur scène en tournée avec Cephalic Carnage et The Black Dahlia Murder pour pouvoir entendre des breaks comme celui de "Removing the common bond" sortir des enceintes et écraser le public.

Saturday, October 18, 2008

Corrupted au Point FMR

Faire jouer deux groupes arty se prenant pour des japonais en ouverture d'un des monuments du doom était aussi bien avisé que de faire jouer Eddy Mitchell en ouverture de Cannibal Corpse. Ouverture avec Zeeck Scheck et suite avec la Chatte. Deux projets arty à souhait dont le visuel est plus travaillé que la musique. Zeeck Scheck, tout d'abord, est un groupe déguisé dont la musique free et noise s'articule autour de la projection d'un court métrage mettant en scène les personnages que les musiciennes incarnent. Mélangeant des costumes de monstres de la série Bioman et le cinéma de Bergman, le résultat est amusant puis lassant. Rien ne se passe. Tout les petits bruits sont bien ordonnés mais ne provoque strictement rien. De la performance pour de la performance. En comparaison donc, la Chatte est pratiquement plus intéressant puisque les gros rythme electro qui anime la performance de cette chanteuse dissimulé sur trois kilos de draps poussant des cris aigus recouvert de delay sont dansant. Cependant, les cris aigus ... sans être horripilant (aussi surprenant que ça puisse paraitre) ne provoque rien. Le vide totale. Que ce soit Zeeck Scheck ou la Chatte, ont sens une volonté de faire du "bizarre", de l'"arty", de l'original, voir même du japonais. Mais, en art, on ne s'invente pas une personnalité sans y mettre quelque chose de personnels. Or, la musique de ces artistes est tellement détaché de la réalité qu'ils ont l'effet d'un pétard mouillé.

Après donc deux premières parties plus que dispensable, vient enfin le tour de Corrupted qui interprétera ce soir "El mundo frio", son titre de 55 minutes le plus post rock et donc le plus décevant pour tout ceux qui étaient venu prendre du gros doom dans la tête. Psychédélique, lent et douce, les nappes de guitares qui introduisent le morceau désarçonnent tellement le public que certains protestent un peu. Des discussions animés démarrent dans le fond de la salle et couvre en partie la musique. Des cchht fusent alors mais ont le même effet. Un danois venus spécialement voir Corrupted et visiblement éméchés traverse le public en demandant pardon très fort pour aboutir sur le coté droit de la scène et commencer a demander où est Corrupted car il "aime le Corrupted", il "adore le Corrupted". Grand bien lui fasse mais si il pouvait se la fermer ce serait encore mieux. Heureusement, une envie préssante de rejoindre les toilettes le fera partir assez longtemps pour que tout se calme et que le morceau prennent de son ampleur. Quinze minutes se passent et le batteur arrive enfin. Le jeu est d'abord à l'image des guitares, doux et discret. Le rythme se fait ensuite plus lourd. Des frappes sur la grosse caisse donne le signal du départ. Le chanteur s'approche du micro et commence a parler en japonais d'une voix douce et langoureuse. La montée en puissant se fait de plus en plus dense, la basse envahit et l'espace et soudain, l'explosion. L'explosion de la tension est alors irrémédiable et fascinant. Le chanteur éructe avec un growl inhumain tandis qu'il brandit le micro et que son ombre se cambre, menaçante. Le son et le spectacle sont alors à la hauteur de l'attente du public venu spécialement pour entendre ce son massif. En tant qu'auditeur vierge de toute attente, je prends mieux conscience de la raison pour laquelle des gens viennent du Danemark pour voir le passage de Corrupted en Europe. Quand on aime le doom, on ne peut que venir prier à l'autel de ces dieux japonais. Entouré de ces mélodies douce et froide, à l'image du nom de la pièce qu'ils interprètent, ces riffs sont la quintessence de la lourdeur et de la lenteur. L'explosion sera cependant de courte durée en comparaison avec la lente progression mélodique et le rythme reviendra ensuite aux mélodies du début. Dix minutes s'écoulent au rythme d'une ambiance post rock sombre et froide pour qu'ensuite les riffs reviennent avec toujours la même force mais sans l'effet de surprise. La voix se refait virulente et explose d'une rage à l'opposé même de la figure douce et calme de l'homme qui s'était présente sur scène au départ avec son chapeau melon et son costume noir. Une dichotomie qui sied parfaitement a ces japonais expert dans l'art d'écraser son public. Le final se fera sur la seule conclusion possible, un mur de feedback dans lequel le public se noie pendant plus de cinq minutes, perdus mais fasciné par les instruments qui déversent ce son etouffant et salvateur. Le batteur quitte son siège, les riffs de guitares s'estompe, le chanteur remercie avec le sourire les gens qui les ont fait venir, leurs amis du Danemark, le public puis se retire sous une nuée d'applaudissement enthousiaste. Certain seront déçu par ce manque de lourdeur et ce contraste privilégiant la mélodie aux riffs lourd et gras mais j'ai justement adoré tout cela et je n'attends qu'une seule chose, renouveler l'expérience.

Thursday, October 16, 2008

Hayano Daisuki - Headbanger's karaoke club dangerous fire (HydraHead) 2008

Où commence Gridlink et où finit Hayano Daisuki ? En plus de son investissement dans un nouveau groupe de grindcore similaire aux défunt Discordance Axis pour lesquels il était le hurleur, Jon Chang est maintenant aussi le hurleur attitré de Hayano Daisuki. La différence ? Pour Chang, aucune. Le hurleur pousse toujours le même type de vitupération stridente et corrosive que ses fans apprecient tant. En dessous de cela on trouvera par contre des riffs thrash mélodique efficace et un tempo rapide digne du nom que s'est donné le groupe : Hayo Daisuke = I love speed. Le nom de l'album et la photo au décor enflammé derrière laquelle les membres du groupe posent tels des membres de Kiss ou d'un quelconque groupe de glam ne laissent rien au hasard. Hayano Daisuki est un projet "pour s'amuser", un groupe dans lequel on ne cherche pas à révolutionner mais simplement a imiter les groupes de thrash et de hard rock de sa jeunesse. Une idée bien peu engageante en théorie, tant les side projets se sont souvent révélés être des excuses pour sortir un peu de plastique et boire plus de bière, qui vaut cependant le coup pour tout les amateurs de thrash. Municipal Waste ayant réveillé le gout du public pour un thrash dénué de sérieux, Hayano Daisuki propose sensiblement la même chose mais dans une version moins punk et avec surtout seulement quatre titres. C'est, encore une fois (voir la chronique du premier album de Gridlink) bien peu. Dommage car il y a matière puisque entre tout ces riffs et ces solos il n'y a tout simplement rien à redire. Du metal sans prétention en dehors de celle de s'amuser, rien de plus mais rien de moins non plus.

Gridlink - Amber gray (HydraHead records) 2008

Défunt depuis 2001, Discordance Axis n'a était la source d'inspiration que d'une pléthore de groupe emogrind atroce dont l'histoire ne retiendra que les mal de crâne qu'ils auront causés aux chroniqueurs malheureux chargés de les écouter pour s'en faire une idée. Aujourd'hui, heureusement pour nous tous, Jon Chang revient sur le devant de la scène avec un groupe de grindcore qui doit tout à Discordance Axis. Qui irait le lui reprocher ? Revoilà donc le chanteur à la voix de Lemmings écrasé couvrant de ses hurlement incessant des riffs mélangeant thrash et grind. Moins chaotique que Discordance Axis mais pas plus intéressé pour autant dans les chansons de plus de deux minutes, Gridlink grind, explose, blast et s'en va bien trop rapidement pour justifier le prix demandé pour un album aussi court. Dommage car il y a dans cet album de dix titres de très bonnes raisons de s'enthousiasmer du retour de ce vocaliste atypique sur la scène grind. Discordance Axix était un groupe a part et l'est encore malheureusement aujourd'hui. L'arrivée de Gridlink permet donc de combler un vide dans l'univers de la musique extrême mais ne rassasie pas pour autant l'auditeur avide que je suis.

Tuesday, October 14, 2008

Capillary Action - So embarassing

Echanger quelque mails avec Jonathan Pfeffer, seul compositeur et auteur des paroles, m'a permi d'avoir un regard très différent sur ce disque. Au premier abord la couverture et la débauche de changement de style pourrait laissé croire que l'on a affaire a un groupe influencé par l'éclectisme de Mr Bungle. Comique et parodique comme bon nombre d'avatar de ce groupe culte, Capillary Action n'est en fait rien de tel.

Influencé par "le jazz des sixties et la musique classique du vingtième siècle" et plutôt semblable à Cheer-Accident ou Shudder to Think, selon les dires du compositeur, la musique de Capillary Action emploi cependant aussi des débordement plus lourd évoquant le doom (sur "Bloody nose") ou les accélérations de manche de The Dillinger Escape Plan (au début de "Gambit") ne serait ce que pour quelque instants.

Le problème de ce disque est qu'il m'échappe constamment par ses incessants changement de style. Bien que quelque références me viennent à l'esprit l'espace de quelque mesures, mon vocabulaire est ensuite pris de cours par des rythmiques appartenant a différents types de jazz ou à l'avant garde le plus pure. Capillary Action n'est cependant pas un album révolutionnaire. Un amateur de Mr Bungle y retrouvera sans doute ses petits de même qu'un passionné de Kayo Dot (dont je fais partie). Les amateur de ce dernier groupe reconnaitront d'ailleurs peut être des traits propre au jeu de guitare de Toby Driver ou aux notes de violons de Mia. Ces références, comme celle précedemment cités, ne sont pourtant que des éléments de l'équation destiné a donner des points de repères avant de découvrir par soi même l'univers de Jonathan Pfeffer.

Talentueux et evidemment passionnés, les compositions de Capillary Action sont étonnemment matures pour un premier disque après deux EP. Tout les musiciens présent sur le disque démontrent la maitrise de leurs instruments. La seule exception à la régle est malheuresement ce même Jonathan Pfeffer dont le chant est un peu plat et ne convient pas totalement à la musique riche et mouvante qu'il compose. Un défaut qui n'handicappe pas pour autant sa musique puisque les accroches vocales permettent bien de se repérer dans ces chansons. La durée du disque n'est par contre pas excessive puisque les neufs chansons s'écoulent juste en un peu plus d'une demi heure. Complexe, intelligent et dense mais pas prétentieux pour autant.

Reste donc le défaut final de ce disque : sa couverture. Comment ne pas être dérouté par un album à la couverture bleu ciel et au dessin en noir et blanc quand la musique qu'elle dissimule est si colorée. Un défaut majeur pour un disque qui arrivera dans les bacs sans la publicité qu'il mérite pourtant. Ce premier disque de Capillary Action est une réussite émaillé de défaut mineur qui seront surement résolu lors de l'enregistrement du deuxième album. L'originalité et le talent de son compositeur et des musiciens qui l'accompagne ne peux être remis en cause et mérite toute l'attention que l'on peut lui offrir.
"So embarassing" ? Quite the opposite.

Theokony - I (Feto Records) 2007

Quand on sort son premier disque, on a généralement droit a son sticker ou a son bout de carton. Celui de Theoktony indiquait "pour les fans de Anaal Nathrakh, Arkhon Infaustus, Morbid Angel et Immolation". De bons conseils pour une fois. Celui de Baroness citait, côte a côte, "High on Fire, Isis et Municipal Waste", entre autre, histoire de ratisser large. Theoktony par contre est un groupe beaucoup plus facile a classifier. Le batteur du dit groupe étant le cogneur de fut de Anaal Nathrakh quand la bête sort faire un tour en public, il était normal d'attendre du groupe des blasts et du black metal. Les deux éléments sont au rendez vous ainsi qu'une forte influence death metal qui prend le dessus sur l'atmosphère black metal pour préférer une approche brutale maintenu par la vélocité d'un batteur qui ne s'essoufle jamais tandis que des riffs stridants vrillent tout autour. Theoktony pourrait donc être décrit comme le cousin plus sage de Arkhon Infaustus puisque l'on ne retrouve pas le don pour la controverse ainsi que l'atmosphère malsaine des français chez ces anglais. "I" est un excellent disque de black / death metal aux chansons efficaces. Rien de très recherché mais un bon début qui a le mérite de ne pas être ennuyeux et de ne s'approprier un créneau encombré.

Monday, October 13, 2008

All Shall Perish - Awaken the dreamer (Nuclear Blast) 2008

Vous avez aimé "The Price of existence" ? Ca vous plairez de réentendre le même album ? Moi pas et manifestement, le groupe est du même avis. D'un album mélangeant death metal suedois, beatdown et mosh part incisives, All Shall Perish est revenu avec un disque plus lent, plus mélodique où l'on retrouve les même élément mais délaissés de la colère qui animait le groupe pour être remplacé par un sentiment de frustration plus complexe et moins rentre dedans.

Le sens du rythme et des cassures est toujours bien présent chez ce groupe pour qui les mosh part sont une science dans laquelle ils sont passés experts. J'en veux pour preuve le premier riff qui introduit "Awaken the dreamer" et déclenchera surement des moulinet dans les fosses des Etats Unis jusqu'en Europe. Toutefois, ce deuxième disque n'est pas un album moshable qui attirera les deathcoreux a mèche venu danser pour impressionner les filles mais "un disque plus mature".

Qu'est ce d'autre qu'un "disque plus mature" sinon un avertissement signifiant aux fans de leur première heure qu'ils peuvent commencer a se ronger les ongles ? Le shreddaton est toujours là pourtant. Les deux guitaristes continuent de faire une compétition pour savoir lequel ira le plus vite. Les mosh part sont aussi encore présente en grande quantité. Ce qui est par contre beaucoup plus présent ce sont les influences metal du groupe. De là viens les mélodies. De là viens les parties en chant clair très bien assuré. De là viens les interludes mélodiques totalement chanté. De là viendraont surement les cris de "vendu" des gamins qui verront leur groupe favoris évolué sans eux. Attention, si vous aimez uniquement le deathcore, laissez ce disque sur les présentoirs. Par contre si vous voulez voir un groupe de jeune musicien évoluez et incorporez un son plus thrash et plus mélodique sans partir dans des ambiances emo mais dans des morceaux épiques et puissant (en témoigne ce cri Rob Halfordesque durant "Black gold reign") alors précipitez vous dessus.

"The price of existence" était et est encore un disque exceptionnel. Destructeur et massif, ses chansons continueront de dévaster les fosses. Mais avec "Awaken the dreamer", All Shall Perish viens de prouver qu'il y avait plus en eux que des simples suiveur de mode mais des musiciens aimant le metal sincèrement. Les envolés des mains sur les manches sont toujours aussi précis et rapide sans pour autant manquer de gout. Les set de All Shall Perish vont donc gagner en relief a partir de maintenant, au grand dame des fans venus remuer la tête, croiser les bras et avoir l'air de gros dur mais pour le bonheur de tout ceux qui aiment le metal écrit avec talent et intelligence. Un album qui ne révolutionne foncièrement pas grand chose a part le groupe mais qui laisse entrevoir un futur beaucoup plus riche.

Friday, October 10, 2008

Gnaw their Tongues - An epiphanic vomiting of blood (Crucial Blast) 2008

Impossible de mentir sur la marchandise, cet album de Gnaw their Tongues propose exactement ce qui est sur la couverture : se retrouver entouré de cordes façon bondage tandis qu'un homme au masque porcin vous étrangle.

De disque en disque, le talent de ce seul homme ne faiblit pas. Titres après titres au nom toujours aussi évocateur ("My body is nor a vessel, nor a temple, it's a repulsive pile of sickness", "And there will be more of your children dead tomorrow"), sa musique continue de peindre la bande son d'une scéance de torture dans un caveau profond, mal éclairé où seul le silence est une source de lumière au milieu des cris des suppliciés.

Malsain et fascinant à la fois, l'univers de Gnaw their Tongues est non seulement exceptionnel de par sa richesse mais aussi par le manque total de limite imposé par le compositeur. Les ambiances changent, se transforment et se métamorphosent au grés de l'inspiration sans jamais perdre en cohérence. La progression cinématique des plages est tellement maitrisé que l'on pourrait l'associer a une narration cohérente. Chaque plage est toutefois séparé l'un de l'autre. L'unicité d'ambiance est bien là mais n'évoque pas une progression dans un même univers au même titre que "Perdition city" de Ulver ou "Deleted scenes from the transition hospital" de The Axis of Perdition.

En contrepartie, la variété des instruments et des styles se rejoint sur la même scène d'une pièce de théatre où le meurtre de toute chose, sans moralité aucune, n'est rien de plus qu'une pulsion à assouvir. Chœurs, violon, hurlement, trompette, un rythme lourd, un enregistrement d'une discussion entre un tueur et son confesseur ... tant d'éléments que l'on retrouve au même moment sur la deuxième plage de ce disque sans que jamais rien ne viennent troubler l'avancée de cette plage vers sa conclusion logique, la montée d'un vrombissement de basse et une dernière réplique décisive : "What did you do then ?". L'horreur ne s'arrête jamais et recommencera encore et toujours. A chaque titres les éléments se remettent en place et tel les pions d'un échiquier ils recommencent leur danse pour interpréter un nouveau balet. Une nouvelle composition. Un nouveau fait divers dessiné par le son.

Encore méconnu, Gnaw their Tongues est un artiste à la production complexe et fascinante qui ne cesse de faire progresser son art et de sortir de nouveaux disques. Celui ci n'est qu'une réédition datant de 2007 d'une sortie vinyle aujourd'hui disponible en CD. L'occasion pour plus de personnes de découvrir une collection de sept titres indispensables pour quiconque apprécie l'horreur, le fantastique et la terreur non comme des sensations désagréables mais des expériences visuels et auditives unique.

Red Harvest - The red line archive (Seasons of Mists) 2008

A l'instar du 1984 de Georges Orwell, Red Harvest est un groupe dont la vision futuriste de l'humanité n'est plus un rêve mais une réalité. Fear Factory et autre groupe de metal futuriste ont prédit l'avenir à la manière des auteurs de cyber punk par une fusion entre l'homme à la machine. Mais enfermé dans une machinerie et un manichéisme amusant mais bien peu réfléchir par rapport aux oeuvres de William Gibson ou de Red Harvest. Un groupe de norvegien dont la vision du futur ne s'est pas embarassé d'analogie trop forte aux robots mais voyait l'humanité descendre de plus en plus profondemment dans une dépendance aux mécanismes bien huilés et à la froideur mécanique des machines qui étaient censés être les esclaves.

Cette froideur metallique fusionné, Red Harvest ne l'a décrit pas mais l'a fait ressentir à travers une collection d'albums tous plus exceptionnels les uns que les autres. Une carrière qui continue encore aujourd'hui mais s'offre aujourd'hui le luxe d'un album mélangeant remixe et chanson déjà présente sur des albums studios.

On peut d'abord s'interroger sur la raison de titres, néanmoins excellent, comme Last call, Synthesize my dna et Desolation et jusqu'à la fin de ma première écoute j'ai était surpris jusqu'à ce me demander si il n'y avait pas une erreur dans le tracklisting du disque. Ce n'est qu'à la deuxième écoute que je me suis rendu a quel point ces titres convenait juste parfaitement au contenu du disque. Composé de remixe accentuant les ambiances mécaniques et les influences industriel et EBM, the red line archive est une occasion pour Red Harvest de mettre en valeur l'aspect strictement électronique de leur musique.

Sans même tourné autour d'un concept ou nécessiter un enchainement aussi organique que celui dont bénéficie les albums studios de Red Harvest (avec en tête Cold dark matter et Sick transit gloria mundi, deux véritables disques mondes), le début de la première plage est une mise en apnée direct dans un univers différent. La perception des alentours change alors du tout au tout et l'on adapte son rythme et sa vision à celle que projette la voix de Khan, charismatique chanteur à la voix rauque dont chaque lignes décrit un monde au bord du gouffre ("Apocalypse happens every day" dans "Desolation").

Abouti, riche et dense, The red line archive ne constitue pas un morceau de choix dans la discographie du groupe norvégien. Les remixes, bien qu'excellent, ne se démarque pas fortement des originaux et n'apportent donc que peu par rapport à leur contre partie studio. Je retiendrais tout de même un "Move or be moved (full version mix)" et un "Technocrate (Dunkelheit Version 2008 Mix)" exceptionnels tant la mécanique glaciale de ses titres ont eu la capacité de me faire voir à travers les yeux des musiciens la réalité qui m'entourait. Toujours plus froid, toujours plus identique, toujours plus manipulé. Une vision à la fois pessimiste et provocante du climat politique et sociale actuel qui n'encourage pas a l'apathie mais au mouvement ("Move or be moved"). Un disque fort et cohérent qui ne souffre donc juste de ne pas proposer de "véritables" nouvelles chansons.

Emmure - The respect issue (Victory Records) 2008

Intro emo suivis d'une succession de chansons deathcore. Emmure est un groupe Victory de la première à la dernière note. Controversé à cause de son directeur dont l'indépendance et l'intégrité ne rime qu'avec profit et mode, le style Victory associé il y a longtemps avec le hardcore / metal de All Out War est aujourd'hui representé par Emmure. Surproduit et bourré de clichés, The Respect issue est un disque à la date de péremption déjà bien entamée. Chant clair à la Keith Buckley (chanteur de Everytime I Die) et riffs gras à la Suicide Silence jusqu'à des mélodies Fall Out Boy, les groupes les plus vendeurs actuellement se retrouvent tous dans cette mélasse plus ou moins bien composé. Le résultat donne donc une succession de clichés pro toolisé qui est à la musique ce que le hamburger Mac Do est à la gastronomie, un truc que l'on s'offre de temps en temps mais sans grande illusion sur la qualité.

Thursday, October 09, 2008

Gnaw Their Tongues & Sick to the back teeth - Split EP (2008)

Le défaut majeur de ce EP partagé entre deux artistes est la différence de qualité entre les deux. L'artiste derrière Sick to the Back Teeth est très compétent dans son registre mais ses compositions sont bien loin d'égaler la maestria dont fait preuve inlassablement Gnaw their Tongues. Ce dernier est passé maitre depuis plusieurs albums pour composer des atmosphères lugubres et malsaines a l'aide de nombreux samples et d'influences diverses allant du black metal à l'ambiant qui se retrouvent conjugués dans des titres denses. Des couches de samples forment un brouillard épais entrecroisés de hurlement lointains et de rythmes distordus. Une conjugaison de sonorité organique dessinant des volutes de fantasmes horrifiques très variés. Sick to the back teeth est donc en comparaison beaucoup moins intéressant. L'approche plus répétitive est beaucoup moins suggestive. Pire encore, le titre le plus long (onze minutes pour "The seven powers of wrath") est littéralement ennuyeux et n'inspire absolument rien. Un disque bien inégale qui est cependant largement compensés par la qualité des compositions de Gnaw their tongues. Un nom qui sera très vite connu par beaucoup de monde si il existe une justice dans le monde de la musique.

Tuesday, October 07, 2008

Agenda of Swine - Waves of human suffering (Relapse Records) 2008

Fondé en 1990 par Matt Jacobson, Relapse Record n'avait pas tardé a s'établir comme une référence dans le grindcore et le death metal. Puis, les signatures de groupes étranges s'accumulant, le label avait changé d'images de marque pour devenir le repère des groupes les plus extrêmes et les plus barrés. Une tendance qui s'est maintenant transformé en une ouverture d'esprit et un catalogue comprenant Jucifer, Baroness a coté de Cephalic Carnage et de Pig Destroyer. Agenda of Swine (avec des ex. Benumb et Vulgar Pigeons) aurait par contre put être signé dans les années 90 et serait allé passé totalement inaperçu. Car, dans Agenda of Swine, c'est Napalm Death et Brutal Truth que l'on marie très bien ensemble. Pas de recherche sonore, de riffs techniques alambiqués, de samples dans tout les sens. Juste une voix de pitt bulls enragé et gonflé d'amphétamine, un batteur dont l'on sent la frappe à la double contrairement au roulement compressé et mécanique des batteurs de metal surproduit. Agenda of Swine n'est cependant pas un groupe à blast complétement unidimensionnel. Il y a du riff la dedans. De l'énergie. De la passion. Ce qui fait qu'un disque de grindcore ressort du lot par rapport a un mur de blast et de grognement. Une bien belle signature que celle ci. La preuve que Relapse n'oublie pas les valeurs qui ont fait la marque de fabrique du label.

Sunday, October 05, 2008

PHOBOS - Anoedipal

Ignoré a ses débuts, ce projet solo français avait crée un disque pourtant fort intéresssant. Titré Tectonics et paru chez Appease Me, l'album n'avait pourtant pas reçu le même acceuil que d'autres signatures du label. Dommage car il y avait beaucoup à dire et a écouter sur un premier album aussi abouti.

Aujourd'hui, le créateur du monstre PHOBOS continue seul sa route et s'auto gère pour créer un luxueux et superbe deuxième album. Anoedipal est le second chapitre de l'aventure commencé en 2005 et dont le nouveau volet accuse les trois ans de reflection qui les sépare.

Le disque même est protégé par un digipack luxueux, format dvd, cartonné et agrémenté d'illustration complexe. Une imagerie chrétienne croise la lave et la roche dans un choc qui n'évoque pas un simple rejet pseudo sataniste mais la création d'un nouveau culte. Les paroles quand a elle parle de jouissance physique et intellectuel. Un sentiment qui parcours ce disque avec une vivacité toute particulière.

Dans toute sa froideur et ses cris et ses pulsations désarticulés, "Anoedipal" est une célébration. Un disque monde que l'on explore a la manière d'une exposition. Chaque morceau est une nouvelle pièce, étape d'un trajet visant non pas a révéler une vérité mais un nouveau monde. Celui de son auteur. Les rythmes crée par une boite à rythme synthétique conviennent a merveille pour faire vibrer le coeur de cette machine dont l'inspiration provient des fins fond de la terre. L'illustration centrale du livret traduit parfaitement l'image mentale crée. La roche entoure et recouvre le tracès rouge d'une lave évoquant le sang. Encastré dans ce socle crée par des guitares dissonantes et discordantes et un rythme Godfleshien, les cris sont les seuls marque d'une humanité hurlant non pas par révolte mais par catharcie au contact d'une substance sonore compact et mouvante.

De ce concept aboutis, PHOBOS tire un album unique en forme de voyage au centre de la terre. Une exploration qui mêle la chaire à la roche dans une structure electrique et futuriste. Un artiste unique et vitale qui trouve ses racines dans Godflesh et Blut Aus Nord mais ne ressemble a aucun des deux. Une oeuvre a célébrer.

Portal - Outre (Profound Lore) 2007

Aussi fermé et répétitif que peut être le death metal, il existe des exceptions qui rendent au genre tout son sens. Portal est indubitablement l'un d'entre eux et leur pays d'origine y est peut être pour quelque chose. Car, vivre en Australie quand on aime la musique sombre, c'est s'exposer a l'isolement d'une population dont la réputation est de s'intéresser uniquement au sport et a la bouffe. Un gros vide culturel générateur de replie sur soi afin d'échapper au commun des mortels et trouver sa propre voix. La norvège et sa morale stricte nous avait donné le black metal, l'Australie nous donne aujourd'hui des groupes de death metal originaux et exceptionnel comme Ulcerate, Psycroptic et Portal.

Originaux jusqu'au moindre détail de leur apparence scénique, ce groupe de quatre anonymes déguisés par des masques produit une sorte de death technique qui pourrait être le résultat d'une rencontre entre Darkspace et Immolation si le premier décidait d'apprendre a jouer du black metal au dernier. Malsain, sombre et nébuleux, la musique de Portal semble venir d'un vortex dimensionnel tant les racines de leur musique se brouille dans un magma sonore obscure et impénétrable lors des premières écoutes.

A l'instar de Deathspell Omega et de Blut Aus nord, ce groupe pousse le concept jusqu'a dissimuler leur apparence physique. Nul ne sait leur véritable nom ou leur visage. Et qui s'en soucierait de toute manière ? Une musique pareille est beaucoup plus efficace si elle produite par des visages inconnus que si l'on pouvait se rassurer derrière l'assurance de trace d'une humanité ne serait ce qu'un peu normal.

Cependant, contrairement aux deux projets susmentionnés, Portal interprète sa musique sur scène. Les masques ne sont toutefois pas du même registre que ceux de Slipknot ou de Mr Bungle à leur début. En fait, alors que les costumes de Slipknot criaient dès le départ "nous sommes méchants", ceux de Portal semblent vouloir dire : "nous ne sommes pas de votre monde".

Guitariste, bassiste batteur sont donc habillés de costumes noirs, d'un masque d'épouvantail et d'une corde pendant de leur cou jusqu'en bas. Des damnés. Le chanteur par contre pousse l'originalité a porter en plus de son costume noir une horloge. Oui, une horloge. Ce qui peut paraitre ridicule par écrit prend pourtant tout son sens une fois que l'on écoute la musique.

The Curator n'aurait pas pu porter un accoutrement différent. Ces gens ne pourraient pas faire de concert sans leur n'y en a pas car c'est sans aucun doute la véritable apparence des membres de Portal que l'on peut voir sur scène. La séparation est donc faites entre le quotidien et la musique, espace d'expression personnel libéré de toutes contraintes. Revêtus de leurs habits d'apparat, les musiciens de Portal peuvent créer ces chansons noirs et fascinantes dont la classification dans un genre appelé le "death metal" a beaucoup plus de sens que tout ces groupes qui ne créent que des chansons violentes et complexe en oubliant toute émotion.

"Outre", de la même manière que "Scepia" mais avec des chansons beaucoup plus lente et cataclismique, continue de forger l'héritage d'un groupe qui en inspirera surement plus d'un, bien au delà des frontières maritimes de leur pays isolé. Un véritable monolithe qui aspire toute lumière et ne projette que le dégout d'un quatuor à l'égard de ce continent si ensoleillé qui les entoure.