Monday, April 28, 2008

Nyia - More than you expect (FETO Records) 2008


Il paraitrait que Nyia ferait du grindcore. Bon, soyons clair dès le départ. Si ce groupe fait du grindcore alors je suis coupable du meurtre de Lady Diana alors que j'avais encore quatorze ans au moment des faits et que je me trouvais en Normandie le soir de l'accident. Nyia n'est pas un groupe de grindcore. Ou alors pas un groupe de grind "traditionnel" puisque figure tout de même quelques influences de ce genre dans leur son. Le batteur blast, le chanteur éructe et les chansons sont nombreuses et court. Voilà pour ce qui est du grind. Entre tout ces éléments vous retrouverez cependant aussi du chant clair, des roulement de batterie, des effets de voix, des riffs très influencés par Meshuggah et même des samples inattendu comme des chants d'oiseaux.

La mention d'un chant clair effraie souvent dans le milieu extrême puisqu'ii nécessite des riffs approprié et donc une baisse de niveau en matière d'agression sonore. Nyia trouve pourtant la solution et ne cherche pas de compromis entre les instruments en posant de la voix clair sur des riffs brisés et répétitifs où sur des passages plus dissonant. La voix, comme le reste des instruments, ne s'exprime pas vraiment de manière coordonné mais propose une ligne mélodique qui s'accorde avec le reste mais n'a pas grand chose à voir avec ce que joue les autres musiciens. Le chanteur est d'ailleurs assez talentueux et possède une voix mélodique pas trop élancé qui lui permet de soutenir ses mélodies sans être le centre de toute l'attention.

Chaque instrument a donc droit de s'exprimer pour créer une collection de plages pouvant aller de l'agression très perturbé rythmiquement rappelant le meilleur de Antigama (avec qui ils ont précédemment partagés un split EP) à des titres très mélodiques et très réussit aussi comme "Bored song" qui n'a rien de la petite chanson mélodieuse rassurante et parfaite pour la radio. Rien n'est évident, tout est complexe mais si bien fait que l'on se prend au jeu et que l'on écoute attentivement l'album souvent et avec de plus en plus de plaisir.

En guise de comparaison on pourrait parler d'une petit air de ressemblance avec Faith no More pour ce qui est de l'alternance entre les styles et la variété présenté sur le très bien nommé "Beaucoup plus que ce à quoi vous vous attendez". Seul quelques effect vocaux évoquent fugacement Mike Patton mais ce n'est, en aucun cas, un point de comparaison pertinent. Nyia est un groupe qui vient du grind mais écoule toutes ses influences en construisant des chansons cohérentes mais toujours orchestrés avec précision. L'influence de Meshuggah se fait énormément sentir sur les riffs mais loin d'être un clone des suédois, Nyia joue avec cette influence et l'incorpore à son jeu qui n'en est que plus savoureux et démentiel. Surtout quand un titre très complexe et metal comme "Yellow" précède une douce mélodie acoustique intitulé "Desert". Rien n'est jamais prévisible, tout est surprenant. La production très clair laisse aussi filtrer tout les instruments et ne s'embarasse donc pas d'une surproduction qui aurait gonflé les guitares et étouffé le reste. Le seul défaut de ce disque est qu'il n'a tellement rien à voir avec la majeur partie des groupes actuel qu'il aura du mal à trouver son public. Une tragédie pour un jeune groupe extrémement prometteur qui n'aura pas de mal a se faufiler dans les listes des meilleurs albums de la fin d'année pour peu qu'on lui prête l'attention nécessaire.

Jesu - Lifeline EP (Hydrahead) 2007


Si vous m'aviez dit qu'un jour Justin Broadrick de Godflesh et de Techno Animal, un artiste on ne peut plus intègre, ferait de la pop je vous aurez probablement jeté des pierres jusqu'à ce que mort s'en suive pour avoir blasphémé. Mais aujourd'hui Justin Broadrick s'est définitivement incarné dans Jesu et il compose des chansons où l'expérimentation et la continuité de "Us and them" rencontre une sensibilité pop nuageuse et rêveuse. Ces quatre titres ne sont pas pour autant relaxant. Doucement mélancolique, profond et auréolé d'une sagesse que l'on sait provenir d'année d'expérience d'un songwriter émérite qui est passé par de nombreux genres et continuera encore de se renouveller. Tout comme ses EP et ses albums précédents, "Lifeline" montre une nouvelle évolution plus shoegaze que "Conqueror" aux riffs massif. La rythmique est en retrait et soutient la voix, très clair et beaucoup plus confiante dans ses capacités qu'aux débuts de Jesu. Même la présence de Jarboe à l'imparable "Storm comin' home" ne fait pas souffrir la performance de Broadrick en comparaison avec l'émotion a fleur de peau que déploie l'ancienne membre des Swans. Nouvelle étape, nouvelles expérimentations mais, surtout, nouvelle collection de chansons superbe où les mélodies lumineuse perce la morosité sous jaçente à l'image du phare de la couverture.

Sunday, April 27, 2008

Whitechapel - The Somatic defilement (Siege of Amida) 2007


Sample d'une confession de tueur en série. Roulement de double grosse caisse. Cri de porc qui salut fiérement son public de jeunes a mèches et première mosh part. Embarquer dans les enfants en sécurité dans la voiture Whitechapel, vous n'aurez pas la mauvaise surprise de trouver autre chose que du deathcore mais au moins il sera bien exécuté. Tout est prévu dans le paquet. Des mosh part comme il en pleuvait, des grognements gutturaux et d'autre un peu moins, des riffs death sans trop d'effet technique sur le manche mais surtout des chansons assez variés pour que sur les neuf plages (sans compter l'intro) de "The somatic defilement" vous n'ayiez pas envie de zapper pour voir si les mèches ne sont pas mieux gominés ailleurs. Je m'excuse d'ailleurs tout de suite de cette accusation infondée puisqu'en fait il n'y a ni coupe de cheveux emo, ni prétention mélodique suédoise dans ce disque. Whitechapel est un groupe encore jeune mais il y a du potentiel dans leur deathcore. Prévisible mais honnête, leur musique caresse l'oreille pour peu que l'on ne demande rien de plus que le genre demandé.

Friday, April 25, 2008

Dälek + Bleubird + R-Zatz au Glaz'art


"Rien de tel que des premières parties foireuses pour apprécier un concert encore plus".
Romain Mazar, sympathique camarade qui m'accompagnait ce soir avait bien raison en disant cela bien que nous aurions tout aussi bien nous passer de la présence des deux première parties qui handicapère ce concert en bouffant du temps pour finalement pas grand chose. La soirée avait de toute manière mal commencé puisqu'en trainant devant le stand du merchandising j'avais entendu quelque bribes d'une conversation entre Oktopus et des personnes du public où l'on évoquait des "conflits" et "un concert qui serait le dernier". Non, non, non, non, non, non, non. Dälek splitterait ? Tout mais pas ça !
Assis sur mon petit siège je passais donc toute la durée du concert de R-Satz a remuer dans ma tête cette perspective apocalyptique en me disant qu'il fallait que j'aille voir Oktopus quand le son serait revenu a un niveau correct histoire de parler un peu.
En attendant, il me fallu supporter le trip hop mal dégrossis de R-Satz, un groupe qui porte malheureusement très bien son nom. Trois musiciens, deux derrières leurs ordinateurs et un autre jouant de la guitare, se remuent doucement sur unr rythmique down tempo et ajoutent chacun de leur coté des samples, quelque notes de guitare et des chants féminins, eux aussi samplés. Le résultat est très conventionnel et franchement pas réussi. Leur set empire même au fur et à mesure puisque du down tempo on passe a des rythmique binaire et presque club sur quelque chansons. Bien fait, ce genre de musique ne me dérange pas, bien au contraire, mais dans le cas présent il y a encore beaucoup à faire pour dépasser les clichés et profiter des atouts qu'ont ce groupe de trois esprits pour composer des chansons vraiment intéressantes. Ils ont le matériels, ils savent visiblement s'en servir mais il leur manque des idées.

Dès le concert fini je me précipite vers le stand et j'attends anxieusement que mon accolyte est acheté son merch pour poser la question fatidique à Oktopus. Celui ci est assez joyeux d'ailleurs puisque, comme il le dira avec un éclat de rire "I'm drunk !". Etat dont il profite agréablement au moment présent mais qui handicaperas plus tard dans la soirée. Mais, nous n'en somme pas encore là. Après l'avoir interrogé il me rassure d'ailleurs sur l'état du groupe, j'avais heureusement tout compris de travers. Ce n'est pas le groupe qui va mal mais le son dans la salle qui ne sera surement pas au top ce soir, pas assez de volume sonore me dit on. Mais, non, pas de split en vu, un nouvel album est d'ailleurs prévu (déjà enregistré? déjà composé? je n'ai pas demandé) et Oktopus m'assure qu'il sonnera comme un mélange de "Black Sabbath (dit il en parlant fort en faisant des mouvement des bras pour montrer la densité du son), Joy Division et les morceaux les plus lourd de Jay Dilla ". Beaucoup de guest seront aussi présent sur le disque. Les nouvelles sont ont ne peu plus enthousiasmante et continue de l'être puisqu'après avoir évoqué un ancien concert parisien au Batofar (le meilleur concert qu'il ait jamais fait, dit il) il évoque la possibilité de revenir dans cette même salle pour y faire un concert avec un volume sonore approprié.

Passage ensuite sur scène de Bleubird, un rappeur canadien très volubile entre les chansons et au flow rapide et maitrisé. Son concert oscillera donc entre ces deux élément, je parle, je parle, je parle, je rappe vite, je rappe vite, je rappe vite. Et ainsi de suite jusqu'à la fin. Niveau instrumentale le bonhomme pose sur du tout électronique, bien fait mais sans grande originalité. Le tout nous donne simplement avatar des labels Anticon et Def Jux mais sans la fraicheur et l'originalité des meilleurs poulains de ces deux écuries. Tout de même bien meilleur que la plupart des rappeurs que l'on entends à la radio, mais ce n'est pas très difficile non plus. Je retiendrais tout de même de tout cela une anecdote amusante sur un gérant de pizzeria qui chantait tout les soirs le thème du Roi Lion avec un fort accent italien. Marrant, mais aussi tragique quand on pense que c'est la seule chose vraiment positive que je puisse rapporter sur son concert.

23H30 et Dälek et ses accolytes arrivent enfin sur scène. Il faudra que l'on m'explique l'intérêt de faire commencer un concert à 20H30 pour que tout se termine après minuit ? Bref, pas le temps de s'occuper de sa montre car toute l'attention est dirigé vers les trois musiciens qui débute le set en improvisant sur une version allongé de "Isolated stare". Oktopus et Dälek sont une nouvelle fois revenu avec le guitariste Destructo Swarmbots et un autre jeune homme assis devant un ordinateur. Pendant toute la durée du set j'ai eu beaucoup de mal a dire ce que chacun apportait au final mais au moins la conjonction de ces trois là permit au son d'atteindre un niveau confortable pour un concert de Dälek, c'est à dire, assez fort pour que les nappes denses vous enivrent mais pas assez pour que vos oreilles en souffrent. Au bout de moins d'une dizaine de minutes le rappeur tant attendu monte sur scène, tourne les retours vers le public et demande avec insistance que l'on monte le son. "This ain't karaoke night motherfucker !". Pas de problème, l'ingénieur du son fait grimper le volume et on est parti pour quarante minute de bonheur.

Beaucoup de titres de Absence seront joué ce soir, peut être par défi vis à vis des contraintes sonores puisque de leur discographie ce sont de cet album que viennent les chansons les plus lourdes et les plus agressives. "Eyes to form shadows", "Even somber", "Asylum", "Culture for dollar". "Abandoned language n'est pas oublié avec "Paragraphs relentless" et un "Tarnished (subversive script" pour conclure la soirée avant le rappel. Rappel qui se fera sans Oktopus niles deux autres musiciens puisque celui ci est un peu trop malade pour continuer. Déjà bien entamé quand il nous avait parlé, la décente ne l'a pas épargné et il tombe de plus en plus au fur et à mesure de la soirée jusqu'à avoir la tête allongé sur son ordinateur. Il est tout de même assez parlant qu'un set de Dâlek handicapé par des problèmes de boisson est tout de même bien meilleur que beaucoup d'autres artistes. Tout cela nous laissera donc avec un concert plutôt court mais tout de même très bon. MC Dâlek reviendra tout de même sur scène pour rapper seul et effectuer en rappel une chanson qu'il "n'a pas joué depuis dix ans". Avant cela il faudra retrouver l'instrumental sur l'ordinateur de Oktopus, qui est surement parti vomir en coulisse". Après moulte recherche infructueuse il sera décidé de faire les choses "à l'ancienne" en utilisant un Ipod pour diffuser le morceau désiré. Un final à l'arrache mais une belle conclusion de la part d'un groupe qui ne sait pas me décevoir, autant sur scène que sur disque.

Thursday, April 24, 2008

Mike Patton - A perfect place (Ipecac) 2008


N'ayant pas vu le court métrage associé a ce disque, je ne pourrais vous dire si la musique de Mike Patton s'associe parfaitement au film qu'elle illustre. Selon l'Internet Movie Data Base ce court métrage, le premier pour son réalisateur, Derrick Scocchera qui avait auparavant réalisé deux documentaires, se classifierait dans les deux catégories : "comedy" et "crime", deux genre clairement identifié dans les deux ambiances sonores qui vont suivre.

Passons donc à la musique. Celle ci ne tarde pas a prendre des accents propre aux activités musicale pour lesquels ont connait Patton. Quelque note de piano pour installer l'ambiance très film noir / mafiosi en goguette et les violons ne tardent pas à exploser avec le dynamisme cartoonesque d'un morçeau de Fantomas. Que ce soit dans le rythme ou dans la mélodie, tout rappelle les années folle, la mafia et les films où l'on passe ce temps a se tirer dessus pour défendre l'honneur de la famille et.ou sauver une jeune femme qui n'est jamais très innocente.

Non, pas de doute, le spectre de Fantomas plane bien au dessus ce disque et ce n'est pas le petit sifflement qui introduit la deuxième plage, "A perfect place", qui me fera changer d'avis tellement elle me rappelle "The Director's cut". Logique ceci dit puisqu'il s'agit d'une musique de film et que ce disque reprenait des musiques de films. Les variations sont tout de même beaucoup moins sporadique et épileptique que sur un album traditionnel écrit par Mike Patton (l'exception étant la plage suivante "Car radio" où l'on s'amuse a passer sur divers musique entrecoupés de distorsion radiophonique).

S'en suis "A perfect twist" où l'on trouve la voix de Patton (en mode intelligible) qui interprète un twist dont la ligne de guitare n'a pas manqué de me faire penser au thème d'introduction de Pulp Fiction. Association d'idée pertinente ou non, il n'empêche que cette B.O. laisse entrevoir un court métrage qui pourrait très bien avoir en commun avec ce classique de Tarantino de rendre hommage aux films de gangster sous une optique comique.

Composé de quinze plages dont la plus longue atteint les 3 minutes 11 secondes, les changements d'ambiance et de mélodie sont assez fréquent pour que les fans du compositeur retrouvent en partie ce déficits chronique de l'attention qui caractérise la plupart des disques de l'homme. Cependant, il est utile de souligner que si ce disque est associé a un court métrage il ne faut pas s'attendre à retrouver toutes ces chansons durant le film puisqu'en commencant a composer le bourreau de travail qu'est Patton s'est retrouvé avec une somme de musique plus importante que celle nécessaire. Ainsi, si l'atmosphère des chansons doivent bien définir le disque, cette collection de chanson n'est finalement pas une bande originale dans le stricte sens du terme. Mais, est ce un inconvénient ?

Les habitués se retrouveront sans problèmes dans ce disque et les allergiques aux Pattonisme auront tout de même une bonne poignée de chansons a écouter pour peu qu'ils goutent aux joies des atmosphères de film noir des années 50, avant que l'on ne colorise les malfrats et qu'on ne leur enlève cette couleur grisâtre qui convient si bien à définir leur sens de la moralité qui a toujours tendance a tanguer. Une bande de son hommage donc qui ne réinvente rien mais où l'on retrouve la personnalité de son compositeur, une bande son de film noir passé sous le filtre Mike Patton en somme. Plus qu'une curiosité, "A perfect place" est un bon album qui ne se démarquera pas dans la discographie de l'artiste comme une nouvelle surprise mais reste un très bon album, cohérent et agréable.

Wednesday, April 23, 2008

Leviathan - Massive conspiracy against all life (Moribund) 2008


Un homme laisse sa femme enfermé dans les toilettes de leur appartement. Assise sur le siège des toilette, elle refuse de sortir ou reste enfermé contre sa volonté. Nul ne sait vraiment pourquoi cette femme est resté là. Pendant deux ans, ce couple a vécu ainsi jusqu'à ce le mari appelle les autorités et que les pompiers viennent déloger cette femme dont la peau s'est formé autour du siège des toilettes.

Ailleurs, dans un village en Amérique du Sud, un orang outan femelle était prostitué. Des hommes du village ou d'ailleurs venait, payé et se servait de cette orang outan comme d'un jouet. Il a fallu l'intervention d'un groupe d'activiste écologiste aidé par des soldats pour libéré l'animal qui était protégé par ses propriétaire et les membres du village qui ne voulait pas voir partir "leur" prostituée.

Parfois dans le monde, on ne peut s'empêcher d'ouvrir ses yeux bien grand et de s'interroger sur ce qui peut bien passer par l'esprit de tel personne. Comment ? Pourquoi ? Y'a t'il vraiment un interêt a chercher à comprendre pourquoi de telles choses arrive ou ne devrait pas tout simplement concevoir une "conspiration massive contre toute vie" afin d'éradiquer cette stupidité ambiante ? Leviathan ne prêche pas pour une solution finale ciblé contre un peuple ou une religion. Ce que le black metal glorifie c'est le sentiment de rejet complet que l'on peut ressentir face à la bêtise quotidienne qui nous entoure.

Contrairement a "The tenth sublevel of suicide" qui était un disque sombre et pessimiste, "Massive conspiracy against all life" est un album qui hurle se rage contre tout. Aveuglement et avec une émotion délivré violemment, sans fioriture, Leviathan délivre une dernière collection de chanson sous ce pseudonyme qui est devenu un synonyme de qualité et d'intégrité complète vis à vis de "l'éthique" black metal. Cette même éthique dont on aime se moquer sur les forums internet, et avec raison quand elle tombe dans le parodique et le grotesque. Cependant, il n'y a rien de tel sur ce disque. Le titre en lui même a bien sur un coté jusqu'au boutiste qui pourra faire sourire mais qui convient à merveille pour définir le sentiment que ces sept chansons recèlent.

Dernier disque donc pour d'obscure raison de contrat entre le label Moribund et l'artiste qui avait poussé ce dernier a vouloir sortir ce même disque sous le nom de son autre projet lurker of chalice. Finalement, le contrat le rattrapera et le contraindra a sortir ce dernier monument sur ce label a qui il ne voulait plus faire gagner de l'argent. Seul vestige de cette décision, les titres différents et le nom du groupe qui s'affiche quand on insère le disque dans son ordinateur. Pourtant, que l'on ne s'y trompe pas, "Massive conspiracy ..." est un disque de Leviathan et non de Lurker of Chalice. Des passages des chansons sont effectivement plus atmosphérique mais, ce sont le son des guitares acérés, sales et malades, et le claquement de la batterie (véritable, contrairement à l'habituel boite à rythme) qui domine ce disque.

Toujours aussi vénéneux et fascinant, les chansons débordent de colère et de violence tout en évitant les éceuils d'un black metal trop agressif qui ne ferait que répéter des riffs sans vie gonflé par des blast a la frappe artificiel. Rien de cela ici. Les guitares ronflent et grondent, créant cette masse noire et agressive qui mérite bien son titre de metal noir. Ici l'émotion n'est pas surjoué. Ce disque n'est pas un hommage aux ainés venus de Norvège que l'on vénère en empruntant leur image, leurs idées et leur riffs. Ce disque ne représente que les émotions et témoigne de la détermination de son auteur a persévéré contre tout, même le label qui a publié ses disques et vient du même milieu que lui.

"Massive conspiracy against all life", dernier assaut contre l'humanité, est un disque de black metal intense et complexe. Ce n'est pas un album progressif sonnant le renouveau d'un genre. C'est un testament, intègre, complet et d'une noirceur impénétrable. Bref, la somme de tout ce qui fait le meilleur du black metal. L'émotion, l'atmosphère étrange et dérangeante, l'agression aveugle contre tout et le desespoir de savoir que le combat est déjà perdu. Ce dernier disque est donc un dernier crachat a la gueule du monde qui n'aura surement pas d'impact envers la bétise humaine mais qui comblera ceux pour qui ce sentiment de rejet et de dégout a un sens.

Wednesday, April 16, 2008

Goat the Head - Simian supremacy (Tabu recording) 2007


Goat the Head est peut être le seul représentant au monde du "death metal primitif", genre où le signe distinctif est de se déguiser avec des peaux de bête et de se peinturlurer le visage (imaginez Turisas mais sans les glaives) mais ce n'est pas, loin s'en faut, le seul groupe de death metal banale au monde. Bien que se revendiquant d'un genre qui se veut originale, Goat the Head est loin de provoquer l'émerveillement que durent ressentirent les premiers hommes en découvrant le feu. Riffs répétitifs, grosse voix barbares, le tout répété sur quatorze titres. "Simian supremacy" est l'équivalent d'un enregistrement d'un groupe d'homme des cavernes martelant des percussions. Amusant pour l'anecdote mais très vite lassant. La dernière plage est tout de même sauvable mais c'est à se demander si c'est par ses qualités musicale ou si c'est parce qu'elle annonce la fin du disque et qu'elle annonce donc la perspective de passer à un autre disque.

Thursday, April 10, 2008

Heaven Shall Burn + Aborted + Misery Speaks au Nouveau Casino


Deux groupes allemand et un groupe belge ce soir au Nouveau Casino. Leur point commun : Tous ont aimé At the Gates, et plus précisement l'album "Slaughter of the soul" avec passion à un moment donné de leur carrière. Aborted a apprecié et a fait sienne cette influence. Heaven Shall Burn brule toujours de passion pour ce disque mais y a rajouté sa propre touche. Misery Speaks a écouté le disque puis a commencé a composer tout de suite après. Pas d'erreur possible sur l'influence principale du groupe, le chanteur porte même un tee shirt arborant la pochette de ce fameux disque. Les premiers riffs sortent des amplis et ont parti pour un peu plus d'une demi heure de metalcore avec un peu plus de metal s'il vous plait mais pas de refrain mélodique. Ennuyeux a mourir sur papier, le groupe se révèle très vite taillé pour la scène et ce n'est pas le manque d'activité du public lors des premières chansons, hormis trois américains et une américaine habillés à la mode metalcore, arborant des croix chrétienne autour du cou, qui s'agitent devant la scène avec enthousiasme. A croire qu'ils sont venus jusque là pour voir ce groupe. On aurait du mal a les comprendre si c'est le cas car les chansons de Misery Speaks n'ont vraiment rien d'extraordinaire. Les petits échanges comique entre le public (le guitariste montrant du doigt leur bassiste un peu rondouillard : "si vous ne bougez pas, vous allez finir comme lui") sont par contre beaucoup plus plaisant et rendent leurs incitation a se bouger un peu plus beaucoup plus tentante. Je me serais limiter de mon coté a hocher la tête tranquillement mais en gardant un sourire appréciatif pendant toute la longueur du set. La soirée commence bien.

Au tour de Aborted de monter sur scène au son du générique de Happy Days avant d'être remplacé par une intro plus approprié. Le set commence avec "The Chondrin enigma" et ont est parti pour un excellent set énergique et professionnel interprété par des musiciens aguérris. Le batteur en particulier est impressionnant de maitrise et blast avec une facilité déconcertante avant et pendant le concert. Une véritable machine à écrire. De ce fait, je m'attendais a plus de réaction de la part du public a l'arrivée de ce groupe très populaire par chez nous mais, comme la suite du concert me le prouvera, la plupart des gens étaient en fait venu pour Heaven Shall Burn. Toutefois, que les choses soient clairs. Si le public n'est pas pris d'une euphorie collective ce n'est pas pour autant que personne ne participe puisque la proposition d'un wall of death sera accepté avec joie par les fans présent et provoquera un minimum de chaos. De même, ce petit manque d'énergie de la part du public n'est pas a mettre sur le dos des musiciens car ils s'évertueront de plus belle à jouer avec précision leur death / grind mélodique et toujours aussi efficace. La suite s'annonce d'ailleurs tout aussi excitante et fraiche si l'on en juge par la nouvelle chanson joué ce soir. Le final de celle ci aura d'ailleurs le don de jouer avec les attentes du public puisqu'alors que la fin annonçait une grosse explosion de violence, celle ci ne dura que quelque instant, histoire de jouer avec les attentes des quelques fans qui semblaient tous conquis d'office par ce nouveau morceau. Le futur du groupe s'annonce radieux. A noter aussi que la set list sera également partagé entre ses trois dernières albums afin de contenter un peu tout le monde.

Enfin, vers 21H30 les allemands de Heaven Shall Burn montent sur scène pour entamer leur set avec le premier single extrait de leur dernier album, Endzeit. Attendu mais très efficace, cet entrée en matière permet au public de montrer qu'il est venu en masse pour applaudir ces maitre du metalcore moderne et se rentrer dedans dans une large fosse ouverte avant même que la première note retentisse. Cependant, on pourrait se demander si ce n'est pas insultant que de traiter ce groupe comme les "maitres" d'un genre moribond et aussi stéréotypé ? Pourtant, même si il n'y a pas de voix clair et émotive dans les chansons de Heaven Shall Burn, il y a des riffs bien suédois et des mosh part. La différence entre eux et tout les autres résident dans la conviction et l'énergie qu'ils déploient pour interpréter ces chansons. Le très charismatique chanteur parcourt la scène de droite à gauche, accompagnant de grands mouvement de bras et de gestes les riffs et les paroles qu'il crie avec convition. L'engagement politique du groupe est visible dans cette manière un peu théatrale de porter ses paroles mais la performance du groupe transpire d'une sincérité qui se communique au public qui leur rend au centuple en se déchainant avec une vigueur ininterrompu durant l'heure. Ne connaissant que "Antigone" et leur dernier disque je ne saurais dire si la répartition des chansons étaient égales mais la retranscription live de toutes les chansons que je connaissais étaient on ne peut plus satisfaite, autant musicalement qu'en terme de puissance. Trois quart d'heure se passe et le groupe remercie le public enthousiaste pour mieux revenir avec deux autres titres dont un "The Only truth" pour finir et renvoyer tout le monde chez sois vers 22H30. Bon concert, horaire confortable pour rentrer chez soi. Il y aurait a redire sur le prix du billet (22 euros) mais le public ne semblait pas s'en plaindre puisque la salle était au 3/4 rempli. Bref, une soirée réussit.

Tuesday, April 01, 2008

Cormac Mc Carty - Méridien de sang


Une des photographies les plus troublante du livret de "Hex : or printing the infernal method", de Earth, est celle montrant une montagne crâne de bison au côté de laquelle un homme se tient. Son pied posé sur un crâne, il présente de la main cette masse morbide comme si l'on devait l'admirer. Absurde et futile trophée d'une violence démesurée que des hommes de toutes origine, cowboys ou indiens, ont exercés les uns contre les autres pendant l'époque du Far West, glorifié par la plupart des Westerns. L'atmosphère qui se dégage pourtant du disque de Earth et du roman qui l'a inspiré, Meridien de sang, est pourtant tout autre. Après et malsains, ils illustrent tous les deux un monde peuplé de meurtriers et de barbares qui se baignent continuellement dans le sang de leurs adversaires en se cachant derrière un idéal de colonisation ou un besoin de survie qui justifie tous les massacres. Le héros, un simple gosse s'embarque de son plein gré dans un groupe de mercenaires et part pour un voyage qui est censé lui rapporter de l'argent. Qu'importe les raisons, aucune ne justifie la violence démesurée de chacun. Le juge, personnage mystérieux dont la morale se situe entre Ponce Pilatte et Lucifer, observe et parait même plus sain d'esprit que tous les autres car il a conscience de l'absurdité de cette quête. "Meridien de sang" est un roman aux personnages sans but réel. L'auteur et le juge seuls semblent connaître l'issu de ce périple, comme en témoigne la liste des événements annoncés au début de chaque chapitre, comme des épitaphes, avant qu'ils ne se déroulent inéluctablement. Le style de Mc Carthy en est pour beaucoup dans la persistance de ce sentiment d'emprisonnement face au destin grâce à son alternance entre des phrases courtes (le cowboy étant un homme de peu de mots) et de longues phrases qui enferment et essouflent le lecteur, perdu dans cet univers de sable, de sang et de viscère. Par ce roman, Mc Carthy écartèle un mythe pour le révéler au grand jour dans toute sa violence insoutenable pour que ce fameux far west qui a tant fait rêvé soit exposé tel qu'il est, un cauchemard quotidien, effrayant mais fascinant, tout comme ce roman.