Saturday, March 21, 2009

Candiria - Kiss the lie (Rising pulse) 2009


What doesn't kill you était un album médiocre. Fatigué du style qu'ils avaient développés depuis "Surealistic madness", le groupe voulait se renouveler, d'où un album au style éparse que John Lamachia, guitariste absent au moment de la composition, reconnait comme étant parfois trop éloigné du style qu'ils avaient instaurés. Son retour pour "Kiss the lie" ne signale pas pour autant un retour au source mais la concrétisation de ce besoin de trouver un style qui soit à la fois dans la continuité tout en étant une réinvention.

Deux ans après sa composition, son enregistrement, son mixage et même la conception d'une pochette que l'on peut trouver sur le CD offert avec l'édition vynil (seul édition qui sera normalement réalisé pour ce disque pour des raisons contractuel avec leur label), le disque peut enfin sortir et prouver au monde que la transformation que Candiria avait désiré et maintenant aboutis, n'en déplaise au nostalgique ou aux allergiques au chant clair.

Car, du chant clair, il y en a beaucoup. Carley Coma en a eu manifestement marre de rapper ou de crier avec une voix gutturale et a donc troquer son style pour ces lignes de chant qui rappelaient tant POD sur leur disque précédent. Cependant, la musique qui l'accompagne est maintenant très loin de ses écarts de conduite. La fusion que pratique Candiria se forme aujourd'hui autour de la soul, du jazz, du metal, du hardcore et de divers tendances électroniques (dub, techno hardcore, drum and bass). L'influence rap est beaucoup moins évidente mais n'entraine pas une déperdition du caractère urbain de leur musique. Plus sombre et aussi plus riche en émotion, "Kiss the lie" réussit sa fusion avec toujours autant de groove et de cohésion entre les musiciens.

Les transitions entre chaque parties sont très travaillés afin que chaque chanson ne perde pas en cohérence tout du long. Les variations saccadés qui permettait de souligner les différents styles empruntés ne sont donc plus aussi évidente aujourd'hui et pourront donc faire douter que le groupe n'est plus aussi riche qu'auparavant. Pourtant, difficile d'avoir grand chose à redire sur une chanson comme "Icarus syndrom" avec son introduction très Tool, ses transitions entre le metal, des rythmiques constamment décalés entre tout les musiciens et même l'intrusion d'un beat techno hardcore joué à la batterie en guise de conclusion.

Certes, il y a maintenant des refrains ! Comble de la trahison envers le style éclectique et explosé du groupe à leur début ! Mais quand ces refrains sont aussi efficaces que celui de "Legion" où deux lignes de chant, l'une crié et et saccadé et l'autre claire et élancé, se superposent pour s'acheminer à l'issu de la deuxième reprise vers un soli psychédélique et tordu, il faudrait vraiment être vicieux pour crier à l'infamie.

Une écoute au casque suffit d'ailleurs a se rendre compte de la richesse des chansons. Au premier abord elle m'ont d'ailleurs paru beaucoup plus longues qu'elles ne le sont réellement tant les variations sont importantes de riffs en rythmiques en ligne vocale. La production est aussi très propre et très clair pour donner à chaque musicien la place qu'il mérite.

La sortie de ce disque aura été l'équivalent des douze travaux d'Hercule pour ce mythique groupe qui n'a jamais rencontré la reconnaissance massive qu'ils ont pourtant mérités depuis leurs débuts. Précurseurs d'une fusion riche et intelligente, prête a tout les emprunts et aux variations les plus surprenante, Candiria se place encore aujourd'hui en dehors des modes avec un disque fort, sombre et mélodique. Vivifiant et originale, ce nouveau chapitre ne plaira surement pas à tout les fans mais leur permettra surement de gagner un nouveau public à condition que leur voix se fasse entendre malgré le manque de promotion qu'ils recevront de la part de leur label original, Type A Records,

Thursday, March 12, 2009

Zvoyn - Onomatopeous love letters - Book 1 : Elisa (Autoproduit) 2009


Réalisateur de court métrage, comédien, une fois bassiste de The Ocean lors d'une tournée européenne, membres actif de deux groupes et capable d'avoir une vie sociale autour de tout cela, OYC est décidemment un homme exceptionnel. Si ce pseudonyme vous ai familié, ne cherchez pas, c'est parce que vous avez peut être déjà vu ce nom sur ce site en bas d'une chronique. La chronique enthousiaste que je m'apprête à écrire pourrait donc relever du copinage si ce projet n'était pas à la hauteur. Or, Zvoyn est bien plus qu'à la hauteur, c'est un disque qui mérite d'être écouté attentivement pour tout ce qu'il ose faire avec plus et parfois un peu moins de bonheur.

Composé de sept plages, ce projet réalisé complètement en l'espace d'à peu près un mois est une occasion pour ce talentueux bassiste de démontrer que l'on peut très bien se passer d'un groupe complet quand on a guitar pro à disposition. Oui, guitar pro, le logiciel qui fait ressembler toutes vos compositions à des musiques de jeux vidéos du débuts des années 90 (j'ai reconnu l'espace d'un instant les traces d'une mélodie du jeux Sonic sorti sur Megadrive). Le pari peut paraitre oser sur le papier mais il suffit de prendre en compte deux petites choses pour que cette démarche paraissent tout à fait logique.

La première est que la plupart des groupes de metal extrême qui rentrent en studio font croire que leur batteur est capable de blaster comme un fou sans aucun problème. Ils se déguisent pour cela derrière un mur de son bien propre et retouché au maximum en faisant croire qu'ils ont fait ça tout seul. Ici, tout est fait avec des machines mais est ce que cela change quelque chose à la qualité de la musique ou des compositions ? Pas autant que pour tout les disques composés et enregistrés grâce a des logiciels tels que pro tools.

Ceci m'amène donc à mon deuxième point. Sur le DVD bonus vendu avec "Alien", le quatrième album de Strapping Young Lad, Devin Townsend que l'on interviewait en studio expliquait qu'il ne comprenait pas pourquoi beaucoup de gens critiquaient les logiciels d'enregistrement actuels. Son opinion était que de ne pas profiter de la technologie disponible était absurde et qu'il fallait donc utiliser ses nouvelles ressources pour créer de différentes manières. Bien que musicalement totalement différents de l'univers de Townsend, l'attitude de OYC pour composer ces sept premiers morceaux de Zvoyn est identique.

A la fois drôle et complexe, la planète Zvoyn tourne autour des planètes Unexpect, Meshuggah et Fantomas tout en y ajoutant des références bien terrestre à des musiques arabe dont je ne connais aucun noms et même un interlude vocale. Ce dernier est d'ailleurs une bonne occasion pour l'homme de démontrer ses nombreux talents puisque son dialogue entre lui même et sa conscience est très facile a suivre bien que les deux voix soient identiques. A l'instar de cette échange, le dialogue constant entre les piaillements, les growls et toutes les variations rythmiques et mélodiques est incroyablement clair et même accrocheur pour peu que l'on ait l'oreille habitué à ce type de musique. Pour des chansons enregistrés en une seule prise, il n'y a finalement pas grand chose à redire. La durée est confortable et permet aux chansons de ne pas s'user rapidement et d'être réécouter successivement. Même le packaging est aboutis ! Et est ce que je vous ai parlé du court métrage réalisé par les soins du compositeur disponible en complètement ? Non, franchement OYC, est ce que tu pourrais arrêter de faire les choses aussi bien ?

HKY - HKY (Musicfearsatan) 2009


Autant ne pas le cacher et le dire d'emblée : je suis fan. J'ai déjà vu cinq fois le groupe en concert, dont une fois en répétition, et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de discuter avec eux. Ma confession étant faites, je peux donc commencer a encenser leur musique en toute impartialité.

Associé à la scène "post hardcore parisienne", le groupe s'extrait très facilement de ce genre en évitant par une atmosphère encore plus dense et plus sombre que celle couramment associés au style. Ainsi bien que le nom de Neurosis saute aux oreilles, c'est aussi celui de Darkspace qui m'apparait clairement dans le jeu des samples associés aux riffs lourds et sombres. HKY n'en est qu'a son premier album (quatre titre de huit minutes en moyenne) mais tout est donc déjà semé pour que la suite n'est plus grand chose à voir avec la musique composés par les fans de Isis et de Cult of Luna dont les disques s'empilent sur les tables des journalistes.

Lents et denses, les riffs de guitare auréolés de samples glaciales résonnent lourdement devant la section rythmique. Bien que concentré vers un objectif commun, le groupe n'évolue pas comme un seul homme et laisse de la place à chaque membres pour rendre le tout beaucoup plus personnel. HKY trouve ainsi sa propre voix dans un genre balisé et s'extrait donc par la qualité de l'interprétation mais aussi grâce à la forte personnalité de chaque musiciens dont le talent est évident. L'enregistrement est d'ailleurs extrêmement travaillé et permet donc à chaque instant de ressortir avec plus de clarté que sur les amplis de toutes les salles de concert où j'ai pu les voir se produire.

En seulement quatre titre englobés dans des nappes de sons discordants, HKY ne compose pas que des chansons mais écrit aussi univers dont la personnalité est d'ors et déjà palpable. Bon sang ne saurait mentir ou produire un disque interchangeable. Altess, Every Reason To, Immemorial, (Remote). Tant de noms croisés sur des flyers qui se retrouvent sur ce premier chapitre sans pour autant que l'on est besoin de les mentionner pour vanter leurs mérites. Ce premier album parle pour eux et suffira sans l'ombre d'un doute à convaincre jusqu'à ce que leur prochain disque l'enterre.

Celeste - Misanthropes (Denovali / Trendkill) 2009


Lors de la sortie de leur premier album, Cult of Luna avait été taxé de groupe de black metal par le magazine Kerrang !. Une classification qui fut très vite remplis par une autre tout aussi absurde pour la sortie de the beyond, le cinematic sludge. Pourtant, il y avait du vrai dans cette comparaison avec les hordes norvégiennes car la rage déployés par les post rockeux d'aujourd'hui était tellement palpable que l'on aurait pas pu imaginer que par la suite le groupe s'orienterait vers des sonorités aussi douces et apaisés bien que toujours sombre. De ces jours que regrettent les fans de la première heure, Celeste a pris racine et a grandit pour produire un disque coup de poing, Nihiliste(s).

Monolithique et rageur, il ne semblait pas y avoir de chemin possible vers encore plus de violence et de colère. Les lyonnais ont pourtant réussi a aller plus loin et accomplissent ce que le Cult of Luna des débuts avait touché du doigt, la fusion entre l'héritage de Isis et Neurosis accompagné d'une atmosphère quasi black metal. Autant la voix évoquait déjà la Norvège, autant les riffs saturés et certaines mélodies ont plus que les reflets sombre et nage la tête la première dans les marécages avec encore plus de virulence.

Beaucoup plus metal et aussi plus lourde, l'obsession de Celeste semble être d'animer chez l'auditeur un dégout profond de l'humanité. Sans aucune volonté d'améliorer, de changer. La destruction est mis au profit d'un esthétisme qui ne trouve son salut que dans des émotions déchirés et des corps exsangues, fatigués par l'expulsion de tant d'émotions en si peu de temps.

Misanthropes est un pas en avant vers toujours plus de violence mais pas en révolution en soi pour tout ceux qui se seront fait les oreilles sur le précédent volume des aventures de Celeste. La révolution est ailleurs et Celeste en fait partie. Altar of plagues, Waning, Wolves in the Throne Room, des groupes qui rejoignent le post hardcore tandis que de leur coté, Celeste va dans la direction opposé. Une conjonction des genres très prometteuse. Misanthropes n'est pas pour autant un pas gigantesque dans une direction nouvelle mais plus le temps passe et plus le quatuor lyonnais finit par surpasser l'héritage des suédois roi du post hardcore en jouant, et en gagnant, à la compétition du plus sombre.

Tuesday, March 03, 2009

General Surgery - Corpus In Extremis: Analysing Necrocriticism (Listenable Records) 2009


Cher General Surgery,
Je vous écris car je me suis chagé de chroniquer votre dernier et que je me retrouve devant un dilemne. Bien qu'aussi efficace que varié, vos chansons ne me touchent pas alors que tout devrait me plaire. Le grindcore suédois que vous interpréter dans la plus pure tradition de Nasum avec une forte touche de Carcass reconnaissable aux mélodies et au titre de votre disque n'est pas déplaisant. Bien au contraire. Mais, les blast ont beau rebondir gaiement sur mes tympans, je ne ressens rien qui m'accroche vraiment tout au long du disque hormis les quelques solos de guitare dont je ne peu nié l'efficacité. Je me vois donc dans l'obligation de donner une note moyenne à votre disque bien que musicalement je n'y vois pas de véritable défaut. Me retrouvant dans cette situation assez paradoxale, je me vois donc contraint de vous adresser ce courrier en espérant que vous comprendrez mon point de vue.
Sincèrement.

Monday, March 02, 2009

Trigger the Bloodshed - The Great Depression (Metal Blade) 2009


Catégorisé un groupe dans le monde du deathcore est une manière tellement pratique de faire du neuf avec du vieux que tout le monde l'emploi à tort et à travers. Trigger the Bloodshed n'a pourtant rien à voir avec ce genre malgré l'avis contraire de nombreuses personnes qui m'ont décrit le groupe de cette façon. Ce que ces cinq anglais font est simplement du death metal. Certes, leur inspiration vient tout d'abord de Beneath the Massacre a qui ils ont emprunté la passion pour les notes débités à la dizaine toutes les secondes et la structure de leur nom. Mais, en dehors de cela, point de mosh part ou de beat down à signaler. Quand ralentissement il y a (et il y en a au moins un par chanson) ce serait plutôt vers Behemoth ou Cannibal Corpse qu'il faudrait se tourner. Tant mieux d'ailleurs car même si ces emprunt à leurs ainés n'en font pas un groupe des plus original, ils rendent au moins la demi heure que fait ce disque plus intéressante que celle passé avec d'autres groupes de jeunot a qui l'ont a fait découvrir les pig vocals la semaine dernière. "The Great depression" est donc un disque simple et absolument pas révolutionnaire (quoi que peuvent en dire les journalistes anglais qui s'extasient sur eux) mais qui remplit parfaitement tout les critères d'un disque classique de brutal death.

Abigail Williams - In the shadow of a thousand sun (Candlelight Records) 2008


S'il existait un manuel "Dimmu Borgir pour les nuls", Abigail Williams aurait vers quoi se retourner pour s'excuser d'avoir produit un disque aussi ennuyeux et prévisible. Malheureusement, ce livre n'existe pas et ils sont donc les seuls à blamer pour avoir commis ce "Enthrone darkness triumphant" light renommé pour l'occasion "In the shadows of a thousand sun". Attention, si l'adjectif light pourrait vous faire croire que vous trouverez dans ce disque un soupçon de ce qui a fait l'originalité de Dimmu Borgir, ne vous méprennez pas. Abigail Williams a en fait délesté l'album des norvégiens de riffs mémorable ou de mélodies de clavier efficace. Bref, tout ce qui faisait l'intérêt de Dimmu Borgir. Même le chanteur n'a pas le même coffre que Shagrath et ne fait donc rien passer dans ces textes autrement que quelque cris. Pire que Cradle of Filth ? Je n'irais pas jusque là mais je ne pense pas avoir besoin d'aller jusqu'à un tel extrême pour vous faire comprendre qu'"In the shadows of a thousand sun" ne sera même pas un remède digne de ce nom pour combler vos manque en black metal symphonique.

Sunday, March 01, 2009

The Eyes of a Traitor - A clear perception (Listenable Records) 2009


Après avoir jeté un regard à la photo promotionnel au dos du disque je pensais tout savoir sur ce groupe. Coupe emo / tendance pour un des membres du groupe. Chanteur a tatouage regardant l'objectif avec un air de tough guy dédaigneux. Tee shirt Heath Ledger très tendance et torche mis en avant pour faire metal. Deathcore. Encore un de plus dont la seule "originalité" était d'être accompagné des hourras de Terrorizer. La presse anglaise, toujours aussi fière de ses petits groupes nationaux, ne fait jamais d'économie en matière d'encouragement pour ses poulains.

De Deathcore, le groupe n'a pourtant qu'une poignée de riffs un peu typé ainsi que les growls de leur chanteur (qui ne se limite cependant pas à ce registre). Passé l'introduction d'"Under siege", les musiciens installent un tout autre univers musical et l'adjectif "technique" qui avait été aussi employé pour les décrire prend tout son sens. Misery Signals est donc la référence vers laquelle il faut se tourner si l'on veut donner une meilleur idée de ces anglais. Les mélodies ne sont pas aussi mémorables. Les riffs pas aussi épiques. Qu'à cela ne tienne, The Eyes of a Traitor compense avec des structures cohérentes tout en étant variés.

Finalement, seul le chant n'évite pas les clichés (on a même droit à un "Go !" durant "Escape these walls") en empruntant tout les chemins empruntés par ses pairs. Chant clair typé émo, growl death metal, cri screamo. Les compositions sur lesquels il déploie ses cordes vocales le sont beaucoup moins et bien que plusieurs noms viennent à l'esprit en entendant ce disque, il y a aussi un potentiel flagrant. Les interludes mélodiques au sein des chansons par exemple ou encore l'utilisation de beat electro discret. De petits détails qui font que mes oreilles blasés par des dizaine de groupes à la mode metalcore ou deathcore se retrouvent scotchés.

Trois écoutes complète déjà en seulement une journée et demi et l'envie de revenir à ce disque se fait sentir. Les séances de shred ne sont pas composés seulement pour prouver aux gamines que les musiciens savent se servir de leur doigt. Les breaks et les variations rythmiques s'éloignent suffisamment de tout ce qui peut ressembler à une mosh part pour ne pas me faire soupirer. Même les envolés mélodiques ne sont pas d'importation suédoise et donnent donc à ce disque un caché plus metal que la plupart des groupes qui se revendiquent du genre et ne saurait même pas écrire un riff mémorable si leur vie était en jeux.

Pour une fois, l'enthousiasme des journalistes britannique aura eu raison de moi et m'auront fait découvrir un groupe dont le potentiel mais aussi les qualités actuels en font un prétendant au trône de nouvelle valeur sur de la scène anglaise au coté d'Architects.