Tuesday, February 24, 2009

Dälek - Gutter tactics (Ipecac) 2009


Lors de leur dernier concert au Glaz'art, j'ai eu l'occasion de parler aec un Oktopus en état d'ébriété mais enthousiaste et volubile. Celui ci me confia qu'ils étaient en train de travailler a leur troisième album qu'il me décrivit comme un mélange de Black Sabbath, Joy Division et Jay Dilla. Black Sabbath pour la lourdeur, Joy Divison pour la mélancholie et Jay Dilla pour le travail de sampling et l'ancre urbain et rap de leur musique. Voilà comment je pourrais résumer le son de Dälek en une simple équation. Cependant, celle ci résume tout aussi bien les deux disques précédents du duo et ce Gutter tactics n'est en rien une redite.

Les pieds dans le tarmac, la culture hip hop est toujours au coeur de la musique de Dälek tout en effectuant un nouveau pas en avant dans un univers musical différent. La distinction entre culture et musique est ici pleinement en action. L'intention reste la même mais la tension crée par le conflit des influences est tout autre. En comparaison, Absence sonne aujourd'hui comme un disque de hardcore. Efficace et direct mais presque primaire par rapport a leur développement sonore. Même la scène rap indépendante ne va pas aussi loin que le duo bien que le talent d'El-P a echapper aux régles et aux limitation peut s'entendre en échos dans les sonorités industriels employé par moment. Cependant, quand je parle d'indus, je ne fais pas référence à l'attaque frontale d'il y a deux albums. Le grondement des basse ronde et douce à la fois ne forme plus non plus le gros du disque comme c'était le cas sur Abandoned language.

C'est donc dans un compromis entre ces deux disques qu'a grandit Gutter tactics et qu'il s'épanouit grâce a des sonorités électroniques différentes. Je crois par exemple entendre dans la conclusion d'"Armed with krylon" des reflets des expérimentations sonores de Trent Reznor. Quand à "Collection of muserable thoughts laced with wit" , la timide mélodie qu s'échappe des basse est comparable à celles de Board of Canada. Ajouter a cela leurs collaborations avec Faust et les Young Gods et on obtient un terreau propice à l'expérimentation à la lumière de la connaissance de ces anciens de l'avant garde. Une collection de musiciens qui ne peut s'empêcher de penser toujours trois pas en avance.

Beaucoup plus de corps, de variation, de mélodies, de sonorités chaude... Dälek explore des dizaines d'avenues nouvelles et s'ouvre de nouvelle voie. Le flox de MC Dälek est lui aussi différent. Entre le spoken word et le flow rap, coulant et caressant les compositions, son approche vocale répond aux expérimentations qui le soutiennent. Rien n'est jamais laissé au hasard sur ce disque, pas même la pochette réalisé une nouvelle fois par Paul Romano. Il faudra beaucoup d'effort pour égaler un tel album.

Monday, February 23, 2009

Jedi Mind Tricks - A history of violence (Babygrande) 2008


Deux ans après "Servants in heaven, kings in hell" et le retour de Jus Allah au sein du groupe, n'est pas une révolution mais une simple continuation du chemin emprunté. Un disque sans véritable surprise que l'on pourrait voir comme un passage à vide si ses titres n'étaient pas aussi efficace. Recette d'un paradoxe.

En effet, si le retour de Jus Allah tant annoncé pour faire la promotion de ce disque n'est en fait qu'un petit camouflé puisque celui ci n'apparait que sur peu de chansons, les deux membres principaux de Jedi Mind Tricks sont encore présent et continue de suivre la même recette. Instrumentals gonflés de samples et accrocheuse orné d'un flow rauque et efficace. Le flow de Jus Allah s'est d'ailleurs accomodé a ce changement de voix effectué par Vinnie Paz et lui aussi suit cette tendance mais au détriment de son efficacité.

Pour avoir vu le groupe en concert à l'occasion de leur passage parisien pour faire la promotion de ce disque (dont ils ne jouèrent que peu, voir pas de titres, étrangement), l'homme manque de souffle et ne compense par la virulence de ses propos. Vinnie Paz n'ont plus n'est pas exactement au rendez vous sur ce disque. Alors qu'on le trouvait verbeux et habile de ses mots sur "Servants in heaven ...", il n'a pas de grands moments de bravoure et laisse son flow se faire porter par les compositions de Stoupe, the Enemy of mankind.

Des trois, ce dernier est par contre le plus en forme et ne cesse de composer des mélodies qui font honneur à l'art du sampling. Réputé pour ses musiques comprenant de nombreux samples alors que la plupart des compositeurs du genre s'arrête à deux ou trois, Stoupe travaille minutieusement pour accorder chaque touche autour d'une accroche vocale, bien souvent féminine, mais très efficace et mémorable. Ainsi, si le flow des deux MC manque a l'appel et ne ressort pas avec la même force, le chef d'orchestre fait en sorte que chaque chansons ressortent. Seul "Terror" pâlit en comparaison de ses semblables mais, peut être est ce aussi car elle est placé après deux très bons morceaux, "Sceance of shamans" et "Godflesh" (dont la musique n'a rien a voir avec le groupe du même nom, malheureusement).

"A history of violence" est un album en demi teinte qui sait compenser, d'une part grâce a une suite de morceaux à la hauteur des productions précédentes de Jedi Mind Tricks mais aussi grâce a des featuring bien venus (cinq pour dix titres sans compter l'introduction et les interludes). De quoi se poser des questions si l'on a pas récemment vu le groupe enflammer le public de l'Elysée Montmartre grâce a un show qui en laissera plus d'un avec le regret de ne pas en avoir entendu plus (juste une heure de concert). Jus Allah n'est pas encore totalement de retour mais il est manifestament enthousiaste. Vinnie Paz n'est pas a son meilleur mais il est toujours un très bon MC. Quand a Stoupe, ce disque est un témoignage de son talent et de sa majesté. Pas de raison de s'en faire, si ce disque est en dessous de la moyenne, le groupe est loin d'être fini et se reprendra surement par la suite.

The sons of Talion - And the sky opened (Autoproduction) 2008


De Dismember et d'Entombed est venu In Flames. Puis le son suédois s'est éloigné des pays nordiques et de jeunes américains ont décidés de leur rendre hommages en formant un groupe, The Black Dahlia Murder. Ensuite, les riffs voyagèrent un peu plus loin et arrivèrent en Angleterre où de plus jeunes gamins décidèrent de s'amuser un peu avec tout ça et de former un groupe, Bring Me The Horison. Une traversée de manche plus tard, leurs disques se retrouvent entre les mains de The Sons of Talion qui décide de faire exactement la même chose mais avec une influence In Flames un peu plus prononcée. Même tranche d'age, même public mais pas le même pays. A un détail prêt donc car on pourrait croire à un groupe formé par des frères tant la ressemblance est forte. Le disque est amusant et change tout de même de tout les groupes deathcore aux tempos bas et aux riffs gras. Les moshs pars sont sympathiques et les arpèges fleurissent dans tous les sens. Un vrai groupe bubblegum comme il en existe des tonnes, produit à la chaine, mais suffisamment agréable pour que l'on aille piocher de nouveau dans le paquet de temps à autre. Par contre, pour le prochain album, il faut éviter les passages house, comme celui d'Octopus, qui est aussi malvenu qu'un pet pendant une veillée funéraire.

Blut Aus Nord - Memoria vetusta II : Dialogue with the stars (Candlelight) 2009


Blut Aus Nord a toujours été un groupe dont l'essence même défie la catégorisation. Echapper à la définition. Toujours aller plus loin que les quelques mots derrière lesquels tant d'autres se déguisent. Alors que leur black metal symphonique s'auréolait d'une lueur progressive toujours plus puissante, leur tournant vers des territoires industriels qui surpris et émerveilla. Puis, se fut l'éclosion d'une bête connu sous le nom de "Mort" dont le contenu était un point d'interrogation dressé devant tout les critiques et les passionnés qui avaient brandit le terme de black metal devant eux. Ensuite, après avoir annoncé un retour vers le black metal symphonique d'antan, voilà que le groupe trompe son monde et écrit un disque qui aurait très bien pu se placer avant leur virage industriel. Comme si le fil de la pensée qui les avait amené vers le froid glaciale et mécanique de "The Work which transforms god" avait été interrompu en cours de route pour qu'un rejeton naisse. Donc, quand aujourd'hui parait un disque censé compléter un de leur plus mythique moment pour les adorateurs de la première heure, autant dire que le public avait tout les droits de rester dubitatif.

Le droit, ils l'ont eu, les raisons, ils ne les ont plus. Memoria vetusta deuxième du nom, "Dialogue with the stars", est la suite logique de ce disque qui fut décrit au détour d'un commentaire par un anonyme comme "un album complet de Ye entrancemperium" (pour les novices, il s'agit de la chanson qui suit l'introduction de "Anthems to the welkin at dusk" d'Emperor). L'ombre des papes du black metal symphonique planne de nouveau au dessus de Blut Aus Nord mais l'influence est aujourd'hui digéré et peut presque toiser du regard son ainé. "Memoria vetusta II : Dialogue with the stars" est sans aucun doute un des joyaux de la discographie de Blut Aus Nord. Un album rayonnant qui emprunte tout les habits du black metal symphonique mais les découpe à sa manière pour en faire une toison neuve et superbe qui ne remet pas une seconde en cause leur statut de groupe progressif.

Car comment un groupe qui a toujours vécu sa musique en étant dix pas en avance de tout le monde pourrait sortir un album qui ne soit qu'un retour nostalgique en arrière. Nulle besoin de la Doloréan de Doc Brown, Blut Aus Nord a juste eu besoin de relire sa copie et d'imaginer ce qu'ils auraient put être si ils étaient ce qu'ils sont aujourd'hui. Le "juste" est de trop mais, l'acte est fait de tel manière qu'on le croit simple et évident pour ce groupe indistinct de musiciens.

Plus lumineux donc, les riffs épiques et mélodiques sont de retour. La dissonance d'il y a deux albums est troqué au profit d'une fulgurance métallique enrobé de nappes de clavier discrète. Blut Aus Nord ne cherche toujours pas à s'approcher du piège de la facilité en prenant appui sur quelques réflexe a la Rondo Veneziano mais imagine plutôt sa symphonie comme si elle était composé pour accompagner un périple au sein des montagnes blanches et mystérieuses qui ornaient le premier épisode de cette saga aujourd'hui conclut. Les chansons sont longues mais la durée ne se ressent a aucun moment tant l'on est constamment pris dans les accroches et les surprises. Surpris d'entre ce groupe sonné comme avant mais aussi comme jamais. Les passages où la batterie et la voix se taisent sont les vallées de ce panorama tandis que les accélérations sont autant de sommet a gravir afin de contempler un paysage toujours plus fantastique.

De groupe expérimental, trop pour certain, Blut Aus Nord change aujourd'hui de statut et surprend tout ceux qui les attendaient ailleurs en créant un disque inattendus que beaucoup feront bien d'ajouter a leur liste d'achat urgent et essentiel.

Sunday, February 22, 2009

Everlovely Lightningheart - Cusp (HydraHead Noise)

Il y a suffisament de moment intéressant sur Cusp pour justifier son achat a un prix modique quand on est curieux mais pas assez pour justifier la durée de l'expérience. Quarante minutes. Quatorze personnes dont trois sont nommés comme étant les maitres d'oeuvres et plusieurs moment de grâce comme la montée des notes de piano en introduction où ces quelques notes de guitares répétés. Dommage quechaque bonne idée capable d'engendrer une atmosphère soit suivis d'un séance de frottement de metal contre le sol ou de conversation indistincte. Le genre d'idée que j'associe à un projet musical imaginé par des intellectuels capable de créer un aussi luxueux packaging remplis de dessin d'oiseaux découpés et coupés pelle même. De belles images amoncelés en tas en espérant qu'elles prennent sens. Belle effort mais demi réussite. Le packaging est très jolie, original et précieux. La passion des musiciens a vouloir confectionner un support convenable pour leur musique est évidente. Leur capacité a créer, composer et ordonner leurs idées n'est par contre pas au point. Pour un disque d'ambiance, Cusp n'est pas une perte de temps mais je doute que la plupart des gens qui achètent un album venant de chez HydraHead désirent entendre un disque qu'ils peuvent passer en fond sonore.

Friday, February 20, 2009

Carpathian - Isolation (Deathwish) 2008


Signé sur Deathwish après un album et deux EP, la carrière de ce jeune groupe australien vient aujourd'hui de prendre une accélération pour arriver dans les starting block des fans du label friand des productions des signatures de Jacob Bannon. Actif depuis au moins cinq ans, le hardcore moderne de Carpathian est tout ce qu'il y a de plus contemporain. Production boosté, guitare massive et cris arraché entre hardcore et screamo. "Isolation" partage avec Verse la rage et les mélodies qui en font un bon groupe mais pas une des recettes les plus original qu'il m'ait été donné d'écouter au long de ma courte expérience dans le milieu hardcore.

Ce qui rend ce disque vraiment intéressant à mon gout est la confrontation entre les racines hardcore des musiciens et le son plus metal et beaucoup plus lourd des guitares. Quand le tempo ralentit et que les two steps se font rare, la musique prend une autre dimension. Dans une optique similaire tout en étant bien distinct de l'excellent "Agression" de Verse, un titre comme "The Cold front" ou "SeventyK" n'a plus grand chose à voir avec le hardcore et pourrait même être qualifié de metalcore si ce genre n'était pas aujourd'hui associé à pléthore de groupes à la musique indistinct les uns des autres.

Là réside le gros point noir de ce disque. Si il était possible de partir dans une faille spatio temporel où tout les mauvais groupes de metalcore qui ont pollués nos oreilles disparaissent, alors Carpathian serait un groupe fantastique mariant un son plus metal à des influences hardcore moderne (Have Heart, Verse, Grave Maker etc ...). Ce portail n'existant pas, il ne reste donc plus qu'à Carpathian qu'a s'appuyer sur ses chansons qui elles sont tout aussi efficace, poignante, mélodique, lourde et puissante à la fois. Carpathian est juste un groupe de plus dans le genre avec ce qu'il faut pour les distinguer du lot. Le départ de Verse leur laisse d'autant plus le champ libre pour imposer leur style et gagner en popularité. Avec un tel album, ils le méritent bien.

Thursday, February 19, 2009

Dãm - The difference engine (Candlelight) 2007


Avec tout le tapage médiatique dont bénéficie Gojira, il aurait été normal que le public se tourne vers d'autres groupes proposant une réinvention ou une rénovation du death metal. L'apparition glorieuse de She Said Destroy dans les pages des magazines est un pas dans cette direction mais, pour l'heure, le nom de Dam n'est apparu nulle part. Pourtant situé dans un pays dont les journalistes ont a cœur de défendre leur groupes en les auto proclamant "meilleur groupe du monde depuis la semaine dernière", les anglais de Dam ont déjà écrit un disque, sorti sur Candlelight, qui n'a bénéficié de pratiquement aucun engouement.

La faute en revient peut être un peu à une couverture peu avenante mais, c'est tout de même de death metal dont on parle. Des gens achètent les disques de Cannibal Corpse ! Il y a donc forcemment autre chose qui handicappe ce groupe. Peut être alors faut il blamer l'absence d'angle d'attaque médiatique. Dam n'est, après tout, qu'un groupe capable d'associer les riffs de Morbid Angel et d'Immolation dans une atmosphère commune, soutenu par un batteur qui ne frappe pas jusqu'avec ses pieds et n'a pas besoin d'effet pour démontrer sa maitrise et agrémenté d'une voix mi crié / mi growlé que ne renierait pas Joe Duplantier de Gojira. Excusez du peu.

Finalement, peut être que le public est trop occupé par Gojira pour s'occuper d'un groupe anglais aux influences communes mais aux riffs et à l'ambiance beaucoup plus proche des classiques du genre. C'est pourtant pour cette raison que j'aime beaucoup plus Dam que Gojira. Là où les français s'éloignent des racines du genre, Dam puise dans les classiques et les rajeunit avec un jeu beaucoup plus mature et ouvert que celui de ses ainés. Là où le groupe expérimentait sur "Purity [the darwinian paradox]", ils débordent de confiance sur "The difference engine" et composent une série de chansons solides et variés.

Peut être trop death metal pour les fans de Gojira et pas assez pour les puristes, la fusion entre les classiques du genre et une certaine touche progressive rend la musique de ces anglais unique. A la minute où l'on imagine être arrivé au bout de ce disque, de nouvelles surprises font décoller les chansons et accrochent l'attention. Dãm a toutes les qualité d'un groupe a ne pas manquer, il lui faut juste maintenant une étincelle pour les faire décoller dans les même stratosphères que leurs pairs, parmi tout ces groupes sur lequel le death metal peut compter pour ne pas s'éteindre et continuer de vivre et de grandir.

Wednesday, February 18, 2009

Wolves in the Throne Room + Fiend + Revok + HKY à la Boule Noire

Dans la petite file d'attente qui grossit timidement devant la bulle noir, les spectateurs arrivés tôt ne présagent rien de bon sur le succès du concert à venir. Une fois rentré dans la Boule Noire la vingtaine de personne devient trentaine et se groupe devant la scène quand HKY chausse ses instruments. C'est l'ancien guitariste qui tiens la basse et interprète des lignes très Godfleshienne. Un vrai bonheur que d'entendre enfin avec une production digne de ce nom ces chansons que j'écoute religieusement à chaque occasion de les voir en concert. De toutes les représentations auquel j'ai assisté, se fut celle où es instruments sonnaient le mieux. HKY interprète son set auréolé d'une atmosphère noir et pesante. Les musiciens sont concentrés et appuient sur chacune des notes tout en procurant aux morceaux un dynamisme qui les place au point de rupture entre la catarthie de Neurosis et le desespoir du doom. Les samples et la voix contribuent a éloigner le groupe des clichés de tout les genres auxquels ont pourraient les associer. Ni postcore, ni doom, ni black metal, juste un peu des trois pour un résultat en trois lettres.

Devant ses habituels projections de bribes de textes et d'images mal cadrés, Revok prend la suite et invoque un post hardcore très rock qui trouve un compromis entre mélodies et dissonances dans les mouvements épileptique des mains des musiciens. La voix rauque, entre discours et chant, guide les mélodies à travers le corps en mouvements que forment les notes. La musique ainsi crée s'extrait du terreau post hardcore pour trouver sa voix dans ce monde dominé par des groupes quasi instrumentaux raffolant des disques de Isis et d'Explosion in the Sky. Dommage qu'une corde cassé vint interrompre la continuité de leur set. Le groupe se retrouve alors démuni, deux morceaux avant la fin, et ne dit pas grand chose pendant ce temps là. Du coup l'atmosphère s'estompe un peu. Dommage mais pas grave pour autant puisque le groupe a déjà égrenée ce set dans les oreilles de surement beaucoup des membres de l'auditoire. Un concert qui ne dérogera donc pas d'une note par rapport aux précédentes prestations des français mais qui est toujours aussi bon même si je ne compte pas parmi les fans du groupe.

C'est ensuite l'heure de ma pause car je n'ai pas manger avant de venir. Il me faut donc sortir acheter de quoi me rassasier durant le set de Fiend. Déjà vu lors du Noise Fest, le doom psyché du groupe n'avait pas alors réussi à m'emporter. Du coup, je sors, je trouve de quoi manger, je me baffre et je rentre. Fiend est à ce moment encore sur scène et continue de jouer devant un public beaucoup plus massif qu'à l'ouverture des portes. La salle est alors rempli a moitié et une foule hétéroclite de metalleux, black metaleux, fans de doom et autres spectateurs dont les habits ne trahissent pas une allégeance a un quelconque mouvement se mélangent. Perd dans un morceau, je commence un peu a hocher la tête. Puis le morceau se conclut, le charme disparait et le groupe enchaine sur un autre titre. Je commence alors a m'ennuyer ferme. Le groupe a pourtant droit a un public attentif collé sur le devant de la scène. Les têtes bougent bien et les applaudissement semblent sincère. La part de mécontent compte par contre parmi eux un allié de poids, le responsable qui rallume les lumières pour intimer au groupe de conclure. Les musiciens ne semblent cependant rien remarquer et conduisent leur groove jusqu'à sa fin avec un petit solo en plus pour faire bonne mesure. Il y a de quoi plaire dans ce groupe. Bons musiciens, joli jeu de lumière, des riffs sympathique mais rien qui ne me plaise assez pour que je n'acceuille pas la fin de leur set comme une délivrance.

Wolves in the Throne Room prend enfin place. Au nombre de quatre, les deux guitaristes, un grand et un petit, le bassiste et le batteur font une petite balance puis s'élancent dans une croisade contre tout ceux qui s'attendaient à voir un concert de black metal shoegaze. De passages atmosphériques il n'y en aura pas des masses. Le blast, l'attaque de la main droite sur les cordes sans défenses recouvre la salle d'une puissance de feu digne du chaos sonore des meilleurs disques du genre. La force déployé par ces musiciens est proprement ahurissante. Comment peuvent ils enchainer des concerts avec une telle énergie dans leurs bras ? Le jeu de scène n'est en plus pas totalement statique et il y a donc des cheveux qui s'agitent au dessus des quelques bougies et entre les feux des quelques projecteurs encore resté allumé après que le chanteur / guitariste ait demandé d'une façon un peu autoritaire à l'ingénieur de baisser l'éclairage. Toutes les subtilités des quatre chansons passent donc à la trappe mais le concert n'en devient pas lassant et ennuyeux. Il faut bien sur tendre l'oreille pour percevoir les riffs mais la forte impression et l'atmosphère de puissance pure crée par les quatre musiciens compense très bien le manque de ressemblance avec le disque. Le concert ne devient plus une représentation mais une expérience. Dommage pour moi que ma journée de travail soit venu pesé sur mes épaules car dans de meilleurs conditions j'aurais d'autant plus aimer cette performance. Après avoir espéré du bout des lèvres, sans grand espoir, que Wolves in the Throne Room viennent conquérir une scène parisienne, c'est avec plaisir que j'ai pu les découvrir en chair, en os et en décibel. Pas de regret mais de l'impatience a les revoir dans d'autres circonstances.

Sunday, February 08, 2009

The Axis of Perdition - Urfe (Code 666) 2009

Ma chronique n'est qu'une opinion à un point T d'un disque et celle ci évoluera sans aucune doute au cours de l'année. Je ne peux affirmer encore si j'écouterais encore ce disque avant la fin de l'année et si il sera donc inclut dans ma liste des meilleurs disques. De ceux sur lequel j'aurais passé le plus de temps. La transformation effectué par The Axis of Perdition sur ce disque mérite pourtant beaucoup de temps. Plus de temps que je ne confie généralement à un disque. Car, si The Axis of Perdition ne vient pas de nous faire un Ulver, "Urfe" tiens de "Perditon city" de ces même norvégiens une narration complexe mais qui n'est pas seulement illustré par la musique mais aussi par un texte récité par un acteur. La frontière entre le livre audio et le disque concept est franchi, plus sur le premier disque que sur le second, moins ambiant et laissant plus de place aux guitares.

En effet, le premier volet de l'histoire d'"Urfe" est soutenu par un travail electronique où les samples mystérieux et opressant que maitrise à la perfection les musiciens depuis "Deleted scenes in the transition hospital" sont employés pour créer une atmosphère à la mesure de l'histoire. Je ne parlerais que très peu de celle ci car je ne suis pas sur de tout avoir saisis. Le narrateur semble y raconter son parcours dans un territoire inconnu, désolé et maléfique.

Leslie Simpson, acteur anglais ayant joué dans, entre autre, Dog Soldier, un des meilleurs films réalisés sur les loups garous, de l'avis de tout les connaisseurs, y est narrateur et acteur. Un double rôle qu'il interprète à merveille sans même comprendre l'histoire. Sa voix pourrait être celle d'un chanteur puisque les émotions plus que le texte guide le texte et la musique. Des répliques ressortent de la même manière que celle d'un film ("... the last thing I need is fucking choices ..." dans la cinquième plage de Grief of the unclean). Une preuve du talent d'acteur de Simpson dont les émotions sont transmises de manière crédible à travers les diverses bruits, reconnaissable ou non, entre les phrases débiter par l'acteur possédé par son personnage.

L'expérience requiert toutefois un degré d'immersion que beaucoup ne seront surement pas prêt à entreprendre tant la différence entre leur disque précédent dont les riffs tenait encore du black metal de Mayhem découpé et violés par des influences indus, est jeté aux oubliettes pour les six premières plages. Bien que conquis assez vite, j'émet donc des réserves sur la durée de vie qu'aura ce disque pour moi. Oui, je l'aime beaucoup et je compte bien m'y plonger. Continuerais je à l'apprécier autant que je fais tourner "Deleted scenes ..." et "The Ichneumon method ..." du fait de ce manque de guitare ? Cela reste à voir.

Les guitares ne se taisent cependant pas sur les deux disques puisqu'après une première plage ambiante, elles interviennent dès le début de la seconde de "The Great unwashed" (les personnes de basses classes). Le disque reprend souvent ensuite un tournant ambiant mais ce n'est pas une nouveauté pour The Axis of Perdition. En comparaison donc, cette deuxième partie est plus normale et ne présente pas une nouvelle facette du groupe. En ce sens, après un premier disque osé, cette deuxième partie est beaucoup moins risqué. Cependant, l'atmosphère y est toujours aussi tendu et difficile. L'exploration de l'univers d'Urfe continue sous la forme de riffs de guitares entre doom, indus et black metal.

La voix gorgé d'effet est celle d'un homme perdu entre plusieurs dimensions de la réalité. Bien que plus mélodique, la place du texte est toujours celle d'un narrateur, complétant encore une fois l'expérience sonore complète et complexe que forment ces deux disques. Une voix plus black metal fait aussi son apparition mais, elle est beaucoup moins efficace pour porter les émotions. Cependant, à ce stade dans l'écoute du disque, l'expérience est déjà bien assez complète pour que ce détail ne vienne pas trop perturber le fil de la narration sonore.

Pour ce que j'ai pu lire des avis des fans, l'acceuil réservé à "Urfe" n'est pas très enthousiaste. Surement car ces deux disques prennent beaucoup de temps pour se révéler complètement. Il faut donner de soi, de son attention, de son temps, pour franchir le portail d'"Urfe" et ne pas revenir à la réalité pendant près d'une heure et demi. Une durée raisonnable pour un film que l'on ne donne pas si facilement quand il s'agit de musique. Ne touchant qu'un seul des cinq sens, contrairement au cinéma qui affecte autant l'audition que la vue, il ne faut pourtant pas faire d'effort pour que le monde crée par The Axis of Perdition prenne vie derrière vos yeux et transpercent ensuite votre peau. Encore plus immersif que "Deleted scenes in the transition hospital" mais beaucoup moins metal que "The Ichneumon method (and less welcome techniques)", "Urfe" est un double album qui divisera mais attirera aussi beaucoup d'autre. Le futur s'annonce encore plus intéressant.