Wednesday, February 27, 2008

Lento - Earthen (Supernatural cat) 2007


Le post hardcore est un genre a part entière aujourd'hui. Le degré d'émulation dont peuvent faire preuve certains groupes est tels que ce titre a aujourd'hui plus de sens qu'il n'en avait a ses débuts quand on se posait encore la question de savoir ce qu'il voulait bien dire. Post hardcore est devenu aujourd'hui un synonyme d'un autre nom : NeurIsis. Neurosis + Isis = NeurIsis. Simple mais, justifié quand dès le disque lancé le premier riff a de fort relant de "Celestial" mélangé au premier EP de Pelican. On se laisse donc glisser dans ce petit monde où l'on a ses repères et on accepte de se laisser bercer une nouvelle fois par ces riffs lourds et atmosphériques qui nous caresse les oreilles dans le bon sens. Ce serait toutefois un peu court de résumer Lento a un enchainement bien senti de clichés repompés à deux groupes phares. "Earthen", si il est un album sympathique, l'est aussi par sa cohérence et la variété de ses ambiances.

D'une part, quand je parle de copie de Celestial, je parle d'une émulation agréable qui n'a rien d'ennuyeuse car, à l'instar de Municipal Waste dont le talent est de reprendre des riffs très typés thrash années 80, Lento s'empare d'une identité musicale pour composer de nouvelles chansons pas si nouvelles que cela mais qui reste de bonnes chansons. De plus, "Earthen" n'est pas juste une succession de riffs comme Isis les faisait il y a quelque années. C'est un disque aux plages ambiantes très bien sentis où de douce nappe de musique vibre sous des gémissement de guitare au résultat comparable au chant des baleines ("Subterrestrial" ou le monumental "Emersion of the island"). Ainsi quand les guitares reviennent sur "Currents" elles révèlent aussi un travail sonore qui va bien au delà de la simple répétition de riffs ondulant vers l'éternité. Tout en reprenant des éléments clairement associé a une scène, Lento affiche une capacité a générer son propre univers d'une manière originale et absolument pas lassante. Ce qu'il m'avait au départ paru être un clone réussi de "Celestial" est en fait un disque qui prend racine dans un univers de guitares lourdes pour ensuite s'envoler vers une dimension sous marines. L'univers sous marins inspire énormément les musiciens en ce moment et l'on retrouve bon nombre de référence a ce milieu dans des groupes influencés par le duo Neurosis / Isis. Peut être car c'est un des endroits que l'homme n'a pas encore complètement exploré et qu'il y réside des secrets qui fascinent l'imagination.

Ce première album est donc un album très conoté et fortement ancré dans son époque. Post hardcore jusqu'au bout des ongles quand les guitares sont lancés. Fasciné par les fonds marins tout comme le tiers de ces petits camarades. "Earthen" est un disque de plus dont on aurait peut être put se passer. Peut-être. Car en toute sincérité, même si je n'ai pas un fixe de post hardcore a respecter par moi, je ne suis pas mécontent d'avoir put entendre des chansons comme "Emersion of the islands" ou "Hadrons". "Earthen" est un disque très engageant, plaisant a écouter, cohérent, dense et surtout très encourageant pour la suite. Sans se dissimuler derrière des prétentitons cérébrales et artistique, Lento a construit sur ce premier disque une pierre d'achoppement qui laisse présager d'une architecture qui ira en se complexifiant. Isis a déjà tracer la route jusque là, Lento trace désormais la sienne dans une nouvelle direction en partant de ce même point de départ.

*Shels - Laurentian's atoll (Shels Music) 2007


Après un très remarqué première album qui marquait le début d'un projet très prometteur où l'on retrouvait des membres de Mahumodo et de Eden Maine, deux groupes anglais mort trop tôt, voici la suite de leur aventures. Après avoir affronté la mer, le navire *Shels reprend son souffle et s'attarde sur un atoll pour nous donner deux nouvelles chansons, un titre retravaillé ("Water") et l'intégralité de leur premier EP qui était jusqu'alors épuisé. Cette nouvelle version de "Water", single efficace, et même un peu trop sur un disque aux influences progressives, se voit augmenté d'une conclusion acoustique très à propos qui enjolive ce titre déjà très agréable. Les deux morceaux suivants continuent dans la même veine que le premier album. Chant mélodique et envolé de guitare électrique. L'émotion est la même et le groupe va jusqu'à réutiliser des éléments de son première album : la conclusion de "The ghost writer" ou la mélodie d'introducction de "City of the swan". Un disque de transition donc, construit comme tel et, fatalement, moins passionnant que son prédécesseur sans être désagréable ou redondant. Bien au contraire. De plus, l'opportunité de découvrir les débuts de *Shels sur leur première demo n'est pas du tout une perte de temps. Plus agressif et moins aérien et expansifs que sur "Sea of the dying dhow", les débuts du groupe laissaient déjà planer la lueur de la créativité à venir. Un disque qui permet donc de rattraper le retard tout en satisfaisant sa soif de nouvelles chansons. Un EP pour les fans et pour les curieux qui voudraient tremper leurs pieds dans la mer avant d'embarquer dans le bateau qui voguera, je n'en doute pas, très loin sur leur prochain album prévu pour cette année.

El-P - Bomb the system (OST)


Bomb the system est un film indépendant sur le monde du graffiti. Ce n'est pas un reportage mais une histoire qui prend pied dans l'univers des graffeurs en se servant des multiples dangers qui guette un type dont la passion est de peindre à la bombe sur des murs sans se faire prendre par la police. Pour ce que j'ai pu lire sur le film, il a l'air regardable sans être pour autant un chef d'oeuvre. La bande son, réalisé par El-P tombe elle aussi dans le même domaine. Ecoutable car elle est produite par El-P, quelconque si elle avait été produit par quelqu'un d'autre. Les musiques composés par le leader de Def Jux ne sont pas ininteressante pour autant. On retrouve sur ces onze plages tout les traits de ses productions. Tout est électronique, les pulsations battent sous les samples et rythment l'action que l'on devine grâce aux différentes répliques incorporés sur les plages. La musique sert l'image sans la dominer et, de ce fait, l'écoute de ce disque donne des indications sur le déroulement du film et donne envie de connaitre l'histoire. De ce point de vue, on ne peut pas dire qu'El-P ait mal fait son travail. C'est juste qu'en dehors de ce cadre, ce disque n'aura d'intérêt que pour les accros de Def Jux et de El-P. Ceci pourront trouver une demi heure de musique instrumental original, plus agréable et intéressant a certains moments qu'à d'autres (comme sur la ^plage 8 où l'on peut entendre la voix de Tom Yorke) et découvrir une autre facette de ses talents.

Tuesday, February 26, 2008

Brutal Truth + Sublime Cadaveric Decomposition + Blockheads à la Locomotive


Blockheads, Sublime Cadaveric Decomposition et Brutal. Rien qu'en voyant l'affiche, on sait déjà que l'on va vivre un grand moment de grindcore. Les trois groupes jouissent d'une réputation à tout épreuve et d'un passé émaillé de disque considéré comme culte, sans compter les disques de la discographie Brutal Truth sans qui une grande partie des groupes du genre n'existerait même pas. Le flyer montre un dinosaure géant en dessous des noms des trois groupes et si l'on considère l'age de la tête d'affiche, sa place dans l'histoire du grind et la performance de ce soir la métaphore n'est pas volé. Les dinosaures ont survécu, ils ont de grandes dents et ils démontent tout ce qui passe.
Ne vous fiez pas à l'age, les trois musiciens (le guitariste étant hors course puisque plus jeune, venant des maitre du grind chaotique Sulaco) ont encore ce grain de folie et l'expose au grand jour dès leur arrivée sur scène.

Mais, ne nous avançons pas trop vite et revenons sur la performance de Blockhead. La machine a grinder française possède une réputation de musiciens fous, explosifs et blastant a tout va. Ce soir marquait ma première rencontre avec le groupe et ce ne sera, je l'espère, pas la dernière fois que je pourrais les voir interpreter leur musique. Très old school dans le tempo, plus punk que metal, l'énergie est de mise et la clareté du son passe à la trappe. Difficile donc de retenir une chanson en particulier (hormis la reprise de Napalm Death, "From enslavement to obliteration") bien que l'intro doom et le nouveau titre me soit resté dans les yeux (plus que dans les oreilles) comme étant des moments marquant. L'introduction doom tout d'abord car alors que je m'attendais a voir les musiciens exploser sur scène, les voir ralentir de suite le tempo me rassura tout de suite sur la nature de la performance. Le groupe n'est pas là que pour le public mais aussi pour se faire plaisir. Les musiciens qui crachent au nom des conventions sont ceux qui méritent le plus que l'on s'attarde sur leur cas et une fois la première note lancé Blockheads avait déjà gagné toute mon attention. Ensuite, je retiendrais de ce concert ce nouveau titre car il se démarqua du reste des chansons, qui furent pourtant fort bien exécutés et excellentes, et me montra une nouvelle fois que Blockheads avait beaucoup encore a montré. A revoir prochainement, je l'espère, et a découvrir sur Cd.

Passage ensuite à Sublime Cadaveric Decomposition. J'avais déjà rencontré le groupe il y a plusieurs années par leur première album, alors que je me mettais lentement au grindcore et que je découvrais la musique extrême. La production goregrind m'avait laissé de marbre et rien durant l'écoute ne m'avait marqué. Je crois même avoir eu un peu mal au crâne à la fin. Ce soir j'ai pu revoir en partie mon opinion car il n'y a franchement rien d'ennuyeux dans un concert de Sublime Cadaveric Decomposition. Bien que très jeune en apparence, le groupe est manifestement habitué à la scène et le DVD, filmé ce soir, ne manquera surement pas de faire sautiller les fans devant leur télévision. Exécutation propre et très metal, le son est puissant et permet au groupe de faire ressortir ces meilleurs atout, c'est à dire des riffs très death, des blast a gogo et un chanteur capable d'une performance vocale bien dans le ton, et cela sans l'aide d'effet. Cependant, un set de quarante cinq minute c'est un peu long et j'ai bien moins été conquis par le set que par celui de Blockheads. Ceci dit, du coté des fans l'enthousiasme était a son comble et la conclusion du concert avec un titre du premier album (celui là même qui m'avait assomé à l'époque) laissa le public enthousiaste et heureux. Tant mieux pour eux, dommage pour moi.

Conclusion avec Brutal Truth, les maitre de la soirée qui n'auront pas de mal a dominer devant la concurrence malgré la qualité des performances des deux groupes précédents. Il faut dire aussi que tout le monde n'a pas la chanson d'avoir des chanson aussi génial que "Godplayer" et que tout le monde n'a pas non plus le charisme de ces types. Entendons nous bien, le chanteur de Blockheads, super enthousiaste et ultra dynamique est un maitre dans l'art de faire se bouger le public. Mais quand on voit arrivé un type barbu avec un chapeau de chasseur de crocodile australien (vous vous souvenez de Crocodile Dundee ?) qui finira par se frapper le front avec son propre micro jusqu'à tirer des gouttes de sang de son crâne, excusez moi, mais on entre dans une toute nouvelle dimension. Le son par contre n'est pas à la hauteur de la performance et les riffs ressortiront malheureusement très mal durant cette heure et quart de grindcore, intense et barré. Toutefois, la joie de revoir ou de voir ces types après tant d'années d'absence l'emportera sur le son et fera de ce concert une occasion de se remuer et de faire la fête en compagnie de quatre musiciens visiblement heureux d'être là. Le final sera d'ailleurs incroyable quand, après avoir slammer, le chanteur redescendra dans la fosse pour faire des câlins a tout ceux qui le veulent bien. Sourire maculé de sang mais accueil chaleureux du public, heureux de pouvoir remercier personnellement un des héros de la soirée. Les nouvelles chansons sont enthousiasmante, la présence de Erick Burke à la guitare se fait déjà sentir dans les nouveaux riffs et laissent présager du meilleur pour la suite. Assurément, cette reformation est placé sous les meilleurs signes et la suite ne fera pas mentir la réputation de Brutal Truth en tant que grand groupe de grind, autant sur scène que sur disque. Résumé de la soirée en un seul mot : enthousiasmant.

Jedi Mind Tricks - Servant in heaven, kings in hell (Babygrande) 2005


C'est un signe d'ouverture d'esprit de déclarer, quand on est fan de rock ou / et de metal, d'affirmer un gout pour le rap. Affirmer une passion pour le metal quand on est fan de rap, ou rappeur soit même, est un peu plus rare dans mon expérience. Les deux cultures ont pourtant en commun de prendre à rebrousse poil les conventions et de se revendiquer comme indépendant de la culture dominante. Jedi Mind Tricks, grand nom du rap américain indépendant, plus traditionnel que Def Jux sans être traditionnaliste, pratique un rap qui était, a ses débuts, fortement influencé par le "Enter the 36 Chambers" du Wu Tang-Clan mais, qui a depuis sut prendre ses distances et créer une atmosphère particulière grâce aux références spirituels et conspirationniste (Illuminati, CIA, Skull and Bones ...) de Vinnie Paz (anciennement baptisé The Verbal Hologram), seul rappeur officiel du duo que Jus Allah a quitter il y a un ou deux albums de cela mais, qu'il a rejoint récemment. Cependant, la présence d'un seul rappeur dans Jedi Mind Tricks n'handicappe en rien la qualité de l'album puisque des featuring de bons gouts viennent poser quand il se doit et apportent leurs touche personnel pour créer certaines des meilleurs chansons de ce disque.

"Uncommon valor : A Vietnam story" est la première a retenir l'attention par son accroche vocale féminine qui n'a rien des refrains putassier que le rap radio tente d'imposer aux oreilles histoire de créer des accroches sirupeuse et dégoulinant de glucose. Les choristes sont pourtant pléthores sur ce nouvel album mais, aucune n'est injustifié et apporte un véritable plus d'un point de vue émotionnel ("Razorblade confession", "Black winter day"). Toutefois, pour en revenir à "Uncommon valor", ce titre est mémorable a plusieurs titre car en plus de compter le récit de deux soldats améircains lors de la guerre du Vietnam et de se baser sur de véritables témoignages, le featuring de R.A. the Rugged man est particulièrement impressionant par sa maitrise technique et produit un couplet marquant grâce a un jeu avec les syllabes de toute une phrase, et cela à deux occasions. Un autre featuring notable se trouve aussi sur très efficace "Heavy metal kings" où le phrasé rauque de Ill Bill complimente à merveille la voix de plus en plus grave de Vinny Paz. De plus, cette chanson me permet de souligner les quelque référence au metal que les rappeurs font au cours de cet album. Le titre de l'album en lui même est une référence à une chanson de Kreator (sur "Violent revolution") mais, on retrouve aussi sur ce disque des références à d'autres groupes comme "Cannibal Corpse" durant "When all light dies". Plus loin, durant "Heavy metal kings", Ill Bill déclare "I'm a Slayer album personified" tandis que Vinnie Pazz conclut une des phases de "Serenity in murder" avec un "calculating infinity with dillinger escape plan" qui m'a fait ouvrir bien grand les yeux et la bouche tant cette référence est inattendu mais bienvenue prouvant l'ouverture d'esprit d'un groupe. A ce titre le remix de "Heavy metal kings" par Terror (disponible sur la myspace de Jedi Mind Tricks) est surement une des meilleurs collaboration entre rap et musique a guitare lourde qu'il m'ait été donné d'entendre.

Aucune guitare n'apparait pourtant durant l'album et même si la vidéo de "Heavy metal kings" montre les deux rappeurs portant des tee shirt Iron Maiden et Slayer, la chanson parle par contre de gangsters. Ainsi, sans user à la corde les stéréotypes du rap, Jedi Mind Tricks mélange thème rap classique a des sujets plus originaux. On retrouve donc des titres comme le très festif "Outlive the war", très festif avec son instrumental classique, ou des chansons plus mélancolique comme "Razorblade confession". Cette dernière est d'ailleurs une des chanson les plus efficace de l'album grâce a un texte montrant un aspect plus sensible de Vinnie Paz à l'instar du très encenssé featuring de Mary J. Blige sur "I'll be there for you" de Method Man. Au rayon des chansons atypique on retrouve aussi le precedemment cité "Uncommon valor" mais aussi "Shadow business", une chanson sur l'exploitation des travailleurs en Chine. Independant ? Jedi Mind Tricks le prouve tout au long de cet album et produit ainsi un album, grâce a des instrumentales extremement bien composé et toute très efficace, cohérent et agréable. Tout n'est toutefois pas irréprochable et les performance de chaque rappeur ne sont pas ahurissante. "Outlive the war" par exemple possède un refrain mémorable mais des couplets plutot quelconque tout comme "Suicide" est une bonne chanson mais fait pâle figure à coté de "Uncommon valor". Les chansons s'enchainent cependant très bien et même si d'autre titres ressortent plus que d'autre la qualité du disque n'en pati pas. "Servant in hell, kings in heaven" est un nouveau morceau très sympathique de la discographie de Jedi Mind Tricks sans être aussi incroyable et dévastateur que l'était "the Psychologicial" à son époque.

Monday, February 25, 2008

Misery Index + Despised Icon + Benath the Massacre + Man Must Die au Nouveau Casino


La mode du deathcore a rempli le Nouveau Casino et ce sont donc des death metalleux mais aussi des jeunes portant casquette et combinaison de fan de Job for a Cowboy, Animosity et Despised Icon qui remplissent ce soir le Nouveau Casino. A en croire l'affiche le clou de la soirée devrait être Misery Index mais, si l'on en juge par le public de ce soir c'est Despised Icon qui est le plus attendu, et sera le plus énergiquement acceuilli. Mais, avant cela, ce sont les écossais de Man Must Die qui prennent place sur scène et jouent leur deathcore avec force et conviction mais très peu de réaction du public. Les quelques tentatives d'intéraction du chanteur avec le public sont même soldés par des echecs que l'on peut renvoyer a la barrière de l'accent. Tout le monde n'est pas en mesure de comprendre un ecossais, j'ai moi même quelque problêmes a ce niveau, ce qui explique que seul deux ou trois types réagiront quand le chanteur demandera au public clairesemé si il y a des amateurs de death metal dans la salle. Cela n'effraie pas pour autant le groupe qui comprend semble t'il bien ce qui dérange le public puisqu'il parlera ensuite à deux reprises de son "accent à la Sean Connery". C'est cette anecdote que je retiendrais malheureusement le plus de leur set, bien éxécuté mais pas très excitant.

Pas de barrière de la langue pour Beneath the Massacre, groupe québécois de death metal brutal et mécanique. J'étais venu en parti pour les voir et je fus satisfait par leur performance tout comme le public de devant qui s'agita bien plus que pour Man Must Die. Les mains du guitaristes pratiquent un tapping incessant, le batteur martyrise sa double grosse caisse dopé artificiellement et electroniquement tandis que le chanteur, a la carrure de gorille, agitte sa tête de droite à gauche au lieu de headbanger tant la vitesse de la musique l'empêche de s'agiter comme tout le monde au risque de se briser le cou. Les morçeaux les plus marquants de leur EP et de leur album seront joués, "Society's disposable son", "Profitable killcount", autant de chansons violente et presque identique pour les oreilles non aguérri qui raviront les fans et laisseront les autres de marbre.

Despised Icon par contre a de quoi convaincre même le plus dubitatif. Très energique en live, leur musique prend toute son ampleur sur scène et devient deux fois plus dynamique et agressive dans cet environnement alors qu'elle n'a déjà rien a envié à personne sur disque. "Bulletproof scales" et "Furtive monologue" en ouverture, coup sur coup, enfonce bien le clou et font comprendre au public qui regnera ce soir. On peut toujours se moquer des quebecois pour leur accent et leurs expressions mais quand il s'agit de faire une musique technique et violente il n'y a plus personne pour pointer du doigt et rigoler. Ceci dit, ça n'empêchera personne de sourire en entendant parler de "tabarnac" et de "pièces" (a la place de "chanson"). Trève d'anecdote, ce qui restera le plus dans les esprits ce sont des morçeaux comme "A broken hand" ou "Warm blooded", de pure brulot deathcore à la mécanique implacable très largement influencé par la culture rap pour ce qui est du dynamisme des morceaux, du jeu de voix des deux hurleurs et du jeu de scène. Trois quart d'heure de son et c'est fini, remerciement enthousiaste du public et du groupe envers ceux qui se sont défoulés au son de leurs instruments.

Place a Misery Index enfin. Le public change, les deathcoreux rentrent chez eux en masse et abandonnent le Nouveau Casino au fan de grind et de death metal. Dommage pour eux car la musique de Misery Index a autant a offrir en matière de virulence et de puissance que celle de Despised Icon. La différence majeur est qu'eux ne sont pas "à la mode" et que Clément le no life (héros d'un reportage bien connu sur internet) et ses suiveurs n'ont plus aucun interêt a venir pour poser et montrer leurs fringues. Misery Index est un groupe de grind / death à l'énergie débordante mais aussi à la machinerie un peu trop bien huilé. Autant la puissance du groupe n'est pas a remettre en doute pendant les morceaux, il n'y a pas de grande interaction entre le public et le groupe entre chaque titre puisque les musiciens font demi tour à chaque fin de morçeau pour inspecter leurs instruments. Dommage car cela crée une succession de temps mort et de silence désagréable qui font perdre de l'énergie a leur prestation qui n'en manque pourtant pas dès que les doigts et les mains s'agitent sur les instruments. C'était la première fois que je voyais le groupe sur scène et malgrès ma fatigue post Despised Icon / Beneath the Massacre j'en garde un bon souvenir malgré un son assez confus. Pas vraiment la bonne occasion pour découvrir le groupe, si besoin était, mais, un bon moyen de témoigner de la puissance du batteur dont on ne distingue pas assez sur Cd le jeu puissant et riche. Le nouveau morçeau interprété ce soir, extrait de leur split avec Mumakil, laisse présager d'un jeu plus dynamique et moins linéaire. Moins de blast, plus de variation. C'est en ce qui me concerne une très bonne nouvelle et j'espère pouvoir donc entendre prochainement plus distinctement les capacités de Misery Index mis en oeuvre pour jouer une musique encore plus original mais, tout aussi mémorable. Une soirée death metal qui aura présenter plusieurs groupes théoriquement similaire mais dont la musique dégage pour chacun une personalitée intéressante et prometteuse, surtout pour Despised Icon et Misery Index.

Aesop Rock & Rob Sonic au Batofar


J'ai beau apprecié le rap depuis plusieurs années, je ne m'étais jamais jusque là aventuré dans un concert de ce type. Jamais aucun rappeur qui m'intéresse n'était venu sur Paris et, histoire d'en rajouter une couche, je ne savais pas trop comment me renseigner pour savoir où et quand des concerts de ce type se déroulaient. Or, magie de l'internet, last.fm me révéla un soir qu'Aesop Rock passerait en concert au Batofar et, depuis ce jour, je saute de joie de pouvoir enfin voir sur scène le type dont j'écoute la musique religieusement depuis pratiquement sept ans. "Float" m'a accompagné durant toutes mes études à l'université jusqu'à ce que je me mette à rechercher le reste de sa discographie et que toutes ses chansons viennent me toucher les tympans comme aucun autre rappeur ne peux le faire. Ce soir concrétisait donc une attente de plusieurs années, des heures d'écoutes attentive, une impatience qui devait atteindre un sommet infranchissable pour que je ne sois pas déçu.

Mais, avant que tout me soit révélé et que je puisse constater de l'effet de la présence d'un Aesop Rock sur le public du Batofar, un rappeur américain dont le nom m'échappe arrive sur scène. De passage sur Paris, il a été ajouté à l'affiche afin de lui faire profiter de ses fans et se faire connaitre des fans de Aesop Rock. Cependant, le style du type étant plutôt orienté rap américain festif, efficace et sympathique, il ne restera pas dans ma mémoire comme une découverte incroyable. Par contre, pour faire passer le temps avant la tête d'affiche, mieux vaut écouter ce mec qui gigotte sur scène en rythme que le Dj engagé pour faire les transitions (et même mixer à la fin du concert) qui mixera des sons rap sans trop interesser grand monde.

Mais, oublié tout cela une fois qu'Aesop Rock et Rob Sonic monte sur scène. Plus rien ne compte, on écoute et on se laisse porter par le flow des deux rappeurs. L'un soutenant l'autre quand il s'agit d'interpréter une chanson de Aesop Rock ou de Rob Sonic, les deux connaissent sur le bout des doigt le set de l'autre et la conivance entre les deux MC rend la transition de chanson en chanson absolument parfaite. Pas d'accro, juste de très bons titres qui s'enchainent sans problèmes grâce aussi au talent de Dj Bigg Wizz (dj attitré de Aesop Rock sur son dernier album) qui aura droit a son heure de gloire en scratchant en solo quelque minutes, histoire que les deux maître de cérémonie se reposent. Beaucoup de titres de "None shall pass" seront interprétés ce soir, sans aucun accro et aucune perte de souffle de la part de Ian Bavitz aka Aesop Rock, MC surnaturel dont le pseudonyme dépasse le nom tant sa capacité a rapper des paroles étranges au flow irrégulié est ahurissante. Un rap atypique qui convient surement plus aux type de mon genre, pas très ghetto et beaucoup moins touché par les problèmes de banlieue et de racisme, mais du rap tout de même, et du rap de haut niveau. Le passage de titres de Rob Sonic a ceux de Aesop Rock se fait sentir du point de vue de la complexité du phrasé mais autant l'un que l'autre sauront retenir l'attention du public et faire de cette heure passé en leur compagnie ne soit pas source d'ennui mais d'un interêt constant pour ce qui va se passer après. Par contre, promotion de "None shall pass" oblige, les autres albums n'ont droit qu'a peu d'attention et ce ne seront donc que "No regrets", un titre non identifié et "Daylight" que l'on sortira des tiroirs de "Labor days". Petite deception de ma part de ce point de vue là. Cependant, l'éxécution de "None shall pass", "Catacomb kids", "39 Thieves" ou "Citronella" vaudra le déplacement au centuple bien que l'on sente tout de même que les deux hommes sont fatigués par leur tournée et ne seront pas contre une bonne cure de sommeil a l'issu de ce voyage (les cernes autour des yeux de Aesop Rock était particulièrement visible). Mais bon, on peut être fatigué et resté joueur. Le rappel se fera donc en dehors des normes, les deux rappeurs s'asseyant sur scène en demandant au public ce qu'ils veulent comme chanson. "Prosperity" ? "Flashflood" ? "Daylight" ? Ah, un groupe de jeune filles au fond de la salle demande "Daylight" en choeur. Bon et bien ce sera "Daylight". Titre magique et ultra efficace pour envoyer tout le monde au lit. Le public repart mais, avec une petite nouvelle en tête, la possiblité d'une tournée avec El-P si l'on en croit l'information que les deux rappeurs ont laissé planer au cours de leur set. Sept ans d'attente donc, mais, peut être moins que ça avant la prochaine date.

Sunday, February 24, 2008

Dj Krush & Dj Soulist à la Maroquinerie

Pour un habitué des concerts rock la performance d'un Dj est un dilemme difficile à résoudre. L'expérience live classique et efficace consiste en un savant mélange d'énergie et de décibel. La communication entre le public et les musiciens s'établit par l'émotion qu'ils dégagent sur scène et qui se transmet à tout ceux qui acceptent de rentrer dans la danse pour renvoyer leurs émotions sur scène. Dans le cas présent, un Dj ne dépense pas une dose d'énergie phénoménale pour composer. Il se pose derrière ses machines et s'agite timidement pour activer des sons et non les créer. Voilà en résumé les raisons de mon appréhension en rentrant dans la Maroquinerie. Habitué a voir un spectacle très vivant sur scène, n'allais je pas roupiller sec en regardant un type (certes très respectable, tout les Dj n'ont pas la classe de Dj Krush) appuyer sur des boutons ?

Cela ne fait pas l'ombre d'un doute car, malheureusement, le Dj faisant office de première partie me permit de vérifier ma théorie. Surement plus habitué a un public de soirée qu'a un public rock habitué a voir et a écouter plutot qu'a danser, Soulist n'est pas vraiment l'homme de la situation et mixe devant un parterre attentif et assis. Spectacle rare et un peu étrange, les spectateurs arrivent et s'asseoient sur les marches et au milieu de la salle. Ambiance tranquille et public volubile ... a tel point que le grondement en commun des voix surnagera pendant tout le set de ce pauvre homme. Les sons mixés allant de la soul au rap en passant par le reggae, il y en a eu pour toutes les oreilles durant cet heure complète où les sons s'enchainèrent les uns à la suite avec gout, agrémentés de quelques scratch pré enregistrés. Ce dernier point ne cessera de me déranger durant tout son set et fut à l'origine de mon désintérêt progressif pour ses talents. Ne pas scratcher alors que l'on est Dj cela me semble un peu dommage et, de ce fait, Soulist ne fut qu'un hors d'oeuvre avant l'arrivée de l'homme de la soirée.

Plat de résistance, plat principal, entrée. Dj Krush sera tout cela et bien plus encore. Seul derrière ses platines et son Mac il sera tout ce que son homologue d'ouverture n'était pas. Composant ses musiques a partir de sample et d'un doigté ahurissant dès qu'il commence a faire tourner ses platines, le maitre Krush tiens en haleine son public avec une maestria ahurissant comme je n'en ai jamais vu auparavant. Les titres s'enchainent et l'atmosphère monte jusqu'a transformer le bain de lumière qui auréole ce petit japonais perdu dans sa musique en une source d'attention dont on ne peut se détacher. Les rythmes s'adressent au corps tandis que les sonorités jazz, rap et japonaise s'adressent a l'esprit pour le faire travailler et voguer loin de cette salle qui devient si petite quand on la mesure a la porté de la musique qui nous est présenté. Etant plus ou moins bien connaisseur de la discographie de Krush, je ne saurais dire si celui ci ne présenta que des titres de ses albums ou si il composa sur le vif une partie de son set. Cependant, je retiendrais de toute cette soirée des moments grandiose qui me firent frisonner par leur sensualité et leur maitrise technique mélé a une sensibilité musicale hors paire. Le genre de concert qui démontre que le trip hop, si l'on peut limiter ce que Krush fait a ce spectre sonore, est un "genre" loin d'être mort. Comme à l'habitude, si j'en crois une vidéo trouvé sur youtube, l'enchainement "Organ donor" (de Dj Shadow) suivi de "Kémuri" (le "single" de Krush, tiré de "Strictly turntablized") est grandiose et emporte le set vers sa descente, tout en douceur, pour nous laisser en extase. Un petit rappel tout de même sous la forme d'une improvisation sonore et rythmique etonnement violente, tant et si bien que si l'on avait rajouté de la guitare par dessus l'on aurait put se croire à un concert de Agoraphobic Nosebleed. Une musique qui sait donc prendre des routes inattendus tout au long d'une heure et quart de concert intense et superbe. Le genre d'experience que je revivrais avec joie régulièrement.

Saturday, February 23, 2008

Celeste + Time to Burn + L'Homme Puma + Einna


Soirée postcore à la Péniche Alternat. Point commun de tout les groupes de ce soir : Ils ont tous écoutés Isis chez eux avec plus ou moins d'attention. Cependant de là à dire que de Eina à Celeste il n'y avait que des variations sur un thème imposé, ce serait jouer les mauvaises langues alors qu'il y avait bien plus à prendre chez chacun que des notes et des ambiances précédemment visités. Einna tout d'abord se place sous la bannière des groupes de screamo / postcore avec des titres allongés mais assez bien exécutés pour que la lassitude ne se fasse pas sentir. Déjà entendu mais pas désagréable a écouter tout de même. De plus, si mes oreilles ne se sont pas trompés, il y aura de quoi se faire plaisir lors d'une écoute attentive sur disque.

C'est ensuite le tour de L'homme Puma, un trio au nom un peu étrange (un hommage à la série Manimal ?) jouant une musique instrumentale, agrémentée de samples de voix, flottant à l'intérieur du "Panopticon". Les lignes de guitares sont mélodiques et aérienne mais, n'introduisent pas systématiquement des segments plus lourds. Un son qui contrastait donc fortement avec les deux têtes d'affiches de ce soir au son gorgé de distorsion. Bien que les compositions ne sont pas des plus originales, la basse et la guitare s'entremèlent avec bonheur pour créer d'agréable plage voluptueuse qui forme un agréable voyage.

Time to Burn est un groupe tellement régulier dans ses apparitions scénique et dans l'interprétation des chansons de son "Is.land" que ce sont les imprévus lié au contexte ou a la salle que l'on retiens le plus. Le concert était(il bon ? Oui, bien sur. Le son par contre n'était pas parfait et les rafales discordantes sortant des amplis ne laissait pas beaucoup de place aux subtilités de leurs chansons. Le concert de ce soir mérita donc très bien son titre de "noise rock" tant l'énergie et les decibels furent les deux éléments majeurs. Même pas trop de voix pour varier un peu, le faible son qui sortait des deux micros ne devaient surement pas s'entendre au fond de la salle de la péniche (qui n'est pourtant pas bien grande). Résultat, une caisse clair de pété dès la fin du premier morçeau (mais vite remplacé) et un quatuor de musiciens timide mais pas avard en énergie pour quelque titres plus ou moins mémorable liés par une performance solide et satisfaisante.

Enfin, tout se met en place pour la folie furieuse qu'est un concert de Celeste. Le public des premiers rangs, venu de Lyon, est remonté a bloc. Tout le monde connait la musique et est venu spécialement pour voir la bête sur scène. Cependant, il faudra tout de même patienter un peu avant le début du concert puisque l'organisation n'a pas été mis au courant des moeurs et tarde a vouloir éteindre les lumières totalement. On les comprends, si il s'agissait d'un groupe normal ce serait du suicide mais, pas quand il s'agit d'un quatuor aussi aguerrit a la tache. Comme il se doit donc, une fois les lumières éteintes, la tempête infernal commence et je me retrouve avec un pied sur scène et un public très en forme qui me malaxera le dos pendant la demi heure de son qui nous sera administré. Puissante et explosive, la performance du groupe est toujours aussi renversante et ne laisse pas de place à la subtilité. Tout est dans l'énergie et dans la virulence du son. L'ambiance noir se confronte avec l'excitation des musiciens et du public pour créer une tempête ahurissante de bras et de tête ochant à l'unisson sous un déluge sonore comme on en voit rarement. Grand vainqueur de la soirée, le groupe achève sa performance après avoir mis à genoux le public mais n'en fera pas pour autant oublier les sets de chacun des groupes précédents, tous interessant à leur propre manière.

Sunday, February 03, 2008

Battles - Mirrored (Warp) 2007


Je me souviens d'un dessin animé qui était régulièrement diffusé dans Ca Cartoon (sur Canal plus, à la grande époque) où un corbeau était suivis par un petit pygmé qui était lui même suivi par un lion. Le corbeau, leader de la marche, obeissait a un rythme étrange en concordance avec la musique que chacun des poursuivant imitait religieusement afin que personne ne se rende compte de la présence de l'autre dans son dos. Atlas, deuxième plage de "Mirrored" aurait très bien put être la musique de cet excellent dessin animé car le groove suivit par chaque musicien accompagné par cette voix passé sous vocoder me fait l'effet d'une tribu de pygmé qui aurait découvert le rock and roll et aurait décidé de suivre le rythme d'un bien étrange animal pendant sept minutes. Quatre musiciens se serait réuni, aurait apporté leurs instruments et tout en obéissant a un rythme particulié, ce serait mis en tête de rajouter a cette pulsation venu d'on ne sait où tout leur talent pour engendrer une musique nouvelle et résolument rythmé. En réalité Battles est un groupe de musiciens émérites venu de formation diverses comme Helmet ou Don Caballero mais le mythe du pygmé qui découvre le rock convient aussi bien à décrire leur musique tant la musique est fraiche et le sens de la structure semble être aborder avec une collection de paires d'yeux et de mains nouveaux.

Nos pigmés produisent parait il une musique que l'on dénomme le math rock. Ah. Ceci dit n'ayant jamais écouté de math rock je ne saurais dire si Battles ressemble a ce qui se fait dans la matière mais, a ce que j'ai put lire, ce n'est pas le cas donc autant dire que ce classement n'est justifié que par le curriculum vitae des musiciens. Ici on ne prie pas les dieux des mathématique mais les dieux du groove tout puissant, celui qui détermine la direction d'une chanson et fait s'accorder tout les instruments ensemble. Mais, une bonne régle se doit d'être transgressé pour pouvoir avancé et c'est en manifestant leur propre ego de musiciens capable de produire des sonorités inattendues, mélodiques mais résoluement rythmées que les quatre individus réunit sous le nom de Battles composent leurs chansons. Si cela sent l'égo demesuré de musiciens démonstratifs qui ne sait pas controler et se perd dans des chansons de dix minutes vous vous trompez. De 7 à 4 en passant par 3 minutes et moins encore, ces 11 titres commencent et s'achèvent en formant des tous distincts et mémorables. "Leyendecker" se permet même une accroche vocale sous la forme d'une mélodie nassilarde passé dans la poile a frire d'un effet electronique quelconque.

Frais et surprenant, Mirrored est un album que l'on attend pas et qui continue de surprendre pendant son écoute et au fil de ses passages sur votre chaine hi fi. Car non seulement Battles est de ces groupes qui brule le livre des régles, l'envoie au fond du puit et jette des crocodiles à sa suite, mais, c'est aussi un groupe qui s'amuse énormement. Les rythmes et la mise en place des instruments, tout en étant surement le produit de très longues journées de répétitions minutieuses, sonnent très naturel, comme si il n'avait fallut qu'un regard pour que chacun sachent où et quand se placer, quand démarrer et quand laisser la parole à son voisin. Dans les mains de musiciens beaucoup moins talentueux la musique que joue Battles serait surement une bouilli sonore indigeste. Mais, mais, Battles est un groupe qui vous pousse à mettre des "mais" dans tout les coins. Un groupe que l'on recommande à toutes les oreilles qui n'aiment pas forcement le rock, qui sont fatigués des clichés et peut être même à ceux qui écoutent des musiques traditionnels. Tout en étant résolument moderne, s'emparant d'effets électronique et d'instruments electriques pour les faire communiquer ensemble, ce qui fait marcher la machine que ses quatre musiciens ont construit est une sorte de rythme presque ancestrale qu'ils auraient redécouvert et vous livreraient comme si de rien n'était un nouveau chapitre insoupçonné dans le grand livre des groupes que l'on n'attendait pas, mais qui sont pourtant bien là. Merci.

Venetian Snares - My downfall (Planet Mu)


Mes connaissances en matière de musique classique ont toujours été limité par la pureté et la rigueur de ce genre. Elevé au rang de musique suprême, tout ce que l'on place sous le signe de la musique classique n'a jamais sut me toucher justement à cause de ce manque de faux pas et d'erreurs heureuses que l'on retrouve dans le jazz ou dans le rock. Peut être est ce une sorte de manque d'humanité que je pourrais déplorer dans cette musique, ce qui est plutot étrange pour un amateur de metal, un genre qui emprunte justement au classique cette même rigueur dans l'execution des morçeaux. L'emploi d'instruments liés aux classiques (violon et piano en tête) n'est plus une nouveauté et bon nombre d'artistes ont experimentés avec ces instruments en les sortant de leur contexte pour les introduire autour d'autres instruments dont je vous épargnerais la liste. Venetian Snares lui même avait endossé le costume de chef d'orchestre sur, le maintenant fameux album, Rossz Csillag Alatt Született pour mélanger ses rythmiques chaotiques, complexe, violente mais jamais répétitive. "My downfall (original soundtrack) se place comme une sorte de continuation, mais uniquement en apparence. Loin, très loin de sa personalité traditionnel et atypique, le costume qu'endosse Aaron Funk est ici plus proche du poète maudit, du compositeur grandiose et solitaire, de l'artiste intouchable.

Les rythmiques electroniques n'ont pas droit au premier rôle pour une fois car ils sont remplacés par un orchestration complexe et sublime où se mèlent violon, violoncelles et autres instruments a corde de la même famille ainsi que des choeurs angéliques placé là tel des muses divines qui accompagnent l'auditeur et le compositeur dans cette lente, douce et sombre depression. Car, titre trompeur, "My downfall (original soundtrack) n'est pas censé accompagner des images mais un récit intérieur dont on ressort affecté. Les quelques passages les plus violents où la caisse clair samplé se mélangent a des sonorités empruntés à la techno hardcore ("Integration") sonnent presque comme des respirations en comparaison avec les sombre chants que l'on entend pointer dans le fond. Les pulsations s'excitent mais la pression redescend pour que la chute continue (Hollo utca 5) sous fond de violons mélancolique. A n'en pas douter, Aaron Funk a surement vécu un évenement particulièrement déchirant pour composer cet album. Mais si "My downfall" peut être vécu comme le récit d'un echec personnel, c'est par contre un document qui relate une victoire indiscutable contre ses propres démons et ce que l'on pourrait attendre de lui en tant que compositeur de musique electronique.

Comme je le disais en introduction, ce que je ne ressent pas et ce que je ne peux ignorer en écourant ce disque, qui a pourtant presque tout d'un disque de musique "classique", c'est l'âme et l'émotion qui s'en dégage. Non seulement le mariage des sonorités est parfaitment réussi mais la maestria avec lequel Venetian Snares place chaque rythme et dirige ses instruments dans mille et une direction relève du génie pure. Surement est ce que parce que j'ai découvert ce disque au moment opportun où mes sentiments et mes gouts musicaux étaient dans une conjonction propices mais je pense malgré tout qu'un observateur extérieur plus "impartiale" ne pourrait me refuser des adjectifs comme "unique", "hors du commun" et "saisissant" pour décrire cet album. J'irais même jusqu'à dire que "My downfall" se place au même rang que le dernier chef d'oeuvre de Ulver qui a tant fait l'unanimité sur ce site et partout ailleurs. On y retrouve aussi la passion et la réinvention du classiue, la maitrise de chaque détail ... et puis surtout cette émotion si sombre mais si entrainante. Personnel et universel à la fois, tout dans ce disque crie, se tord et s'apaise finalement sur une avant dernière plage révélatrice, "How I could say I love you". Un disque complexe et magestueux pour une confession simple mais pourtant toujours aussi complexe, même pour les dieux.

Saturday, February 02, 2008

Kaosu de Hideo Nakata


Une femme, un homme "à tout faire", un plan et une heure quarante trois d'un scénario qui se déroule et déroute. Réalisé par Hideo Nakata, le talentueux réalisateur de Ring et de Dark water, deux excellents films d'épouvantes ancrés dans la lignée des films de fantômes avec des petites filles mais tout les deux magistraux, propose cette fois ci un thriller moderne destabilisant et surprenant. Moderne car là où le spectateur pense que le scénario ira, la caméra dévoile et pose de nouvelles questions. Le film débute par un enlévement. Un homme d'affaire déjeune avec sa femme, la perd, se rend à son bureau pensant la retrouver plus tard et reçoit un appel lui indiquant que son épouse a été enlevé et qu'il devra verser une rançon. Puis, la femme se révèle être la conspiratrice du kidnapping tandis que le chef d'orchestre présumé est en fait un employé. Pourquoi ? Qui est vraiment responsable. A partir de quand le plan déraille t'il ?

Les questions s'accumulent, trouvent leurs réponses et tracent leur propre route . La fin en elle même n'est pas "à tiroir" car la véritable fin ne se trouve que lors de l'avant dernier plan. Une surprise finale qui achève un film qui n'en manque pas. Le scénario et la réalisation sont les deux architectes de l'ambiance de ce film. Les acteurs, convainquant sans être exceptionnelles, servent le récit et executent leur rôle. La caméra, ses orientations, ses plans larges laissant de grands espaces sur les cotés (tout comme dans Ring où le danger pouvait surgir de n'importe quel endroit) ne donne que peu de stabilité aux scènes de tel sorte que les personnages ne sont jamais placés au centre ce qui provoque un décalage constant avec l'image. L'oeil doit toujours se replacer et guetter chaque mouvements et chaque répliques pour que l'histoire prenne sens. Les détails comptent et malgrès la progression lente et méthodique de l'action chaque plans et chaque répliques sont justifiés. Kaosu, à l'image de son titre est un film où rien n'a de sens hormis les indices laissés par le scénario et le réalisateur. Le chaos est ordre mais dans la vie de ces personnages ce sera le chaos qui régnera au dessus de l'ordre.