Sunday, November 11, 2007

Soirée du Samedi 10 Novembre 2007

Hier soir, soirée à Lubrun's castle. Parait que je dis ça souvent. Mais je m'en fous, j'ai le droit de refaire des blagues ! Même si elles sont nulles ...
Résumé la soirée ne sera pas très compliqué car il suffit de vous dire que c'était "vachement bien" et que j'étais très content de revoir toutes ces têtes souriantes dans ma maison bien vide. Mais passons de suite à l'illustration de cette bonne soirée :D'abord la présentation des protagonistes de la première heure. THE motherfucking Thomas en premier lieu. Très classe avec sa coupure nike sur le doigt, vestige de son défunt travail qu'il regrettera beaucoup hormis les conseils mal avisés de coupage de poireau prodigués par son patron et les clientes bavardes qui le déconcentrent.
Passage ensuite à NIGGA WHAT Romain, un homme dont l'humour cynique et acerbe ne trouve d'égale que dans sa bonne humeur et sa gentillesse. Fo real ! Il n'a pas souffert a cause d'un poireau mais il souffre déjà assez quotidiennement à cause des clients de la FNAC. Alors envoyez lui des sous pour qu'il puisse survivre dans le monde impitoyable des connards qui ne savent pas lire leurs contrats.

Et enfin, pour ce qui est du premier lot de participants, l'hôte de la soirée. Le Mathieu que l'on appelera gentillement le "type qui devait arrêter de courir dans tout les sens pour ce rendre serviable "ou "le gars qui essaye desesperemment de raconter des gags visuels". Il travaille en ce moment a la rédaction d'un synopsis de débat et profite de sa pause pour vous raconter sa soirée qui lui aura permi de survivre dans les méandres de Paris peuplé de tecktonics sauvages et de passagers ronchons des RERs et autres metros.

Passons ensuite a Clo, la demoiselle de la soirée, bucheronne fumeuse et grogneuse en chef pour rappeler a tout le monde que dire "caca" c'est très rigolo et que les noms au générique des séries peuvent avoir des noms marrants. C'est la notre, c'est pas la votre alors essayez pas de nous la piquer sinon vous aurez affaire au rouquin :
Le Pierre !
Une espèce roublarde, très grande gueule, qui garantira a chaque discussion de ne jamais trop partir dans le politiquement correct en précisant "qu'ils sont chiants ces cons". C'est pour cela qu'on l'aime et si vous appreciez pas d'avoir tort alors faudra pas trop parler. Ou alors venir avec des bons comics pour vous faire pardonner. Ci joint, une photo de l'homme en train de lire son comics tandis que sa compagne cuisine, une version plus moderne et beaucoup plus classe de l'homme de maison et de son journal.
Dernier numéro de la soirée : le Faya. Poseur magique nous venant directement de la Martinique, ses lunettes noirs sont vendues séparemment. Extremement doom, il ne finit pas ses phrases et les laisse trainer dans les airs comme un bon riff de drone. Voilà un type complet ! En dehors de ça ? Et bien il mange des pates et il sera toujours là pour dire des conneries et être rigolo et c'est pour ça qu'on l'aime. Fo real !


Mais, ils font quoi ces gens là a des soirées ? Et bien ils parlent. Et ils regardent des trucs bien aussi. Mais bon, d'abord, ils jouent a des jeux videos ou on peut se peter la gueule ! Parce que c'est bien ! Et ensuite ? Bon et bien ils essayent de regarder un peu de Ichii the killer. Petit problême : L'ami Thomas kiffe pas trop et le noir arrive et aimerait voir le film depuis le début ! Raaah. Bon ben pas grave on fera ça une autre fois. Par contre y'a toujours the Wire ! Et the Wire c'est toujours bon pour tous ! D'ailleurs certains finiront par être tellement inspiré qu'ils prendront des poses très très ghetto.
Autre effet de the Wire : Ca donne faim. Passage obligatoire a la cuisine vers 3H du matin pour manger un bout de steak (deux) et des pattes (option bolognaises). On reconnaitra bien sur l'étudiant ou l'ancien étudiant dans son amour des pates, élément reconstituant essentiel pour survivre quotidiennement. A noter aussi le duo dynamique, réuni sur cette photo ou Pierre trouve le moyen d'avoir pratiquement la même pose que sur l'autre photo que j'ai posté en haut. Coincidence ou preuve qu'il serait en fait un robot tueur venu du futur ? Je préfère penser que c'est notre robot tueur venu du futur et même le MEILLEUR de tous !
Et après cela ? Et bien après cela on se rend compte qu'il est tout de même 4H du mat et que se coucher ce serait pas du luxe. Alors on remballe tout, on se fout dans un lit et on pionce tant que l'on peut. A noter un featuring tardif du chat de la maison qui vint m'empêcher de dormir pour que je lui ouvre la fenêtre et que je lui donne a manger. Faut dire que la présence inopportune (pour elle) des invités ne lui convenait pas du tout et qu'il fallait donc un peu la contenter, pauvre bete.
Le "lendemain", reveil a 11H30 pour toute la troupe et début des hostilités avec un voyage jusqu'à la boulangerie qui nous permettra de découvrir de nombreuses choses au sujet d'Epinay sur Orge :
il y a des vendeurs de tapis dans les rues !
des cyclistes nanards !
très peu de poubelles convenables !
et une population noir assez limité (+ 100% depuis l'arrivée de Faya, - 100 % depuis son départ)
Conclusion : Epinay sur Orge, c'est comme Baltimore mais sans pleins de trucs mais encore et toujours des personnes qui posent devant des maisons !
Merci a tout ceux qui sont venus. Prout a tout ceux qui ne sont pas venus ! Vous aurez interêt a ramener vos fesses la prochaine fois sinon ce ne sera pas polit. La suite Mardi !

Playlist du soir :
Ulver - Shadows of the sun
Wu Tang Clan - Enter the 36 Chambers
Jesu - Conqueror
Dalek - Absence
Fantomas - Suspended animation
Techno Animal - Brotherhood of the bomb
Darkspace - II (un peu)
Suma
Isis - Panopticon
the Ocean - Fluxxion

Saturday, November 03, 2007

Unholy - Blood of the medusa (Lambgoat Records) 2007


Path of Resistance, Godbelow, Santa Sangre, the Promise ou Another Victim sont des noms de groupes de hardcore qui résonnent dans les annales du genre comme des références de ce qui était appelé le metal hardcore. Avant les coupes de cheveux, il y avait les crânes rasés. Avant les refrains mélodiques il y avait des cris gorgés de rage. Et avant In Flames et At the Gates, il y avait Slayer. Unholy ne fait pas que se revendiquer de cette scène mais provient de cette scène du début des années 90. Ils ne sont pas influencés par mais continuent de produire les même riffs thrash incisifs et excellents qu'une énergie et une rage hardcore propulse. Il n'y a pas grand chose à décrire sur un album aussi simple, direct et efficace mais il y a beaucoup a en tirer quand aucune des onze chansons (avec une plage d'introduction) ne tombent en dessous de la moyenne fixé par le très efficace premier titre de "Blood of the medusa". Même les mosh part sont metallisés et écrasent les comparaisons avec tout ces jeunes groupes qui oseraient utiliser le même terme pour définir leur musique. Unholy est le metal hardcore et envois se faire foutre tout les prétendants au trone pour rejoindre All Out War ou Ringworm dans la cours des groupes qui méritent ce titre.

Wednesday, October 31, 2007

Professor Fate - The Inferno (FETO Records) 2007


Professor Fate. Un pseudonyme derrière lequel se cache, sous un masque de bouffon diabolique, Mick Kenney, aka Irrumator de Anaal Nathrakh. Déjà responsable du rôle de batteur dans Mistress, groupe de sludge grind, et de guitariste dans Exploder, groupe de hard rock couillu, le voilà parti pour nous montrer une nouvelle facette de son travail. Cette fois en solo, il illustre musicalement l'enfer de Dante. Le thême a été exploré par une liste interminable d'auteurs et d'artistes et ce n'est donc pas là que l'on trouvera l'originalité de la démarche. Professor Fate se dégage à la première note de toutes les attentes que l'on pourrait avoir de la part d'un homme comme Mick Kinney. Aucune référence musicale au black metal, au metal ou à la débauche de violence grandiloquante a laquelle il nous avait habitué jusqu'à présent. Professor Fate est un projet solo réalisé à l'aide d'un clavier reproduisant, entre autre, des notes d'orgue, de violon ou de trompette, d'une boite à rythme et de sa propre voix. Et oui, non content de maitriser tout les instruments necessaire a former un groupe de rock, l'homme orchestre qu'était déjà Mick Kenney pose ici ses premières lignes vocales mélodique. C'est sur ce point de détail que repose l'appreciation de ce premier effort.

On apprend en regardant dans le livret que son père, sa compagne, mais, aussi Kristofer Rigg (qui viens poser sa splendide voix sur "Limbo") l'ont tous encouragé pour mener a bien ce projet et il y a fort a parier que c'est dans le domaine du chant qu'il avait besoin d'encouragement. Les sonorités des instruments ont ce petit arrière gout digital qui empêche le disque d'être aussi grandiloquent qu'il pourrait l'être avec de véritables instruments. Sur ce point, on ne pourra pas faire de reproches à l'auteur, il a fait avec les moyens du bord et s'en tire très bien. Resolument gothique et théatrale, la musique explore efficacement tout ce que j'associe mentalement à l'oeuvre de Dante, n'ayant pas lu l'oeuvre et ne connaissant que sommairement le sujet. Les chansons s'écoutent comme des chapitres, décrivant chacune une émotion ou un passage particulié de l'oeuvre. Le disque peut donc s'écouter comme une succession d'évenement ou comme un voyage à travers l'oeuvre. De ce point de vue là, l'objectif fixé est atteint. Mais autant on peut apprecier le sens de la composition de Mick Kenney, autant sa voix peut déranger. La ligne mélodique de Krisoffer Rigg se mèle parfaitement à la musique sur "Limbo" et en fait la meilleur plage de l'album. Kenney à l'inverse n'a pas autant de coffre et de variété dans son registre vocale pour se permettre de changer sans problême d'une émotion a une autre.

Par exemple, quand sur "the Gates of Hell" il emploi une voix semblable a celle d'un bouffon qui guiderait l'auditeur dans un labyrinthe, il interprète son rôle a merveille. Mais quand il se veut plus sombre et mélancolique, sur "The Glutonous", sa voix convient moins et certains esprit moqueur pourrait même la trouver ridicule. En toute franchise, j'imaginais en achetant le disque Rigg se trouverait sur toutes les chansons. Se fut donc avec un peu de deception que j'ai découvert la voix de Kenney. Mais, malgrès tout, je m'y suis habitué et une fois l'effet de surprise passé il est indéniable que, pour un premier essai, The Inferno est un disque encourageant avec plus de qualité que de défaut. La réalisation manque de moyen mais malgrès cela l'atmosphère crée est crédible et n'a pas les défauts d'un film de série B qui voudrait trop faire sans en avoir les moyens. Bien qu'utilisant des sonorités propre au classique, la musique est dynamique et certains titres sont très accrocheurs, comme "Limbo", "the Violent" (où apparait Dirty Von Donovan, le chanteur de Exploder) ou "the Lustful" et ses violons entétant. D'une durée raisonnable, ce premier album du Professor Fate est a encourager mais n'est pas pour l'instant une pièce maitresse de l'oeuvre de Mick Kenney mais un essai qui lui permet d'étendre son registre musicale. En effet, le bonhomme déclarait recemment sur sa page myspace qu'il désirait composer des musiques de films. "The Inferno", pris comme un carton d'invitation envoyé a de possibles réalisateurs, est donc une oeuvre a garder en mémoire quand elle lui permettra d'arriver a ses fins. Et avec un album aussi encourageant que celui ci, il y a des chances qu'il y arrive.

Tuesday, October 30, 2007

Ulcerate - Of fracture and malice (Neurotic Records) 2007


L'année 2007 fut chargé d'excellentes sorties black metal tandis que le death metal se tordait dans le coin en hurlant de douleur, ne sachant comme se renouveller. L'éthique black metal, si l'on peut appeler cela ainsi, donne l'avantage a ce "genre" car il permet aux groupes de s'aventurer dans des tas de directions différentes tout en étant encore considéré comme des groupes de black metal. L'exemple d'Ulver le montre bien. Même en étant a mille lieu aujourd'hui de ce qu'ils étaient à leur début, leur passé de groupes de black metal norvegien les poursuit encore dès que l'on mentionne leur musique. Les groupes de death metal en comparaison ont une marge de manoeuvre moins large et doivent donc, pour être encore affilié a ce domaine, joué avec les bases du genre. C'est à dire, des riffs technique et une atmosphère morbide souligné par une violence sonore crée par des cris gutturaux, des riffs discordants et une batterie déchainé qui enfile blast après blast. Les jeunes groupes de death metal s'orientent donc généralement vers des riffs gras, massifs, dans l'optique de faire bouger les têtes et les cheveux avant de faire se remuer les neurones. Le death metal, genre de metal qui privilegie la performance physique et la technique pure, s'enterre très souvent dans le répétitif et le bas du front.

Ulcerate, à l'instar de Psycroptic, ne délaisse pas la violence pure et dure pour mériter sa place dans le monde du death metal mais, car il y a toujours un mais, use tellement de capacités techniques chaotique que l'atmosphère ainsi crée est beaucoup plus interessant. Les riffs ne sont pas anguleux mais tortueux. On ne peut parler de sonorités grasses mais de fil enmélés dans une toile qui ferait passer le cube, du film du même nom, pour un bête rubix cube. Influencé par Hate Eternal, la déferlante de technique fait d'abord penser au dernier disque de ce même groupe, "I, monarch". Même genre de production, même obsession pour la technique. Mais là où Hate Eternal était encore proche d'un format de chanson classique, Ulcerate se la joue éléphant dans un jeu de quille et mélange tout avec force tout en faisant preuve de précision. L'éléphant renverse mais remet tout dans un nouvelle ordre que vous pourrez observer à loisir pendant de longs moment, sans comprendre ce qu'il vient de se passer comment a t'on pu en arriver là. Le jeu du batteur est tout particulièrement attractif car il délaisse le blast bête et linéaire et l'enrichit de multiples mouvements vers les cymbales ou de roulements. Une sorte de version plus comprehensible du batteur de Crowpath avec la dynamique en moins.

Death metal, donc plus statique qu'un groupe de grind, Ulcerate se place dans la catégorie des groupes que je qualifierais de cérébraux. Le fan de base aura du mal a aimer ce disque car il lui manquera les accroches qui le feront partir en furie en faisant le ménage avec ses cheveux. "Of fracture and malice" s'écoute attentivement et s'apprecie pour la merveille de technique qu'il représente ainsi que l'atmosphère morbide qui s'en dégage. De plages en plages on retrouve le même chaos explosif seulement interrompu par quelques notes sombres, de brèves interruptions procurant un peu de relief mais trop rare pour rendre le disque plus approchable par autre chose que des fans de death ou de technique. Dommage car si j'en juge par la présence d'un sweet shirt Isis sur une des photos promo, il y a fort à parier que Ulcerate gagnera sur son prochain disque en ouverture vers d'autres domaines. Peut être un peu moins death. Peut être encore plus cérébrale. Peut être pas plus technique par contre. Bien que la barrière ne cesse d'être franchis constamment avec toujours plus de jeunes groupes plus fous et rapide les uns que les autres, dans le cas de Ulcerate, rechercher a faire plus fou et plus technique reviendrait a délaisser l'aspect atmosphérique et, plus que tout, c'est cela qui fait de Ulcerate un excellent groupe de death metal, progressif et très interessant.

Tuesday, October 23, 2007

Tha Blue Herb - Life story (THB Recording) 2007


Protégé de Dj Krush à leur début, Tha Blue Herb est un des groupes de rap japonais que l'on ne voit jamais sur le devant de la scène de ce pays qui reste déjà assez discret dans les medias européens, à quelques exceptions près, quand on parle de sa musique. Le Japon, pour ce qui est de sa scène rap, en est resté aux clichés américains de l'époque de 2Pac et de Notorious B.I.G. moins les guerres de gangs. Les yakuzas font encore partie de l'actualité mais la pègre et la violence, marque de fabrique du gangsta rap américain, n'est pas véritablement mis en avant dans cette scène qui compte des rappeurs comme Dabo ou Zeebra dans ses plus gros vendeurs. Deux noms qui ne voudront pas dire grand chose aux lecteurs de ce site. Une seule recherche sur youtube vous rassisera pourtant facilement en vidéo et vous montrera a quel point il n'y a pas grand chose de différent entre les clips de Jay Z et de Busta Rhymes et ceux des deux rappeurs susnommés. A passer en accélerer sans s'arrêter histoire de ne pas perdre de temps. Le vrai sujet de cette chronique est Tha Blue Herb, un des meilleurs groupe de rap indépendant japonais, et peut être même un des seuls (mes connaissances sur le sujet n'étant pas exhaustives).

Tha Blue Herb, si il fallait continuer la comparaison avec les Etats Unis sont au rap japonais ce que les Aesop Rock et El-P sont au pays de Lil Jon. Des anomalies que l'on a du mal a mettre dans le même genre ou a rattacher à la culture hip-hop. Et pour cause, alors que le rap parle de rue avec violence et regret, Tha blue Herb evoque des paysages mélancoliques où les instrumentales electroniques caressent l'oreille avec la même légereté qu'un rayon de soleil. La ville que décrit la musique de Tha Blue Herb est faite de voitures volants doucement et de néon légers, une ville silencieuse que les yeux de Illbostino, rappeur du groupe, regarde défiler devant ses yeux avec mélancholie. Le premier album du groupe, "Still, still dreaming", empruntait beaucoup au rap de rue de Nas et de son "Illmatic", influence assumé et revendiqué par le groupe. "Sell our souls", le deuxième, prolongeait les ambiances dans des instrumentales pratiquement dub et des experimentations sonores jouant sur les boucles et les rythmiques décalés. Un album plus difficile mais aussi plus aventureux. "Life story" continue sur cette route et l'achève en condensant les plages sur des durées plus courtes et des chansons plus variés. Notes de piano, rythmique légère, effets electroniques et flow s'allient et volent alternativement entre eux pour former des instrumentales variées mais qui ne pèsent jamais sur l'oreille.

Et c'est là que nous en venons aux paroles. Comment parler d'une langue que l'on ne comprends pas et dont on ne distingue pas vraiment les mots ? Et bien, avec l'experience d'une écoute attentive d'autres groupes de rap japonais. Même en ne comprenant rien a ce que racontait les rappeurs de Nitro Microphone Underground (dont le premier album éponyme est très recommandable), les mots en anglais et les phrases courtes ne laissait pas de doute sur la facilité de la langue et des paroles. Efficace et accrocheurs, les chansons étaient très sympa mais ne demandait surement pas beaucoup de reflection. Or, ce qui m'a en découvrant progressivement Tha Blue Herb, c'est a quel point le phrasé de Illbistino se sont orientés vers des rimes complexes, des phrases longues au flow alambiqué et surtout une sensiblité a fleur de peau. Et c'est cette voix morne et douce qui surmonte les compositions (dénués de samples) du producteur O.N.O. et amplifie l'émotion douce mais irrépressible qui domine cet album. En épousant aucun des clichés qui font du Japon cette curiosité culturel remplis de mangas, de néons et de perversions incompréhensibles, Tha Blue Herb réalise un film sonore dépeignant une métropole qu'eux seuls connaissent aussi bien et dans laquelle ils vous invitent, la ville de Sapporo, bien loin de Tokyo et de son excitation, une ville que j'aimerais visiter et que j'aime écouter.

Monday, October 22, 2007

Rosetta - Wake / Lift (Translation Loss) 2007


Après un premier album assumé comme étant un effort pour rendre hommage à leurs influences les plus évidentes, Neurosis et Isis, Rosetta devait trouver son propre souffle afin de faire voler aussi loin leur montgolfière que le héros de leur premier album, un astronaute, les avait emmenés. Dans l'espace fascinant et dangereux des jeunes groupes au potentiel palpable mais qui doivent encore faire leur preuve. Deux ans plus tard, avec un split avec Balboa entre, et les revoilà qui vienne nous déposer un nouvel album. Deux chansons de plus par rapport au précédent, des titres à la longueur plus variés (de la dizaine de minutes jusqu'a trois minutes pour la deuxième partie du triptique "Lift") et une originalité qui se dévoile avec grâce et majesté. Oui, ici à Eklektik on aime les groupes typé posthardcore. Je m'en rend coupable moi même et je sais que c'est dans l'air du temps de dire du bien de ce genre de groupe. Mais, voilà, quant il y a du talent, il faut bien le reconnaître, et de même pour l'originalité. Malgrès l'étiquette, les parallèles possible entre les groupes, il n'y a pas de mal a prendre du plaisir en écoutant un disque bien fait dont les musiciens tissent un nouveau tissu à partir d'influences communes a d'autres groupes.

Et le costume dont se drâpe Rosetta est d'un bleu lumineux qui leur sied à ravir. Ce qui est d'ailleurs plutot original pour un groupe que l'on associe a des artistes qui prone une cathartie douloureuse (Neurosis, Cult of Luna, Mouth of the Architect ...) . Dès le départ de l'album, malgrès les cris du chanteur, la musique est apaisé. Jouant sur des nappes de guitares plutot que des riffs, la mélodie qui nage entre la distorsion fait sourire et apaise. Et a partir de là, l'émotion continue et reste tel qu'elle. La composition évolue, la mélodie change. La distorsion se tait, la batterie continue de jouer de tomes en cymbales, mais le sourire reste à mon visage. Je dois être devenu un putain de hippie. Ca doit être ça. Ou alors Rosetta est un groupe qui me plait trop pour que je puisse en vanter les mérites sans être objectif. Mais est ce mon travail de toute manière ? Peu importe. Le résultat est là et vous en jugerez par vous même, je vous invite. Tout aussi bien produit que leur premier album, avec un son de guitare flou qui favorise l'émotion, dans les passages plus lourd, plutôt que de clarifier le jeu du guitariste, et toujours cette frappe naturel de batterie. L'acoustique ne change pas mais la pièce a beaucoup évolué avec ses acteurs plus confirmés.

Les compositions, comme l'on peut en juger par le composite "Lift" et les deux dernières plages, sont plus longues mais aussi plus complexes. Alors que "The galilean satellite" reprenait a son compte le sens de la composition de Isis, Rosetta prend plus de liberté et, tout en alternant entre la distorsion et la guitare claire, et alterne plus la dynamique. La batterie, toujours en mouvement, est largement mis à contribution pour faire l'originalité du groupe, mais la superposition de samples sur une ligne clair de guitare (comme sur "Lift part 2") et le jeu des instruments qui se chevauche pour mieux se rejoindre font de ce disque une nouvelle réussite qui conviendra autant aux fans de "postcore" qu'a ceux qui apprecient leur metal avec des experimentations et un besoin compulsif de passer au delà des clichés et de regarder bien plus loin que tout le monde. Tout en affirmant sa position de groupe à suivre avec attention dans un genre tellement bondé que les musiciens ne cessent de chercher de l'air en se callant contre les vitres, Rosetta poursuit sa course et satisfait les attentes du fan, que je suis, mais aussi celles du bouguon dubitatif, que je suis aussi, quelque part, qui voulait un peu plus de risque et de personnalité. "Wake / Lift" est un très bel objet, autant d'un point de vue musical que dans son packaging superbe présentant une architecture longue, complexe et porté vers les hauteurs. Une illustration qui représente parfaitement ce groupe.

Friday, October 19, 2007

The Black Dahlia Murder - Nocturnal (Metal Blade) 2007


The Black Dahlia Murder est un des groupes de metal que certains fans du genre renient et écoutent discrètement dans leurs chambres quand leurs parents sont parties. La raison de ce besoin de discrétion est floue mais il semblerait que certaines personnes commencent a porter des coupes de cheveux à mèches après avoir entendu un album. Grave symptome de notre temps que celui ci et l'on comprend bien que le risque de perdre toute crédibilité auprès de ses amis metalleux et bien trop grand pour ne donner ne serait ce qu'une chance a ce quintet américain. Pourtant, après des dizaines d'écoutes de l'album précédent je ne peux pas dire que j'ai eu envie de porter du slim, ni même d'aller a un concert de Fall Out Boy. The Black Dahlia Murder ne serait alors peut être pas un groupe d'emo ? Peut-être même, mais alors je m'avance un peu vite, que ce ne serait pas un groupe de metalcore ? Et alors, peut être, mais là je deviendrais déraisonnable pour tout le monde du metal, que the Black Dahlia Murder serait un putain de groupe de metal ? Juste un groupe de metal avec des influences death et thrash et une machine a blast dans le dos pour faire bonne mesure.

Cette chronique sera donc polarisé dans un sens : le plus. Mon but est de vous convaincre, vous, lecteurs qui doutez, que "Nocturnal" est un bon album. Ceux qui sont déjà conquis par "Miasma" et veulent se prendre une deuxième couche avec un supplément de violence, peuvent déjà passer à la caisse et emporter le disque chez eux. Les autres, écoutez moi bien. "Nocturnal", contrairement à Miasma, évite la case "intro instrumental sympa" et rentre directement dans le vif du sujet avec un de ces nombreux riffs que l'on aime retrouver sur un album de the Black Dahlia Murder. Une grosse influence At the Gates et Dissection se dégage de l'album. La couverture en elle même ne laisse pas de doute sur le sujet. Mais, c'est une infuence digéré et vomi avec force sous la forme de dix plages d'un metal violent et mélodique sans aucun compromis. Pas de mosh part ou de refrains mélodiques. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi, en dehors des groupes avec lesquels ils ont tournées, The Black Dahlia Murder a été associé a la vague metalcore depuis Unhallowed. Il paraitrait que leur premier disque était metalcore. Premier disque dont une chanson apparait d'ailleurs ici, "What a horrible night to have a curse". Mais si j'en juge par cette plage, elle n'a rien de metalcore et même le début de leur carrière serait donc consacré a fondre du metal en provenance de suède.

En résumé, aucune controverse valable et juste quelques jaloux qui ne supporte pas qu'une bande d'américains s'approprient ce qu'ont fait des groupes suédois il y a une dizaines d'années. Et je veux bien le comprendre. Mais se vantent-ils d'avoir inventé quoi que ce soit ? Et est ce qu'ils le font bien ? Bon, alors, où est le problême ? Le metal est un genre qui se répète inlassablement et produit de nombreux disques identiques mais jouissif. "Nocturnal" est l'un d'entre eux et il, honte a lui, accompagné d'une horde de fans trop enthousiaste et d'une machine à hype exagéré. Mais, au delà des apparences, ce que l'on retrouve c'est tout simplement une collection de gros riffs très bien joués, des solis bien executés accentués par une rythmique implacable et une production puissante. Plus brutal et que son predecesseur et peut-être aussi un poil plus technique, la recette est la même mais ne me deplait pas pour autant. . A partir de là, en prenant ces éléments en compte, et en écartant ce qui entoure la musique, vous pouvez décider si vous avez besoin d'un album de death metal mélodique brutal de plus chez vous ou si vous pouvez faire sans. De mon coté j'ai eu un peur en attendant cet album mais tout mes doutes ont été écartés une fois que la première plage a été consommé. The Black Dahlia Murder fait ce que l'on lui demande très bien et je n'ai besoin d'aucun autre groupe pour satisfaire mes envies de metal brutal et efficace.

Thursday, October 18, 2007

Aborted - Slaughter & Apparatus (Century Media) 2007


Aborted, fier combattant du death grind, continue envers et contre tout de fournir des albums satisfaisant et viollement jouisif au fil des ans. Sven, meneur de jeu de la troupe qui ne cesse de se renouveller, garde la barque dans la même direction sans pour autant se répéter. La voix caverneuse du grogneur belge est toujours un des éléments les plus reconnaissable de Aborted mais, ce n'est pas le seul. Car, bien qu'augmentés de deux nouveaux guitaristes, Slaughter & Apparatus conserve ce feeling particulié que les couvertures d'albums illustrent bien. Les zombies et les films d'horreurs, c'est bien, mais les véritables carnage que l'humanité essème à travers son histoire sont beaucoup plus terrifiants. Preuve en est ce nouveau concept central qui s'inspire très fortement de l'holocauste et des mesures repressives que chaque dictature sait si bien instaurer pour faire taire toute possiblité d'éclosion d'un mouvement de resistance. Future proche, année indéterminé, une industrie d'extermination massive des renégats est instaurés afin de résoudre le problême grandissant d'une population bien trop importante. Le cauchemard Maltusien résolut a coup de camp d'extermination massifs.

Le thême n'est pas des plus originals mais il est beaucoup plus sérieux que le personnage de docteur fou, torturant ses patients, que les deux albums précédant arboraient. Et avec ce changement de ton viens aussi une orientation plus metal et une atmosphère beaucoup plus violente et malsaine. Mon seul reproche vis à vis de the Archaic abattoir était qu'il sonnait comme un album trop sympathique, trop distrayant, pour un groupe de death metal. Il n'y avait rien de menaçant dedans. Juste des chansons extremement efficace dans l'art de faire remuer les fosses et de faire se secouer les cheveux d'une horde de metalleux. Aborted a acquis une excellente réputation scénique grâce a celà, et tant mieux, mais il est temps de passer a un autre niveau, et c'est là que Slaughter & Apparatus intervient. En écoutant la mélodie d'introduction de "The foul nucleous of resurrection" ou le riff qui conclut "the Spawing sceance" je ne peux m'empecher de ressentir à chaque fois le même malaise que quand j'avais regardé "Zombie" il y a pas mal d'années. La déshumanisation de l'être humain. Les sentiments remplacés par le désir mécanique de tuer et de se nourrir. Aborted n'a cette fois pas produit qu'un album de death metal qui peut porter ce titre musicalement parlant mais aussi du point de vue du ressentis des riffs. Des riffs qui ne parlent plus que de détruire. Des riffs avec du vocabulaire en plus en quelque sorte. Sales, repoussants et vicieux mais agréables à l'oreille.

Le mélange de la violence, des mélodies et des accroches vocales est encore plus aboutis que sur The archaic abattoir. Les solos de guitares sont aussi particulièrement bien joués. Non seulement d'un point de vue technique mais surtout car ils apportent vraiment une touche plus mature et plus réfléchis a ces chansons qui pourrait n'être qu'un enfilement de chansons violentes. Rigolotes mais oubliable très vite, comme un album de death metal classique. Mais, bien sur, Aborted n'est pas de ceux là et élimine facilement la concurrence, surtout quant on les compare a la moyenne des groupes de deathcore americains. Point de mosh part ici mais des rythmiques à base de blast et de double grosse caisse tellurique. Le batteur des australiens de Psycroptic joue très bien son rôle et fait preuve de virulence mais aussi d'un peu de retenu et de finesse, quant il le faut. Ces moments sont rares, mais il suffit de prêter l'oreille derrière le claquement omniprésent de la double pour se rendre compte que le batteur ne joue pas la facilité mécanique d'une bête boite a rythme et apporte une touche personnel a ce mur de violence. La production est froide et propre, Tue Madsen oblige, mais quand on fait dans la brutalité et que l'on veut donner vie par le son a un holocauste froid et méthodique ce n'est pas un mauvais choix. Du statut de groupe de death grind agréable, Aborted atteint le stade du groupe de death metal aux touches grindcore qui peut se vanter d'être plus qu'une simple machine a faire de la violence. Avec ce disque, le quintet de musicien a produit un maître étalon mémorable qui a de quoi faire palir la competition.

Aesop Rock - None shall pass (Def Jux) 2007


Bazooka tooth avait laissé les fans de Aesop Rock avec une facette plus electronique et plus violente du rappeur. Ses qualités d'écritures et de compositeur n'était pas a remettre en doute mais la combinaison des deux se rapprochaient trop de l'experimentation de El P. Et un El P, on en a déjà un, c'est Aesop Rock que l'on veut. Plainte des fans, le maitre écoute et None shall pass éclot finalement après un EP sympathique, mais pas formidable, Fast cars dangers and guns. L'attente derrière ce disque était importante et se faisait anxieuse mais, dès le premier titre, toutes les inquiétudes sont balayés. Encore mieux, la première chanson eponyme se place d'ors et déjà sur la ligne de départ pour être le nouveau Daylight, le single magique et mémorable que tout le monde demandera a entendre. None shall pass n'est pourtant pas un pas en arrière dans sa carrière. Les effets electroniques de Bazooka tooth se retrouve encore sur des titres comme "No thieves" (et son "Money, money" ironique répétés par Mr Lif) mais ce sont les instrumentales riches en samples et naturels de Blockhead qui font la couleur de ce disque.

Le virage uniquement electronique était attrayant mais il ne convenait pas a un rappeur aussi humain qu'Aesop Rock. Ses paroles ont besoin de sonorités naturels pour former une équation parfaite et c'est cela que les fans ont bien fait de lui rappeler. Il ne délaisse pourtant pas la production et produit de très bons titres (et y'en a t'il de mauvais sur cet album ?) comme "Catacomb kids" ou "Citronella", un de mes titres favoris de l'album et peut-être même de l'année. Mais en se concentrant surtout sur les textes, il donne de la respiration a l'album en confiant la production a d'autres mains. Assisté par Blockhead mais, aussi par El-P (sur "Gun for the whole family" que l'on reconnait instantanement l'auteur) ou Rob Sonic ("Dark heart news") "None shall pass" a assez d'ambiances différentes pour être un album qui ne lasse pas et se laisse découvrir. Riche et divers, les quatorzes titres instrumentaux sont aussi une lettre d'amour à New York. Jazz, funk, sombres, urbaines et habités, l'identité de Aesop Rock se construit toujours dans les rues de la grosse pomme. Par contre, les paroles n'ont pas gagné en crédibilité si jamais le rappeur voulait se déguiser en prophète du ghetto. Dalek se charge très bien de ce quartier du rap indépendant.

Non. La touche Aesop Rock ce sont toujours ces textes complexes qu'une écoute attentive laisse reveur tant les images mentales changent de rimes en rimes pour s'unir a une même histoire coloré et vivante. Exemple, cette phrase extraite de la chanson eponyme "No score on a war torn beach where the cash cow's actually beef. blood turns wine when it leak for police like that's not a riot it's a feast, let's eat". Ce n'est pas, exactement, ce que j'appelerais, des paroles traditionnels en matière de rap. Rapide, assuré et vivant sous les coups des rimes multiples et surprenantes, le flow de Aesop Rock s'apprecie même sans se comprendre car il crée assez de mouvements pour se jouer du ton, en apparence, monocorde, du rappeur. Réaliste et magique à la fois, le visuel de l'album donne le ton en représentant un crâne dotés d'ailes et de mains s'envolés avec un coeur à l'intérieur et deux balances soutenant des représentations cartoons de Aesop Rock et de Blockhead, les deux architectes principaux de ce disque. Chercher l'interprétation ou le symbole fort serait passé a coté du but finale du disque. Car si l'on nous raconte une histoire, c'est aussi pour exciter nos oreilles et developper notre imagination. Le sens des paroles est laissé a interprétation et le cirque psychique crée par "None shall pass" vous embarque pour de nombreux tours de pistes. Infatiguable, ce nouvel album est un classique de plus a rajouté à la discographie de Aesop Rock. Pas de crédibilité ghetto ou de pretentions intellectuels, juste une collection de plus dans la vie d'un artiste complet.

Wednesday, October 17, 2007

Asunder - Works will come undone (Profound Lore)


Le rythme funéraire de la musique ennivre et emporte sur les routes. Une longue procession moyennageuse où l'on célèbre la vie d'une femme ou d'un homme, non identifié. Asunder, groupe a la paternité prestigieuse, puisque fondé avec un ex Weakling, un des grands noms de la scène black metal americaine, se place dans le death doom des origines, My Dying Bride en référence première, mais élargit le champ d'action en forgeant un glaive beaucoup plus sombre et progressif. Works will come undone, monutmental disque a deux facettes de 20 et 50 minutes chacunes, n'est pas un album que l'on peut mettre entre toutes les mains, mais que l'on aimerait pouvoir faire écouter au plus de personne possible. Tout le monde n'aime pas les atmosphères sombre, les voix gutturales, les guitares lourdes et les chansons longues et complexes. Mais tout le monde devrait aimer les chansons riches en émotion, en savoir faire et en sincérité. Le monde n'en serait que meilleur. De là à dire que seul l'élite puisse apprecier ce disque, je n'irais pas jusque là. Mais, si vous aimez ce groupe, et si ces chansons vous touchent, alors je vous estime déjà beaucoup. Ce n'est pas grand chose, mais, c'est toujours ça de pris.

Un rythme funéraire donc, mais, aussi, une ambiance et une colline qui se dessine au fil des pas et des respirations de chacun des musiciens qui participe à cette procession. La route est sinueuse et le violon et la rythmique se charge de marquer ces changements de directions par une constance dans le ton mais une variété bien venu dans l'execution de cette tache. Car, quant on me parle de funeral doom, genre forcement associé a la thématique évoqué par Asunder, on ne pense pas a une composition riche mais a la répétition de riffs lourds et extremement lents. Ici, la variété du jeu de batterie et le son naturel des instruments donne toute sa vie a ses deux plages et transforme l'écoute en une activité qui invite l'auditeur a guetter le mouvement des musiciens plutôt que de le subjuguer avec une atmosphère lourde, lugubre et envahissante. La musique de Asunder, qu'importe la plage, transforme la pièce et vous emporte. Malgrès l'heure d'écoute, moi même je ne pourrais couper cette chanson pour la reprendre plus tard. Cela n'aurait pas de sens. Cela ne se peut. Une fois lancé, on se doit de finir la procession jusqu'à son terme pour en consommer le plus de détail possible jusqu'à la prochaine écoute.

Sombre mais pas grotesque. Subtile mais pas pédant ni trop recherché. Il y a quelque chose d'ancestrale dans Asunder mais aussi de très personnel. L'étiquette doom prend sens bien plus qu'au niveau musical mais aussi tout simplement en exprimant le sentiment d'inéluctabilité de la mort que célèbre Works will come undone. Les cinq musiciens jouent tous avec le même but : faire de ces deux plages des chefs d'oeuvres d'un metal sombre et romantique, embrassant leur héritage mais se delestant de tout clichés. Reste la durée abusive du deuxième titre. 50 minutes pour 25 minutes de drone leger en conclusion. Je coupe toujours la chanson a son milieu car j'ai du mal a saisir l'utilité de cette longue conclusion. Pas inécoutable mais redondant après deux plages riches en sonorités. Le passage au minimalisme est bien effectué et l'on pourrait se laisser porter encore un peu par ces gresillement légers. Je fais le choix d'interrompre le voyage a la conclusion qui me semble la plus logique. Decidez comme vous le voulez, mais prenez le temps d'apprecier ce qui précède car vous n'aurez pas souvent l'occasion d'entendre pareil musique. Asunder, mystérieux et sublime groupe de musicien, se place dans le même rang qu'un groupe comme Maudlin of the Well de par son originalité et son refus d'emprunter les routes balisés par d'autres musiciens. Car si il faut célébrer la fin de l'existence de quelqu'un, autant le faire en le montrant dans tout ce qui a fait de sa vie un monument. Et, a en écouter ce disque, cet enterrement est si riche et fastueux qu'il est digne d'un Roi.

Monday, October 08, 2007

Dossier death / mathcore

Le suffixe core se pose aujourd'hui partout. Postcore, breakcore, deathcore, ces genres ne datent pas d'hier et rassemblent sous leurs etiquettes communes un très large panel de musique qui n'ont pas grand chose au commun, voir rien du tout. Pensez que Isis, Squarepusher et Animosity partagent un suffixe en commun sans jamais ne rien a avoir de proche musicalement et vous comprendrez bien vite que mettre un core a la fin de votre genre signifie aussi le rendre aussi peu précis que possible. Parce que, qu'est ce que le core sinon une manière simpliste de dire d'un groupe qu'il est "quelque chose" mais avec un petit plus d'agressivité, de complexité etc ... Un petit plus qui fait la différence et nous amène aujourd'hui à parler de deux de ces avatars les plus populaire dans le millieu metal extrême : le mathcore et le deathcore.

Globalement influencé par, ou reconnaissable a des tics propre a, Meshuggah, les groupes de death metal technique comme Suffocation, Cannibal Corpse ou Cryptopsy, les accelerations dissonantes du grindcore et l'esprit de dépassement des limites musicale et de liberté du free jazz, les musiciens associés a ces deux genres exhibent une maitrise technique tournant parfois à la folie furieuse, Psyopus ou Sikth, par exemple, sans pour autant en faire leur fer de lance, comme chez Fuck the Facts par exemple. En effet, même si ces genres peuvent retracer leurs origines dans des directions aussi variés, on peut aussi les raccrocher a des références comme the Dillinger Escape Plan, Converge ou Today is the Day. Des groupes dont l'attitude n'a jamais été de faire de la technique pour 'épater la galerie mais pour avoir un plus large panel de choix afin d'exprimer leur musique le mieux possible et en variant d'autant plus les plaisirs.

D'autant plus que si on parle de deux genres, même avec des influences communes, c'est qu'il y a deux approches bien différentes. Le mathcore se rattache au mathrock mais y ajoute une large dose de dissonance et de riffs metallique pour en arriver a méler la variété des parties et des rythmes grâce a un grain de folie tout particulié que des groupes comme Sikth ou Between the Buried and Me explore en long et en large et en travers (en ne passant pas par la case départ). Le deathcore par contre est beaucoup plus restraint en comparaison et conserve l'idéal de brutalité et de dépassement physique du death metal mais en y injectant des moshs parts efficaces. Le pit explose et les musiciens sont content de causer encore plus de chaos dans la salle . Si on y ajoute des déchainements techniques et une variété de riffs tous plus gras les uns que les autres on obtient un mouvement musical très populaire, bizarrement, et qui n'a pas l'air de s'essoufler pour autant grâce a la jeunesse des musiciens (les membres de Despised Icon, Beneath the Massacre ou Animosity ont en moyenne la vingtaine et pas plus). Deux genres, deux attitudes et une attitude commune pour des résultats différents qui s'entrecroisent parfois. L'occasion d'un dossier mettant en avant les valeurs surs de ces genres.

Monday, September 17, 2007

Unearthly Trance + Ramesses au Gambetta

Soirée sludge et doom au Gambetta, petit bar de la capitale qui habrite traditionnellement les hordes de fan de distorsion et de gros riffs lourds, lents et gras. Petite communauté d'habitué dont on connait de nom certains et de têtes d'autres. Dès notre arrivée sur les lieux nous nous dirigeons vers un de ces visages connu pour engager la conversation et débuter une soirée d'excès sonique en parlant d'autres groupes coupable du même crime. Petite découverte sympa, un t shirt Deathspell Omega au stand merchandising indé placé, comme d'habitude, a l'intérieur de la salle. Acquisition effectué une fois le premier groupe passé. On est un fan boy ou on ne l'est pas. Et puis on peut être bling bling tout en ayant un tee shirt d'un de meilleur groupe de black metal français actuel. Nigga !

Le flyer indiquait 20H. Arrivé un peu en retard, nous serons finalement, un peu comme d'habitude, tout de même en avance sur la programmation qui ne commencera qu'une demi heure plus tard. Une demi heure cruciale pour ma personne, mais j'y reviendrais. Début des hostilités avec un groupe de death metal français sympathique fortement influencé par Immolation et ... Immolation. J'aime bien Immolation, c'est un des meilleurs groupes du genre. Mais quand j'ai besoin de les écouter, je met un disque, je ne vais pas voir un jeune groupe qui fait la même chose.

Dommage car les riffs sont là et il y a de l'idée et du niveau technique. Mais les chansons commencent et s'arrêtent vite et sans que l'on se souvienne de grand chose a part d'un ou deux riffs qui feront hochés les têtes des spectateurs de devant. Agréable et sympathique mais pas encore totalement en place. Et timide avec ça ! Les seules mots prononcés par les musiciens pendant leur concert furent de court remerciements souriant, une chanson de plus et puis s'en vont. Avec le temps ils se bonifieront surement mais pour l'instant ce n'est pas encore ça.

Deuxième groupe et première tête d'affiche : Ramesses. Je n'étais pas venu pour eux et ils représentaient pour moi un obsctacle de plus devant mon objectif finale et unique, voir Unearthly Trance. Après trois ans d'attente depuis la découverte de In the red, mon voeux allait s'exaucer et qu'un ou deux groupes se metttent en travers de ma route était insupportable. Malgrès tout, je ne peux pas nier que les anglais soient de bons musiciens et produisent un doom bourré de groove efficace. La batterie s'entend très et trop bien, dissimulant les riffs de guitares dont l'energie est aussi bien absorbés par la basse elephantesque du chanteur. L'ingénieur du son apprendra la leçon bien vite tout de même car le même problême ne se reproduira pas chez Unearthly Trance. Reste tout de même un bon concert efficace et energique, bourré d'honneté et d'applaudissement vigoureux du public qui me laisse a penser que je faisais partie d'une petite minorité de non convaincu. A revoir dans d'autres conditions et a tester sur CD.

Vient enfin le tour de Unearthly Trance et je n'ose plus regarder ma montre de peur de découvrir que j'aurais du mal a rentrer chez moi et qu'il vaudrait mieux que je parte avant la fin du concert. Bien m'en a pris de rester sur place et de voir ce trio d'americain exécuter leur mélange original de crust, de black metal et de doom car même si ce concert ne restera pas dans les annales, il fut au niveau de ce que j'attendais. Toutes les chansons que j'attendais ne firent pas partie du set mais deux de mes titres favoris de In the red furent joué, un en début de set et l'autre a la fin, dans une conclusion débridé et honnête comme seuls savent les faire les artistes qui vivent leur musique et ne font pas que l'interpréter. Le son sera bon durant tout le concert et même si un problême technique handicapait le batteur, je n'entendis rien qui me laissa penser que la performance en été changé en quelque manière que ce soit. La nouvelle chanson interprétait ce soir laisse aussi augurer du meilleur pour la suite. Le titre est long mais rempli de parti différente exposant chaque aspect de la musique de Unearthly Trance avec encore plus de maitrise et de violence que sur les précédents morçeaux. Ces trois types ne savent decidemment pas décevoir.

Conclusion du concert, public enjoué demandant un rappel, groupe près a répondre a la demande, tout va pour le mieux sauf que ... je regarde ma montre.
00:24
Le dernier RER pour rentrer chez moi est à
00:52
Je suis un peu dans la merde. Je remercie donc un de mes compagnon et je fonce vers la sortie sans attendre le rappel pour essayer de rattraper mon RER tout en pestant contre l'organisation. Scrogneugneu. Bref, je vous passe les détails.

Chaque minute s'écoule et je regarde ma montre en me disant que je pourrais encore attraper mon bon dieu de RER si je fonce assez vite et que le train se presse. Les minutes passent, les secondes comptent, j'arrive a Austerlitz, je fonce dans les escaliers, je descends a grande vitesse, je valide mon passe Navigo et là je vois trois personnes descendre du quai du RER me dire :
Plus de train.
Bon, et bien merde, je rentre chez Faya pour dormir. Alors que je l'avais abandonné devant Unearthly Trance et que je lui avais certifié que je prendrais mon train, me voilà reparti vers lui.
Le RER ne m'aura pas attendu mais le métro non plus. Je suis donc parti pour marcher jusqu'a Place d'Italie et ensuite me diriger vers Bercy pour y trouver une place pour dormir.

Les rues parisiennes mal éclairés ne sont pas acceuillante et font peser un peu d'inquiétude pour mon larfeuille dans ma tête mais aucune rencontre notable ne viendra troubler ma course de près de 50 minutes jusqu'a la porte de mon camarade. Heureusement d'ailleurs car même si j'aurais encore pu courrir pour éviter un connard de service, je prefère economiser mes forces quand il se fait tard et que je n'ai pas que ça a foutre de m'épuiser dans des rues de Paris que je ne connais pas très bien. Ceci dit, ce n'est pas ça qui irait m'empecher de garder un très bon souvenir de ce concert et de demander a Unearthly Trance de revenir faire un tour sur Paris pour jouer les titres de the Trident qu'ils ont laissé de coté pour ce concert.

Sunday, September 16, 2007

the Austrasian Goat - the Austrasian Goat (I hate) 2007


Comment justifier la vague black metal française ? La foret norvegienne avait été crédité bien souvent comme source d'inspiration, de même que le folklore, pour justifier le son neigeux et froid des albums de la première époque. Darkthrone et Mayhem venaient d'un pays froid où l'on regarde mal les individus qui essayent de sortir de la masse. Il était donc normal que leur musique soit un rejet total de tout. Mais la France ? Est ce la tradition litteraire et philosophique ? Le rejet de l'accordéon et des chanteurs aux textes sociaux et engagés ? Ou tout simplement une brise d'inspiration venu des pays nordique qui est venu s'installer dans ce petit coin de terre sur laquelle nous vivons. Quoi qu'il en soit. La vague est là et continue de produire des artistes originaux. Les derniers albums de Deathspell Omega et Blut Aus Nord ont marqué les esprits de beaucoup de monde. De pays en pays l'étiquette black metal française est devenu une référence de qualité qui inspire la confiance des accros et the Austrasian Goat ne viendra pas ternir cette image de marque que l'on gouvernement ferait mieux de reconnaître comme une part importante de notre exportation.

D'abord accroché dans mon esprit a Xasthur et sa depression californienne lente et depressive, the Austrasian Goat n'est finalement pas aussi proche de Malefic que j'aurais put le croire aux premières écoutes. La lenteur de la musique et les nappes de clavier sous jacente, s'echappant de derrière les guitares, sont des touches que les deux artistes partagent en commun, de même que la composition du groupe qui se résume a une seule et même personne pour tenir tout les instruments. Ce qui est par contre très différent de Xasthur c'est l'émotion dégagée. Alors que Xasthur hurle son desespoir, c'est bel et bien de la rage qui ressort des pores de ce disque. A tel point que l'on est loin d'une album déprimant, sombre et romantique mais proche d'une froideur technologique qui vous lave interieurement de vos émotions. Ce disque est une purge tellement la musique et l'émotion est froide sans pour autant tomber dans le malsain. La mécanique du rythme fait fortement penser a PHOBOS, un autre très bon projet unipersonnel français plus proche de Godflesh que de Mayhem. Le lien avec Godflesh se fait d'ailleurs aussi pour the Austrasian Goat a cause de la mécanique mais aussi du sentiment d'évoluer dans un univers post industriel désolé que l'humanité aurait abandonné.

Plus proche de l'école Blut Aus Nord, période the Work which transforms god, que de Deathspell Omega ou de Antaeus, the Austrasian Goat peint une toile où se noient les nuances de gris dans un mur dense de guitares, d'electronique et de hurlement. Le genre de musique que les personnes qui n'aiment pas particulièrement ce qu'elles voient dehors apprecient pour accompagner leur trajet et donner une musique de fond a leur dégout. La reprise de Grief, "I hate the human race" résume bien l'émotion que dégage ce disque dans son ensemble. Alors bon, forcement, si l'on désire entendre un peu de variation dans toute agglomération de grisaille, on sentira surement la lassitude pointer le bout de son nez vers le millieu du disque. Mais quand on aime les albums, voir même les artistes (je pense encore a Xasthur) qui dégage chansons après chansons une esthétique propre, même si elle n'évolue que moyennement de plages en plages, alors ce première album conviendra fort bien pour vous accompagner pendant moins de trois quart d'heure de musique. Pour un début, c'est un album très encourageant et un projet qui méritera d'être suivi avec attention. Si l'homme derrière ce pseudonyme réussit déjà aussi bien a jouer avec les nappes et les ambiances, que nous reservera la suite ?

Saturday, July 21, 2007

La Division Mentale - L'extase des fous (Blood fire death / Twilight dist.)2006


Née en 1998, la Division Mentale, projet engendré par Cypher, multi instrumentaliste, programmeur et producteur au sein de Guerilla Underground, une structure dont il est aussi à l'origine, a toujours eu pour but de méler le monde de l'electro experimental et du metal extrême. Entre le premier album et celui ci, de nombreux projets ont été menés a bien et ont permis à Cypher de se nourrir de nouvelles experiences et de poursuivre son projet. Le mélange des scènes metal et electronique ne date pas d'hier et pour un projet aux fortes consonnances black metal ce n'est pas non plus une nouveauté que d'entendre une boite a rythme ou des samples. Cependant, avec une date de naissance qui fait remonter les origines du groupe a neuf ans auparavant, La Division Mentale peut au moins se targuer de ne pas être un suiveur dans cette mouvance. De plus, bien que "L'extase des fous" ne soient pas aussi impressionant que le choc auditif que purent être "the Work which transforms God" de Blut Aus Nord ou "Deleted scenes from the transition hospital" de the Axis of Perdition, ce n'est pas pour autant une succession de cliché mais une approche multi disciplinaire qui conjuge autant les éléments electronique que les riffs de guitares pour créer une véritable confluence entre les genres et pas utiliser l'un au profit de l'autre.

Gorgé de samples et emprunt d'une production clinique renforcant la froideur des riffs et de la rythmique, cet album respire d'une atmosphère toxique et malveillante que les textes en français ne font que souligner encore plus. L'initiative est rare dans notre pays et cet effort vers leur langue natale procure au disque un malaise encore plus palpable. Cri écorché typiquement norvegien et voix féminine mécanique s'entremèlent sur des titres comme "Discipline" ou "La gâle de mon pensée" sans que l'émotion dégagé ne donne l'impression d'être forcé et artificiel. Le projet est certes entouré de nombreux précédents au niveau des intentions mais sort du lot grâce a ses experimentations constantes avec des sonorités electroniques que je ne saurais proprement rattaché a une tendance mais qui tout en étant froide ne sonnent pas comme des battements et des gresillements trop artificielles. A l'instar des photos du livret, la musique de La Division Mentale se tissent un écran noir et blanc qui se place entre des oeuvres comme, le précédemment cité, "Deleted scenes ..." ou "Near death experience" de Spektr sans pour autant en atteindre le même niveau d'obscurité ou de créativité.

Autant ces deux disques m'ont captivés et emportés, "L'extase des fous" reste encore a la frontière et cultive son propre monde sans pour autant être une réussite parfaite. Les premiers titres, si ils sont tous bons, n'attaquent pas aussi efficacement l'auditeur qu'un morçeau comme "Discipline" dont la rythmique plus varié permet une variation bienvenue mais un peu tardive dans l'exploration de l'album. L'avant dernier morçeau, "Le tout invisible ...", est aussi un très bon moment d'experimentation electronique mélé a un riff froid et bien introduit par quelques notes de clavier mais dont le sample vocale de fin dure un peu trop longtemps. L'atmosphère du disque est assez consistante pour en faire une pièce interessante mais c'est le manque de variation dans l'utilisation de l'électronique qui empêche les dix plages de prendre l'auditeur par le col et de le coller dans son siège pendant toute la durée du disque. L'attention décole durant les morçeaux mais revient par la suite. "L'extase des fous" est cependant un disque tout ce qu'il y a de plus sincère et d'honnête présentant un bon nombre de bonnes idées. De ce fait, il mérite d'être découvert par tout les fans des groupes précédemment cités, car ils y trouveront un espace d'obscurité qui leur conviendra surement a ravir.

Thursday, July 12, 2007

Capricorn + Lair of the Minotaur + Llorah + Hangman's Chair + Eibon à l'Espace B

Après midi et soirée doom a l'espace B. Le temps était bien en accord avec la mine morne et depressive que doit inspirer ce genre. Ciel gris, mur gris, ça commence bien. Le premier groupe a passé sur scène, Eibon, qui partage son nom avec un obscur side project de Phil Anselmo (Pantera, Down ...) et Fenriz (Darkthrone), pratique un sludge lourd qui n'a rien a envié au niveau décibel avec le groupe figurant sur le tee shirt du chanteur, Immolation. Musicalement j'ai surtout pensé a Raging Speedhorn mais on m'a très vite soufflé aussi le nom de Bongzilla. N'étant pas très familié de ces derniers je ne peux pas argumenté dans ce sens mais il est vrai que les hurlements gras mélés aux riffs lourds des guitares avaient de quoi rappeler cet autre pillier du sludge. Je ne suis pas sorti très convaincu de leur site mais le temps avait surement un mauvais effet sur ma perception car mes camarades furent beaucoup plus enthousiaste que moi a l'issu de leur performance.

Arrive ensuite Hangman's Chair, dont on m'avait vanté les mérites scénique, et qui m'avait aussi bien plut sur myspace, pour un set qui auraient put les faire passer pour la tête d'affiche. Public conquis, bonnes chansons et attitude energique et dominante. Encore une fois, les avis furent divisés a la fin de leur set mais en matière d'énergie rock et brut de décoffrage, ce groupe se pose comme un excellent remède a la morosité (bien que le nom et les slogan du groupe laissé sur leur myspace laisse entendre le contraire). Sourire aux lèvres, le groupe lutte fiérement contre une avari technique en improviant a l'aide d'un membre du public qui intervient pour chanter. Aucune occasion de s'ennuyer pour peu que l'on se laisse prendre au jeu et l'on en ressort avec le sourire et l'envie de mieux connaitre les chansons pour la prochaine fois. Avec un micro un peu plus fort, le groupe serait surement meilleur et j'espère bien les revoir pour confirmer mon excellente impression.

Llorah arriva malheureusement en troisième position pour ouvrir ce concert et ce n'était pas la position révé. Jouant un post hardcore qui ne change rien a la donne tel qu'elle est distribuée par Isis ou Burst, mais sans les chansons vraiment mémorable de ces deux groupes, je n'ai pas trainé plus de deux chansons pour partir me raffraichir dehors malgrès la fine pluie qui tombait. Encore une fois, les avis furent partagés et ceux qui étaient restés ne furent pas aussi radical que moi mais ma lassitude d'entendre trop de groupes dans cette veine l'a emporté sur la curiosité de découvrir un groupe en concert et de leur laisser une chance.

Arrive enfin la première tête d'affiche de ce soir. Lair of the Minotaur, trio canadien pratiquant un metal pur jus à l'instar des premiers groupes de thrash, impose en trois titres sa présence grâce a des riffs epais et gras et une énergie grandissante. Leur musique est très simple et pourrait être regardé comme un simple envie nostalgique d'un retour à une époque révolut, mais la sincérité du guitariste, qui n'arrêta pas de faire des signes du diable et introduisit le dernier titre en le dédiant au metal, et l'énergie déployé par le batteur et le bassiste étaient tellement communicative que l'on se laissait très vite prendre au jeu. A l'instar de Hangman's Chair, dont un des guitaristes headbanguait furieusement au premier rang, l'énergie et la conviction de Lair of the Minotaur fait vivre leur musique encore plus en concert que sur disque où ils sont déjà très bon.

A Capricorn de cloturer la soirée et bien en pris aux organisateur de les faire passer en dernier. Après des sets musclés de la part de trois des quatres groupes précédents, la musique de Capricorn relaxe, ne demandant pas d'effort physique, et emportant l'auditeur dans un monde de subilité. J'appreciais déjà beaucoup l'album du groupe mais leur musique ne se dévoile vraiment qu'en concert. Le jeu du batteur et du bassiste sont particuliérement notable par leur grande capacitée technique et leur fluidité. Nullement technique en apparence, la richesse du son joué par l'union de cinq musiciens ne laissent toutefois pas de doute quant on a l'occasion de les voir jouer en face de soi. Deux des nouveaux morçeaux joués sur soir affirme encore plus cette tendance, plus complexe et aussi plus puissant par moment, la musique de Capricorn conserve cette touche presque blues qui donne de la légèreté a une musique pourtant clairement metal.
Ainsi, les approches de chacun des groupes, même si ils se rejoignent sous une bannière doom / sludge ou simplement metal, donnèrent lieu a quatres ambiances très différentes et a une soirée lourde, a cause de la chaleur ambiante, mais aussi forte en émotion.

Tuesday, July 03, 2007

SunnO))) & Boris - Altar (Southern Lord) 2006


L'évolution de SunnO))) hors des territoires réservé a la presse metal jusqu'au terrain de jeu de la presse indé a été pour le moins inattendu. Difficile de vendre un produit qui aurait dut ne plaire qu'a une poignée de passionné de la musique des grands fonds et laissé le reste du monde sur la surface en train de se gratter la tête. Finalement, l'expérience SunnO))) contine d'unir les publics et les musiciens. Collaboration avec le monde du black metal ou de la musique experimental pour finalement revenir vers des collègues, voisin dans les rayons doom des disquaires mais séparés par des milliers de kilomètres sur les cartes de géographie. Le choix de nommé l'album en utilisant le nom des deux groupes est assez surprenant car le résultat tiens plus du fond de commerce de la machinerie Southern Lord, mené par nos druides habituels, Stephen O'Malley et Greg Anderson. Les photos où les cinq musiciens sont habillés de robes laissent déjà planer l'aura d'une collaboration où l'un a le dessus sur l'autre. De plus, la récente orientation plus rock et direct de Boris ne laisse ici pratiquement aucune trace sur les compositions. Sans être un album de SunnO))) traditionnel, si cela existe étant donné l'évolution du duo a travers ses performances et ses collaborations, l'emprunte du culte des amplis et de la note qui dure longtemps est encore présent au premier plan.

La collaboration entre les musiciens se ressend d'abord dans le jeu puissant, mais un peu désordonné, du batteur de Boris sur "Etna". Sans procurer de structure aux autres instruments, le jeu du batteur dessine les mouvements du sol tandis que gronde le volcan. Aussi fantomatique que les présences des musiciens sur la pochette de l'album autour d'un étrange arbre où loge une lanterne, la musique s'infiltre plus doucement que sur les précédents disques de SunnO))). Altar n'est pas un album qui envahis le corps par sa puissance sonore mais qui se déplace dans l'atmosphère avec beaucoup plus de legereté et une plus grande attention au détail. "Flight of the behemoth", par exemple, était un mastodonte de basse qui remuait sous terre. Les deux albums White 1 et 2 comprenaient des plages d'invocation a une quelconque divinité oublié. Quant à Black one, il éteignait les lumières et vous plongé six pied sous terre. Altar par contre, tout en conservant la part de mysticisme, ressemble plus a un culte païen interprétant des chants en hommage aux défunts. Cependant, la musique est ici beaucoup plus lumineuse car elle fait moins appel a des sonorités sombre. L'usage de voix sur "Fried eagle mind" et sur le sublime "the Sinking bell (blue sheep)" procure une accroche beaucoup plus palpable que les hurlements indéchiffrable de Malefic sur Black one. "The sinking bell (blue sheep)" pourrait d'ailleurs être un single si elle ne ressemblait pas autant a une marche funéraire. Lente, douce et amer à la fois, elle surprend mais enchante très vite grâce a cette voix rauque et ses arrangements subtile, comme cette note final a l'accent country.

Et bien que ce disque ne soit pas une collection de chansons construites au préalable mais improvisé en studio, il marque par sa justesse et sa richesse sonore. On pourrait parler d'accidents heureux mais cela serait passé refusé d'attribuer du talent a un groupe de musicien qui ne manque pas d'inventivité. Les roulements de batterie de "Etna", le trombone de "Fried eagle mind" qui intervient en marquant un rythme digne d'une marche impériale. La liste des instruments et des musiciens sur chaque titres est varié et permet a chacun d'eux de se dégager de l'ensemble tout en format une experience sonore marquante émotionellement et qui fait contiuellement céder les conventions. Chant, batterie, construction presque rock, SunnO))) ne propose pas la même formule et marque bien la rupture entre ce que les gens attendent d'eux et ce qu'ils sont capable de faire et ont envie de faire. Le reste du disque est cependant toujours consacré aux vagues sinistres et lourdes des guitares qui continuent de tracer sur leur passage ce grondement maléfique que l'on a appris a associer avec le duo de musicien. Ca, bien sur, on peut le critiquer, mais c'est en quelque sorte leur marque de fabrique et si cet élément ne serait pas présent on en viendrait a s'étonner peut être autant que si Slayer se mettait au tango. SunnO))) joue sur la distorsion et sur des sonorités lourdes. Mais c'est ce que l'on ajoute sur ces plages de sons qui fait toute la richesse du disque et fait de Altar une autre pièce de resistance dans la discographie des deux groupes, et pas juste une manière de faire payer les fans des deux groupes.

Wednesday, June 27, 2007

Chroniques a écrire

Wolf Eyes - Human animal
Spitfire - Self help
See You Next Tuesday
Immolation
Forward Now - Forward now
La Division Mentale - La division mentale
Blatant Crap Taste - The life and time of Steven Character
The Locust - New erections
PHOBOS - Tectonics
SunnO))) & Boris - Altar
Aborted - Slaughter & Apparatus

Saturday, June 23, 2007

The Faceless - Akeldama (Sumerian Records) 2007


C'est amusant de voir à quel point le death metal est de nouveau a la mode pour toute une génération a mèches. Alors qu'ils s'extasiaient, et continuent peut être encore, devant les groupes de metalcore et leurs influences suédoise, voilà qu'ils se tournent vers la source et marient les mosh part popularisés par le metalcore pour y ajouter des riffs gras typé death metal. Est ce que le résultat vaut vraiment le coup ? Et bien, l'effervescence est là mais combien de fois n'a t'ont pas l'impression d'entendre le même groupe jouer le même riffs pendant quatres minutes en alternant le tout avec des rythmiques convenues ? Un peu trop souvent et je ne vous recommande pas de trainer sur myspace pour faire le tour des pages des groupes amis car ils sonneront tous de la même manière avec parfois la même typo pour donner un effet gore a leur nom de groupe. Mais l'autre surprise, c'est la passion de ces même groupes pour une des dernières références en matière de death metal technique, Necrophagist. Allez cette fois sur Youtube et voyez le nombre de videos amateurs de gamins s'essayant aux leads mélodique et complexe de Muhammed Suicmez. Combien y arrivent ? Honnêtement, je préserve mes tympans pour autre chose, comme par exemple des groupes comme the Faceless.

Issus de la même scène que Animosity, All Shall Perish, Job for a Cowboy et compagnie et prochainement en tournée à traver les Etats Unis avec Necrophagist en tête d'affiche, the Faceless est le produit du mélange des influences death metal techniques et metalcore si populaire aujourd'hui. Faut il les prendre pour des poseurs venu profiter de l'occasion pour se faire des emo girls ? Si vous avez regardé le petit bonhomme enthousiaste en haut de la chronique vous connaissez déjà la réponse. "Akeldama" a beau avoir des influences très évidente, Meshuggah, Necrophagist, Dimmu Borgir, elles sont assez maitrisés pour que le disque ne provoque pas un effet d'endormissement sur votre cortex et s'insinue même dans votre mémoire pour vous inciter a revenir dessus. The Faceless joue bien mais agrémente aussi ses riffs de petits effets de guitares et de lignes de clavier qui procure au tout un aspect un peu kitch mais sympathique qui réhausse les mélodies pour que le tout ne sonne pas comme un banal groupe de death metal doté de bons riffs groovy. Les accélérations aigus servent, tout comme chez Necrophagist, a pimenter les riffs grave et gras mais ne sont pas l'unique source de changement puisque les quelques solos sont aussi joués avec assez de gout et de maitrise pour que les chansons ne se ressemblent pas et prouve l'intégralité metallique du travail de ce jeune groupe prometteur.

Bien sur, cela mosh un peu aussi par moment mais pas assez pour atteindre la surdose que peuvent provoquer des groupes comme As Blood Runs Black ou Suicide Silence. Mais la surprise de ce disque attend a l'avant dernière plage, quand une voix mécanique introduit le titre eponyme. Cinq minutes de musique instrumentale joué avec technique et maitrise sur un lit de nappe de clavier atmosphérique. Une interlude jazzy intervient même quelques instants, mais bien assez pour que l'on se rende compte que le groupe a aussi due pas mal écouté Cynic. Et ça par contre, c'est une influence un peu moins évidente pour un très jeune groupe. Surtout quand celui-ci fait preuve d'autant de technique et de bon gout. Cela manque encore d'un peu de variété pour être vraiment excellent mais on avance vers un son très interessant. A tel point que quand la brutalité revient en vitesse sur le dernier titre on en serait même un peu déçut. Les membres de The Faceless ont incontestablement de beaux jours devant eux si ils developpent leur musique en dehors des cadres étriqués de la scène dans laquelle ils se trouvent et possèdent déjà assez de technique et d'influences variés pour être un groupe a suivre de près. Akeldama n'est certainement pas un album parfait et trahit encore les lacunes en matière de composition de ces jeunes musiciens mais le potentiel est là et il mérite votre attention.

Despised Icon - The ills of modern man (Century Media) 2007


"The healing process" était la carte de visite de Despised Icon après un première album passé inaperçut. Le changement de chanteur, deux pour le prix d'une, avait été salutaire au groupe et procurait une dynamique meurtrière au deathcore explosif du groupe. Mosh part après mosh part, "The healing process" ne laissait qu'un paysage devasté dans son sillage pour marquer son territoire. Une réussite que j'avais acclamé avec conviction dans ma chronique précédente et qui n'a pas faiblis depuis. Enfin ... pas jusqu'a "The ills of modern man". "The healing process" était un monstre de violence, efficace et agressif, qui prenait le meilleur du deathcore pour en faire un condensé résumé en neuf titres d'une rare violence. Jouissif en somme. Mais en comparaison de ce nouveau disque, ce n'est plus autant le monstre qu'auparavant. C'était un bon album, mais voilà encore mieux, et encore plus monstrueux. Par cet album, Despised Icon s'échappe progressivement du moule dans lequel ils se sont placés et test donc de nouvelles méthodes de pulvérisation des foules. Leur prestation scénique avant la sortie de ce nouvel album était déjà excellente alors je n'ose imaginer ce qu'elles donneront quand ils joueront plus de nouveaux titres.

Avec "The healing process", les explosions de blast et les riffs simple mais groovy était de rigueur. "The ills of modern man" par contre se focalise plus sur des riffs death metal que l'on ressent beaucoup plus et un rythme parfois beaucoup plus lourd, sinon beaucoup plus rapide. Pas de demi mesure. Les mosh part sont toujours là mais en moins grand nombre. La surenchère de groupe dans ce domaine durant les mois précédents ont bouché le créneau complétement et les mains des chroniqueurs ne peuvent déjà plus tenir toute la production du genre tellement elle devient massive. Despised Icon a donc pris une excellente décision en ouvrant leur musique a un death metal plus basé sur des riffs et moins sur une rythmique dementiel. Que l'on ne s'y trompe pas, celle ci est toujours présente. Mais en contre partie, on a droit aussi a des chansons beaucoup plus mémorables et variés, comme sur "A fractured hand" et son riff au consonnance black metal précédé par un rythme hardcore. Les deux chanteurs jouent encore avec leurs cordes vocales pour procurer encore plus de variété a leurs échanges. Dispensable en théorie, leur présence en concert est determinante pour faire de Despised Icon cette machine a détruire les fosses.

L'aspect "core" de leur musique n'est donc plus aussi dominante qu'auparavant et s'est vu troquer pour des riffs et des rythmes plus metallique. Plus death metal et beaucoup moins deathcore ou même metalcore, "The ills of modern man" est non seulement un meilleur album mais laisse entrevoir un futur encore plus réjouissant. Pensez bien qu'avec un tel saut de kangourou entre leurs deux albums, il y a beaucoup a esperer de la suite des aventures du groupe. Et quand on entend la dernière chanson, "Painted blue ornaments", on peut commencer a réver a des réveils encore plus difficile. Car a force de répéter constamment que Despised Icon est un groupe violent et "vachement bien pour tout casser en concert" on en finis par oublier que ceci n'est pas juste une machine a faire bouger les ados a ceinture blanche mais surtout six musiciens qui ne font pas qu'enchainer les riffs violent mais construise des chansons en forme de char d'assaut, solides et mémorables. Or, cette dernière, si elle laisse présager de l'avenir, montre une tout autre facette du groupe. Tout est présent comme sur les autres chansons, mais pas vraiment aux mêmes endroits. Ainsi, deux minutes passe et l'on se retrouve avec un break où les deux chanteurs posent en même temps pour un effet des plus puissant. Une minute se passe et un lead mélodique et métallique emmène la chanson vers sa conclusion. Et après s'être enfilé neuf titres de violence pure, c'est une véritable révélation que de voir le groupe laisser filtrer un filet de lumière entre tout leurs riffs gras et sombre. Une initiative ingénieuse qui pousse encore plus le disque dans la catégorie des albums qui feront la différence quand la vague deathcore aura reculé et que tout les clones auront finit de profiter de l'opportunité. Despised Icon s'affirme ici comme un groupe mature destiné a un futur beaucoup plus interessant que leurs pairs, cela ne fait aucun doute.

Friday, June 22, 2007

El-P - I'll sleep when you're dead (Def Jux) 2007


La réputation de El-P en tant que rappeur fut batis sur un album d'anthologie que tout les fans de rap reconnaissent comme un des meilleurs efforts d'une époque, "Funcrusher plus" de Company Flow. Avec cet album, le trio El producto, Bigg Juss et Mr Len amorçaient la scène rap indépendante. Plus tard, après la fin de Company Flow, la fondation de Def Jux par El-P allait enfoncer le clou avec des albums comme le tout aussi mythique "the Cold vein" de Cannibal Ox. El-P produisit aussi un album qui rentra dans les mémoires, "Fantastic damage" en 2002. De mon point de vue, ce disque reçut beaucoup d'applaudissement du fait de l'inventivité de ses instrumentale et du flow recherché d'El-P mais était trop souvent bardé d'effet. Les chansons bardés de samples et d'effets electronique justifiait le coté futuriste de la machine mais en voulant trop en faire elle manquait d'accroches vraiment passionante qui aurait justifié un statut aussi culte que les deux albums précédemment cités. Cinq ans plus tard, après des productions a droite et a gauche et la consolidation de Def Jux, El-P remet le couvert pour un album qui reprend le travail de "Fantastic damage" en debroussaillant le tout et enchaine les titres efficaces tout en étant original et novateur dans son approche du rap.

Après mes premières écoutes, j'aurais même été tenté de voir ce disque comme un compromis beaucoup trop riche entre electronique, pop et rap pour le ranger dans un coin de rue précis. Mais force est de constater que le style de l'album, bien qu'il n'ait plus grand chose à voir avec Public Enemy ou Eric B and Rakim, est une évolution et pas une déviation par rapport au genre qui a fait grandir le beatmaker et le rapper de talent qu'est toujours El-P. Plus dansant que tout ce qu''il a pu produire jusqu'a maintenant, "Up all night" et "EMG" vous entraine dans le club et font danser les rayons des projecteurs autour de vous. Mais bien loin de recracher du rythme basique fait pour remuer les foules des boites de nuit, "EMG" se tranforme vers la moitié de la chanson pour échanger sa rythmique batterie efficace mais simple pour un gros rythme mécanique pratiquement indus sans perdre un moment pour reprendre son souffle. Les ambiances changent donc tout au fil du disque et même si certains titres vous feront sourire par leur coté irrévenrieux, d'autres débordent de l'honneté d'un type qui se montre ici sous toute ces facette ("the Overly dramatic truth", "Dear sirs" ou "the League of extraordinary nobodies") et ne laisse rien au hasard.

Dans cette tache il est assisté nottament par Trent Reznor (Nine Inch Nails) sur le refrain de "Flyentology" ou Aesop Rock sur "Run the numbers", deux artistes réputés, nottament, pour la franchise de leur textes, dont les voix complétement a merveille les chansons pour des échanges qui ne sont pas juste des gimmicks a placarder sur le boitier de l'album. Le flow de El-P n'a pas franchement changé depuis le dernier album et continue de faire taire les critiques qui lui reprocheraient de ne plus être aussi efficace qu'auparavant. En effet, si les répliques cinglantes et mémorable d'antan ne sont plus autant présent qu'a la grande époque de Company Flow, c'est dans la qualité globale des textes et dans leur inventivité que la marque du rappeur se fait sentir. "Habeas corpses" et son histoire d'amour entre une prisonnière et le gardien qui doit l'éxécuter est un exemple poignant qui éloigne ce disque des rayons du rap qui ne cesse de se revendiquer comme provenant du ghetto mais construit son univers personnel. El-P ne se revendique pas comme étant ce qu'il n'est pas mais se montre tel qu'il est (tout comme il le disait déjà sur "Population control" de Company Flow, "I don't try to be different, I am"). "I'll sleep when you're dead" place encore une fois El-P a une place de choix dans la scène rap, en dehors de tout le reste mais toujours bel et bien présent, et marrie les atmosphères différentes pour un album multi colore qui ne cessera de surprendre.

Wednesday, June 20, 2007

Antigama - Resonance (Relapse) 2007


A ma dernière visite, le petit monde d'Antigama fleurissait de gros riffs et de rythmiques décalés tout en jouant avec des effet noise du meilleur effet. J'avais même affirmé qu'Antigama était surement un des meilleurs groupe de grindcore du moment. A peine un an après ma chronique et deux ans après Zeroland, le groupe polonais signe sur Relapse et nous offre "Resonance", un pas de plus dans leur évolution musicale et une meilleur occasion de plus se montrer aux yeux du public metal extrême. La présentation visuel a été travaillé pour convenir a l'univers sonore crée ici de manière a faire de "Resonance" une experience compléte. C'est assez rare pour le faire remarquer, malheureusement, et c'est avec cet attention à la présentation visuel que l'on reconnait déjà, rien qu'aux pochettes, les groupes qui soignent leur art afin de se distinguer de la foule des autres sorties. Ce nouvel album est sans aucun doute un moment décisif pour le groupe car ils arrivent maintenant un peu plus loin dans la hierarchie commercial des groupes de grindcore. Hierarchie au sommet de laquelle ils s'étaient déjà hissés sans problêmes grâce a des albums comme "Discomfort" et "Zeroland". "Resonance" est aujourd'hui leur quatrième album et sans aucun doute le meilleur à ce jour.

Le seul reproche que je pouvais faire à "Zeroland" était sa trop courte durée. Neuf titres quand on joue une musique apparenté au grindcore, c'est bien trop court. Mais avec dix sept titres inscrit au dos de la pochette, ce n'est plus un problême. La plupart des chansons dépassent d'ailleurs la minute et aucune ne s'aventurent au delà des quatres minutes. Une durée assez courte dans une époque musicale propice aux chansons de longues durées. Mais de cette longue liste de chansons courte se dégage toujours des riffs et des changements fugaces mais tellement surprenant que l'on est jamais porté par le tourbillon crée par les riffs et le rythme et que l'on cherche toujours a s'extraire pour revenir mentalement sur un passage. Mais non, on est encore emporté plus loin par une autre surprise et cela ne s'arrête que quand on arrête de faire tourner le disque pour se reposer et reprendre connaissance. Oui, allez un peu d'hyperbole dans la description ! Je tiens vraiment a ce que le maximum de personne découvre ce groupe et se mette au diapason de leur expression avant gardiste de tout les codes du grind pour que ce groupe continue d'avancer et ne s'estome pas faute de reconnaissance.

D'ailleurs, parler de grindcore dans le sens stricte du genre n'est pas vraiment correct. Certes, les codes du genre sont là. Mais les riffs discordants (comme sur "By and by") , les solos de batteries, les effets vocaux, les rallentissements hallucinant (comme sur le monstrueux "Psychonaut") s'enchainent a une vitesse tellement impressionante et toujours autant d'inventivité que l'on serait tenté de créer une nouvelle etiquette toute propre rien que pour eux. S'inscrivant dans la même "tendance" que Crowpath, mais avec des chansons aux structures beaucoup plus compartimentés. Antigama est en quelque sorte l'équivalent de ce que sont les Montys Pythons pour le monde de la comédie. Une profusion d'idées desarçonnantes mais qui font continuellement mouche. Cette construction les rend d'ailleurs peut-être plus facilement écoutable pour des étrangers aux structures grindcore puisque les blasts de batterie ne viennent pas emprisonner les riffs derrière un mur impénétrable d'explosion de cymbales. Au contraire, le jeu du batteur est un des éléments les plus impressionant de ce disque tellement son jeu polyrithmique sur chacun des titres fait sauter les riffs dans tout les sens sans qu'ils ne s'éparpillent et reste cohérent. La collection de chansons ainsi formé font de "Resonance" un album important dans la discographie d'Antigama mais aussi un disque qu'il serait très dommage d'oublier.