Monday, August 24, 2009

Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-Woon


Récession, crise économique, chute de l'industrie du disque et grosse inquiétude du coté du cinéma. La crise frappe partout et la corée n'est pas épargnée. Le contexte de sortie du Bon, de la Brute et du Cinglé était donc le suivant : un gros succès au box office pour montrer aux investisseurs que le cinéma coréen avait encore de beaux jours devant lui. L'histoire ne dit par contre pas quel impact le film eu sur le climat cinématographique coréen mais on ne peut qu'espérer que l'argent investit aura plu au public car il n'aura pas été floué en effets visuels.

Servis par un casting qui regroupe deux des grandes stars du cinéma local, Lee Byung-Hun (A Bittersweet life, 3 extrêmes [dans le segment de Park Chan-Wook]) et Song Kang-Ho (The Host, Memories of Murder, Lady Vengeance, Sympathy for Mr Vengeance, The Foul King ...) dont l'interprétation respectivement de The Bad et de The Weird est idéal pour un western coréen qui se veut à la fois un hommage et une ré actualisation du western de Sergio Leone.

Le scénario est donc très simple : une carte donnant les indications pour un mystérieux trésor est convoité par un nombre croissant de personnes et au milieu de tout cela se retrouve trois hommes qui en viennent a trouver leur compte dans cette chasse. A partir de là, les scènes d'actions s'enchainent très rapidement durant plus de deux heures et s'alternent avec des scènes d'expositions où les personnages montrent leurs intentions et font avancer tranquillement le scénario. Le Bon, la Brute et le Cinglé accomplit donc tout ce que l'on demande à un divertissement grand public et se paye ainsi le luxe d'avoir de très bons acteurs et un réalisateurs inventifs et dynamique dont les capacités derrières les caméras sont tout aussi impressionnante, quelque soit le style de film qu'il fait (film noir, comédie, épouvante, drame et aujourd'hui western / film d'action).

Il reste tout de même a souligner qu'il ne s'agit ici que de western coréen et qu'il n'est donc pas question de respecter l'atmosphère du genre. Certes, il y a bien un duel, des hommes qui s'affrontent pour l'honneur et un décors approprié mais je rapprocherais tout de même plus The Good ... de Mon nom est personne que de l'original parodié. Une scène fameuse où The Bad tire sur le chapeau de The Weird pour l'empêcher de partir fait cependant écho à ce classique mais elle figure toutefois aussi dans l'autre western susnommé. En dehors de cela, les scènes d'actions sont riches en cascade et en effet visuel. Les courses poursuites se font avec des motos équipés de side-car et la panoplie d'armes a feu dépasse ce que l'on pouvait trouver dans l'ouest sauvage rugueux et aride. L'armée chinoise vient d'ailleurs se mêler à l'action vers la fin et apporte de grands cannons qui n'auraient pas fait tâche sur de grands vaisseaux. A se demander comment ont ils fait pour amener tout cela dans le désert. Bref, le résultat est outrancier mais qui s'intéresse à la cohérence historique quand tout explose si bien à l'écran.

Il est donc très facile de comprendre pourquoi les espoirs d'une profession reposaient sur ce concentré d'intelligence et de folie à la sauce coréenne mis au service du cinéma a grand spectacle. Kim Jee-Won prouve encore une fois que ses capacités sont celles d'un grand réalisateur, habile dans tout les genres, et autant capable d'émouvoir et de terrifier que d'émerveiller et de provoquer de bonnes doses d'adrénaline. Les fans comme moi resteront peut être sur leur faim après le chef d'oeuvre du film noir qu'était A bittersweet life mais les profits générés par ce très bon divertissement lui permettront surement de financier des productions plus personnels. Le Bon, la Brute et le Cinglé est un western coréen qui offre tout ce qu'il promet et bien plus encore.

Crows Zero de Takeshi Miike


Le reste du monde tente de rattraper la production de Takeshi Miike mais celle ci est beaucoup trop dense pour que les éditeurs et les traducteurs contentent les fans impatients. Ceux-ci d'ailleurs semblent être en nombre croissant puisque Crows Zero (réalisé en 2007) bénéficie aussi d'une sortie en kiosque, traitement habituellement réservés aux nanards du samedi soir.

Crows Zero n'est effectivement pas un film hautement intellectuel. Il voit s'opposer deux leaders de gangs d'adolescents, des furyos (des loubards au grand cœur) qui ont tous de très bonne intentions mais ne savent pas forcement bien se débrouiller dès que l'on sort de la castagne. Le but ultime de leur affrontement est d'ailleurs plus qu'étrange puisqu'il s'agit du contrôle de leur lycée. Or, ce rêve n'en est justement qu'un puisqu'il ne permet rien d'autre que de se retrouver ensemble et d'affronter d'autres élèves pour prouver qui est le plus fort "aux autres".

Crows Zero n'est donc pas une production très personnelle pour ce réalisateur japonais qui aura habitué ses spectateurs à des scénarios complexes aux retournements inattendus (qui pourrait oublier la fin de Dead or Alive 1, The Audition ou Gozu ?). Crows Zero est un film de combat tout ce qu'il y a de plus banale pour un public adolescent si ce n'est que la réalisation y est de qualité et que les combats sont à la fois stylisés et réaliste.

Contrairement a Matrix ou une production coréenne ultra léché comme Volcano High, les personnages souffrent, se roulent dans la boue, saignent amplement et affrontent de véritables risques qui vont bien plus loin qu'un combat de gangs. Miike aborde ainsi aussi l'adolescence et la transition vers l'âge adulte pour des jeunes dont le seul objectif est de se battre et de rester entre amis. L'intrigue emprunte finalement tout les clichés du genre (petite amie enlevé, problème avec de dangereux mafieux, ami à l'hopital) mais sait rester rafraichissant.

Crows Zero est donc un bon moment de détente où l'on partage pendant deux heures la vie de furyos, tous plus attachant les uns que les autres (il n'y a finalement pas de "méchant" dans ce film) que l'on veut voir réussir. Le succès du film a d'ailleurs permis à Miike de réaliser une suite puisque la dernière image du film peut être pris pour un cliffangher sans que cela gène la cohésion de l'histoire traité dans ce numéro 0.

Wednesday, August 19, 2009

Bashung - Vertige de la vie de Pierre Mikaïloff (éditions Alphée - Jean-Paul Bertrand )


Sous une couverture de biographie vendu en super marché, Pierre Mikaïloff (écrivain, musicien, journaliste, biographe de Françoise Hardy et de Bertrand Cantat) rend hommage à l'une de ses obsessions artistiques : Alain Bashung. Suivant comme un fil d'Ariane la discographie de l'artiste, Mikaïloff retrace le parcours de l'artiste, de son enfance jusqu'à son décès. Chaque titres, chaque collaboration, chaque moment de doute est passé en revu grâce a des extraits d'entretiens avec Bashung tiré de magazines aussi variés que Libération, le Nouvel observateur, les Inrockuptibles ou Best ou d'autres ouvrages sur l'artiste (dont Alain-Baschung de Jean-Jacques Jelot Blanc ou Bashung de Philippe Barbot). La vie privée est donc laissé de côté tant qu'elle ne rentre pas en ligne de compte avec la création artistique. L'auteur évite donc de faire dans le racolage à la Voici pour ne parler que de musique (contrairement à ce que la couverture peut laisser penser).

Justement, l'univers musical dépeint est celui de la variété française. Dick Rivers y est par exemple interviewé concernant l'album qu'Alain Bashung à écrit avec lui (Rocking along... the River's country side entre 1972 et 1973) et le qualifie de "compositeur avant gardiste". Plus loin on entend parler de parole de chansons "adaptés" pour des artistes français comme le "Hey Joe" de Hendrix francisé pour Halliday et là on sait que l'on est pas sur la même planète. Pourtant, l'itinéraire de Bashung prend une telle ampleur que ce n'est pas simplement la vie de la chanson française dont on parle mais aussi celle de la France. Il s'associe à des causes politiques (la chanson "Touche pas à mon pote" écrite avec Boris Bergman, l'écrivain de nombreux textes des débuts comme le hit envahissant "Gaby, oh Gaby" pour S.OS. Racisme), fait du cinéma (Rien que des mensonges en 1991, Ma soeur chinoise en 1993, La confusion des genres en 2000 ...) et compose même un disque avec Serge Gainsbourg (Play blessures en 1982).

Bashung traverse donc le siècle et évolue. Chanteur, guitariste mais surtout metteur en scène sachant s'entourer pour toujours se renouveler. Son parcours musicale en lui même est passionnant puisqu'il le voit partir de racines rock and roll (sa fascination pour Buddy Holly) pour aboutir ensuite à des rencontres studios avec des musiciens de Roxy Music, Wire et même Front 242 (qualifié dans le livre d'electro, seul "erreur" que j'ai noté). Le parcours de Bashung n'est donc pas simplement celui d'un artiste de variété mais bien d'un artiste complet prompt à l'expérimentation et à la remise en question. Certes, pas aussi rock à mes yeux que le prône tout les intervenants interrogés dans cet ouvrage , l'artiste a toutefois beaucoup à dire et fascine aisément par son originalité vivante perdus dans un genre musicale qui se jette une nouvelle pelleté de terre de plus sur la tête chaque année.

Grand patchwork journalistique, Mikaïloff ne manque pas de faire entendre sa voix en donnant son avis de fan et sa perception de l'évolution de l'homme et de son art. Il se fait globalement petit et n'intervient que par bribe. Discret dans la première partie du livre, il se fait surtout entendre, au début de la deuxième, à propos d'un extrait d'article sur Bashung en tournée où il tente de nous faire croire que des musiciens rock and roll on a arrêté d'en faire après le grand Alain. Bref ... En dehors de ça, l'ouvrage n'est pas trop emprunt de nostalgie et laisse surtout parler l'artiste pour qu'il y parle de son travail et de lui même. Milkaïloff évite donc de prêt le syndrome Inrockuptible du "c'était mieux avant ..." et on l'en remercie.

Les critiques sont bien par conséquent souvent occultés pour laisser place aux réflexions du compositeurs et ses proches. Tant est si bien que seul le dernier album, Bleu pétrole", sera vraiment critiqué par le biographe qui adjoint sa chronique du dit album, paru à l'époque. L'ouvrage ne pue pas pour autant le cirage et se laisse lire avec facilité tout en apportant de nombreux détails qui éclairent la vie de l'artiste et les mécanismes de sa création. De quoi satisfaire autant les curieux que les passionnés.

Tout au long de ce livre reviendra une référence qui n'aura pris sens que vers la fin de ma lecture. Bashung évoque Orson Welles. Son admiration pour le cinéaste qui a rendu compréhensible Shakespeare, auteur dont on lui vantait les mérites en classe mais aussi la hardiesse. D'abord introduit en cours de route, ce souvenir revient fréquemment vers la fin sans qu'il soit explicité plus que ça. Le parallèle est pourtant évident. Bashung, en tant que chanteur de chansons française et musicien à mi chemin entre le classicisme rock et l'expérimentation est, a sa manière, un Orson Welles de la chanson française. Il a ainsi su se faire une place au soleil au milieu de chanteurs qui ont toujours préférés la facilité et la simplicité. Si il y a donc une chose à retenir pour le néophyte que je suis, c'est bien cette vivacité artistique et cette originalité pour laquelle Bashung a lutté pendant toute sa carrière. Un ouvrage qu'il me semble bon de mettre entre les mains de tout ceux qui font suivre le nom de ce grand nom de la chanson française par un point d'interrogation.

Sunday, August 16, 2009

Autre blog

Les quelques lecteurs de ce blogs seront peut-être intéressé de savoir que je maintiens aussi à jour très régulièrement un tumblr. Vous y trouverez des photos, des dessins, des vidéos, des liens liés ou non à l'univers musical de my daily routine. Je n'avais auparavant jamais pensé a en faire la publicité ici, voyant les deux activités comme très différentes, mais peut être que certains seront intéressés.
http://axisofperdition.tumblr.com/

Friday, August 14, 2009

Brutal Assault - Compte rendu du Samedi 08 Aout


Samedi 08 Aout

Dernière journée du festival et entrée en matière avec le cross over de Gama Bomb. Beaucoup de thrash, un peu de heavy et beaucoup d'énergie. De quoi commencer la journée tranquilement en hadbanguant au soleil. Celui-ci aura été au rendez-vous pendant toute la durée du festival. Pas une goutte de pluie. Juste un petit vent frais par moment pour apaisé le crâne rougit des festivaliers. Je finirais d'ailleurs par acheter une casquette a un stand pour pouvoir tenir le choc vu que tout mon visage a déjà bien profité des rayons (hier, des petites filles tchèques que j'ai croisé or du festival s'était foutu de ma gueule en pointant du doigt mon visage rougis). Très bien acceuillis pour une heure aussi matinale, Gama Bomb enchaine les titres dans des fringues typés années 80 et référence même des films d'actions de l'époque ("cette chanson parle de Jean Claude Van Damme, elle s'appelle Time bomb" et "vous connaissez Robocop ? et bien cette chanson s'appelle "O.C.P."). Pas de prise de tête et surtout un très bon présage pour la suite.

Je survole ensuite le doom à chanteuse de Ashes You Leave pour me restaurer et attendre le set de The Red Chord. Ils ne semblent pas être connus dans le coin et ne sont donc acceuillis que par des applaudissements timide. Fort heureusement, le groupe aura tôt fait de convaincre tout de même avec un concert égale à leur réputation, puissant, compact et servis avec de grands sourires. Leur mélange de death, de grind et de hardcore a beau être associé à la scène deathcore, The Red Chord a bien plus d'atout dans sa manche que les mécheux mosheurs qui se sont découverts un beau matin une passion pour Suffocation. Tout leurs albums sont passés en revue (dont un "Dreaming in dog years" en avant dernière place) et bien que le set du groupe soit identique à leur concert parisien, ce groupe est trop jouisif pour que je reste en place ne serait ce qu'une seconde. A noter que la nouvelle chanson interprété ce jour comporte un riff typé postcore, preuve que sans se compromettre, The Red Chord évolue à chaque disque.

Cripple Bastards prends la suite et ne fait pas baisser d'un cran l'intensité avec un grind / crust chanté en espagnol des plus sympathique. Je ne suis, par-contre, vraiment pas rentré dans leur set sans pour autant avoir senti le besoin pressant de m'éloigner de la scène. Un concert en demi teinte pour moi qui sera pourtant bien acceuillis. Le groupe se fera même prendre en photo à la fin de leur set avec le public en fond pour comémorer ce passage en république tchèque.

Je ne m'intéresse ensuite pas du tout à Ador Dorath et ne revient que devant la scène pour attendre The Faceless. "Planetary evolution" était un de mes disque favoris de la fin de l'année 2008 et j'attendais de voir ce que donnait ces jeunes gens sur scène. Ceux-ci ont l'air un peu endormis ou alors trop fatigué par leur voyage et ne feront donc pas preuve de beaucoup de vivacité, bien que ce soit l'anniversaire du guitariste blondinet (23 ans !). Cependant, le public est trop heureux de les accueillir pour s'en soucier puisque leur nom sera même scandé avant le début du concert. Le groupe passe pour la première fois en République Tchèque et pour la deuxième fois en Europe et peut donc être assurer que beaucoup de gens attendent maintenant leur retour. Leur concert me décevra malgré tout, la faute a des guitares trop en retrait par rapport à la basse ce qui est un peu un comble pour un groupe dont l'intérêt principal est l'interaction des deux leads guitaristes.

Je passe ensuite au dessus de Ghost Brigade, Evile et Hate Eternal (dont le set sera, parait- il gâché par le pire son de tout le festival) pour ne revenir que pour le set Raunchy en attendant celui de Misery Index en mangeant une crêpe (1,5 jeton pour une crêpe nutella avec de la chantilly et du chocolat en prime ce qui équivaut à 1,70 Euros en gros, faîtes mieux que ça !). Le set des neo metalleux suédois sera à l'opposé de celui de Misery Index. Mélodique, artificiel et chiant à mourir. Le public est assez restreint devant leur scène tandis que d'autre commencent déjà à se réunir devant celle où se prépare Misery Index. L'enchainement est d'ailleurs pratiquement immédiat et cinq minutes suffisent entre la fin de la dernière chanson de Raunchy pour que les death grindeux prennent position pour un concert sans concession. Beaucoup de titres de Traitors ("Traitors", "Ruling class canceled", "Theocracy" ...), seulement un de Discordia ("Conquistadores" en conclusion) et aucun temps mort entre les morceaux puisque le bassiste et le guitariste alterne pour parler au public. J'en aurais bien repris un peu plus.

Sauf que maintenant c'est le tour de Anaal Nathrakh et le groupe est très attendus. A peine l'intro d'In the constellation of the black widow et le premier titre du même disque sont interprétés que le chanteur s'adresse au public pour les remercier sincèrement d'être venue. A mille lieux de l'image que l'on peut se faire d'eux, Anaal Nathrakh remercie et joue avec enthousiasme sans aucune trace de misanthropie déplacé tout en enchainant des titres aussi enjoués que "The final absolution", "Do not speak", "The Lucifer effect", "Submission is for the weak" avec "Pandemonic hyperblast" en conclusion. Le son est puissant et l'impact grind mélé aux mélodies black metal se mêlent avec suffisamment de force pour que les chansons ne manquent pas de consistance par rapport à leurs versions studio. Un des grands moment du festival qui promet un retour en force l'année prochaine tant le public était enthousiaste et le groupe heureux de jouer pour eux.

De retour au metal market pendant Atrox pour faire les dernières emplettes et je suis de retour pour prendre ma dose de Suffocation. Je ne suis d'ailleurs pas le seul puisque quand le concert commence tout le par-terre, de la fosse jusqu'aux petites collines qui surplombent le festival ont les yeux tournés vers les géants du brutal death. Frank Mullen, chanteur de Suffocation, parlera de 10 000 personnes et je pense qu'il n'était pas loin du compte. L'événement est effectivement de taille. Le groupe joue depuis vingt ans et fête donc dignement l'événément en ne jouant que des morceaux de leur dernier et de leur premier album. Le son est tout simplement massif et ultra précis. Toute la technique du groupe apparait dans un enchainement de titre fulgurant et dévastateur. Du grand Suffocation ! C'était pour moi ma première expérience du groupe en concert et je ne regrette pas une seule seconde du spectacle.

En comparaison, le concert d' Immortal juste après, pourtant observer par tout autant de personne, parait terne et un brin chiant. Tout les grands titres sont pourtant là et le son est excellent. Abbath ne se prend pas au sérieux et joue un peu avec le public, s'adresse à lui en l'appelant "Ladies and motherfuckers", crache du feu, marche en crabe ... Quelques fans se sont peinturlurés pour l'occasion et un autre a même amené un panda en peluche peint aux couleurs des membres du groupe (celui-ci sera d'ailleurs filmé sur le grand écran pour que tout le monde puisse en profiter). Une heure dix de concert avec un rappel conclu par "Battles in the north" et "Blashyrkh (mighty ravendark)" servis d'un son niquel pour un très bonne conclusion de festival, en ce qui me concerne, bien qu'il se prolonge ensuite par Walls of Jericho (bonne énergie et bon son pour le peu que j'en ai vu), Marduk (son de merde d'après ce que l'on m'a dit), Skepticism (son véritablement énorme, encore une fois, d'après ce que l'on m'en a dit) et enfin Eternal Deformity.

Dire que ce festival était génial est un euphémisme. Seul quelque concert était déservis par un son de mauvaise qualité, l'organisation était sans accro, le déroulement des journés constamment animés et les prix attractifs. Si la programmation continue a être aussi eclectique il n'y a pas de doute que j'y retourne encore l'année prochaine. Dommage tout de même que si le festival continue a grossir il ne pourra plus acceuillir autant de spectateurs dans le même cadre.

Thursday, August 13, 2009

Brutal Assault - Compte rendu du Vendredi 07 Aout


Vendredi 07 Aout

La deuxième journée débute pour moi avec Obscura, nouveau fleuron du death technique avec un grand D, de l'écurie Relapse. Le son est encore une fois très bon et les manœuvres complexes des musiciens ressortent avec assez de clarté. Le jeu du bassiste est particulièrement impressionnant de même que l'âge des musiciens qui ont tous l'air de gringalet (je sais les reconnaitre, j'en suis un). Les mélodies sont fameuses et font la richesse du groupe tandis que les passages plus violent sont un peu trop explosais pour faire hocher simplement la tête. Obscura a néanmoins un bel avenir si j'en crois les applaudissements qu'ils ont reçu ce matin là.

J'évite ensuite le black metal symphonique banal de Agathodaimon ainsi qu'un bon début de Psycroptic (déjà vu à Paris avec The Black Dahlia Murder). Quand j'arrive vers la fin les australiens sont néanmoins en forme et leur musique ressort avec presque autant de précision que sur leur dernier disque qui sera privilégie dans la set list. Toujours agréable, autant sur disque que sur scène, les australiens continuent d'impressionner et ce ne sont pas les réflexion moqueuses de certain qui crie "Ouais, Cryptopsy" à la fin de leur set qui feront rougir le groupe, digne héritier du son des quebecois perdus en cours de route dans le deathcore.

Negura Bunget a bien changé et ne reste donc que le batteur originel et la claviériste du dernier album pour continuer la route avec de tout nouveaux musiciens. On aurait donc pu douter de la capacité de cette nouvelle mouture a prendre de suite la relève. Fort heureusement, malgré les petits problèmes de son liés à la complexité de leur son, plus propice a un concert en salle et non en plein air, (deux guitariste dont un chanteur, un bassiste, un batteur, une claviériste, un joueur de flûte de pan et un percussioniste/chanteur), la légende perdure. Mieux encore, un nouveau titre d'au moins dix minutes est introduit par un solo de flute de pan et laisse entrevoir un futur encore plus complexe.

Je regarde un peu Vomitory dans un coin tant leur brutal death me laisse complètement froid et je me prépare à la venue de Gadget. Ca fait très longtemps que j'ai envie de voir ces grindeux suédois et ils ne décevront pas. Le chanteur souffre pourtant d'un problème de jambe qui l'oblige a se tenir sur une béquille la plupart du temps. Malgrè cela, celui ci s'époumone dans le micro tandis que le groupe propulse le set dans une orgie de chansons grind tout aussi puissantes les unes que les autres. Sur scène, la puissance de feu du groupe est beaucoup moins communicative que s'ils jouaient dans une petite salle mais leur set est tout de même bien satisfaisant malgré un public plutôt inactif. A noter aussi que les deux nouveaux morceaux, extrait d'un split à venir avec Phobia, laisse augurer du meilleur.

Détour maintenant vers le metal market pendant Grave et retour devant les scènes pour apprendre que Dagoba annule sa venue à cause d'un accident de van. Ils promettent de revenir pour le prochain Brutal Assault et quelque personnes devant la scène font entendre leur deception. Ce sera donc le seul temps mort du festival puisque les deux scènes sont alors préparés en même temps pour les deux groupes à venir, à droite Atheist et à gauche Beneath the Massacre.

C'est d'abord au tour d'Atheist mais ceux-ci rencontrent de gros problèmes technique qui ampute leur set d'un quart d'heure et se prolonge même que le groupe commence son premier titre et est obligé de le recommencer. Fort heureusement, Kelly Schaefer et le reste des musiciens sont très en forme et assure parfaitement tout les morceaux de "Piece of time" à "Air". Atheist offre un set à l'inverse de celui de Cynic, sautillant, explosif mais tout aussi éblouïssant techniquement. La perspective d'un nouveau disque, annoncé en fin de concert, est donc d'autant plus enthousiasmante qu'avec les nouveaux musiciens qui accompagnent Tony Choi et Schaefer le groupe a encore de beau jour devant lui.

Après avoir fait l'impasse sur Vreid et November's Doom, qui auront assurés de très bons concerts d'après ce que l'on m'a dit, je reviens sur le site du festival pour découvrir encore une fois Tony Choi sur scène et Kelly Schaefer dans le public qui parait faire dix ans de plus que quand je l'ai quitté à la fin du set d'Atheist. Pestilence en est à la moitié de son concert de death metal progressif bien plus brutal que celui de ses deux compagnons reformés et présent sur le festival et aussi beaucoup moins subtile. Les titres de Testimony of the ancient, Spheres et de Consuming impulse ("Out of the body") s'enchainent pour le plaisir du public qui chante le nom du groupe. Je ne retiendrais de ce concert que la voix de demeuré qu'à le chanteur / guitariste dès qu'il parle au public.

Brujeria prend ensuite le relais avec rien de moins que Jeff Walker de Carcass (avec son chapeau de cow-boy) à la basse et Shane Embury (avec sa coupe de cheveux étrange qui dépasse du foulard qui entoure son visage) à la guitare. Le duo de chanteur masqué mené par Juan Brujo annonce les hostiliés en s'adressant uniquement en espagnol au public (le second chanteur traduira cependant parfois quelque phrases en anglais) et nous traite de pendejos (fils de pute) ce qui a le mérite de changer des sempiternelles "motherfucker" des autres groupes. Je ne suis pas du tout rentré dans leur concert mais je devais être un des seuls. Le public scande le nom du groupe (une règle plus qu'une exception dans ce festival) et reprends les paroles en coeur. Quarante-cinq minutes de concert et une conclusion un peu étrange puisque le groupe entame leur reprise de la Macarena ("La Marijuana") et s'éclipse ensuite alors que la fin de la chanson tourne en play back. Une manière comme un autre de tromper les attentes.

Changement totale d'atmosphère ensuite pour Opeth qui privilégiera des titres plus death et moins folk à l'exception d'un titre de "Damnation" et du début d'une reprise de "It's been awhile" de Staind (très vite interrompu par Ackerfield qui concédera qu'ils viennent surement de perdre une centaine de fans). Deux morceaux du dernier album, "The Leper affinity" de Blackwater park et deux passages prog / psyché rondement mené. C'était la première fois que je voyais Opeth en concert et tout s'est déroulé comme on me l'avait raconté à maintes reprises. Mickael Akerfeld raconte des blagues, le groupe est enthousiaste, le son est propre. Tout est donc en place pour passer un très bon moment .

Je repars ensuite manger pendant que le concert de Testament est reçu avec joie par un public en furie. Le groupe est très populaire par ici et l'adulation qu'il leur est porté fut récompensé par un concert qui m'avait tout l'air d'être bien efficace. N'étant ni familié du groupe, ni attentif (je regardais la préparation de l'autre scène pour le concert d'Ulver) je ne peux en dire beaucoup plus. Le concert d'Ulver ayant déjà fait l'objet d'un compte rendu détaillé, cela conclut donc celui de ma journée du vendredi, tout aussi satisfaisante que la précèdente.

Wednesday, August 12, 2009

Brutal Assault - Compte rendu du Jeudi 06 Aout


Le verre de bière de 50cl est à 1 euros.

Je ne bois pas donc je n'ai pas pu profiter de ce prix si avantageux pour les amateurs (cependant le verre de "coca cola" est au même prix) mais j'imagine qu'il a de quoi attirer pas mal de personnes. Tel est la République Tchèque. Les prix sont bas, bas, bas. Deux euros le billet de bus pour aller de l'aéroport jusqu'à Prague. Six euros le billet de train pour faire les 150km restant jusqu'à Jaromer. Quarante-cinq euros pour trois jours de festival. Autant dire que le voyage ne coute pas très cher par rapport à de nombreux autres activités que vous pourriez faire au même moment. Tout cela, alors que je ne vous ai même pas encore parler du contenu du festival. Oui, c'est aussi bien que cela. L'organisation, la qualité du son, la programmation. J'aurais beau cherché un problème, je n'en trouverais pas. Ce festival était mon premier. On m'argumentra donc en retour que je suis un peu trop impressionnable. J'étais par contre accompagné de personnes expérimentés dont le verdict fut tout aussi unanime : où est le problème ?

Qu'en était il des groupes ?

Jeudi 06 Aout
Arrivé vers la fin de Flowers for Whores, je n'entends de loin que quelques riffs de leur metalcore et ne pénètre donc sur le site, après un temps d'attente ridicule, que pour le début du second groupe, The Lucifers Principle. La programmation est donc séparé sur deux scènes côte-à-côte et de taillé égale, séparé par un écran géant qui projette les images des trois caméras (deux manuels et une sur un bras mécanique). Les premiers groupes ont droit a une trentaine de minutes de set et plus l'on avance dans la journée, plus les sets tendent vers les quarante-cinq minutes (voir plus puisqu'Immortal jouera une heure et dix minutes le dernier jour). Il n'y a donc pas de chevauchement dans le planning. Chaque scène, de taille égale, est préparé pendant que l'autre est occupé. La fin d'un set entraine le début d'un autre de cinq à dix minutes plus tard, en moyenne. Pas de temps de mort, pas de problème (sauf exception, voir plus loin). Le second groupe de la matinée est donc un groupe de metal moderne dont la particularité est la présence d'une contrebasse au lieu d'une simple basse. En dehors de cela, leur son pseudo death mélodique moderne est écoutable mais sans grand intérêt.

Les hostilités commencent donc pour moi avec War from a Harlots Mouth. Je ne suis pas du tout friand de leur deathcore technique sur disque mais leur prestation sera beaucoup plus mémorable. Energique et enthousiaste. La musique du groupe est à l'image de son public, hétéroclite et désordonné. Preuve en est, le nez cassé d'un jeune homme qui sortira prestement de la fosse. Ce sera cependant le seul type que je verrais avoir des problèmes du genre pendant le festival. Musicalement, WFHM enchaine les riffs avec suffisamment d'énergie et de conviction pour tenir en haleine le public. Leur chanteur, anciennement chez The Ocean au chant et au sampler, assure en y mettant de l'énergie et de la conviction, tout comme ses camarades. Un jour viendra où ils commenceront a écrire de vrais chansons et où il y aura plus à dire mais, pour le moment, le groupe est tout ce qu'il y a de plus efficace.

Darkane enchaine mais malgré des balances menés par un ingénieur du son juste avant leur entrée le lead guitariste n'aura pas droit à la place qui lui revient de droit. Dommage pour un groupe de thrash mélodique technique. De plus, malgré la notorité du groupe, le public semble totalement ignorer et la fosse n'est occupé que par une poignée d'acharnée qui occupe donc un territoire large et cruellement vide. Pas très enthousiaste, l'interprétation de deux morceaux de Expanding senses, "Chaos vs Order" et "Innocence gone" suffira à me contenter mais j'espère les revoir dans de meilleurs conditions en salle si ils se décident à venir un jour jusqu'à chez nous. De plus, leur set list est composé majoritairement de chansons du dernier album (seulement un titre de "Layers of lies", "Secondary effects" et l'intro de ce même disque) que je ne connais pas encore.


Carnifex prend maintenant place et je ne resterais que peu de temps pour prendre la température du public et me faire une idée de leur deathcore. Ce groupe est il aussi catastrophique que les morceaux de leur myspace le laisse a penser. De tout évidence : Oui ! Sorte de Suicide Silence du pauvre, le groupe incite le public a tourner en rond et fait de même. Des trois morceaux que j'ai pu supporter, tous son identiques et aucun riff ne ressort. Les fans sont pourtant de sortis et s'agitent follement dans la fosse. Il en faut peu. Mosh mosh mosh, chugga chugga chugga, bree bree bree ! Vite autre chose.

Sadus tiens ! Je connais le trio de réputation et certains de mes camarade sont très enthousiaste à l'idée de les voir. Je les comprends aisement. Old school, explosif, technique, le groupe est poussé à la vitesse maximum du début à la fin en enchainant les brulots thrash, les uns à la suite des autres. Du coup, pour le non initié, leur concert est un peu trop monolithique mais déborde tellement d'énergie et d'enthousiasme, autant sur que devant la scène, qu'il est difficile d'y rester insensible. Le groupe est visiblement adulé (les vestes a patch seront de sortis pendant les trois jours) et les applaudissements continueront après le départ du groupe au bout de seulement une demi heure.

Je m'éclipse un peu ensuite pour Rotting Christ dont je verrais la fin du set. Efficace et bien acceuillis. Bon son, comme pour pratiquement tout les groupes, de toute manière. Leur concert me surtout à souligner l'éclectisme du festival puisque c'est ensuite Madball qui prend le relais. Le New York Hardcore passe après le Death / Black symphonique et le public se déplace juste devant l'autre scène pour applaudir de la même manière ces vétérans. N'étant pas familié des concerts de Madball et assez peu friand du style, leur set ne m'a pas particulièrement convaincu mais avait tout ce qu'il fallait d'énergie et de force pour convenir a un public de festival.


Le premier grand concert du festival fut pour moi celui d'Orphaned Land. Pourtant regardé par un public un peu endormis, leur set list centré sur leurs deux derniers albums, sera parfaitement exécutés. Heureux de jouer et tous éblouissants à leurs instruments, les israéliens mêle virtuosité, mélodies, bonnes humeurs et complexité dans un bain musicale de quarante cinq minutes jouisif et formidable. Le public rejoindra progressivement leur cause et c'est donc un bon tonnerre d'applaudissement qui conclut leur passage. Un succès acquis par la force de leur musique et de leur enthousiasme communicatif.


Je part m'alimenter pendant Pain et ne revient donc que pour confirmer ma crainte : ce groupe joue un mélange de house allemande de seconde zone et de riffs metal. Certes, je me souviens encore de la dernière chanson qu'ils ont joués : Shut your mouth (les deux précédentes étant "Life goes on" et "Same old song") mais je l'extrairais bien de ma tête avec un forceps si c'était possible. Un groupe qui construit ses chansons autour de mélodies de sonneries de portable.

La suite est par contre beaucoup moins artificiel puisqu'il s'agit de Biohazard. Dès la première note de "Urban discipline", le public s'agite et saute en mesure. Le groupe n'est bien sur pas en reste puisque Billy Graziadei est énergique et expressif, saute sur les retours des deux cotés et incite aussi avec autant d'énergie auprès de l'ingénieur du son pour que l'on monte le son de son micro tandis que Bobby Hambel court et tourne et rond comme sur les vieux clips du groupe. Le rappel sera fera d'ailleurs au son d'un riff bien connu des spectateurs des émissions tardives de MCM et M6 : "Punishment". Le groupe enchaine alors avec "Five blocks to the subway", dédicacé au père de Bobby Hambel, auteur des paroles, "How it is" et une reprise de "I ain't going out like that" de Cypress Hill accompagné d'une quinzaine de demoiselles invités à monter sur scène par Mr Seinfeld. De quoi faire parler du groupe jusqu'à la sortie de leur prochain album annoncé à la toute fin de ce concert.

Brutal Truth remplace ensuite Cynic (les grindeux étaient censés conclure le festival) et ceux-ci se font un plaisir de profiter du temps qu'on leur donne pour enchainer blast après blast, après blast, après blast. Le public, encore une fois un peu endormi (ou fatigué par toute l'énergie déployé devant Biohazard?) ne fera pas décoller leur concert ni même la qualité sonore en dessous de la moyenne pour ce festival. Le concert restera par contre surement dans les mémoires à cause de la présence d'un handicappé, venu apprécier le concert sur le coté de la scène, qui roulera sur la scène pour headbanger avec le groupe. N'ayant plus qu'un bras, il tombera alors de son siège et continuera tout de même de remuer jusqu'à ce que quelqu'un vienne le chercher pour le ramener dans son fauteuil en dehors de scène. Un spectacle étrange pour tout autre groupe qui semblera toutefois presque "normal" pour un groupe comme Brutal Truth. Après tout, Kevin Sharpe s'effondrera bien, peu de temps après, avec un micro dans la bouche , en continuant de gueuler ...


Arrive ensuite le tour de Turisas et je pars prendre un peu de repos sous une grande tente pour accompagner mes compagnons dans la consommation d'une bière salutaire. Pas de "Battle metal" pour moi. De même, bien que j'assisterais au set de Mithras, leur death technique à la Morbid Angel me laissera assez froid. Le groupe est pourtant précis et original dans le genre. Le bassiste communique avec le public tandis que le guitariste se concentre sur sa guitare d'extra terrestre pour en extraire des mélodies pour le moins originales mais qui n'inciteront pas grande réponse de la part du public.


Le rôle de héros de la journée revient donc à Cynic pour qui le public est venu en masse. Le groupe a souffert quelques déboires en venant puisque les effets de Paul Masdival était resté à Londres tandis que le groupe prenait son avion pour venir jusqu'en République Tchèque. Leur concert prend donc un bon quart de plus a démarrer, le temps que Masdival finisse ses branchements, sous les appels du public qui scande déjà le nom du groupe avant même qu'une note ne soit joué. Heureusement, l'attente est à la hauteur de qui nous est offert. Le set est par contre presqu'intégralement tourné vers le dernier album et seulement deux chansons "Focus" seront interprétés, "Veil of maya" et "How could I" en rappel. Tout est de manière parfait. L'alchimie entre les musiciens est excellente et permet aux mélodies incroyablement complexes de s'exprimer avec clareté. De plus, bien que les nouveaux titres affirment de plus en plus l'influence que le jazz fusion du Mahavishnu Orchestra a sur Cynic, les chansons ne manquent pas d'une énergie metal communiqué par la puissance des riffs. La dévotion dont on fait preuve les fans venus en masse sera donc duement récompensé. Toutefois, du fait des retard et de l'heure tardive (le concert prend fin à deux heures du matin) le groupe décide d'écourter son concert. Le public s'efforcera donc alors d'applaudir, quitte a faire revenir une première fois Masdival sur scène qui remerciera, puis reviendra ensuite avec le reste du groupe pour ce fameux "How could I" qui conclura magistralement la soirée.

Ce n'était alors encore que le premier jour.

Monday, August 10, 2009

Ulver au Brutal Assault festival (République Tchèque) le 07/08/09


Forgive us
Le message clignote sur l'écran géant derrière les instruments et sur celui placé entre les deux scènes du Brutal Assault festival. Le concert devait commencer vers 23H40 et le groupe a un peu de retard. Un clavier qui ne semble pas répondre à ce que j'ai compris depuis ma place a proximité de la scène. Le public est de toute façon trop excité de voir enfin ce groupe mythique pour leur en vouloir. Déjà lorsque Garm était apparu sur scène, beaucoup avait alors applaudis. Dix minutes plus tard, le groupe est enfin prêt et le concert commence avec "Little blue bird" de A quick fix of melancholy.

Garm commence alors a chanter, une cigarette à la main, fumant pendant et entre les morceaux. Au total, le bonhomme a du se faire prêt d'un paquet entier en 45 minutes de concerts. Le deuxième membre du trio derrière son portable Apple fume aussi mais semble bien trop concentré pour prêter attention au public et stresser plus que de raison tandis que le troisième au clavier et aux machines est le plus discret. A leurs cotés, Daniel O'Sullivan de Guapo assure à la fois guitare, basse et clavier , Ole Aleksander des Paperboys (un groupe de rap norvégien) est aux platines et Lars Pedersen (aka When) à la batterie. Garm quand à lui assure à la fois le chant, les percussions, des effets noises depuis son ordinateur ainsi que le rôle de chef d'orchestre donnant le départ des titres et soufflant le nom des chansons et de timides remerciement.

Derrière eux, des projections travaillés illustrent la musique pour mieux cacher les musiciens concentrés sur leurs instruments. Durant "Little blue bird" ce seront des images des athlètes allemands filmés par Leni Riefenstahl durant les jeux olympiques de Berlin en 1936 juxtaposés à des images de l'holocauste. La set list enchaine ensuite de la même manière qu'en Norvège à Lillehammer avec "Rock massif" puis "Funebre" de l'album Shadows of the sun. Premier moment de doute vis à vis du son. La reproduction live en plein air de ce titre atmosphérique manque de relief et me laisse dans l'expectative pour la suite. L'interprétation parfaite de "For the love of God" (de Blood inside) qui lui fait suite me rassure donc et restera un des plus grands moments de ce concerts. Les projections font alors parfaitement corps avec la musique et les grandes lignes de la chansons sont parfaitement reproduits grâce au Dj et au bassiste dont le jeu gonfle le rythme à merveille, de même que sur "In the red" interprété vers la fin du set.

"Porn pieces or the scars of cold kisses" (de Perdition city) sera par contre interprété dans une version quasi dub couverte de basse un peu trop envahissante pour ce titre complexe. Deuxième regret donc. La voix de Garm perce alors difficilement ce qui n'était pas le cas durant les autres titres. L'homme a beau fumer et être entourer d'un nuage de nicotine, il assure pourtant parfaitement ses lignes de chant et interprète chaque inflexion avec force et maitrise avec l'aide d'un peu de delay discret.

D'une manière générale, l'interprétation live de leur morceau donnera à Ulver des airs de Massive Attack. Une comparaison d'autant plus apparente sur "Plates 16-17" de Themes from William Blake où Garm récite plus rapidement sur disque les mots de Blake, leur donnant une sorte de rythmique rap accentué par le travail du Dj qui vient y scratcher quelques instants.

Le concert se concluera ensuite sur "Like music" de Shadows of the sun et "Not saved"de l'EP Teaching in silence. A cet instant, la mélancholie de la musique sera a son paroxysme tant l'intensité de ces deux titres sera retranscrit. S'affiche alors sur l'écran un œil bientôt remplacé par un visage statique d'une jeune femme vétu de blanc. Le regard perdu, elle observe le public. Les minutes s'écoulent et la musique continue sans s'interrompre grâce a l'action conjugué de chacun des membres du sextets. L'écran projette enfin le visage d'un enfant, lui aussi habillé en blanc et positionné de la même façon que la jeune femme d'il y a quelque minutes. Ses yeux s'ouvrent, il regarde autour de lui, le songe s'évapore et le concert prend fin sous les applaudissements du public et avec les remerciement en retour des musiciens.

Au delà de la qualité de l'interprétation et de la mise en scène , il y a beaucoup à dire sur la place qu'a Ulver dans un festival à la programmation éclectique mais tout de même très death metal. Bien historiquement ancré dans le black metal, leur musique conserve uniquement la couleur noire et la mélancolie de leurs débuts. Musicalement, ce trio devenu sextets sur scène est beaucoup plus comparable à des artistes issus de la musique électronique. Pourtant, encore une fois, le terme ne saurait convenir à un groupe dont l'interprétation minutieuse et la richesse musicale reproduit par la magie de la technologie aura été des plus organiques. Sur scène ou sur disque, Ulver reste insaisissable et mystérieux. Un point d'interrogation dirigé vers le public.

Imparfait mais superbe, l'interprétation d'Ulver aura été a la hauteur de leur réputation et ne cessera surement pas d'être répété dans les mémoires de ceux qui y auront assisté avec dévotion pendant 45 maigres minutes. Le groupe n'a pas pour autant finit de se produire sur scène et cette série d'expériences (le groupe jouera prochainement dans trois festivals Norvégiens, à Londres et à Athinai en Grèce) leurs donneront peut être envie de continuer?

Monday, August 03, 2009

U-God - Dopium (Babygrande Records) 2009


Qu'est ce qui a bien pu me prendre d'écouter ce disque ? U-God est certes un membre du Wu Tang Clan mais ça ne rend pas tout les disques du crew bénis par le grand RZA (qui n'est pas infaillible non plus). Un folle espoir d'entendre quelque bonnes chansons d'un rap new yorkais efficace. Des instrus de qualité ? Voir même des featuring valant le détour (Raekwon et Method Man ça ne se refuse pas). Ca aurait dut !

Le moins que l'on puisse dire c'est que Dopium n'est pas l'album de la maturité pour ce repris de justice puisqu'il continue de se vanter de sa consommation de drogue malgré son incarcération pour possession de produits narcotiques. "Coke" et son "The coke, the coca, the cocaine, the C O K is it's code name ..." répété bien trop souvent (comme la plupart des pires refrains de ce disque) n'en est qu'une marque. Une chanson plus loin, U-God commet un second crime contre le bon gout avec un nouveau refrain débile sur "Hips" où il déclare "That's how I like my chicks, heavy on the hips". Amusant à lire mais beaucoup moins a écouter quand en prime le beat est plat et l'instrus chiante à mourir.

Dopium est surement l'album parfait à offrir à un petit cousin (de préfèrence éloigné et que vous n'aimez pas tant que ça) pour qu'il puisse se prendre pour un vrai gangsta dangereux quand il organisera des booms dans la maison de ses parents. Au delà de cette date, le disque viendra rejoindre le lot des albums que l'on apporte discrètement chez le disquaire pour en tirer un peu de fric pour s'entendre dire que le dit disque ne vaut rien car vous êtes le vingtième a être rentré dans le magasin pour tenter de vous en débarasser.

Aucune trace de la réputation du Wu-Tang Clan dans le flow ou dans les instrus si ce n'est quand il y a des featuring de membre éminent dont le phrasé ne viennent pas remonter le niveau. Celui-ci est bien trop bas et les copains venus poser n'ont pas pensé a amener des pioches et des pelles, ils sont juste venu faire un petit coucou l'espace d'un tiers de plages et repartent ensuite continuer la fête ailleurs.

La fête d'ailleurs ne finit pas au bout de la onzième chanson puisque nous sommes gratifiés de trois titres bonus. Des remix à l'ancienne, comme vous ne vouliez plus en entendre après que vous vous soyiez débarassé de toutes les compiles de dance 90's que vous écoutiez à l'époque ou que votre grand mère, bien intentionné mais mal dirigé, vous a offert pensant bien faire. Ces trois titres sont donc des versions house accélérés des chansons susnommés. On pense alors à la grande époque de Fun Radio où des hits des années 80 étaient balancé de nouveau sur le marché avec juste un petit beat house rapide en prime. L'effet de nouveauté a plu aux gamins de l'époques mais la plupart ont suffisamment grandit. Ou alors pas assez : la preuve, ils achètent des albums de U-God en croyant dans la force du grand Wu-Tang !

Pour ma part je n'ai pas payé pour écouter ce disque mais j'aimerais tout de même que l'on me donne un peu de fric pour le temps que j'ai passé dessus. Dopium n'est pas le pire disque de la décénnie (je laisse cette place au premier disque de Brokencyde) mais ce n'est pas une raison pour vous en approcher.

Saturday, August 01, 2009

Cage - Depart from me (Definitive Jux) 2009


Trois démones gamines entourent un cadavre et arrache des morceaux de chairs tandis que s'échappent des bords des couleurs délavés. Voilà ce que l'on obtient quand on demande à Alex Pardee de réaliser une couverture. L'artiste s'illustre depuis ses débuts dans un style grand guignolesque peuplé de démons et de monstres étranges gonflés par des couleurs pétantes. Un style qui a déjà plu à In Flames ("A sense of purpose" et son single) et The Used ("Lies for the liars" et d'autres singles), entre autres. Il est la raison pour laquelle j'ai d'abord acheté ce disque.

"Hell's winter" était complet, original sans trop l'être non plus. Un bon disque de rap indépendant à la Def Jux comme il en faut. Le rappeur montrait alors sa créativité dans des textes personnels et un flow plus simple que celui de El-P et d'Aesop Rock mais néanmoins inventif par rapport à la moyenne globale (surtout dans le contexte actuel minimaliste proné par le crunk et le hyfy). Le single marquant étant alors "Shoot Frank" où Daryl Palumbo (Glassjaw, Head Automatica) venait poser une mélodie mélancolique et vénéneuse dont on ne pouvait se remettre de la morceur. Un vrai single porteur qui déparaillait pourtant par rapport au reste, moins rock, moins efficace en comparaison. Les fans les plus nostalgiques de la période "Movies for the blind" pouvait alors se voiler la face et s'imaginer que tout cela n'était qu'une passade. Le réveil sera donc d'autant plus difficile pour eux qu'il était alors annoncé.

"Depart from me" est en quelque sorte l'avatar plus pop et punk du "I'll sleep when you're dead", complexe, dense et difficile. Rap + Punk + Electro + Pop = Depart from me. Les refrains sont gros, l'attaque vocale nasillarde fleur bon le punk primaire et bouillant de ressentiment, les instrus composés à coup de guitare bourrés d'effets et de claviers glissent sur la frontière entre la densité et l'efficacité d'une mélodie mémorable et d'un travail complexe et minutieux.

Ce revirement ont le doit surtout à Sean Martin, crédité à la production des deux tiers des instrus mais El-P continue de rester dans le coin et son travail est juste excellent (ce qui rend la perte de tout ce qu'il avait enregistré pour son prochain album, à cause d'un problème informatique, encore plus douloureux). Immédiatement reconnaissable par leurs styles plus electro, les mélodies de El-P ne déteignent cependant pas par rapport au ton résolument rock du disque grâce au fil conducteur qu'est la voix de Cage, son flow et ses textes à l'émotion a fleur de peau. Cage fait de ses insécurités son bling bling et le crache sur l'auditeur, emporté de toute manière par le rythme et les lignes mélodiques de chaque petit single potentiels. Même le semi interlude "Kick rocks", anecdotique au départ, devient un petit plaisir avec lequel je m'amuse a chanter en choeur le refrain quasi crunk.

Dans un interview, Chris Palko aka Cage, avoue qu'il pense toucher un plus large public avec ce disque tout en offensant une partie de ses fans. Il a raison sur toute la ligne. Cependant, voir "Depart from me" comme l'album d'un artiste voulant vendre son cul serait passer a coté de toute la complexité du processus. Tout en étant passablement rock, punk et electro, les albums de Cage ne devraient pas pour autant quitter le rayon rap des disquaires. L'artiste ne part pas sans rien, il n'oublie pas son héritage. Ce n'est pas l'album de la trahison mais une évolution tout ce qu'il y a de plus naturel mais aussi des plus efficaces. Le vrai voyage commence donc aujourd'hui avec un album jouisif et colorés mais aussi cathartique où l'on sent couler toute la vie d'un homme qui exorcise toutes ses émotions et ses ambitions musicales. Pas un si mauvais choix de couverture que ça finalement.