Sunday, May 31, 2009
Monotonix + Deerhoof + Dan Deacon à Villette Sonique
Crevé de cet après-midi riche en rebondissement dans tout les sens du terme, voilà le récit de mes aventures dans le parc de la Villete pour ce dimanche sonique.
D'abord, Monotonik. On me les avait présenté comme un groupe imprévisible, c'est le moins que l'on puisse dire. Monotonik est le nom de groupe le moins approprié pour ces israéliens. Arrivé en cours de route, je descends les escaliers et me place derrière un gros poteau voyant que de descendre plus ne me permettrait pas de me frayer un chemin dans la foule. Pourtant, depuis les escaliers le groove rock emporte ma tête et me fait vibrer à l'unisson. Il faut que je me rapproche.
Par chance, une demoiselle se trouvant devant moi descend de la bordure et me permet d'accéder a un promontoire d'où je peux sauter pour rejoindre la fosse. Une fois près du chanteur qui commence déjà à grimper je rentre dans la danse. Le jeu est maintenant de suivre le groupe. Villette Sonique fonctionne de manière itinérante. Les groupes jouent sur différentes scènes dispersés à travers le parc. Monotonik se saisit du concept et va plus loin en créant le groupe itinérant.
A l'aide du public acquis à leur cause, le batteur et le chanteur se déplace de l'autre coté de l'espace où le public s'est rassemblé. Petits et grands, vieux et jeunes sont aglutinés pour pouvoir saisir un morceau du spectacle. Le groupe décide donc de partir à la rencontre de tout ceux qui ne peuvent pas les rejoindre. Le batteur monte donc sur une des passerelles. Chacun se saisit d'un morceau de batterie et le tout est hisser à un étage supérieur. Le batteur monte aussi tandis que le chanteur le tire par les cheveux pour le hisser tant bien que mal là haut.
De là le concert reprend ou continue tout simplement puisque le guitariste ne s'arrête pas une seconde pour ne laisser aucun temps mort au spectacle. Un morceau et puis s'en vont. La batterie redescend, le chanteur aussi et demande au public de s'asseoir. Il fadra maintenant crier "YASOU" quand il dira "YEAH". On obéit et on l'écoute chanter de sa belle voix d'israélien tout en ajoutant les "YASOU" demandé. Le fil du micro quand à lui est suivi par tout les spectateurs, aimables collaborateurs techniques, faisant bien attention que rien ne se débranche ou ne se rompe.
Un morceau et c'est encore une fois reparti. Le chanteur mène la danse et revient à son point de départ pour le final. Le batteur déplace encore son matériel grâce à l'aide de la foule et reprend son rythme là où il l'avait laissé. Le guitariste continue encore et encore a groover et le chanteur monte une fois de plus sur tout ce qui bouge pour se faire entendre de sa belle voix.
Puis, il tire le tapis vert censé signaler l'emplacement des instruments. Le guitariste s'allonge, le batteur le rejoint avec une caisse clair. Les deux musiciens ne n'interrompent pas de jouer. A nous de les porter au firmament. Tant bien que mal, les bras les soulèvent et les maintiennent pendant peut-être trois bonne minutes, peut-être moins. Le temps m'aura paru surement plus loin puisque je me trouvais en dessous a aider à supporter avec mes petits bras le duo. Duo qui se transforme ensuite en trio quand le chanteur les rejoint encore du poids. La garde souffre mais ne se rend pas. Le tapis reste en l'air jusqu'à la fin du morceau.
Enfin, une fois tout le monde a terre, on nous demande de nous asseoir une nouvelle fois pour un remerciement finale. Merci au public, merci au groupe, merci pour le bordel. Du jamais vu. Revenez vite et ne passer pas une occasion de participer a l'hystérie collective.
Un peu plus loin dans le parc, sur une vrai scène, le concert de Deerhof permettra de souffler avant l'ouragan humain que fut la prestation de Dan Deacon. Le rock de Deerhoff est rythmiquement plus varié que celui de Monotonik mais aussi plus sage. Leur pop rock survolé par la voix d'une chanteuse japonaise prend des airs de générique de dessin animé.
J'en veux pour preuve l'utilisation d'un sifflet pour une chanson sur le train (pour faire tchou tchou) et d'un gros masque de tigre qu'elle portera l'espace de quelque instants tout en glissant le micro derrière pour chanter. De mon emplacement je ne voyais pas toute la scène mais l'enthousiasme des musiciens était évident. Bien moins expressif que Monotonik, leur musique est dansante et leur passion évidente. Les trois quart d'heure en leur compagnie ne furent donc pas désagréable pour un sou et permirent de remuer un peu la tête et le corps dans une ambiance sage et agréable. Merci au soleil pour sa belle contribution a ce petit moment de plaisir sonore et estivale.
Avant d'arriver devant la scène je ne savais pas grand chose de Dan Deacon. J'avais le souvenir d'avoir entendu une musique électronique, dansante et folle aux accents naïfs et enfantin. Un spectacle qui pouvait être intéressant mais qui n'aurait pas forcement valu le déplacement si je n'étais pas déjà présent pour les deux autres groupes. Quel connerie ! Mais quelle connerie j'aurais alors commise !
Dan Deacon ce n'est pas seulement un bonhomme rondouillard avec de grosses lunettes maintenu par du scotch vert fluo et une table bourré d'effet ! C'est un orchestre de trois guitaristes, trois batteurs, trois claviers et un trublion déguisé en moitié d'étoile venus faire danser une marée humaine et les faire jouer a des jeux de cours de récréation. Le beat électronique se mêle au frappe simultanée des batteries. Les claviers soutiennent la mélodie et les guitaristes emportent le tout tandis que Deacon joue le chef d'orchestre et y va de sa voix modifié par des effets pour remlacer la dose d'hélium qu'il aurait du ingérer pour avoir le même résultat.
Le pulic se trémouse, sautille, lève les bras, gueule et suit le mouvement crée sur scène pour s'éclater dans la bonne humeur la plus complète. Tout le monde se cogne, se caresse et se porte mutuellement dans cette orgie de danse. Mais, avant cela, il faut communier et on nous demande avant de danser de lever les bras. Celui qui a les bras les plus grands sera notre lumière. Nous devons donc nous diriger vers lui. Puis, chacun pose ses mains sur la tête de la personne se trouvant en face de lui.
Prêt ? Partez, le concert commence et tout le monde se met a danser de façon désordonner mais pas pour longtemps. Une ou deux chansons, puis, Deacon reprend le contrôle des opérations et demande au public de former un cercle. "Reculer de cinq pas ! Vous, reculez encore d'un pas". Tout le monde s'exécute et un grand cercle vide remplace l'emplacement où chacun dansaient. Au tour maintenant de deux innocent de remuer devant tout le monde. Le but du jeu est d'avoir l'air le plus "sassy" possible. Une fois que les participants auront fini de danser ils passent le relais a un autre membre de leur "équipe" (donc un autre innocent se trouvant derrière eux). La danse reprend, l'énergie monte de plus en plus sur scène. Les participants se remuent dans tout les sens, suivent les ordres et passent le relais jusqu'à ce que tout le monde en ait marre et reprenne position pour combler le vide et s'éclater.
Le morceau se conclut et les règles changent. Le cercle réapparait mais là où il y avait des danseurs il n'y aura que l'acolyte de Deacon, la moitié d'étoile humaine, pour danser. Chacun devra l'imiter du mieux qu'il pourra. Danse synchronisé pour tout le monde. On lève les bras, on bouge les mains ... Le spectacle vu de l'extérieur pourrait passer pour une connerie new age mais l'euphorie et la communion de tout les participants va plus loin qu'un délire pseudo religieux. La musique et la danse sont les seules préoccupations des membres de l'assistante et ils ne perdent pas de temps pour repartir dans l'orgie traditionnel des mouvements désordonnés mais enthousiastes.
Le morceau suivant sera ensuite précédé d'une troisième tentative de jeu inventé par Deacon. Former une sorte de chaine humaine, quelque chose du genre. Difficile a expliquer et a comprendre. Personne ne suivra trop les indications préférant se laisser emporter par le son et partir dans sa propre petite direction jouissive. Qui ira s'en offusquer ? Surement pas Deacon et son orchestre, trop heureux de voir le public réagir avec autant d'enthousiasme. Encore un morceau ou deux et le concert est censé se conclure.
Déjà ? L'autorisation est donc donné pour un dernier titre. Il faudra maintenant reprendre en cœur les paroles de la chansons. Dan Deacon nous les apprends, nous fait répéter deux fois et advienne que pourra. Désolé de ne pas vous répéter les paroles mais je ne m'en souviens plus. Par contre, pendant le morceau, je les chantais à tue-tête comme une bonne partie de mes compagnons. Le final se fut donc dans la même bonne humeur de collaboration qu'au début. Une heure de folie communicative où je n'aurais vu que des sourires autour de moi. Des souvenirs plein la tête, le spectacle s'achève et chacun part dans sa petite direction. Tout le monde aura participé à la bonne humeur mais sans le chef d'orchestre rien ne serait arrivé. Merci à Dan Deacon. Merci à Villette Sonique. A l'année prochaine !
Saturday, May 30, 2009
The Jesus Lizard + SunnO))) + Men Without Pants à Vilette Sonique
Ce passage de SunnO))) à la Vilette fut pour moi l'occasion de rentrer pour la première fois dans une "grande" salle. Pas en terme de réputation mais d'espace. J'ai beau aller très fréquemment en concert depuis plusieurs années, j'ai toujours éviter les salles de ce type. Je me retournais même pendant les concerts pour regarder le public derrière moi, assis, comme un touriste qui ne peut s'empêcher de lever le nez pour voir la Tour Eiffel à tout les coins de rue.
Le set de Men Without Pants me donna d'ailleurs l'occasion de tourner la tête de temps en temps. Non pas que leur musique soit inintéressante. Le rendu scénique de leur rock agrémenté d'une touche électronique est propice a danser. Le public par contre n'était pas d'humeur a se remuer au rythme des gesticulations du guitariste de droite, incarnation parfaite du rockeur des années 70 (cheveux sur le visage, saut de cabris depuis les retours et multiples tentatives pour faire taper des mains en rythme le public. Le batteur / chanteur de Jon Spencer Blues Explosion et sa compagnie ont surement de quoi faire se remuer tout autre public qu'une combinaison de fan de doom et de noise rock mais ce soir il ne feront se remuer que quelques têtes ouvertes d'esprit ou des couples perdues dans la mauvaise soirée.
En effet, le contraste entre leur set et celui de SunnO))) ne pourrait pas être plus grand qu'entre un groupe des petits chanteurs à la croix de bois venus ouvrir pour Integrity. Men Without Pants danse et s'amuse tandis que SunnO))) écrase et convertis les fidèles a la cause du gros riffs gras. Dix ans après, le duo O'Malley / Anderson revient sur leur première enregistrement, "The Grimrobe demos" et embarque le public pendant une bonne heure d'un drone lourd et monolithique, a mille lieux de leur dernier disque varié et oppressant. Le mur de fumée s'épaissit jusqu'à survoler le public tel une corne diabolique tandis que les deux moines deviennent des fantômes dont on ne distingue que les capuches et les mains quand elles se lèvent avant de s'abattre lourdement sur les cordes. Le son résonne à travers la salle et traverse les corps de la gorge jusqu'aux épaules. On vibre et on s'extasie pour certain, on s'emmerde et on se regarde en haussant les épaules pour les autres. L'expérience SunnO))) aura encore attiré les curieux mais seuls les fidèles peuvent comprendre et apprécier. Venir à un concert de SunnO))) revient a accepter de regarder pendant au moins une heure deux hommes interprète une musique venu du fond des âges, au moment où la création fut, et se laisser porter par le flot des vibrations. Rien de plus mais rien de moins non plus. Pour ma part, j'en suis à ma troisième visite et j'en redemande encore.
Ensuite ... et bien ensuite je du repartir au bout d'un quart d'heure de concert de Jesus Lizard car la grève ne me permettait pas d'attendre jusqu'à la fin. Je vous épargnerais les détails de mon périple pour revenir jusqu'à mon lit mais le moment où je du me retourner pour partir vers la sortie fut difficile, bien que je ne sois pas du tout fan du groupe, après avoir vu David Yeoh sauter deux fois dans le public, nager dans la fosse, porté par ses fans, tout en chantant "I can't swim, I can't swim" puis se saisir d'une jeune femme pour la serrer contre lui tandis qu'il continue d'entonner ses paroles; tout cela en l'espace de seulement cinq chansons. Un quart d'heure qui restera autant graver dans ma mémoire que l'heure passé en compagnie des prêtres des amplis. Maudit soit les grèves et bénit soit SunnO))) et The Jesus Lizard. !
Bitter End +True Colors à la Péniche Alternat
Le prix de la plantage du mois revient à ... moi. Habitué au concert de hardcore au Klub j'ai du considéré que si True Colors et Bitter End devaient jouer dans une salle cela ne pouvait être que dans la fameuse salle de la rue St Denis.
J'arrive donc vers 21H au lieu-dit pour ne trouver personne. Déterminé dans mon erreur, je descends le escaliers, paye ma place et arrive devant la porte menant au sous sol à moitié fermé. Là, le doute me prend. Il a mis son temps. Je descends quand même pour ne finalement constater que deux personnes en train de discuter dans un canapé ne font pas un concert de hardcore et qu'il y a donc un problème. Je remonte donc demander aux gens à qui j'ai donné mon argent :
"Mais, il n'y a pas un concert de hardcore ce soir?"
On me réponds que non et je commence donc a me dire que je suis un sacré gros con de me planter aussi bien de salle. Je reprends donc mon fric, j'efface le petit tampon que l'on avait appliqué sur mon avant bras et j'en viens à déduire par moi-même que si personne ne joue au Klub, c'est que tout le monde est à la Péniche Alternat.
J'arrive donc en retard juste à la fin du set de Golden District. On m'apprendra par la suite que les nantais auront assuré un set correct avec ce qui restera le meilleur son de la soirée.
Après la séance de serrage de main traditionnel avec tous les amis, True Colors prends place. Petite précision peut-être : je ne connaissais bien aucun des groupes de cette soirée. Je ne suis venu que pour passer un bon moment avec des amis et découvrir des groupes dans leur meilleur élément. Je n'avais donc jamais vu True Colors sur scène, contrairement à l'intégralité du public, et ne fut pas franchement déçu par leur performance. Le hardcore old school des belges reprend tout ce que Youth of Today jouait, du son jusqu'à l'attitude du chanteur m'a t'ont dit, pour un spectacle fait de saut, de sing along et d'empilage de fans pour atteindre le micro. "Beaucoup moins bon que toutes les fois précédentes" mais sympathique tout de même. Le gros défaut du groupe est que pendant que le chanteur saute et court des deux cotés de la scène, le reste du groupe reste planté là. Le bassiste en particulier est l'équivalent d'une statue en comparaison avec son sautillant chanteur. Le guitariste, quand à lui, était caché derrière trop de tête pour que je puisse le voir, ce qui en dit aussi long sur sa mobilité sur scène.
Bitter End aussi ne bouge pas énormément et aura même droit à de gros problèmes de micro qui ne cesseront d'interrompre leur set. De trois à cinq minutes d'interruption entre presque chaque morceau durant la première moitié de leur concert, c'est long. Trop long pour une bonne moitié du public qui s'éclipsera donc progressivement pour laisser un pit large presque désert où ne subsistait que quelques danseurs dont deux fans aux mouvements violent ayant peu de considération pour le reste des participants. La reprise du premier riff de "Prone mortal form" d'Only Living Witness permet à un spectateur enthousiaste de faire le ménage et de repousser les limites de la fosse jusqu'à la moitié de la salle en allant de droite à gauche. La combinaison des problèmes de sons et d'une fosse hasardeuse rend donc leur set a moitié décevant. Je ne retiendrais franchement pas grand chose de leur musique si ce n'est la présence de solos bien exécutés qui laisseront par-contre totalement froid le public qui se croise les bras à chaque fois en attendant le prochain two-step. Soirée en demi teinte. Pas mal de bons moments tout-de-même (quel fan d'Only Living Witness pourrait se plaindre d'avoir au moins entendu une fois ce fameux riff en concert ?) et la découverte d'un groupe qui donnera surement beaucoup plus une prochaine fois si les problèmes de micro ne les poursuivent pas.
Tuesday, May 26, 2009
The Cool Kids - Gone fishing 2009
Achetez des disques d'un coté mais téléchargez les notre de l'autre. Les Cool Kids se trouvent sur la droite et vous proposent leur dernier mix tape, réalisé avec le producteur Don Cannon, gratuitement sur leur page myspace. L'autre option, si Hadopi vous effraie, est de vous rendre jusque dans l'Illinois et d'acheter l'objet. Le prix du billet n'étant pas encore piratable, je vous recommande de vous plier à leur demande et de passer prendre votre petit fichier rar avec ses vingt titres de rap minimaliste et toujours aussi frais.
Le nouveau Cool Kids, même entre les mains d'un autre producteur que Chuck English, ne change pas de préoccupation ni de style. Minimaliste, voir même encore plus que sur le Bake sale EP, jusqu'à "Jump rope", où figure une chanteuse r'n'b et une instru un peu plus riche. Par "plus riche" j'entends que l'on peut entendre une boucle de plus. Jusque là les titres s'enchainaient avec la même combinaison : beat + voix + une boucle avec ce laissez faire juvénile que les Cool Kids distille avec l'attitude que requiert leur nom.
Le passage sur la case "chanteuse r'n'b" est sympathique et apporte une petite touche de variété. La case auto tune atteint sur "Weekend girl" aurait par contre pu être évité. Trois titres en dessous de la moyenne au compteur si l'on ajoute les deux premiers titres un peu faiblard et la moyenne est encore très respectable pour un disque gratuit.
La variété est de plus à l'ordre du jour puisqu'après une première moitié aux instrus réduit à leur plus simple appareil, le reste du disque s'habille un peu plus et gagne en boucle pour démontrer que les Kids peuvent poser sur tout et vaincre, encore et encore et encore. Le grand gagnant est aussi Don Cannon dont on ne pourra pas oublier le nom de si tôt si, comme moi, on ne connaissait pas son existence jusqu'à ce disque.
Du début à la fin, le producteur habille ses compositions avec des interventions vocales à la Timbaland ou des samples scandant son nom. Acheter le disque ne vous épargnera pas ce détail, c'est simplement une des dernières modes dans le rap pour certains producteurs. Le pire ? Ce n'est pas si désagréable que cela et j'aurais du mal a imaginer les chansons sans ! Les messages intempestifs des labels prévenant le chroniqueur qu'il devra acheter le disque plus tard viennent donc de trouver une revirement artistique au service de l'ego trip. Pour ce prix là vous n'allez pas vous plaindre quand même !
SunnO))) - Monoliths & Dimensions (Southern Lord) 2009
Seulement deux types en robe de bure sur la couverture du magazine Rock-A-Rolla pour la sortie du nouvel album de SunnO)))) Normal vu que si il avait fut y mettre tout les musiciens ayant collaborés au monument, il aurait fallu une couverture d'une tout autre dimension. Précedemment associé aux japonais de Boris, le duo O'Malley / Greg Anderson s'adjoint maintenant Eyvind Kang, compositeur de Secret Chief 3 et ex Mr Bungle. A cela s'ajoute Steve Moore (Zombi), Jessika Kenney (chanteuse ayant collaboré avec Wolves in the Throne Room sur l'album "Two hunters", Asva et Secret Chief 3) et Randal Dunn (producteur d'à peu près tous les groupes précédemment cités), chacun amenant ses copains pour venir ajouter une touche de plus. Et puis bien sur il y a Attilaa Csihar (Mayhem).
Ce dernier est devenu un membre presque à part entière de l'entité nébuleuse et revient jouer de ses cordes vocales pour un résultat tout aussi terrifiant et magnifique qu'à l'habitude. De tout les albums de SunnO)))), Monolith & Dimensions est celui où les cordes vocales apportent le plus. Celle d'Attila terrifie grâce a un growl lancinant qu'il récite avec la conviction d'un homme pris dans une transe religieuse. Les notes extraites de la bouche de Jessika Kenney ne sont pas en reste pour ce qui est de tétaniser l'auditeur. Les allées et venues des syllabes que l'on entend résonner tout au long de "Big church" représente un des passages les plus éprouvant de l'album.
Le mot est lâché. Eprouvant. En quatre titres, SunnO))) envahit l'espace sonore où réside l'auditeur et le glace jusqu'à ce que la musique s'interrompe. Bien plus que "Black one" qui était un des sommets de leur discographie en terme d'atmosphère morbide, Monolith & Dimensions transcende tout cela grâce à l'orchestration d'Eywind Kang, gourou de cette évolution qui ne fait pas pour autant perdre au drone du duo sa place centrale.
Le premier titre débute d'ailleurs sur une note tout aussi menaçante que "Flight of the behemoth" (le duo dit s'être tourné vers le son des premiers Entombed pour obtenir ce grain) jusqu'à ce que l'espace se densifie au bout de quelque minutes et déchire en lambeau le peu de lumière qui subsistait. Dans toute sa lenteur et sa grâce, Monolith & Dimensions est un album foncièrement violent et dense dont la puissance se révèle non pas à la force des décibels mais dans la richesse des instruments qui sont employés pour prolonger ce drone lancinant.
Puis, en guise de conclusion, "Alice" apporte la contradiction finale de la description de ce disque par une lente descente de 16 minutes. Les minutes s'écoulent et portent les respirations d'un trombone apaisant couché sur un lit de clavier discret. Le murmure des guitares s'éteint lentement mais le drone persiste. Sans perdre une seule seconde de vue leur objectif et leur identité, SunnO))) explose les limites que l'ont attendaient d'eux pour offrir un disque à la fois unique et fidèle à eux-même. "Monolith & Dimensions" sera surement un des grands moment de musique de cette année pour des amateurs de tout bord.
Monday, May 25, 2009
Centaurus-A - Side effects expected (Listenable Records) 2009
Après avoir téléchargé dans la plus pure illégalité cet album sans m'attendre a rien de particulier, un coup dans l'eau juste parce que la pochette me disait, je n'avais pas tardé a mettre de coté ce disque pour l'acquérir le plus rapidement possible.
La recette d'aujourd'hui est le death / thrash façon allemande avec une pincée de metal futuriste à la Strapping Young Lad / Fear Factory. Vous avez surement déjà entendu la chanson mais celle ci sont tellement bien fait que l'on n'abandonne très vite ses préjugés.
Je précise tout de suite aux cuisiniers allergiques aux influence futuristico metallique que le mélange pratique par Centaurus-A ne demande que quelques pincées du genre. A peine quelque riffs un peu mécanique et rien de plus. Même pas d'alternance entre une voix clair et une voix rauque. Le registre reste dans le growl et colle à la rythmique comme un chewing gum si Hollywood se décidait a vendre des compresseurs en titane bien huilé.
Difficile de définir ce qu'il y a de franchement génial dans ce disque. Les riffs sont bétons, les chansons ont chacune un petit quelque chose d'accrocheur sans tombé dans le grossièrement mélodique. Tout est juste très bien joué et exécuté avec la fougue et la précision que l'on connait au genre. Tout en étant pas très moderne, si moderne signifie "jeune, en slim avec des mosh part", Centaurus-A fait du neuf avec du vieux et continue de progresser dans une veine déjà parcouru depuis des années par Capharnaum et Strapping Young Lad. Qu'est ce qui distingue vraiment cet album des autre ? L'efficacité de la machine bien huilé et l'énergie dégagé en seulement dix titres. Rien de nouveau, juste de l'efficace et du jouissif. C'est déjà bien, non ?
ZAO - Awake? (Ferret Music) 2009
Groupe culte et prophète uniquement dans le lopain de terre auquel on les a contraint, ZAO est toujours un grand groupe de metalcore chrétien dans la tête de tout ceux pour qui ce genre veut encore dire quelque chose. La scène Solid State, Living Sacrifice, Norma Jean, Training for Utopia. Une poignée de groupe capable de vous faire oublier, si vous étiez athée, que la confession de ces groupes avait beaucoup a voir dans la conviction avec laquelle il faisait de la musique.
Pourtant, ZAO a toujours clamé ne pas être un groupe chrétien depuis que l'église du chanteur lui avait fait savoir qu'elle ne voulait rien avoir a faire avec lui et sa petite bande. Cela remonte donc au premier album, "Where blood and fire brings reign", sorti en 1998 donc il y a maintenant plus de dix ans. Pourquoi donc encore mentionner une appartenance à la scène chrétienne si le groupe ne s'y reconnait plus? Et bien parce qu'avec ce nouveau disque sorti confidentiellement, spécialement pour les fans, à 6000 exemplaires, ZAO renoue avec ses premiers disques sur une dizaine de chansons tout aussi efficaces qu'à la première heure.
La production est bien sur beaucoup plus contact que celle de "Where blood and fire" où les guitares grésillaient presque derrière les hurlement de reptiles d'un chanteur visiblement possédé par un peu plus de que de la foi chrétienne. Aujourd'hui la voix est un peu moins terrifiante mais le chanteur excelle encore dans l'alternance de hurlement et de refrains entêtant et sincère. Lorsque le groupe reprend avec brio un ancien titre sur "Romance of the soutern spirit", on ne peut s'empêcher de sourire alors qu'en trentenaire entonne "my broken heart stills mends" avec la même conviction, pour un résultat qui dépasse largement tout les rejetons du genre que la dynastie a engendré à travers leur neuf albums.
Sortir un disque de metalcore à l'heure où tout les gamins s'en foutent et que l'on ne dépasse pas les 6000 exemplaires après plus de dix ans d'existence et un nom connu internationalement c'est que l'on n'a pas le fric en tête mais l'envie de jouer.
Les dix autres ont surement été composé sans aucune pression pour ne garder que le meilleur et cela se sent. De riffs en riffs j'attends toujours l'erreur, même minime, mais elle n'apparait pas. Parler de chef d'oeuvre pour un disque de metalcore pur et exagéré donc je n'en resterais qu'a m'exclamer devant la qualité des chansons sans inventer de termes trop dithyrambique. "Awake?" est juste un très bon disque de ZAO ce qui n'est pas rien pour autant.
Venetian Snares - Filth (Planet mu) 2009
Moins inspiré qu'à l'habitude mais plus à l'image de ses concerts, le Venetian Snares nouveau a mangé du speedcore et perd en subtilité ce qu'il gagne en violence. A l'évidence, les fans de My downfall et de Rossz Scillag viennent de recevoir un violent doigt d'honneur qu'il avait peut-être déjà ressenti sur Detrimentalist, plus jungle, plus dansant, à l'exception du titre de conclusion, "Miss balaton", atmosphérique et orné d'un peu de violon.
La discographie de Venetian Snares s'étoffe donc d'une nouvelle direction inattendu. Hommage non déguisé à la scène techno hardcore et rave belge, anglaise et française m'a ton dit en coulisse. J'écoute et je répète donc précisément ce que l'on m'a dit car je ne l'aurais pas perçu moi même. Ceci dit, qu'importe la provenance géographique de l'influence, c'est d'un son froid, épileptique et injecté de speed dont on parle.
Cet emprunt à la techno hardcore et au speedcore se sent surtout dans le minimalisme Venetian Snaresien (donc pas si minamaliste que ça) des rythmiques qui n'explosent plus comme les spasmes d'une horde de gamin rivé à un Pikachu en furie. Pirouette stylistique inattendu pour le roi du breakcore, genre auquel il renie toute appartenance. Genre inexistant de toute manière puisque à l'instar du classement "rock indépendant" des disquaires, il n'existe que pour faciliter la vie des journalistes et des labels afin de créer un bon petit groupe facile a repérer. Venetian Snares s'en va rejoindre Manu le Malin mais n'oublie pas son éclectisme pour autant.
"Filth" donc les raves se font dans la boue. "Filth" car l'on parle de sexe et de chaire entremêlée. De cul et pas de romantisme. Si l'amour n'est pas là autant prendre le plus de plaisir possible dans toutes les positions possible. Ce disque parcours donc le spectre de l'electro cradingue, celle qui n'est pas respectable de mettre dans les pages des magazines rock plus intéressés par le trip hop ou l'ambiant intellectuel. Le type même de musique électronique qui m'emmerde royalement en temps normal mais m'amuse énormément quand la moulinette canadienne passe et repasse dessus bien fermement. Il va y avoir des déçu, des gens près a cracher, vomir dessus et affirmer que l'on ne les y reprendra plus. Ceux là attendent autre chose de Venetian Snares. J'ai eu ma dose pour cette année et je suis donc content jusqu'à l'année prochaine. Merci tout de même tonton de nous offrir un nouvel EP en juin. Il y a fort a parier pour qu'il soit encore différent.
Sunday, May 24, 2009
Kill the Trend festival avec Every Reason To, Celeste, Comity et Esoteric
Le public parisien s'est passé le mot pour ne pas venir à cette date qui offrait pourtant pour un prix modeste une bonne poignée d'excellents groupes, même avec le désistement de dernière minute de Guapo. Ce sera donc devant un petit public que les artistes se produiront dans un Glaz'art rénové et agrandit qui apparait donc encore plus vide du public qui avait toutes les raisons de se déplacer.
Le festival commence avec Every reason to ... égale à eux même. Tout en étant pas fan de leur mélange de doom et de riffs décalés je ne vois aucune raison d'éviter leur set tant leur prestation scénique sont toujours à la hauteur. La section rythmique est particulièrement grandiose et maintien un groove solide alors que les compositions sont loin d'être linéaires. La demi heure de set qui leur sera alloué fut très courte et le groupe même était surpris de devoir arrêter aussi tôt. Dommage car le son était avec eux et leur musique a de quoi dépasser le stade du groupe d'ouverture.
Celeste enchaine ensuite un peu lentement à cause de problème de son qui ne seront manifestement pas réglé pendant le concert et de lumières que l'on ne veut pas éteindre. Les lyonnais jouent dans le noir, c'est maintenant bien connu, mais les salles ont toujours beaucoup de mal a accéder à leur demande. Une fois une obscurité suffisante obtenue le groupe peut quand même commencer mais avec le son le plus désastreux de la soirée. Un ami m'assurera que j'étais placé du mauvais coté et il a donc eu bien de la chance si il a pu profiter d'un set meilleur que celui que j'ai entendu. Autant le groupe est toujours aussi menaçant visuellement derrière un mur de fumée où s'agite de petites lumières rouge, les chansons ne ressortaient absolument pas dans un brouillard sonore fait de batterie, de basse et d'un mur de distorsion. Quelques mots s'extraient par moment de la brume ce qui handicape mortellement le groupe dont l'identité repose beaucoup sur les textes. J'espère qu'une plus grande scène et un temps de jeu plus long leur sera accordé prochainement afin que leur dernier puisse prouver toute sa valeur sur scène.
C'est donc avec pas mal d'appréhension pour le son que je m'approche de la scène pour voir Comity revenir à la vie après une longue période d'incertitude et un décès annoncé. Heureusement, c'est avec un son précis et suffisamment équilibré que furent interprétés une nouvelle fois les trois quart d'"As everything is a tragedy" et leur nouvelle composition disponible sur un EP fraichement sorti. Le nouveau batteur est à la hauteur de la tâche qu'il lui incombe et le chanteur est maintenant aussi bassiste pour un résultat tout aussi enthousiasmant. La joie se lit sur les visages et bien que leur musique n'ait jamais été festive, c'est la bonne humeur qui prédomine sur scène. Revoir sur scène ensemble ses musiciens qui s'étaient, entre temps, illustrer dans d'autres formations (Every Reason To, Parween ...) est le symbole d'une renaissance tant espéré et maintenant exaucé. Vivement un nouveau concert et vivement de nouveaux morceaux.
Le concert va ensuite se finir pour moi avec la prestation d'Esoteric. Conquis sur le tard par leur dernier album j'attendais beaucoup de leur prestation et je fut donc partiellement déçu. Tout d'abord car le morceau "Circle" qui introduit "the Manical vale" ne fut pas interprété (je n'étais d'ailleurs pas le seul a l'espérer puisqu'un autre spectateur cria par deux fois le nom de cette fameuse chanson) mais surtout car leur set ne fut pas entouré d'une once de la mystique que leur musique demande. Equivalent en terme d'atmosphère à Darkspace, les six anglais ont sur scène un simple look de metalleux. A leurs pieds sont étalés des dizaines d'effet. Jamais je n'avais vu autant de pédales et de branchement au pied d'un bassiste ou d'un guitariste. La profondeur et la noirceur du son qui sort des amplis est cependant bien à la hauteur de la puissance des albums. L'interprétation est aussi absolument parfaite et le groupe interprète avec une régularité de métronome son doom funéraire riche en effet et variation subtile. Tout est donc à la hauteur si ce n'est l'atmosphère approprié et l'image d'un groupe banale en train de jouer une musique qui ne l'est absolument pas.
C'est donc avec suffisamment de fatigue dans les pattes et de son dans les oreilles que j'ai pris congés de la petite assemblée sans attendre le set de Jarboe que je n'aurais surement pas pu apprécié à sa juste valeur.
Thursday, May 21, 2009
Tim Hecker à la Fondation Cartier
Béni soit last.fm de m'avoir fait savoir que Tim Hecker se produisait ce soir là à la Fondation Cartier sans quoi j'aurais manqué une occasion de plus de ravir mes oreilles. Comment se tenir au courant de tout les concert de Paris quand ceux ci recoivent aussi peu de promotion en dehors de quelque ghetto musicaux ? Tim Hecker transcende pourtant bien largement beaucoup de genre avec ses manipulations sonores et mériterait une meilleure salle. En fait, pour être franc, il mériterait tout d'abord une vraie salle de concert et pas juste une sorte de hall aux vitres colorés façon "art moderne". Oui, la Fondation Cartier est un espace servant à la promotion de l'Art moderne. Y'a t'il pour autant besoin de disposer sur les vitres des couleurs pour faire le plus "arti" possible ? Bref, cette espace n'avait vraiment rien de l'endroit approprié pour rentrer dans l'espace sonore de ce canadien surdoué.
Une fois l'homme installé derrière ces machines il ne jette plus un regard vers le public et se concentre sur son matériel. Le son devient progressivement de plus en plus puissant après un début hésitant qui m'a fait craindre a un concert semblable a une écoute d'un disque chez soi. Les vagues de basse qui envahiront par la suite l'espace auront raison de mes craintes. La résonance crée fait même qu'une fois les yeux fermés j'aurais même l'impression de dégager des ondes à la manière des dessins que l'on voit des moines bouddhistes quand ils se concentrent. L'atmosphère est apaisante, propice à l'exploration intérieure. Le public assit par terre écoute sagement, concentré sur ce que le magicien extrait de ses machines.
Semblable au mouvement des vagues, la musique de Tim Hecker recrée un environnement naturel à partir de sonorités métallique. Un instant une mélodie ressemblant à quelque notes d'harmonica évoque un souvenir nostalgique. La musique de Tim Hecker se respire et se consomme en douceur. Le concert se conclut au bout de seulement quarante cinq minutes à l'aide d'un nuage de violon suspendu en boucle avant que, progressivement, la musique ne s'éteigne et que le musicien nous signale par un signe avec ses mains qu'il en a terminé pour ce soir. Les applaudissements ne le feront pas revenir et cela aurait été de toute façon dommage car le rêve ne pouvait se prolonger sans que tout soit à recommencer. On ne continue pas une histoire qui vient de se terminer d'aussi belle manière. J'en aurais cependant bien pris encore pour une bonne demi heure et j'espère qu'à son retour une plus grande salle alors la bonne idée de l'accueillir. Six euros cinquante judicieusement dépensés.
Une fois l'homme installé derrière ces machines il ne jette plus un regard vers le public et se concentre sur son matériel. Le son devient progressivement de plus en plus puissant après un début hésitant qui m'a fait craindre a un concert semblable a une écoute d'un disque chez soi. Les vagues de basse qui envahiront par la suite l'espace auront raison de mes craintes. La résonance crée fait même qu'une fois les yeux fermés j'aurais même l'impression de dégager des ondes à la manière des dessins que l'on voit des moines bouddhistes quand ils se concentrent. L'atmosphère est apaisante, propice à l'exploration intérieure. Le public assit par terre écoute sagement, concentré sur ce que le magicien extrait de ses machines.
Semblable au mouvement des vagues, la musique de Tim Hecker recrée un environnement naturel à partir de sonorités métallique. Un instant une mélodie ressemblant à quelque notes d'harmonica évoque un souvenir nostalgique. La musique de Tim Hecker se respire et se consomme en douceur. Le concert se conclut au bout de seulement quarante cinq minutes à l'aide d'un nuage de violon suspendu en boucle avant que, progressivement, la musique ne s'éteigne et que le musicien nous signale par un signe avec ses mains qu'il en a terminé pour ce soir. Les applaudissements ne le feront pas revenir et cela aurait été de toute façon dommage car le rêve ne pouvait se prolonger sans que tout soit à recommencer. On ne continue pas une histoire qui vient de se terminer d'aussi belle manière. J'en aurais cependant bien pris encore pour une bonne demi heure et j'espère qu'à son retour une plus grande salle alors la bonne idée de l'accueillir. Six euros cinquante judicieusement dépensés.
Horse the Band + Crossing the Rubicon au Klub
Début de soirée à 21h donc fin de concert minuit passé. Malgré une marche rapide vers le RER je suis arrivé à 1H30 du matin chez moi. Est ce que concert valait le coup d'être fatigué le lendemain pour aller travailler ? Bizarrement, oui.
D'abord parce que Crossing the Rubicon est un très bon groupe de scène. Musicalement le groupe ne m'inspire pas grand chose. Les musiciens sont tous compétent dans l'interprétation de leur rock and roll aux touches hardcore et ont de quoi faire bouger n'importe quel tête. La fosse s'animera même au cours de leur set au rythme des corps de quelque jeunes fans conquis et de quelques amis du groupe, semble t'il. Le groupe, son chanteur en particulier, n'a pourtant pas beaucoup de considération pour le public. Tout pour la musique et dans l'énergie. On ne succombe pas au jeu des remerciements ici, le public on l'emmerde, on lui crache dessus, on lui rentre dedans. Les amis on leur verse de la bière dans la bouche. Pourquoi ? Parce qu'ils sont corses ? On en saura pas plus mais on s'en fout. Crossing the Rubicon a de quoi enfoncer son nom dans l'esprit du public. A noter aussi le duo chanteur / guitariste dont l'attitude scénique ne pourrait pas être plus décalé. Le chanteur maudit le public tandis que le guitariste les remercie. Crossing the Rubicon a donc ceci de commun avec Quartier Rouge que leurs chanteurs sont trop possédés pendant les concerts pour interagir normalement avec le public et que le rôle de communicateur revient donc au guitariste et d'annoncer les chansons. Très bon concert en tout cas.
Ensuite arrive Horse the Band et son joueur de triangle. Celui-ci interviendra entre deux et trois fois pendant le concert pour faire sonner son instrument et puis repartir. En voilà un qui a n'aura pas payé cher sa place dans le bus de tournée. A moins que ... La vie d'Horse the Band semble être faite de deception "sentimentale" et ceux-ci demanderont plusieurs fois si il y a des filles dans la salle. De préférences des filles française. La seule américaine, une petite asiatique qui mosh, en sera grès d'un doigt baissé de la part du claviériste (un grand type avec une tête d'adolescent qui a grandit trop vite) à la recherche d'une française. Et avec un long tee shirt si possible ! Il est probable que le joueur de triangle ne soit pas là que pour l'instrument mais aussi pour tenir compagnie à nos cinq américains frustrés.
Bref, si Crossing the Rubicon est là pour le rock and roll, Horse the Band est surtout là pour la deconne. "We are Horse the band, we play songs", répète le chanteur a tout les concerts que j'ai vu d'eux (le troisième). Il faudrait peut être lui rappeler que si on ne gardait que les chansons on aurait peut être eu qu'un concert d'une demi heure et je n'aurais pas loupé mon RER. Il faut donc que les échanges entre le groupe et le public soit à la hauteur pour mériter tant d'effort et de nuit aussi courtes. Aucun regret de ce coté là donc je peux vous assurer que tout cela vaut le déplacement. Que ce soit pour l'énergie, les chansons ou la répartie du chanteur devenu expert dans l'art de charrier toutes les personnes qui essayent de se moquer de lui. N'oublions pas aussi les monologues du claviériste qui aimerait tant "être français, boire du vin et manger du fromage tout le temps" et le bassiste bourré qui joue et se ballade partout sauf sur scène. Il assure pourtant malgré tout. Seul le batteur et le guitariste sont un peu en dehors de tout cela et joue sans trop en rajouter. Le public participe de toute manière au foutoir et se bouscule dans la bonne humeur. Une heure de bonne humeur. Le groupe est content et le public aussi. D'ailleurs il parait qu'ils reviendront en septembre ou en octobre. Entre temps peut-être que le public aura appris parlera encore mieux anglais et saura leur dire autre chose que "We are gay", "We rape girls". Horse the Band, ils jouent des chansons mais ils font aussi bien plus que ça.
Sunday, May 17, 2009
Nahemah - A new constellation (Lifeforce) 2009
Si vous m'aviez demandé de vous décrire Nahemah à l'époque de leur disque précédent, The second philosophy, je vous aurais dit "Opeth light". Pas pour dénigrer le groupe ! J'ai vraiment beaucoup aimé le metal progressif et efficace de ces italiens. La voix Akerfeldienne de leur chanteur posait de très bonnes accroches vocales et toutes leurs compositions était bien exécutés. Le groupe était près a faire beaucoup mieux mais ne débutait pas avec un handicap.
A new constellation est donc la réalisation de mes espoirs tout comme Lazarus bird était le pas en avant auquel tout les fans de Burst pouvait s'attendre après Origo. Encore plus progressif, plus technique sans être démonstratif, toujours aussi capable d'écrire de très bonnes chansons sans passer par la case "couplet/refrain/couplet on recommence". Un jeune groupe très talentueux.
A new constellation ne révolutionne pas l'étiquette progressive pour être tout a fait honnête. Si leur disque précédent était comparable à Opeth, aujourd'hui je me porterais plus vers les derniers Enslaved et les dernier Katatonia pour établir une comparaison qui fasse justice à leur musique. Les influences sont digérés et exprimés sous la forme de très bonne chanson. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus marqué sur ce disque. Aucun titre n'est moins bon qu'un autre. Plus l'album progresse et plus les morceaux se font complexes. Chaque instrument a droit a sa place dans le mix. La basse n'est donc pas délaissé comme c'est bien souvent le cas. Le batteur déborde pour montrer ses capacités sans jamais trop en faire.
A new constellation est un album on ne peut plus "juste". Tout y est bien orchestré avec passion et précision. Un disque de rock / metal progressif n'est plus une révolution et celui-ci n'apportera rien de neuf dans l'histoire du genre. Peut on pour autant se passer de souligner l'existence d'une collection de très bonnes chansons ? A new constellation ne surprendra peut-être pas autant que Lazarus bird, cependant il ne souffre absolument cas de la comparaison.
Impending Doom - the Serpent servant (Facedown Records) 2009
"From sunrise to sunset are we part of this big accident? The vastness of space, the delicacy of your face, the artistry of nature, all without a painter. I don't have enough faith to buy into that"
Impending Doom - Anything goes
L'athée que je suis a forcement beaucoup de mal à sympathiser avec cette rhétorique bien que je comprenne les fondements de ce rejet de la science pour embrasser une religion où l'origine de la vie a un sens. Par contre, le metalleux n'a pas mal a accrocher au groove de ces chansons.
Auparavant, Impending Doom n'était qu'un groupe de deathcore où le blast et les mosh part a une corde était la régle. Maintenant, Impending Doom est toujours un groupe de deathcore avec des mosh part a une corde mais avec moins de blast et une influence Meshuggah, période "Nothing", bien assimilé pour donner plus de reliefs à leur mosh part.
Le son est compact, gras et froid. Tout est gras et sombre sur ce disque. Seul quelque ligne mélodique à la Meshuggah tranche dans le vif pour varier au milieu de ces rythmiques où la double se plaque contre les riffs. La variété n'est pas à l'ordre du jour sans que l'efficacité soit oublié.
Les onze titres de The Serpent servant mosh donc pour Jesus Christ avec ce qu'il faut de brutalité pour satisfaire un besoin pressant de violence concentré. Il viendra peut-être l'envie à nos chrétiens du pit de faire varier leur musique une fois qu'ils auront mieux assimilé la polyrythmie suédoise ? L'exercice est pour l'instant suffisamment bien réalisé pour que l'on ne se pose pas de question pendant un demi heure et que l'on laisse tourner avec le sourire cette collection de riffs tous plus identique les uns que les autres sans que cela soit ennuyeux. z
Brutal Truth - Evolution through revolution (Relapse Records) 2009
Parmi les groupes reformés pour le fric ou pour se rappeler leur jeunes années, Brutal Truth est une des exceptions majeurs car leur principal motivation fur de jouer pour les potes. EyeHateGod, en l'occurence, avait besoin 'un peu de tune pour sortir de prison et de la mouise d'une manière générale donc les quatre Brutal ruth s sont empressés de venir jouer sur une compilation.
Après s'être retrouvé, nos grindeux ont redécouvert le plaisir de jouer ensemble. Pas de bol pour le guitariste, cloué à la maison par des obligations familiale, il est remplacé par Eric Burke de Sulaco (et Lethargy, Blatant Crap Taste), surement trop content de faire parti d'un groupe qui l'a influencé étant jeune.
Evolution through revolution arrive donc avec du sang frais, pour ne pas trahir son titre, mais ne s'éloigne pas trop non plus des sentiers battus par les disques précéden. Ce nouveau disque de Brutal Truth n'est cependant pas un joli objet vintage mais une pièce de plus dans la collection de ce groupe de grind atypique qui partage avec Cephalic Carnage cet amour de la beuh au lieu du porno, du gore ou des revendications politiques.
Pas aussi complexe que le death / grind des gars du Colorado, Brutal Truth continue d'aimer expérimenter avec ses instruments et de foncer avec l'énergie d'un groupe qui aurait vingt ans de moins. De quoi faire passer le dernier Agoraphobic Nosebleed pour du Candlemass. Riffs décalés façon Sulaco, batterie constamment défoncés, hurlements de décérébré possédé, rien que ça. Le Brutal Truth nouveau est toujours aussi bon que l'ancien et promet beaucoup pour la suite.
Spiritual Dissection - Mors ultima ratio (Grindhead Records / Great Dane) 2009
Le moins que l'on puisse dire c'est que Spiritual Dissection est influencé par Necrophagist et le leur rend bien. Originaire de Picardie, leur death metal technique s'autorise donc de petites déviations progressive mais préfère la plupart du temps foncer tête baissé avec la même virulence que leur confrère allemand. Malheureusement, l'hommage n'est pas très original bien que le résultat soit efficace par rapport aux normes du genre. En fait, ce qui manque surtout à ce disque c'est un peu de feeling dans les solos et des riffs plus mémorables en plus de toute cette technique et de cette vitesse. Le nom est cependant à retenir pour voir ce qu'ils pourront donner par la suite.
Saturday, May 16, 2009
War from a Harlots Mouth - In shoals (Listenable Records) 2009
Bien que leur premier album partageait leur titre avec une de mes bandes dessinées favorites, je ne m'étais pas penché sur le cas de War from a Harlots Mouth m'attendant à un autre groupe de deathcore. Un de plus, un de moins ... Ce deuxième effort me prouve par contre grâce a un mélange d'influence allant du hardcore jusqu'au doom. Le resultat donne une sorte une metalcore sympathique qui pourrait être par contre bien meilleur si WFHM se décidait a enregistrer une collection de chansons et non une collection d'idée éparses déstructurées. Between the Buried and Me et Into the Moat sont les deux références qui me viennent à l'esprit ce qui n'est pas un mal. Chaque musicien est de toute évidence talentueux, tout particulièrement le batteur dont l'instrument est placé plus en avant dans le mix. En résumé, In shoals est une solide collection d'idée pouvant servir de vitrine pour les diverses tendances musicales des cinq dernières années. En un mot ? Mouairf.
Wednesday, May 13, 2009
HKY + Khong à la Mécanique Ondulatoire
Soirée HKY et Khong donc soirée résolument doom même si les approches deux groupes sont diamétralement opposés.
HKY, tête d'affiche de la soirée en terme d'audience et de mes préférences, occupe l'espace sonore en un instant et fait se prolonger l'atmosphère lourde et menaçante de leur musique tout au long de leur set. Les samples et les riffs gras s'extraient à l'unisson des enceintes et englobent le public tandis que la section rythmique assoie la solidité d'une structure complexe et puissante. Aucun membre ne ressort plus qu'un autre car chacun apporte sa pierre à un résultat qui aura manifestement enthousiasmé le public venu assister religieusement à la séance pour ensuite applaudir seulement le groupe à la fin du set. HKY n'en est pourtant qu'à son premier quatre titre (tout de même presque aussi long que certains albums) et amorce, avec le nouveau morceau dévoilé hier soir, un ralentissement très Khanate mais pas moins personnel.
Le public aura donc déserté la salle quand le tour de Khong arrive. Pire encore, l'invité surprise de la soirée sera la menace du passage de la police pour cause de plainte du voisinage pour nuisance sonore (menace qui ne s'accomplira pas) et qui amputera leur concert d'une dernière chanson. A la sortie de la salle les avis sont peu enthousiaste. Il faut dire qu'il fallait être du bon coté de la salle pour pouvoir entendre convenablement tout les instruments puisque la basse et la batterie dominait sur le coté gauche de la scène (par rapport au public). Dommage car le son lourd qui sortait des amplis orange avait tout pour plaire. En balayant le spectre intégral de ce que le doom peut proposer grâce a une section rythmique puissante, Khong exécute une musique qui n'a rien de désagréable.
HKY est déclaré vainqueur par chaos dès le premier round mais Khong mérite tout de même largement sa place sur le podium.
Sunday, May 10, 2009
Devil Sold His Soul + Memories of a Dead Man au Batofar
On reconnait le parisien blasé a son arrivée après les premières parties. C'est mon cas et pourtant je ne suis ni parisien, ni si blasé que ça. J'avais, par-contre, écouté au préalable ce que proposait Doyle, Splinn et Still Burn avant de prendre ma décision. Sur une échelle de "bien" à horrible" l'idée que m'en faisait étant "horrible" j'ai pris le pari d'arriver deux heures et demi après l'ouverture des portes pour ne voir que Memories of a Dead Man et Devil Sold His Soul. Pari gagné. Je m'oblige cependant à préciser que j'ai déjà vu Doyle en concert, en ouverture d'Horse the Band, est qu'ayant souffert pour la cause je ne voulais surtout pas retenter l'expérience.
Mon concert commence donc avec Memories of a Dead Man, déjà vu avec HKY et Quartier Rouge pour la sortie de leur EP qui célèbre ce soir la sortie de leur album. Leur emocore metalisé est toujours très bien exécuté. L'échange de voix entre une voix crié au premier plan et une voix mélodique tenu par le batteur (à la From Autumn to Ashes) est bien assuré. L'alternance entre des parties énergiques et d'autre plus lourdes transporte le set efficacement sans que rien de passionnant ne s'en dégage. Les chansons sont pourtant vraiment bonnes mais, juste trop ancré dans l'héritage de leur prédécesseurs, From Autumn to Ashes, Hopesfall ou Poison the Well. Seul les interventions du chanteur ne sont pas a leur place. C'est étrange de voir un groupe français encore bien jeune sur le circuit des tournées balancer des phrases aussi clichés que "Bonsoir Paris" et "Est ce que vous passez une bonne soirée" sur le ton d'un groupe étranger en tournée répétant le même set tout les soirs. Ce n'est bien sur qu'un détail et cela ne vient pas pour autant ternir ce concert efficace.
Devil Sold His Soul est un des grands espoir de la scène anglaise. Découvert un peu par hasard, j'avais acheté leur album par curiosité pour finalement être conquis et l'écouter avec beaucoup de plaisir. Je doutais pourtant que leur mélange d'Isis et de Will Haven passe le cap du concert. L'alternance entre le chant clair et les hurlement screamo assuré par la même personne m'inquiétait surtout puisque c'est un des points fort du groupe.
Pourtant, en moins d'un titre, toutes ces craintes sont balayés par l'énergie d'un groupe de jeune musicien détenteur d'un secret que bon nombre de groupe étiqueté, a tort ou a raison, post hardcore, n'arrivent pas à résoudre : Comment être original ?
De plus, ces six anglais répondent aussi à des questions tels que "Comment faire sonner une musique subtile quand on bouge autant?" et "Comment trouver de la place pour se déplacer sur une petite scène comme celle du Batofar". A l'instar de leur confrère d'Architects qui ont livrés un set tout aussi convaincant à la Locomotive, Devil Sold His Soul s'impose avec talent et conviction.
Les chansons d'A fragile hope sont littéralement transcendés sur scène. Le chant se dégage avec confiance de la distorsion Les mélodies soutenues par un sampler jaillissent dessous les soubresauts des riffs. Ce même sampler permet d'ailleurs d'installer une atmosphère continue entre les morceaux et donc de ne pas perdre l'atmosphère et l'avantage qu'ils ont gagnés sur le public dès le début de leur set. A la fois professionnel et enthousiaste, ce concert n'aura pas été vu par énormément de monde, en majorité des jeunes lookés emo, ce qui est très dommage car même si l'extérieur pouvait laisser paraitre a un concert d'un groupe "à la mode", ces jeunes anglais viennent de prouver qu'ils font une musique qui a de quoi pour tenir à coté de leurs ainés.
Black metal is rising V : Darkspace + Setherial + Hegemon + Celestia
Arrivé en retard car enchainer huit groupes de black metal, aussi varié, soit il ne me réjouissait pas du tout, j'apprends que j'ai mal fait de passer à coté de Reverence. Dommage car la description que l'on m'en a donné (black industriel très froid et carré) donnait effectivement envie. Dommage.
C'est donc Celestia que je vois sur scène, peintures traditionnels sur le visage et riffs du même tonneau. Les morceaux sont surement bien reproduit par rapport a l'album vu la qualité du son sans que le passage sur scène n'apporte rien de plus. Le chanteur bouge un petit peu, les guitaristes restent statique. Ont ils une expérience scénique ? J'en doute un peu. Je n'en vois donc qu'un petit bout pour ensuite me refugier un peu plus loin en attendant la suite tout en discutant.
La suite sera beaucoup plus regardable puisqu'Hegemon a un jeu de scène et une véritable attitude scénique. Le groupe joue pour le public, communique et balance tout les grands classiques du répertoire à coup de "PARIIIIIIS" et autre grandes répliques du chanteur de metal qui se respecte. Hormis ces clichés, leur set est très efficace et bien reçu par le public. Proche de Dimmu Borgir de part leurs riffs mélodiques, les musiciens sont visiblement enthousiastes de jouer ce qui tranche largement avec Celestia à qui l'ont aurait bien tendu une corde. L'atmosphère est donc plus metal que black et donc d'autant plus regardable.
Setherial prend ensuite le relais et combine le look et l'atmosphère traditionnel de Celestia avec l'énergie et la puissance de Hegemon pour un effilement de titre tout ce qu'il y a de plus classique mais, franchement efficace. Manifestement, ces suédois sont des figures culte de la scène, bien que je n'ai encore jamais entendu leur nom, et c'est donc avec un enthousiasme débordant que la fosse prend feu. Le nouveau titre, "Prophets of swine" (sur la grippe porcine ?) n'apporte pas grand chose de neuf dans le genre tout en tant à la hauteur du reste du set. Une partie du public ira même jusqu'à scander "Hail Satan" à un moment sans que personne ne leur ait demandé. Il y avait donc de l'enthousiasme a accueillir ce groupe et il fut bien mérité.
J'étais donc venu pour un simple groupe : Darkspace. Je ne connaissais rien des autres groupes et n'ai pas même pris le temps de gouter à leur musique avant d'acheter ma place. Il fallait que je vois Darkspace tout en sachant que je pouvais être déçu du rendu scénique tant leurs albums peignent des décors désincarnés de toute vie. Derrière le rideau la mise en scène se met en place tandis que devant quelques personnes dévoués s'impatientent bien que la salle se soit déjà bien vidé par rapport à la troupe qui se pressait pour voir Setherial. Une fois le rideau écarté, le nombre ne changera pas tant que cela et c'est sans aucun mot de prononcer que les trois membres de Darkspace, réunit au milieu, prennent place pendant qu'un mur de sample et une lumière bleu crée l'atmosphère nécessaire. Je suis d'abord marqué par la ressemblance avec les quelque photos des concerts que j'ai pu voir. Le groupe joue dans un cadre bien défini grâce a un jeu de lumière qu'ils ont imaginés. Le début est pourtant difficile et je grince des dents intérieurement car le son n'est pas à la hauteur. Les guitares manquent de puissance et la bassiste, pourtant très impressionnante derrière un maquillage noir et blanc à la fois classique et personnel, semble être mal à l'aise. Un ami vient me voir à l'issu du premier morceau et partage avec moi ce mélange d'inquiétude et d'enthousiasme. C'est bien mais, il manque encore quelque chose. A peine vient il de partir que le deuxième morceau débute et fait s'écrouler toute l'appréhension que j'avais. La musique de Darkspace est complexe et j'ai bien conscience qu'il faut connaitre les disques pour vraiment rentrer dans cet atmosphère si particulière mais, c'est à partir de ce moment là que je suis pratiquement rentré en transe au son des hurlements dantesque des trois musiciens et de leurs riffs discordants et impénétrables. Vient ensuite le grand moment d'inquiètude. A peine le troisième morceau commence t'il que la boite à rythme cafouille et que le groupe est obligé de recommencer le morceau. L'ambiance crée par les lumières, le maquillage et la musique est cependant tel que pas même ce problème technique ne va faire descendre la tension. Pire encore, le quatrième morceau est surement un des plus grands moment que j'ai jamais vécu. L'attaque vocale de la bassiste et du guitariste de droite est terrifiante et achève de me convaincre de la grandeur de ce groupe capable de reproduire avec encore plus d'intensité sa musique alors que leur disques sont déjà des monuments composé de matière noir concentré. Deux morceaux seront ensuite interprété avant que ne s'achève leur prestation sous un tonnerre d'applaudissement d'un public conquis après avoir vécu une expérience quasi religieuse devant cette trinité de l'apocalypse sonore.
C'est donc Celestia que je vois sur scène, peintures traditionnels sur le visage et riffs du même tonneau. Les morceaux sont surement bien reproduit par rapport a l'album vu la qualité du son sans que le passage sur scène n'apporte rien de plus. Le chanteur bouge un petit peu, les guitaristes restent statique. Ont ils une expérience scénique ? J'en doute un peu. Je n'en vois donc qu'un petit bout pour ensuite me refugier un peu plus loin en attendant la suite tout en discutant.
La suite sera beaucoup plus regardable puisqu'Hegemon a un jeu de scène et une véritable attitude scénique. Le groupe joue pour le public, communique et balance tout les grands classiques du répertoire à coup de "PARIIIIIIS" et autre grandes répliques du chanteur de metal qui se respecte. Hormis ces clichés, leur set est très efficace et bien reçu par le public. Proche de Dimmu Borgir de part leurs riffs mélodiques, les musiciens sont visiblement enthousiastes de jouer ce qui tranche largement avec Celestia à qui l'ont aurait bien tendu une corde. L'atmosphère est donc plus metal que black et donc d'autant plus regardable.
Setherial prend ensuite le relais et combine le look et l'atmosphère traditionnel de Celestia avec l'énergie et la puissance de Hegemon pour un effilement de titre tout ce qu'il y a de plus classique mais, franchement efficace. Manifestement, ces suédois sont des figures culte de la scène, bien que je n'ai encore jamais entendu leur nom, et c'est donc avec un enthousiasme débordant que la fosse prend feu. Le nouveau titre, "Prophets of swine" (sur la grippe porcine ?) n'apporte pas grand chose de neuf dans le genre tout en tant à la hauteur du reste du set. Une partie du public ira même jusqu'à scander "Hail Satan" à un moment sans que personne ne leur ait demandé. Il y avait donc de l'enthousiasme a accueillir ce groupe et il fut bien mérité.
J'étais donc venu pour un simple groupe : Darkspace. Je ne connaissais rien des autres groupes et n'ai pas même pris le temps de gouter à leur musique avant d'acheter ma place. Il fallait que je vois Darkspace tout en sachant que je pouvais être déçu du rendu scénique tant leurs albums peignent des décors désincarnés de toute vie. Derrière le rideau la mise en scène se met en place tandis que devant quelques personnes dévoués s'impatientent bien que la salle se soit déjà bien vidé par rapport à la troupe qui se pressait pour voir Setherial. Une fois le rideau écarté, le nombre ne changera pas tant que cela et c'est sans aucun mot de prononcer que les trois membres de Darkspace, réunit au milieu, prennent place pendant qu'un mur de sample et une lumière bleu crée l'atmosphère nécessaire. Je suis d'abord marqué par la ressemblance avec les quelque photos des concerts que j'ai pu voir. Le groupe joue dans un cadre bien défini grâce a un jeu de lumière qu'ils ont imaginés. Le début est pourtant difficile et je grince des dents intérieurement car le son n'est pas à la hauteur. Les guitares manquent de puissance et la bassiste, pourtant très impressionnante derrière un maquillage noir et blanc à la fois classique et personnel, semble être mal à l'aise. Un ami vient me voir à l'issu du premier morceau et partage avec moi ce mélange d'inquiétude et d'enthousiasme. C'est bien mais, il manque encore quelque chose. A peine vient il de partir que le deuxième morceau débute et fait s'écrouler toute l'appréhension que j'avais. La musique de Darkspace est complexe et j'ai bien conscience qu'il faut connaitre les disques pour vraiment rentrer dans cet atmosphère si particulière mais, c'est à partir de ce moment là que je suis pratiquement rentré en transe au son des hurlements dantesque des trois musiciens et de leurs riffs discordants et impénétrables. Vient ensuite le grand moment d'inquiètude. A peine le troisième morceau commence t'il que la boite à rythme cafouille et que le groupe est obligé de recommencer le morceau. L'ambiance crée par les lumières, le maquillage et la musique est cependant tel que pas même ce problème technique ne va faire descendre la tension. Pire encore, le quatrième morceau est surement un des plus grands moment que j'ai jamais vécu. L'attaque vocale de la bassiste et du guitariste de droite est terrifiante et achève de me convaincre de la grandeur de ce groupe capable de reproduire avec encore plus d'intensité sa musique alors que leur disques sont déjà des monuments composé de matière noir concentré. Deux morceaux seront ensuite interprété avant que ne s'achève leur prestation sous un tonnerre d'applaudissement d'un public conquis après avoir vécu une expérience quasi religieuse devant cette trinité de l'apocalypse sonore.
Saturday, May 09, 2009
Tachigushi Retsuden de Mamoru Oshii
"Entre Avalon et South Park". Après avoir visionné plusieurs fois la bande annonce je décrivais en ces mots le film à toutes les personnes a qui je parlais de Tachigushi Retsunden. En fait, pour être honnête, je parlais toujours du "dernier film de Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Avalon)" et ne pu jamais mentionner le nom que je n'arrivais pas a retenir. Après l'avoir vu par contre, je ne pense pas l'oublier de si tôt.
Peut être que si j'avais su au préalable que j'allais voir un faux documentaires sur l'histoire de personnage mythique censé avoir développé des techniques pour partir sans payer des restaurant de ramen je n'aurais même pas regardé ce film. Absurde, ce film l'est mais, anecdotique, non. Mamoru Oshii, en réalisateur atypique qu'il est jusqu'au bout des ongles, film un sujet anodin et complètement fou pour raconter l'histoire du japon en plaçant en toile de fond l'histoire du pays mélangé a des événements diverses (l'avènement du monstre Mothra, fameux allié de Godzilla) pour se focaliser sur les légendes qui entourent les protagonistes de son histoire.
D'humour, Tachigushi retsunden n'en manque pas. Les visages et les situations juxtaposé au description du narrateur suffissent à rendre les situations comiques. n est par contre pas dans la grosse blague et il s'agit donc d'un film pour fan de cinéma venu voir un film avant gardiste qui utilise une technique mélangeant animation, et acteurs. Les visages sont ceux des acteurs mais, les décors et leurs corps sont crée par ordinateur. Le ton beige des décors, déjà utilisé dans Avalon, est ici utilisé pour donner l'impression d'images d'archives. Les personnages parlent peu et les plans sont souvent fixes tandis que le narrateur raconte, décrit et explique.
Le discours de celui ci est parait il émaillé de jeux de mots mais, le pauvre français anglophone que je suis n'en a vu aucun. Dommage car le film aurait été encore plus drôle et recommandable. Sous sa forme sous titré il est intéressant, distrayant et franchement très bien fait même si j'ai ressenti une envie de ne pas avoir tout le temps une narration et de laisser les personnages jouer beaucoup plus. Le compromis entre le documentaire historique et la plongée dans un univers inventé de toute pièce par le réalisateur / scénariste est abouti et mérite donc d'être visionné par les fans d'Oshii, les amoureux du cinéma asiatique étrange et inventif ou toutes personnes séduites par la perspective de passé une heure quarante en compagnie de sept figures mythique de l'escroquerie des restaurants de ramen.
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