Tuesday, September 22, 2009

Despised Icon - Day of mourning (Century Media) 2009


C'est en regardant Suffocation au Brutal Assautl, en République Tchèque, que je me suis rendu compte a quel point Despised Icon découle totalement des pionniers du mélange entre le death metal et les mosh part. La technique, l'alternance des blasts et des ralentissements ravageurs, la puissance de feu en concert, tout ces attributs propre à Suffocation se retrouvent dans Despised Icon et de ce point de vue, les ainés ont encore beaucoup a apprendre aux cadets.

Les canadiens n'en sont pourtant pas à leur premier essai dans la scène deathcore et ne menace pas de disparaïtre quand les stocks de gel coiffant arrêteront d'être dévalisés ou que New Era mettra la clé sous la porte. Toujours fortement endetté au près de Suffocation, le duo de chanteur et les enchainement de blast, mosh part et beat down continuent de donner du fil à retordre au New Yorkais. "In the arms of perdition" était le cri de guerre lancé envers les ateliers de montage à la chaine de groupes identiques. La confirmation d'un groupe talentueux pour ce qui était de déclencher une nuée de pieds jetés et moulinet dans des fosses de fans de death metal, vieux briscards et jeunes pouces confondus.

"Day of mourning" ne changera donc rien à la côte du groupe à l'exception près que les fans les plus enthousiaste seront un peu déçu d'apprendre que le groupe n'a pas considérablement évolué. Plus rapide par moment et plus lent par d'autre, Day of mourning a tout du disque fait pour ne décevoir personne. Comme annoncé lors de leurs derniers passages en France, le groupe a inclu deux chansons en français mais cela ne change strictement rien à leur manière de poser donc ne vous attendez pas à mieux comprendre les paroles. En revanche, l'écriture est d'aussi bonne facture que sur leurs chansons en anglais et prouve donc leur intérêt pour la France et la francophonie pour laquelle ils montraient tant enthousiasmes à leur passage au Batofar.

Seul "Sleepless" appuie un peu plus dans un sens postcore pour un dernier titre plus atmosphérique et lourd. Un changement de tempo bien venu bien que le reste du disque soit savamment composé pour que l'ennuie ne se fasse pas sentir. Direct et efficace, Day of mourning ne se cherche pas et n'expérimente pas plus loin que dans la rencontre du death metal et du hardcore qui est ici aboutis. Dommage que le groupe ne cherche pas encore à appuyer leur influence rap (visible dans leur habillement mais aussi dans leurs projets musicaux puisque Alex Erian formaient avec l'ancien chanteur de Ion Dissonance un groupe de rap dans la veine Jedi Mind Tricks / Necro, The Crimson Syndicate, sous le pseudo de Alex Icon) qui ne dépareillerait pas sur leurs rythmiques et leur attitude. Au delà des regrets sur ce qui aurait pu, les faits sont là. Day of mourning assoie et écrase pour affirmer la suprématie d'un des seuls groupe de deathcore qui mérite qu'on le soutienne et qu'on l'applaudisse.


Tuesday, September 15, 2009

Gnaw Their Tongues - Die mutter wählt das todtenkeidchen (Universal consciousness) 2009


Au Pays Bas il se passe des choses bien étranges. Des choses dont j'aimerais tout savoir. Dont j'aimerais ne rien connaître. Gnaw Their Tongues est l'essence de ce sentiment. La petite pulsation qui nous force a regarder une vidéo passé par un pôte alors que l'on sait très bien que l'on aura du mal a s'en remettre. Dans une moindre mesure, c'est aussi la curiosité malsaine avec laquelle on s'invite a se mettre devant une image en attendant que la chose surprenante apparaisse, pour se laisser prendre encore une fois à ce jeu débile, alors que l'on sait parfaitement ce qui va se passer quand le gamin bizarre va apparaitre à l'écran.

La curiosité morbide existait bien avant internet mais la passion de la nouveauté l'exacerbait, l'a démocratisé. C'est peut être pour cela que Gnaw Their Tongues rencontre autant de "succès" alors que sa musique racle les profondeurs pour en ressortir les plus stridentes et affolantes des compositions. Associé au black metal pour faire plus simple pour tout le monde, Die mutter wählt das todtenkeidchen est pourtant beaucoup plus noise An epiphanic vomiting of blood.

Moins de sample de voix. Beaucoup plus de grondement metallique. Gnaw Their Tongues se fait des amis chez Wolf Eyes et nage dans le même marais que "Human animal" si tant est que celui-ci serait gonflé de nappes de cordes perdus sous la distorsion.

Réédité en 2009 après son édition limité en 2007, Die mutter wählt das todtenkeidchen réussit a être plus difficile d'accès, plus abrasif. Rien ne rattache plus le son au metal, aussi black soit il, ce qui rend l'exploration encore plus impraticable. Un peu comme si l'on avait retiré de vos mains la carte de la cave dont vous avez toujours eu peur pendant toute votre enfance et que l'on éteignait la lumière. Extrême et toujours très travaillé, la grande différence avec Wolf Eyes est toutefois que les compositions se veulent très ordonnés autour d'une atmosphère ou d'une mélodie sous jacente. L'accroche subsiste donc comme la petite lumière que l'on continue de chercher des yeux pour ne pas perdre espoir mais vers quoi va t'elle donc amener. Heureusement, seulement vers la fin du disque. En contre partie, le voyage sera douloureux, comme il se doit. Parce qu'il faut être honnête, si vous êtes là, c'est bien pour ça, non ?

Saturday, September 12, 2009

The Mount Fuji Doomjazz Corporation - Succubus (Ad Noiseam) 2009


Deuxième face de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble. Deux albums de ce projet. Deuxième disque de ces musiciens pour l'année 2009 (le second LP de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble est aussi prévu pour la fin de l'année). Musicalement semblable à TKDJE, The Mount Fuji Doomjazz Corporation s'oriente dans une veine drone jazzy encore plus lourd que Bohren und der Club of Gore pour accompagner le film Succubus de Jesus Franco.

Sorti en 1969 sous le nom de Necronomicon - Geträumte sünden, le réalisateur espagnol ne s'éloigne pas de la trame erotico / horrifique de ses quelque autre 200 films (le dernier date de 2008). Lui même musicien et passionné de jazz, il est probable que l'atmosphère sonore crée par TMFDJC lui plairait bien que tout en utilisant des instruments propre au jazz, la musique du groupe n'en soit pas totalement.

A l'instar de Bohren, l'univers musical est vaporeux, lourd et enivrant. Contrairement au projet principal, la voix prend a un second rôle dans l'interprétation puisque la musique est ici improvisé en live en s'inspirant du film. Les soixante-dix minutes de "Succubus" colle donc parfaitement à l'érotisme sombre de Franco. On se sent prisonnier tout en succombant à la grâce des compositions tout en plongeant de plus en plus dans la mélancolie. Le titre du disque prend donc parfaitement forme dans ce drone lourd animé par les mouvements du trombone et de la batterie. Le découpage du disque en treize plages apparait alors presque arbitraire tant le ton est constant du début à la fin. "Succubus" est un album dans lequel on se glisse sans pouvoir s'en échapper tant que le délicieux châtiment qui nous est réservé n'a pas pris fin.

Beaucoup moins électronique, bien que des vagues de sons vibrent sous les instruments, le son de TMFDJC est organique et brille par la richesse des compositions improvisés pour couvrir les images du film. Une réédition de celui-ci serait d'ailleurs bien agréable tant l'on a envie de découvrir les images que cache cette musique. Le nom que le groupe s'est donné est donc totalement justifié. L'analogie avec la mythique montagne japonaise se retrouve dans l'épaisseur et la densité du son, tandis que le qualificatif de doomjazz résume parfaitement le mélange des genres qu'ils effectuent à merveille. Tout comme la créature mythique du titre, Succubus est un album qui demande beaucoup de son auditoire mais dont on retire un plaisir certain.

Friday, September 11, 2009

Coalesce - Ox (Relapse) 2009


Coalesce revient après avoir laissé s'écouler dix années entre "0:12 Revolution is just listenning" et "Ox" pour se satisfaire ainsi que leurs fans et faire découvrir à toute une nouvelle génération qui est le Roi dans le royaume du hardcore chaotique. Cette génération j'en fais parti. Coalesce est un nom que l'on m'a répété pendant des années sans qu'il me viennes à l'esprit de me poser dessus. La sortie d'Ox a rectifier le tir et j'en profite donc pour me faire leur prophète auprès de ceux qui auraient encore besoin d'être convaincu.

Ox est d'ors et déjà un de mes albums préférés de cette année. Direct et d'une densité et d'une complexité imparable, l'attente d'un groupe à la hauteur de la réputation que l'on m'en a faite est largement récompensé dès le premier titre et encore plus sur le second. Et ainsi de suite pendant 14 plages. Tout de noir vêtu, Ox déborde de couleurs et de dimensions une fois le livret ouvert, tout à l'image de la musique du groupe. Sombre et rageuse de loin mais surtout vivante et colorés une fois que l'on reste attentif à l'interaction entre les musiciens. La section rythmique de Nathan Ellis (basse) et Nathan Richardson est particulièrement impressionnante par son énergie et sa capacité à réinventer un groove tout au long de chaque chansons.

Un groove que Sean Ingram couvre de sa voix rauque et rocailleuse, tel un Neil Fallon (Clutch) hardcore. L'attaque sonique est constante de tout les cotés sans que la concentration de ces croisant incessant aille au détriment des chansons. Elles sont d'ailleurs toutes parfaitement identifiables et unique en leur genre. Une véritable leçon de musique et de rock qui ne perd jamais de vue l'écriture au détriment des explosions qui ont tant inspirés les groupes du genre.

La variété des chansons me font donc m'interroger sur la validité du genre. Qu'est ce que Coalesce a à voir avec le hardcore des années 2000. Il y a l'énergie, bien sûr, mais la musique en elle même va bien au delà et s'approprie tant de choses que j'y vois plus un groupe de metal (dans le sens large du terme) gorgé de culture noir américaine allant du jazz au blues en conservant les racines de ces genres bien apparent. Un groupe résolument actuel tourné vers le futur. A moins, bien sûr, que mes lacunes dans leur discographie ne m'aveugle et que le groupe ne continue de faire que ce qu'il a toujours fait : Être soi-même sans se préoccuper du reste.


Thursday, September 10, 2009

Venetian Snares - Horsey noises (Planet Mu) 2009


Toujours déterminé a échapper à tout ceux qui voudraient le suivre, Aaron Funke continue de suivre sa propre route et aboutis aujourd'hui dans le petit monde de la pop. Par pop je veux dire "refrain chanté" et "petite mémorable". Si Mike Patton a eu son Peeping Tom alors Horsey noises peut être vu comme la passade accessible, et un poil parodique, de Venetian Snares.

Le canadien n'a donc pas perdu de son amour de l'absurde et il en profite donc sur ce EP pour emprunter à cet univers musicale son costume pour le tailler à sa mesure. Le refrain chanté de la chanson titre proclame donc à une "fille sexy" que le dit chanteur "aimerait lui faire faire des des bruits de cheval". Plus loin, sur "Pig dync", ce sont des grognements de cochons qui sont samplés et transformés en rythmique breakcore. Enfin, sur "Horsey noisers", un dernier sample d'un homme non identifié nous annonce qu'il "nous a dessiné un girafe en train de baiser un éléphant", tout en attirant notre attention sur "cette moustache" qui ressemble à la sienne. On a donc atteint le niveau d'absurde du "C'est une machine pour faire des vaches" qui figurait dans "Vache" sur l'album "Cavalcade of glee ...".

Après "Filth", Venetian Snares devient encore plus technoïde tout en restant éclectique. Il explore des sonorités moins aventureuse, par rapport au reste de sa discographie, tout en allant là où il n'était encore jamais allé. Tel est le paradoxe de l'artiste toujours en avance sur son temps, il n'explore donc pas ce que son époque produit et regarde toujours pour lui. Et bien Venetian Snares est venu, il a vu et il a vaincu. Toujours prêt a remettre en question ce que l'on attends de lui, ce 4 titres fait parfaitement suite à la thématique sexuel de "Filth" tout en parodiant ses même pulsions. Une approche donc totalement inverse à l'érotisme électrique de "Nymphomatriarch", enregistré avec Hecate aux machines et au lit.

Reste en suspend la question de la voix que l'on entend sur ce premier titre. Est ce celle de Funke ? Serait ce donc ainsi sa première apparition vocale sur un de ses disques ? Ce petit détail, anecdotique pour les touristes mais essentiels pour les passionnés marquera peut être un tournant pour la suite de ses aventures musicales. La possibilité d'une expérimentation vocale plus importante n'est pas a exclure mais rien non plus n'est à exclure avec Venetian Snares. La réponse à cette question, l'année prochaine.

Wednesday, September 09, 2009

Hiroshima Will Burn - To the weight of all things (Lacerated Enemy) 2009


Être ou ne pas être The Faceless, tel est la question ? La réponse d'Hiroshima will Burn se trouve nettement au milieu et permet donc au groupe d'éviter le bac à solde de peu. En combinant le tapping et les beat down du premier The Faceless a des riffs un peu plus groovy à la Burnt by the Sun, "To the weight of all things" gravit progressivement les marches qui le sépare des groupes de troisième zone pour arriver à la deuxième, celle des groupes prometteurs qui manque encore d'originalité. Le titre d'ouverture, "Methodical disfigurement", fait pourtant figure de patchwork mal dégrossis et ne promet rien de bien. C'est donc avec surprise qu'un groupe compétent apparait dès le deuxième titre et s'affirme suffisamment pour inciter quelque mouvement de la tête de temps à autre. L'influence jazz dont parle la biographie du groupe n'est par contre pas du tout visible puisqu'en lieu de cela on trouve du tapping intempestif et mal intégré. L'album file de toute façon a tout allure et ne laisse pas le temps de se souvenir de grand chose. Il faudrait donc demander au groupe de ralentir un peu la cadence pour que leurs chansons prennent un peu de relief et s'éloignent des clichés deathcore où leur musique menace de s'enterrer. Potentiel, potentiel. Hiroshima Will Burn suivra peut être la route de The Faceless tout en s'éloignant et nous offrira peut être un second disque surprenant. Il y a tout de même de quoi avoir un peu d'espoir.