Friday, June 11, 2010

Attack Attack! - Attack Attack! (Rise Records) 2010


Combien de visages horrifié se sont contorsionnés en découvrant la vidéo de Sticky, slicky quand le buzz du crabcore s'est déchainé sur internet. Les poses, le deathcore pour les nuls et le refrain blindé d'auto tune jusqu'au jeu de jambe du chanteur et ce final à la Eiffel 65. Depuis, le groupe a acquis une solide base de fan qui apprécient, avec ou sans ironie, leur mélange contre nature. Leur chanteur a lui été viré (à cause de problème de santé qui l'empêchait de tourner) avec perte et fracas et ce sont donc le claviériste et le guitariste qui se partage le micro.

Attack Attack! doit maintenant jouer correctement ses cartes pour acquérir un niveau supérieur de popularité et ce disque le leur donnera surement. Et pour cause, le mélange de tendances tout aussi populaire et indigestes les unes que les autres est perfectionné sous la puissance d'une production millimétré.

Le deathcore n'est alors plus le genre approprié pour décrire ce mélange étrange entre la house façon Ed Banger Records, les parties beat down à la Emmure/The Acacia Strain, les mélodies emo radio et les refrains bardés d'auto tune. Le seul point commun entre tout ces styles est la popularité qu'il rencontre actuellement. Ces groupes et ces genres se partagent l'attention de la plupart des adolescents modernes et Attack Attack! compte les rallier tous à sa cause. Le mélange est contre nature mais les voix de la pop sont impénétrables et le groupe a donc toute ses chances.

En revanche, leur popularité potentiel n'en rend pas moins leur musique complètement imbuvable. Seul certains passages de chansons méritent d'être sauvés (la conclusion dubstep de "Lonely", le pré refrain de "A for Andrew", cliché mais efficace) parmi les clash entre les genres seulement soutenus par une approche chirurgicale de l'enregistrement approprié à la musique électronique et aux production r'n'b moderne. On ne peut reprocher à Attack Attack! de ne pas être en phase avec son époque. Leur disque est assurément le son d'une époque. La fusion tenté sur leur disque précédent atteint sa perfection ici mais reste bien plate et dénué d'inspiration. Pur produit de super marché, le contenu de ce disque est tout simplement le caddy bien remplit d'un(e) adolescentes des années 2010 où les morceaux ont été jeté éparses, sans trop se préoccuper de leur cohérence ou de leur fraicheur. Le disque d'une génération que les plus âgés ne manqueront pas de rejeter. Un disque parfait pour polariser les opinions mais qui n'en mérite pas tant. Beaucoup de bruit pour rien.

Monday, June 07, 2010

Exilym - No more freedom (Swarm of Nails) 2010


Des années de galère pour finalement trouver des musiciens avec qui donner vie à ses idées et écrire un premier disque. Welcome to the second new era. La première a eu lieu ailleurs et l'histoire commence véritablement ici, sur ce disque. Elle n'attends d'ailleurs pas d'être introduit à grand renfort de notes suspendues dans les cieux car la distorsion arrive bientôt. Pas besoin d'atteindre 90 000 miles à l'heure pour passer en hyper espace, Exilym vous garantit le décollage en moins d'une minute.

La brièveté est un don que ne possèdent généralement pas les groupes post mais Exilym en fait sa marque de fabrique sur ce six titres. Les fusées s'envolent aujourd'hui en bien moins de temps qu'à l'époque de Neil Armstrong et les ambitions spatiales n'en peuvent plus et s'épanouissent bien vite en apesanteur par des rafafles compressés de mélodies à la frontière du post rock et du metal. Ce son musclé prend possession de l'atmosphère, contrairement à tant de groupes qui se laissent flotter au grand du vent et de leurs mélodies.

Une structure auquel se tient cinq des six morceaux de l'EP puisque seul le dernier prend plus de temps à s'épanouir. C'est d'ailleurs le moins efficace puisque les mélodies, quelles soit jouées à la guitare ou ajoutées au piano ("One more step before the end") sonnent presque pop et accentuent cette immédiateté en attirant tout de suite l'attention vers elle pour mieux porter le sentiment d'élévation que le contraste, entre les riffs lourd et les mélodies légères, auquel toutes les personnes qui n'ont pas vécu sous un rocher durant la dernière décennie, sont désormais habituées.

Les groupes ne manquent pas pour comparer ce que fait Exilym. J'en choisirais donc un dans la pile et son nom est Rosetta. Exilym n'est pas américain, est instrumental et prend trois fois moins de temps à s'exprimer mais possèdent cette même force qui les fait grimper très vite jusqu'en apesanteur et ce gout de la superposition des guitares. Un gout que vous n'entendrez pas très bien sur la version en streaming sur leur page myspace mais qui leur permet de se distinguer une fois de plus du reste de la marmaille qu'à engendrer un jour Isis en composant le dénommé Panopticon et d'asseoir par les même occasions le début d'une troisième ère dans laquelle on espère voyager encore plus loin.