Sunday, June 28, 2009

JCVD, réalisé par Mabrouk El Mechri


A force de réplique télévisuel culte et de films d'actions devenus ridicule pour la génération nanard, Jean Claude Van Damme est devenu l'icône de la nullitude cool à la belge. Devant la pochette du sobrement intitulé JCVD on s'attend donc à trouver un film confirmant tout ce que l'on pense de Van Damme. La gaffe, les répliques débiles, les muscles, la bêtise. On y trouve à la place du cœur, de la tension et du drame. Le drâme d'un simple type devenu une star où chaque fait et geste prend des proportions gigantesque. Quand il perd la garde de sa môme il devient l'icône de l'incapacité parentale et on lui crache à la gueule. Quand il rentre dans une poste et qu'on le voit un court instant à la fenêtre il devient le maître d'œuvre d'une prise d'otage dont il est la victime. Pris entre trois repris de justice désespéré, il tente de faire un peu de sens dans la banque et dans sa vie. Le monologue face caméra au début de la dernière demi-heure est touchant et sonne vrai. Je me demande si il ne l'a pas écrit lui même ? Ou peut-être est ce un monologue. Tout cela sonne vrai. Le clown de la télé s'efface devant l'homme qui prends alors à la peur et avoue ses fautes, ses erreurs de jugement, ses problèmes de drogue et son envie de vivre et de faire mieux.

JCVD ne fait cependant pas dans le larmoyant mais dans le huit clos tendus entrecoupé de moment de tendresse. Les quelque plans fixes où tout se concentre sur ce que Jean Claude Van Damme l'espace d'un instant sont des occasions de découvrir un type simple et sympa. Pas un héros de film mais un gars, juste un gars. Un bon gars qui plus est. Il n'est pas parfait mais il est Jean Claude Van Damme. Tout le monde le connait et il doit faire avec. La caméra de Mabrouk El Mechri capte efficacement toute l'action avec une réalisation fluide, moitié film d'action, moitié documentaire. Une ou deux scènes poussent un peu la tension avec des accompagnements musicaux discutables mais pas tant que ça. Tout ce qui se passe devant la caméra est par contre très bien pensée. JCVD est un film français de qualité qui a pris ce qu'il voulait du cinéma américain mais n'en fait pas trop. Les acteurs parlent, la caméra les suit et chacun a son tour crée cet heure et demi d'un long métrage aboutis sur la vie d'un belge qui a eu beaucoup et paie maintenant pour tout ce que son public et les médias lui a donné.

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