Saturday, October 24, 2009
Liturgy - Renihilation (20 buck spin) 2009
L'approche cynique pour décrire ce groupe américain de Black metal, en voyant cette bannière proclamant PURE TRANSCENDENTAL BLACK METAL, serait de rire et de pas prêter attention au mur du son qui traverse vos enceintes une fois que les voix résonnant en canon aient proprement créer l'atmosphère convenant au monstre qu'est Renihilation. L'approche réaliste est donc de se laisser porter par le disque et de prendre le groupe au sérieux dans leur attitude et leur objectif musical de créer un disque dépassant les frontières du black metal.
Les interludes et la page myspace du groupe sont des marques des ambitions de ce quatuor américain. La page blanche et les nuages en guise de photo de profil. La juxtaposition des deux termes Religious / Black metal ont de quoi évoqués l'envie de liberté artistique de ce groupe pour qui le black metal ne semble être que le terreau dans lequel ils plantent leurs graines pour ensuite évoluer vers quelque chose d'autre. Potentiel. Beaucoup de potentiel.
Sous la pochette sobre montrant une éclipse se lit seulement le nom du groupe et de l'album dans une typographie sobre. De quoi se démarquer de manière subtile mais précise contre les habitudes du genre dans lesquels se sont inscrits d'autres groupes atypiques venus du même pays comme Wolves in the Throne Room ou Krallice. Ces derniers figurent parmi les références les plus évidentes pour décrire Renihilation. Les lignes de guitares mélodiques mais intense prolongent l'intensité crée par les voix qui interviennent quatre fois au cours de l'album. L'utilisation de ces chœurs n'est pas sans rappeler Deathspell Omega bien qu'il faille se tourner vers leur période true black metal pour obtenir un point de référence pertinent. On aurait pu trouver des comparaisons moins flatteuses. Il en va cependant sans dire que ces jeunes américains ne souhaitent pas s'inscrire dans la tradition norvégienne mais préfère s'en démarquer.
Accueilli par la presse par une merveille d'originalité et d'ingéniosité, Renihilation ne propose pas véritablement une combinaison très neuve à notre époque. S'inscrivant dans la nouvelle tradition américaine qui se sert du black metal pour exprimer ses envies en mélangeant décibels et spiritualité à travers l'usage de code musicaux permettant de créer une musique intense sans être agressive. Leur signature sur le label 20 Buck spin (Asunder, Graves at Sea ...) signe les ambitions de l'entourage du groupe a devenir plus grand que leurs influences. Car sans mériter le titre de disque de black metal de l'année, Renihilation est un album ambitieux et impressionnant d'un groupe dont le monde entier ignorait hier encore l'existence.
Clutch - Strange cousins from the west (Weathermaker Music) 2009
Après 3 albums en compagnie de Mick Schauer, claviériste de son état, Clutch s'en sépare et continue sa route à quatre. Bien que toujours à leurs influence de toujours, le blues et le rock, l'auditeur que je suis, habitué au tango subtile entre les cinq instruments, se trouvent privé d'un de ses intérêts dans ce groupe et il me faudra surement un peu de temps pour m'y habituer.
Il en est de même pour le groupe, à mon avis, car un vide s'installe dans les chansons. Comme une équation que l'on ne pourrait résoudre faute de la perte d'un membre essentiel. Il faut aussi préciser que je ne suis monté à bord de la caravane qu'à partir de Blast tyrant et n'ai pas terriblement écouté le reste de la discographie. Le cavalier Schauer faisait donc partie intégrante des cinq salopards de Clutch et ce retour au quatuor me désarçonne peut être plus que de raisons.
"Strange cousins from the West" a aussi l'atmosphère d'une fin de parcours plus que d'un renouveau. Les titres plus énergiques et dansant de Clutch ne sont pas au rendez-vous. Le tempo plus blues du disque donne un ensemble plus uniforme que la variété de tempo sur lesquels dansaient "Blast tyrant" et "Robot hive / Exodus". De même, malgré une pochette soigné, rangé dans un fourreau cartonné donnant une deuxième dimension à l'illustration de couverture, et un livret en forme de carte trésor, il n'en est pas autant du disque. A l'issu de la plage, un petit vide se fait sentir, comme si la route s'interrompait alors qu'elle n'était pas fini d'être construite.
Une forte impression d'être laissé sur sa faim qui persiste alors que chaque chanson prouve que Clutch a toujours le sens du groove et l'inventivité dont ils ont toujours fait preuve. Tout ce dont on est en droit d'attendre d'un disque de Clutch est présent et c'est peut être bien là le problème. Pas de surprise, juste de très bons musiciens jouant une musique qui leur sied à merveille tout en laissant en suspend un "mais" un peu trop présent qui occupe autant l'espace que le talent déployé par chacun.
Plus blues, plus détendus, moins dansant, le Clutch de Strange cousins from the West me déçoit un peu et me surprend sans m'enthousiasmer plus qu'il n'en faut. Je suis donc à la fois gêné de ne pas pouvoir me décider sur mon opinion et de ne pas conclure sur une note plus enthousiaste. Clutch continue donc sa route à quatre mais entreprend aussi de continuer sur Weathermaker Music, son propre label. La promesse de sortie plus fréquente et d'albums aussi élaborés que la pochette de celui-ci ? Voilà de quoi sourire en attendant que le groupe s'acclimate à ce nouveau format, et moi aussi.
Doomriders - Darkness come alive (Deathwish) 2009
Fondé à l'origine par Nate Newton de Converge, Doomriders n'est pas seulement l'activité du dimanche mais aussi le premier amour vers lequel il se tourne de temps en temps. Simple, dans sa conception, Doomriders propre un mélange de riffs metal, comme ceux d'Entombed post "Wolverine blues", sur un lit de tempo punk pour un résultat savoureusement rock and roll.
La voix rauque de Newton se veut plus Danzig que Danzig quand il entonne a pleine voix le refrain de la chanson titre. Il ne m'aura d'ailleurs suffit que l'écoute de ce titre pour suffire à me convaincre à investir dans ce deuxième disque. La force du single imparable que l'on retient dès la première seconde.
Le spectre des influences va donc parfois vers le punk / hardcore ou plus vers le metal mais ne déroge jamais à la règle du mélange. D'une qualité constante qui ferait envie à bon nombre de groupe de metal à plein temps, Darkness come alive n'est ni plus, ni moins, qu'une collecton de brulots énergiques et positifs, fidèles à l'esprit de rébellion contre l'oppression quotidienne commun contre laquelle ces deux genres s'élèvent.
Il n'est donc pas si ironique que cela de voir des hardcore kids faire mieux que des metalheads quand les cultures sont brouillés au nom d'une même cause : "Don't let these basards grinds you down !"
Tuesday, October 20, 2009
Gnaw - This face (Conspiracy Records) 2009
Suite à l'annonce de la fin de Khanate, la première question qui m'a préoccupé fut de savoir où la voix d'Alan Dubin allait-elle désormais poser ? Corrosive, elle donnait sens a des paroles sporadiques. Unique et terrifiante, la simple intonation de mots, même associé à des images chaleureuses, suffisait à créer un tout autre sens. L'accompagnement musical devait donc permettre à sa pleine puissance de continuer à s'exprimer.
Au sein de Khanate, l'espace entre les notes était le lieu où la tension s'exprimait le mieux, plus qu'au moment où les cordes et les fûts étaient frappés.
Gnaw prend la tendance inverse et envahit l'espace sonore. Harsh noise et groove doom, l'écriture même de Dubin prend la forme de monologue en lieu et place des phrases tranchés, pour tisser une toile tout aussi dérangeante ("You can hear them laughing. Everybody's fucking but you" à la fin de"Vacant").
Gnaw ne mérite par contre pas que l'on s'arrête à la voix de Dubin pour en vanter les mérites. Orchestrer par James Plotkin en studio, Kanate résultat de la collaboration de musicien à travers le filtre d'un seul esprit. Gnaw est par-contre beaucoup plus un travail collectif où chacun mêle constamment son instrument aux autres. La collaboration entre Jun Mizumachi et Carter Thornton permet aux murs de sample de s'exprimer de différentes manières au cours du disque pour ne pas devenir qu'une source de distorsion blanche et impénétrable. Enfin, les percussions de Jamie Sykes sont essentiels dans la structure des titres et non dans leur progression puisque la batterie n'a pas de rôle dynamique ici.
Beaucoup plus conventionnel que Khanate pour ce qui est de la méthode de travail, "This face" n'en est pas moins un objet étrange et difficile d'accès. Les neufs chansons sont clairement distinctes les unes des autres et s'étire dans des longueurs suffisamment étouffantes pour que l'album ait du corps mais ne s'effondre pas sous son propre poids.
Cependant, si c'est le malaise de Khanate que vous recherchiez, vous serait a la place accueilli par une orgie de troubles hystériques. Gnaw tient ici du réalisateur canadien David Cronenberg (Videodrome, Existenz ...) que l'expérience amène toujours vers les portes de la folie sans jamais complètement la refermer une fois le voyage terminé. Un avantage autant qu'un inconvénient pour peu que l'on ne se laisse pas le temps d'apprivoiser ce magma sonore d'où s'extrait une identité originale et forte mais clairement en cours de développement.
Moss - Tombs of the blind drugged EP (Rise Above) 2009
Fasciné par les écrits du fameux rmancier fantastique, HP Lovecraft, Moss donne une vie sonique aux créatures invoqués, et toujours entouré d'une aura de mystère et de folie, par l'auteur. Le malaise, à l'écoute de Tombs of the blind drugged, ne vient pas de la tension inspiré par le danger omniprésent dont on ignore la véracité que distille les nouvelles et les romans du romancier aquaphobe (entre autres ...). Moss plonge intégralement dans les conséquences des histoires de Lovecraft est dépeint la perte de la raison au fin fond des abysses de Yogg Sototh..
Tel en est ainsi depuis leurs débuts et il en de même aujourd'hui. La différence majeur entre les disques de drone doom précédents du groupe et celui-ci se trouve dans la durée des plages. Dix minutes en moyenne pour chacune des trois chansons, avec en bonus une reprise de Discharge écrabouillé sur cinq minutes, pour conclure.
Le résultat n'est pas moins ténébreux et asphyxiant, bien que plus "abordable" en comparaison d'un titre de lpus d'une demi-heure comme celui de "Sub templum". Cela dit, pour reprendre cette comparaison que faisait Stephen O'Malley au sujet de Khanate et de SunnO))), cela revient à dire qu'il est plus facile de traverser de l'acide sulfurique que de la lave en fusion. Une comparaison d'autant plus valable puisque Moss se trouve au confluant de ces deux groupes.
Le nom du trio anglais est synonyme de laideur, de noirceur et de lenteur et continue de l'être. Tombs of the blind drugged est un EP conséquent et jouissif pour qui souhaite donner un fond sonore à des êtres que l'esprit humain ne peut concevoir.
Sunday, October 18, 2009
Mike Patton - Crank : High voltage (Emi) 2009
Ne pas avouer à sa petite amie que l'on est un tueur de la mafia jusqu'au jour où l'on vous force le main en vous injectant un poison meurtrier pourrait être une intrigue suffisante pour faire tenir pendant une heure et demi n'importe quel film d'action. Mais Haute tension (Crank en VO) n'était pas n'importe quel film d'action. C'était le film d'action de la génération FHM atteint d'ADD (Attention Deficit Disorder)!
Mike Patton, l'homme dont le portrait figure à coté de la définition de l'A.D.D. musical était donc un choix naturel pour illustrer en musique la suite des aventures de Chev Chelios (joué par Jason Statham). Après avoir travaillé sur des films à plus (les voix des monstres dans Je suis une légende) ou moins (le court métrage A perfect place) gros budget, Patton se voit chargé d'un film dont la trame scenaristique rentre, théoriquement, en adéquation avec la musique qu'il crée au sein de Fantomas.
Similaire à "Suspended animation" dans ses trente places de courtes durées, chaque titre illustre l'un des mouvements haletants et variés du film. De ce fait, en tant que disque, et non en tant qu'accompagnement musica, Crank : High voltage ressemble à une collection d'instantanée musicaux, typique de la musique de Mike Patton croisant le fer avec différentes atmosphères. Certains des enseignements pop de Peeping Tom sont ainsi au rendez-vous tandis que l'approche versatile du compositeur est toujour aussi présente. Ainsi, en trois titre successifs, "Triad limo" se joue de quelques traces de musique traditionnelle chinoise, "The hammer drops" se pose sur un gros beat rap et Slayer appuie sur l'accélérateur sur "Shock & shootout".
On peut entendre aussi une petite référence à "The Director's cut" et la reprise de "Charade" sur le morceau "Chelios" mais cette comparaison est en la défaveur du disque présent. Là où le quatuor de Fantomas reprenait et se réappropriait des thèmes fameux de fort belle manière, Patton (compositeur et interprète de ce disque) dénué de son trio n'insuffle pas à chaque titre assez de vitalité pour faire ressortir suffisamment de titres du lot. Pris dans son ensemble, "Crank : High voltage" est un disque compétent et cohérent dans sa folie qui plaira aux fans du maître et peut être aussi du film. Mais, dénué des images, la musique souffre du format éparpillé alors que bon nombre d'idées pourraient donner de très bonnes chansons si elles avaient plus de places pour se développer. Un défaut due au format, et au contenu du film, qu'il ne faut pas voir comme un échec pour le compositeur mais comme une étape dans son développement.
Poison the Well - The tropical rot (Ferrret Records) 2009
En 2003, Poison the Well sortait "You come before you' où figurait en troisième place "For a bandaged iris". Le texte de Jeffrey Moreira était alors une lettre ouverte à un de ses héros, Morrissey. Une influene qui aurait pu surprendre à l'époque. Désormais, celle ci est assumée et assimilée dans les lignes vocales déshabillé de leur affiliation emo pour toucher aujourd'hui à un tout autre romantisme plus mature.
Toujours porté par une sensibilité blues sous jacente, intégré depuis "Versions", "the Tropical rot" rejoint aussi "You come before you" par le biais de ses accélérations punkisante. Autour de cette frappe énergique, l'agression n'est plus de mise dans les riffs aujourd'hui auréolés d'une sensibilité beaucoup plus rock tout en restant percutants.
Architecte de l'emocore, Poison the Well a ensuite supervisé les rénovations de son propre habitat et aménagé de nouvelles pièces pour laisser s'exprimer tout le champs de leurs influences. C'est donc un reflet globale de toute ces années d'expérimentations que l'on retrouve sur The Tropical rot avec, par dessus tout, la réalisation d'années de confrontation entre le punk, le hardcore et le rock.
Cave In les ont, en quelque sorte, précédés dans ce mouvement bien que le parcours de Poison the Well se soit fait sans révolution aussi radicale que celle qui accompagna la sortie de l'EP "Creative eclipses" (un EP de rock progressif) après "Until your heart stops" (comparé à Radiohead et Slayer par le magazine Kerrang! à sa sortie). L'aboutissement est cependant comparable car tout deux ont sus conserver leur identité depuis leurs débuts.
Sans être l'apothéose, ni même le nadir, de leur carrière, The Tropical rot est une collection de chansons satisfaisantes qui ne font pas démentir la qualité des albums précédents.
Thursday, October 15, 2009
Burnt by the Sun + Ted Maul + Earth Dies Screaming + Chapters au Fighting Cocks à London (Kingston) le 10/09/09
Rendez-vous au Fighting cocks dans la banlieue londonienne pour ce premier concert de Burnt by the Sun en Angleterre. Petite tournée européenne et puis s'en vont. Le groupe a déjà fait ses adieux aux Etats-Unis et viennent saluer la vielle Europe avant de remballer le tout. Qu'adviendra t'il des musiciens restant après ? Mystère encore, sauf en ce qui concerne Dave Witte, bien entendu, dont l'emploi du temps est toujours bien rempli avec Municipal Waste (et Birds of Prey de temps à autre).
La teneur de l'affiche est aussi un peu mystérieuse pour moi tandis que les groupes locaux s'enchainent avant Ted Maul et Burnt by the Sun. Une fois arrivé dans la petite salle derrière le bar je découvre le metalcore de Chapters. Des adolescents dans leurs tee shirt de groupe favoris répètent des riffs cent fois entendus mais se débrouillent assez bien tout de même. Le chanteur a un look et une attitude similaire à celle du chanteur de Bleeding Through. Le bassiste / chanteur porte un tee shirt Abigail Williams. Peut être finiront ils par intégrer du clavier dans leur musique mais je ne l'espère pas pour eux. En tout cas pour une entrée en matière c'est un début de soirée timide avant la tempête a venir.
Earth Dies Screaming prend ensuite place et propose une musique un peu plus approprié pour accompagner la tête d'affiche. Le guitariste, le bassiste et le batteur ont tous écoutés Psyopus et d'autres joyeuseté grind technique tandis que le chanteur crache des hurlements aigus et amuse la galerie. Seulement un quart d'heure de musique et beaucoup de démonstration dans une collection de chansons rapides et épileptiques. Un autre groupe comme il y en a cent autres mais avec suffisamment de conviction et de savoir faire pour promettre un avenir meilleur. A découvrir par curiosité.
Ensuite, vint un moment que j'attendais avec impatience : ma première expérience de Ted Maul en concert. J'espérais beaucoup de ce groupe après avoir entendu de très bons échos de leurs performances. L'album me plait aussi énormément avec son mélange de brutal death et d'electronique. Le clavier est très bien incorporé à la musique du groupe et apporte beaucoup. Dommage donc que ce dernier n'apparaisse pas et soit remplacés par un Mac posé sur le côté et qu'un guitariste manipule pour faire sortir les effets qui accompagnent leur musique. Faible dans le mix, tout comme la guitare du délégué au Mac, les multiples variations en ressortent etouffés et ne permettent donc pas d'apprécier les quelques nouvelles chansons joués ce soir là, étouffés et compressés par l'acoustique médiocre du bar. Ted Maul doit incontestablement briller sur une plus grande scène tant leur attitude et leur énergie ont de quoi inciter une réaction très positive devant un public plus metal. Celui-ci ne l'est pas tant que ça et la reception est donc mitigé, même quand des titres phares de leur disque ("Forest ... 'with this memory of a free festival") sont joués. A revoir.
Il est 22H passé et je pense alors au train qui doit me ramener à mon train. Mon hotel n'est pas a côté et j'aurais du chemin a faire pour me coucher avant de prendre mon train de retour le lendemain matin. J'espère aussi que Burnt by the Sun jouera "There will be blood", l'une de mes chansons favorite de l'excellent "Heart of darkness". 22H20, Burnt by the Sun commence a jouer et "There will be blood" sort des amplis. La soirée va bien se finir !
Pour cette tournée, le groupe n'est malheureusement pas au complet et c'est un membre de The End qui le remplace. L'homme a une voix identique, chante de la même manière, aux mêmes endroits, à la seconde près et rentre en contact avec le public. La centaine de britannique présent dans la salle n'a de tout de manière pas besoin de cela pour se rentrer dedans, le sourire aux lèvres, et célébrer ce premier passage de leurs héros sur le sol de la perfide Albion.
Ensuite, d'autres titres de Heart of darkness seront interprétés mais la part belle sera aussi donner au premier disque, "Soundtrack to the personal revolution". En premier lieu, "Dow Jones and the Temple of Doom", l'une de mes chansons favorites. L'extase et l'euphorie me gagne et je ne suis pas le seul. Le son est parfait et l'interprétation encore plus. Rien ne gachera cette soirée. Pas même l'acoustique du bar. Rien de rien. "Forlani", "Dracula with glasses", "Don Knotts" suivi de "Famke". La soirée passe trop vite et les titres s'enchainent tous terriblement bien. De quoi faire regretter aux indécis de ne pas être venu. De quoi me faire regretter, alors que j'écris ces lignes, que le groupe se sépare et que je n'ai plus aucune occasion de les revoir.
Le rappel se fera avec "Washingtown tube steak" et "You will move", le "single" du premier EP. La tension monte et au moment crucial tout le monde crie le titre de la chanson avant que le chaos n'explose. Une jeune femme trébuche mais se fait très vite ramassé tout en gardant le sourire. Signe d'une bonne soirée quand la fosse est mixte et que tout le monde s'amuse. Seul un jeune homme rentre un peu trop dans ses camarades, comme a un concert de hardcore (mauvaise soirée pour ça mais je le comprends, Burnt by the Sun est un groupe trop hétéroclite pour n'attirer qu'un type de public). Hormis ce détail, je n'ai rien a redire sur le public anglais, enthousiaste et sympathique. Une belle soirée de fête conclu en beauté avec un groupe génial qui sera resté fidèle a lui même et sera surement copié par des dizaines d'autres groupes. Ce concert témoigne de leur vitalité, à l'aube de leur disparition, et fait donc encore plus regretter cette conclusion. Reste a espérer que les talents de tout ses membres ne seront pas gâchés et s'exprimeront ailleurs très prochainement.
Monday, October 12, 2009
Ulver au Queen Elisabeth Hall à Londres (09/10/09)
Vous m'auriez dit l'année dernière que je verrais Ulver deux fois dans l'année, je ne vous aurez pas cru. Vous auriez pourtant eu raison et je me demande alors quel machine vous auriez pu utiliser pour obtenir cette information. L'idée d'une interprétation live de ces titres composés en studio devait alors germé dans l'esprit du groupe puisque la proposition de l'organisateur du festival littéraire de Lillehammern Stig Saeterbakken, où le groupe s'est produit après 15 ans d'absence des planches, remonte à cette époque. Quinze ans d'absence et aujourd'hui six concerts au compteur, le deuxième ayant eu lieu en République Tchèque dans le cadre du Brutal Assault tandis que les trois suivants s'étaient déroulés en Norvège. Cette date du 9 octobre 2009 marque donc le début de la carrière d'Ulver sur le sol britannique, terre beaucoup plus propice à la venue de fans de toute l'Europe. Ce seront donc plusieurs centaines de metalleux qui investiront ce soir le Queen Elisabeth Hall, salle de concert où se produiront Henry Rollins, Tortoise, un Concerto for Beatbox and Orchestra, le London Jazz festival ou Rashid Taha. Salle plutôt inhabituel pour ce type de public mais parfaite pour la musique de Ulver et de Mothlite, chargé d'ouvrir le bal.
La configuration de la salle est, tout d'abord, celle d'une salle de théâtre. Les sièges en cuir et la propreté immaculé sont des traits appréciables du lieu puisque toutes les conditions sont réunis pour passer une bonne soirée, d'autant plus que l'acoustique de la salle se révélera irréprochable pour les deux prestations. Pas de temps perdu non plus dans l'organisation. Le billet indique 20H et le concert débutera donc un tout petit peu après 20H. La salle se remplira donc encore pendant le set de Mothlite qui ne recevra pas un accueil très enthousiaste malgré toutes les qualités indéniables de leur musique. Intégralement composé par Daniel O'Sullivan (Aethenor, Guapo, Miasma and the Carousel of Headless Horses) et Antti Uusimaki (producteur de disques allant de Soft Cell au groupe de death metal progressif anglais Däm) et interprété sur scène par pas moins de sept musiciens : un chanteur (O'Sullivan) avec deux micros aux effets différents, une chanteuse, un guitariste, un batteur, un délégué aux machines (deux Mac Book et un sampler), un claviériste (avec trois clavier pour lui tout seul) et un clarinettiste jouant aussi des percussions.
L'orchestre ainsi réuni interprète les titres de "The flax of reverie" avec précision et charme doucement une bonne partie de l'auditoire avec un mélange de mélodies aux consonances new wave et de compositions riches. Le registre de O'Sullivan est impressionnant, d'autant plus quand on connait le nombre de corde que l'artiste a de dressé sur son arc et bien que sa présence scénique soit réservé, tout comme celle de ses compagnons, la musique dégage suffisamment de personnalité pour que toute l'attention se porte vers la scène. Le rendu sonore de Mothlite permet aussi de s'enthousiasmer du spectacle a venir et Garm vient même interpréter un couplet sous les applaudissements d'un public déjà heureux de voir venir un des héros de la soirée. Tout leur repertoire épuisé (le groupe n'en est qu'à son premier album de six chansons), le groupe prend congé et la scène peut être préparé pour Ulver.
Pendant que s'affiche à l'écran Ulver, avec en dessous Queen Elisabeth Hall, marquant ainsi le côté exceptionnel de l'événement, le personnel s'active pour installer le matériel. Pas de clavier pour Daniel O'Sullivan mais seulement une guitare (alors qu'en République Tchèque il assurait guitare, basse et clavier). Pas de batterie mais deux batteries ! Disposés en cercle avec une place centrale pour le micro de Garm, son ordinateur portable et de quoi assurer des percussions, la configuration est donc plus recherché que lors de leur concert en festival. Le groupe a donc amené en plus de ses instruments des tubes de lumière disposés autour de la scène, projetant ainsi des couleurs à travers l'obscurité et permettant aux musiciens de voir sans être vu. Nul donc besoin de fumer tout un paquet pour se calmer les nerfs. Les projections durant les morceaux seront aussi les même, tout comme la set list pratiquement identique a celle en République Tchèque. Tout serait donc parfait pour une redite du concert précèdent à l'exception que le lieu se prêt a une prestation beaucoup plus impressionnante.
L'acoustique, comme je le disais, est propice à l'interprétation et la diffusion d'une musique complexe et riche. Chose qu'il était difficile d'obtenir en extérieur et lors d'un festival. Les premières notes de "Little blue bird" sonnent donc avec deux fois plus de force et de conviction qu'en République Tchèque et il en sera de même pour les titres suivants comme durant "Rock massif" où la projection d'images mélangés de généraux Nazis et de l'holocauste décuplent la force de ce titre à la rythmique puissante enveloppé d'une lumière rouge perçante.
Ulver enchaine ensuite avec "For the love of God" et commence alors a user du talent des musiciens présent pour recomposer partialement ses titres. Les lignes de chant de Garm ne seront ici pas augmentés d'un effet d'écho (regrettable) mais différeront fréquemment de leur version studio. Manifestation volontaire de l'artiste de s'adapter à la structure plus allongé de ses morceaux que l'énergie et la richesse du jeu des batteurs des machines permet d'agrandir dans des versions où les mélodies se mélangent. Les titres en ressortiront donc semblable à leurs versions studios mais beaucoup plus adaptés à un rendu live et d'autant plus riche que les arrangements studio sont remplacés par d'autres ce qui ne fait perdre a aucun des titres de sa qualité.
Mieux encore, l'arrivée sur scène d'une invité, Pamélia Kurstin (collaboratrice de David Byrne, Foetus ou Sebastien Tellier) pour une interprétation de "Funebre" augmenté d'un solo magistrale. Cet instrument magique pour l'ignare que je suis devant le procédé permettant la production de tel sonorités réduira au silence le plus complet l'intégralité de la salle durant sa longue prestation. Accueilli avec de timides applaudissement, son retour vers la fin du concert (pour "Like music") sera accompagné de beaucoup plus d'enthousiaste de la part du public satisfait de profiter une seconde fois des talents de cette petite musicienne / magicienne.
"Silence teaches you how to sing", "Porn pieces and the scars of cold kisses", "Plates 16-17" et "In the red". Chaque titre se suis et ne se ressemble pas. Très dense, le jeu entre les musiciens oscille entre la coordination et l'improvisation ce qui donne aux titres une énergie différente mais provoque parfois des conclusions un peu maladroite seulement annoncé par quelque frappes de cymbales. Tout les musiciens ne sont pas encore totalement habitués à jouer ensemble et il est même très probable que les deux batteurs (When, dont les disques étaient en ventes au stand de merchandising et le batteur de Mothlite) n'ont pas eu beaucoup de temps pour répéter ensemble. La petite confusion qui peut donc régner par instant sur scène n'est toutefois que très légère et n'endommage en rien la performance. En revanche, il est permet de songer qu'avec plus d'expérience scénique, le groupe pourra briller encore plus que ce soir. De quoi en faire rêver plus d'un tant le niveau est déjà élevé.
"Hallways of always", délicieusement allongé, "Like music" et cette deuxième intervention de Pamélia Kurstin accompagné des notes de clavier de ce titre de "Shadows of the sun", puis "Not saved". L'enfant regarde de nouveau le public de ses yeux absent sur la toile de projection et le groupe s'efface enfin dans l'obscurité. Une sortie de scène assez anti-climatique qui en aura laissé perplexe plus d'un puisqu'après avoir débuté en trombe, les applaudissements s'arrêtent alors que la salle est encore plongé dans l'obscurité et que l'on peut s'attendre à ce que le groupe retourne sur scène. La lumière s'allume, les applaudissements reprennent et le groupe revient alors sur scène pour saluer son public satisfait et enthousiaste. L'atmosphère est bon enfant et Garm prend alors le micro pour annoncer qu'ils n'ont pas prévus de rappel.
Je songe alors à ce stand de merchandising qui avait pris d'assaut avant le concert et ma petite déception quand je me suis rendu compte que le temps que j'arrive à me frayer un chemin toutes les tailles et tee shirt et de sweat Blood Inside avait été acheté et qu'il ne restait que des tee shirt de taille S et XL pour le modèle qui commémorait ce concert au Queen Elisabeth Hall. Pas assez de merchandising, pas assez de chanson. Ulver ne sait pas encore bien géré ses prestations sur ce type d'évènement. Pour un sixième concert, on excusera facilement ce manque d'inexpérience qui est de toute manière largement comblé par une prestation sublime. Il reste cependant encore à Ulver beaucoup de marge pour s'améliorer, d'autant que le groupe ne semble pas vouloir s'arrêter en si bon chemin et a déjà deux concerts de prévus (en Grèce et en Hongrie). De quoi satisfaire les fans et les curieux.
Tuesday, October 06, 2009
Dj Krush + Sweetback à la Maroquinerie (05/10/09)
Tout comme il y a deux ans, au même endroit, le public parisien est venu remplir à ras bord la Maroquinerie pour applaudir Dj Krush, meilleur représentant japonais de la scène rap / trip hop locale. La salle n'est pas encore totalement rempli pendant Sweetback mais le trio contrebasse, batterie et saxophone (augmenté de quelques effets) venu d'Anger reçoit un accueil de plus en plus enthousiaste à mesure que la salle se remplit. Leur mélange de jazz et de funk groove et prend possession en douceur de l'espace sonore.
Les musiciens sont aguérris et intéragissent très bien ensemble mais mettent la technique de côté pour construire des morceaux à la fois dansant et suffisamment profond pour maintenir mon attention et celle du public. En trois quart d'heure les musiciens convertiront une bonne partie de leur public. Les autres, dont je fais parti, ne se plaindront pas pour autant de ce qui leur était offert. L'influence funk maintenu en place par un contrebassiste souriant et un batteur efficace mais au jeu retenu maintient le groove bien en place. Le saxophoniste reste par contre dans la mélodie et n'en profite pas pour jouer en solo bien que les effets utilisés lui procure un peu plus de profondeur et fasse de son instrument le point d'orgue des compositions.
Le public aura donc du mal a laisser partir Sweetback sans une bonne dose d'applaudissement mais accueillera avec encore plus d'enthousiasme le petit japonais venu d'abord tester son équipement. Début du concert un peu après 21H30. Le planning de l'entrée annonçait un couvre feu à 22H30, il sera prolongé à 23H15 après un rappel obtenu à la force du poignet. Mais, avant cela, Krush nous aura offert un set tout ce qu'il y a de plus mémorable, voir meilleur que celui d'il y a deux ans. Débuté doucement, le magicien japonais actuionne les sens de son public en douceur avec du pur trip hop dans la veine des débuts de Dj Shadow (quand il était encore bon) en agrémentant le jeu des samples avec de subtiles manipulations rythmiques et quelque scratch.
Sans tomber dans le déferlement technique, Krush joue avec son public et parsème ses interventions de petit moment de maitrise tout en actionnant subtilement à chaque instant ses instruments pour que la musique continue toujours de rouler et maintient l'attention de l'auditoire. Aucune pause mais des variations fréquentes. Le premier changement de ton majeur intervient avec l'introduction d'une boucle de flute dénué de beat sur laquelle le don de Krush pour manipuler un sample vont s'exprimer.
Tenu en haleine pendant toute la procédure, je suis resté fasciné, cherchant à saisir le résultat de chaque mouvement pour percer le secret de ses instruments. Plus qu'un tour de passe passe ou une illusion, un travail d'artisan du son unique. Après cette respiration, la suite se fera plus lourde et aussi plus technique. Le beat devient de plus en plus lourd. La première partie du set était basé sur un mix personnel, Krush passe maintenant sur ses propres titres pour satisfaire son public. "Final home (vocal mix)", un extrait de son album en compagnie du trompettiste Toshinori Kondo et l'enchainement désormais classique de "Organ donor" de Dj Shadow et "Kemuri", la chanson qui marqua les esprits sur le deuxième album mythique de Dj Krush, "Strictly turntablized".
Cette dernière chanson sera d'ailleurs accompagné d'un incident mineur puisqu'un fan enthousiaste montera sur scène pour tenter de se prendre en photo avec le maître. Ses ardeurs seront très vite repoussés et il redescendra sans encombre dans le public. En dehors de cela, ce sont les têtes et les mains qui s'expriment entre et pendant les chansons. L'intégralité de la Maroquinerie est converti et repartira avec le sourire mais pas avant un petit rappel. Krush revient donc après avoir conclu son set sur une explosion de breakbeat violent et jouissif pour deux titres de "Ja-ku", "Still island" et "Pretense".
De quoi satisfaire tout le monde après presque un heure quarante cinq de musique non stop. On en redemanderait presque par gourmandise. D'autant plus que si il persiste dans ce cycle, nous ne reverrons Krush qu'en 2011. Le temps pour lui de retourner en studio pour combler le video discographique qu'il a laissé depuis 2004 après l'excellent "Ja-ku". Pour autant, l'inquiétude n'est pas de mise avec des soirées comme celle-ci. Dj Krush reste le maître incontesté du trip hop internationale.
Les musiciens sont aguérris et intéragissent très bien ensemble mais mettent la technique de côté pour construire des morceaux à la fois dansant et suffisamment profond pour maintenir mon attention et celle du public. En trois quart d'heure les musiciens convertiront une bonne partie de leur public. Les autres, dont je fais parti, ne se plaindront pas pour autant de ce qui leur était offert. L'influence funk maintenu en place par un contrebassiste souriant et un batteur efficace mais au jeu retenu maintient le groove bien en place. Le saxophoniste reste par contre dans la mélodie et n'en profite pas pour jouer en solo bien que les effets utilisés lui procure un peu plus de profondeur et fasse de son instrument le point d'orgue des compositions.
Le public aura donc du mal a laisser partir Sweetback sans une bonne dose d'applaudissement mais accueillera avec encore plus d'enthousiasme le petit japonais venu d'abord tester son équipement. Début du concert un peu après 21H30. Le planning de l'entrée annonçait un couvre feu à 22H30, il sera prolongé à 23H15 après un rappel obtenu à la force du poignet. Mais, avant cela, Krush nous aura offert un set tout ce qu'il y a de plus mémorable, voir meilleur que celui d'il y a deux ans. Débuté doucement, le magicien japonais actuionne les sens de son public en douceur avec du pur trip hop dans la veine des débuts de Dj Shadow (quand il était encore bon) en agrémentant le jeu des samples avec de subtiles manipulations rythmiques et quelque scratch.
Sans tomber dans le déferlement technique, Krush joue avec son public et parsème ses interventions de petit moment de maitrise tout en actionnant subtilement à chaque instant ses instruments pour que la musique continue toujours de rouler et maintient l'attention de l'auditoire. Aucune pause mais des variations fréquentes. Le premier changement de ton majeur intervient avec l'introduction d'une boucle de flute dénué de beat sur laquelle le don de Krush pour manipuler un sample vont s'exprimer.
Tenu en haleine pendant toute la procédure, je suis resté fasciné, cherchant à saisir le résultat de chaque mouvement pour percer le secret de ses instruments. Plus qu'un tour de passe passe ou une illusion, un travail d'artisan du son unique. Après cette respiration, la suite se fera plus lourde et aussi plus technique. Le beat devient de plus en plus lourd. La première partie du set était basé sur un mix personnel, Krush passe maintenant sur ses propres titres pour satisfaire son public. "Final home (vocal mix)", un extrait de son album en compagnie du trompettiste Toshinori Kondo et l'enchainement désormais classique de "Organ donor" de Dj Shadow et "Kemuri", la chanson qui marqua les esprits sur le deuxième album mythique de Dj Krush, "Strictly turntablized".
Cette dernière chanson sera d'ailleurs accompagné d'un incident mineur puisqu'un fan enthousiaste montera sur scène pour tenter de se prendre en photo avec le maître. Ses ardeurs seront très vite repoussés et il redescendra sans encombre dans le public. En dehors de cela, ce sont les têtes et les mains qui s'expriment entre et pendant les chansons. L'intégralité de la Maroquinerie est converti et repartira avec le sourire mais pas avant un petit rappel. Krush revient donc après avoir conclu son set sur une explosion de breakbeat violent et jouissif pour deux titres de "Ja-ku", "Still island" et "Pretense".
De quoi satisfaire tout le monde après presque un heure quarante cinq de musique non stop. On en redemanderait presque par gourmandise. D'autant plus que si il persiste dans ce cycle, nous ne reverrons Krush qu'en 2011. Le temps pour lui de retourner en studio pour combler le video discographique qu'il a laissé depuis 2004 après l'excellent "Ja-ku". Pour autant, l'inquiétude n'est pas de mise avec des soirées comme celle-ci. Dj Krush reste le maître incontesté du trip hop internationale.
Sunday, October 04, 2009
Ted Maul - White label (Game Records) 2008
The League of Gentleman ou les Monthy Pythons ont en communs d'être des séries anglaises absurdes et hors normes capable de parler du pire et du meilleur avec un regard toujours complètement décalé. Ted Maul, groupe de death metal anglais dont le nom provient de The Day Today, une émission satirique anglaise (The Colbert Report avant l'heure si j'en crois la description de la page wikipedia), a une attitude similaire vis à vis de leur genre attitré. Leur objectif premier était de produire du death metal sur lequel on pourrait danser. Absurde pour un genre dont le but était de produire le son le plus intense et le plus terrifiant possible mais finalement pas si étonnant que ça en l'état actuel de choses. Tout se croise, se marie avec plus ou moins de bonheur donc pourquoi ne pas croiser le death metal et la drum and bass pour atteindre l'orgasme. Merci mille fois, c'est donc aujourd'hui chose faite.
Foncièrement death metal avant d'être electronique, les rythmes et les nappes de clavier ne font toutefois pas de la figuration et apparaissent au premier plan dès le début de "Forest ... with this memory of a free festival". Le titre indique déjà que l'on ne va pas parler de zombie, de cannibales ou de rituels mais de préoccupations plus terre à terre ancrés dans les expériences personnels du groupe. Ted Maul invite son public a faire la fête au son d'une musique gonflé de rage et d'énergie sans perdre de vue la folie qui gorge le groupe d'un fluide bien différent du reste de ses contemporains.
La rencontre des deux univers musicaux se fait donc sous la forme d'un accompagnement rythmique échappant ainsi à la brutalité mécanique moderne en effectuant une déviation vers des vibrations et des explosions futuristes. Ted maul a regardé dans le futur et vu, non pas une armée de robot, mais des hommes augmentés de parties mécaniques qui emploient la technologie à leurs fins. White label est le résultat de cette vision, futuriste et moderne, violente et presque festive mais jamais conceptuel et obscure.
"Entre Roni Size et Devourement". Je ne pense pas que ce sticker fera vendre beaucoup d'exmplaires de White label aux fans des deux artistes. Ted Maul est un groupe d'iconoclaste bien trop frappé pour plaire à un large public mais c'est aussi pour cela qu'ils sortent du lot et ont une chance de se faire remarquer. Je prie donc que ce paradoxe vous incitera a porter une oreille vers leur musique. Pour cause, Game Records est un label crée par le groupe pour distribuer leur musique après que toutes les offres aient été épuisés. Encore un groupe destiné a devenir culte après leur séparation ? Ils tournent encore aujourd'hui donc peut être y-t-il un espoir pour que ces six timbrés ne se rendent pas compte que tout est peut être perdu et continuent vaillent que vaillent. La suite sera sans aucun doute tout aussi intéressante.
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