Tuesday, October 30, 2007
Ulcerate - Of fracture and malice (Neurotic Records) 2007
L'année 2007 fut chargé d'excellentes sorties black metal tandis que le death metal se tordait dans le coin en hurlant de douleur, ne sachant comme se renouveller. L'éthique black metal, si l'on peut appeler cela ainsi, donne l'avantage a ce "genre" car il permet aux groupes de s'aventurer dans des tas de directions différentes tout en étant encore considéré comme des groupes de black metal. L'exemple d'Ulver le montre bien. Même en étant a mille lieu aujourd'hui de ce qu'ils étaient à leur début, leur passé de groupes de black metal norvegien les poursuit encore dès que l'on mentionne leur musique. Les groupes de death metal en comparaison ont une marge de manoeuvre moins large et doivent donc, pour être encore affilié a ce domaine, joué avec les bases du genre. C'est à dire, des riffs technique et une atmosphère morbide souligné par une violence sonore crée par des cris gutturaux, des riffs discordants et une batterie déchainé qui enfile blast après blast. Les jeunes groupes de death metal s'orientent donc généralement vers des riffs gras, massifs, dans l'optique de faire bouger les têtes et les cheveux avant de faire se remuer les neurones. Le death metal, genre de metal qui privilegie la performance physique et la technique pure, s'enterre très souvent dans le répétitif et le bas du front.
Ulcerate, à l'instar de Psycroptic, ne délaisse pas la violence pure et dure pour mériter sa place dans le monde du death metal mais, car il y a toujours un mais, use tellement de capacités techniques chaotique que l'atmosphère ainsi crée est beaucoup plus interessant. Les riffs ne sont pas anguleux mais tortueux. On ne peut parler de sonorités grasses mais de fil enmélés dans une toile qui ferait passer le cube, du film du même nom, pour un bête rubix cube. Influencé par Hate Eternal, la déferlante de technique fait d'abord penser au dernier disque de ce même groupe, "I, monarch". Même genre de production, même obsession pour la technique. Mais là où Hate Eternal était encore proche d'un format de chanson classique, Ulcerate se la joue éléphant dans un jeu de quille et mélange tout avec force tout en faisant preuve de précision. L'éléphant renverse mais remet tout dans un nouvelle ordre que vous pourrez observer à loisir pendant de longs moment, sans comprendre ce qu'il vient de se passer comment a t'on pu en arriver là. Le jeu du batteur est tout particulièrement attractif car il délaisse le blast bête et linéaire et l'enrichit de multiples mouvements vers les cymbales ou de roulements. Une sorte de version plus comprehensible du batteur de Crowpath avec la dynamique en moins.
Death metal, donc plus statique qu'un groupe de grind, Ulcerate se place dans la catégorie des groupes que je qualifierais de cérébraux. Le fan de base aura du mal a aimer ce disque car il lui manquera les accroches qui le feront partir en furie en faisant le ménage avec ses cheveux. "Of fracture and malice" s'écoute attentivement et s'apprecie pour la merveille de technique qu'il représente ainsi que l'atmosphère morbide qui s'en dégage. De plages en plages on retrouve le même chaos explosif seulement interrompu par quelques notes sombres, de brèves interruptions procurant un peu de relief mais trop rare pour rendre le disque plus approchable par autre chose que des fans de death ou de technique. Dommage car si j'en juge par la présence d'un sweet shirt Isis sur une des photos promo, il y a fort à parier que Ulcerate gagnera sur son prochain disque en ouverture vers d'autres domaines. Peut être un peu moins death. Peut être encore plus cérébrale. Peut être pas plus technique par contre. Bien que la barrière ne cesse d'être franchis constamment avec toujours plus de jeunes groupes plus fous et rapide les uns que les autres, dans le cas de Ulcerate, rechercher a faire plus fou et plus technique reviendrait a délaisser l'aspect atmosphérique et, plus que tout, c'est cela qui fait de Ulcerate un excellent groupe de death metal, progressif et très interessant.
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