Tuesday, April 06, 2010

Sigh - Scenes from Hell (The End Records) 2010


A Tokyo aussi la Masquerade infernale a lieu mais aucun norvégien n'a été convié. Une trompette, trois trombones, des flutes et des instruments de tout vent, des violons... Mirai Kawashima a réalisé le rêve qu'il caressait depuis les débuts de Sigh en invitant partie d'un orchestre a interpréter la musique qu'il composait auparavant sur un synthétiseur. L'ampleur de la folie qu'il a toujours désiré prend enfin vie et son public de s'en enthousiasmer.

Hangman's hymn se propulsait toutes notes dehors à l'attaque du black metal symphonique d'Emperor avec réussite mais l'heure de la revanche a sonner pour Mirai et ses compagnons. Car avant de composer ce qu'il est permit de qualifier de nouvelle opus, Sigh edita à petit tirage un vinyle de reprise du Black Metal de Venom. Or, si l'influence d'un groupe de metal ait bien présent, c'est celle de Venom et ses riffs entre punk et NWBHM bien qu'ici doublé par le talent d'un orchestre qui ne fait pas que calquer le S & M de Metallica en suivant les guitares. Mirai disait trouver plus de plaisir à composer pour des orchestres et il n'y a plus à matière a douter, le bonhomme prend son pied.

Sous ce déluge d'instruments à cordes et à vent il annonce l'apocalypse en dansant au rythme de cette composition baroque. Le black metal des débuts est toujours là mais l'imagination a trouvé une direction plus précise. Il ne faut donc pas s'attendre à retomber dans le psychédélisme d'Imaginary soniscapes ou le bazar du bizarre d'Hail Horror Hail. Scenes from Hell croise les mélodies de Gallows gallery à l'approche épique et frontale d'Hangman's hymn enrichit de l'arsenal détaillé plus haut (et même de la participation de Kam Lee, de Mantas, Massacre et The Grotesquery, et de David Tibet de Current 93).

Pour son huitième album, Sigh a vu grand et a eu raison. Scenes from Hell, a n'en pas douter sous cette couverture superbe montrant le chef d'orchestre en plein tango avec son égérie, le Dr Mikannibal (chant et tout type de saxophone), est son volume le plus ambitieux et aussi l'un des plus aboutis. Si le monde doit partir en fumée, alors il pourra le faire satisfait d'avoir abrité le génie de ce japonais qui rend ici un superbe image à sa propre plongée dans la folie. Majesté et grandiloquence. Sigh a déjà habitué son public a autant d'excès et se prépare a conquérir tout ceux qui doutait encore ou ne soupçonnait même pas son existence. De tout les disques de black metal qui ont menacés de mêler la musique classique aux guitares, Scenes from Hell est l'un des plus fantastique et des plus aboutis. Sigh pourrait partir en paix, fier de son héritage, avec un tel monument mais c'est peut être aussi le début d'un nouveau départ et, à n'en pas douter, Mirai Kawashima a encore plus d'un tour dans son sac.

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