Friday, May 14, 2010

Festival Asymmetry (Wroclaw, Pologne) du 29/04 au 03/05 (part 3)

Samedi

Gagnant du concours organisé par le festival pour permettre à de jeunes groupes de se produire, Kasan est la définition du NeurIsis. Mélodie post rock, crescendo jusqu'à l'arrivé d'un peu de distorsion et projection d'extrait de documentaire montrant des phénomènes naturels. Difficile de faire plus convenu. Les musiciens sont statiques et timides au possible, à moins que ça ne fasse partie du plan de "laisser parler la musique à leur place". Que je sache cela n'empêche pas de remuer un peu et de ne pas rester dressé comme un I, la tête baissé vers son instrument? Une ou deux parties de leurs morceaux les permettent de se distinguer quand les riffs deviennent plus metal. Le reste n'est la répétition de tous les clichés d'un genre trop entendu ces dernières années.

Time to Burn représente par contre l'opposé de ce style. Nerveux, électrique et pissant, les morceaux d'Is.land n'auront jamais sonnés aussi neuf que ce soir après une année passée loin de la scène. La machinerie grince un peu mais le groupe prend manifestement du plaisir à jouer. J'étais, pour ma part, tellement enthousiaste d'entendre de nouveau "Nayeli" que je me suis cogné sur le dos de la personne devant moi en headbanguant. Pourtant, le morceau clé de leur set ne fut pas celui-ci mais "Land", joué en conclusion. Le guitariste/chanteur prend alors de la distance et laisse le devant de la scène au bassiste qui interprète avec beaucoup de maitrise et d'émotion le chant clair de ce superbe morceau. Le meilleur concert que j'aurais vu d'eux jusqu'à présent.

J'avais beaucoup d'espoir pour Tesseract. Depuis les débuts du guitariste, salué par Frederik Thordental pour la qualité de sa première démo, le projet solo est devenu un groupe qui a eu bien du mal à donner vie à ce projet. Aujourd'hui transformé en machine à contre temps et accompagné d'un chant mélodique aux paroles mielleuse, leur metal devient une sorte de pop pseudo complexe indigeste La dynamique des morceaux est absorbé par la voix. Seul un peu d'échange avec les growls du bassiste vers la fin du set pointe du doigt une solution pour palier à ce manque mais bien trop tard pour raviver mon attention ou celle du public qui n'applaudira que poliment en conclusion. Surement le set qui aura été le moins bien accueilli de tout le festival.

Le contraste entre Tesseract et Black Shape of Nexus est donc d'autant plus marqué que l'émotion, la rage, la passion et la violence font la force de l'expérience qu'est ce groupe en concert. Le chanteur n'aura de cesse d'avoir les yeux révulsés en grognant au dessus des riffs sludge / doom de ses camarades qui n'hésitent pour autant pas à plaisanter entre eux et avec le public entre les morceaux. L'hôpital psychiatrique est manifestement de sorti ce soir avec un guitariste hurlant dans l'air et un bassiste sautant et hurlant à plein poumons pour soutenir son confrère de micro a quatre patte quand il s'agit d'utiliser son micro portatif adapté à sa gorge. Les applaudissements qui concluront leur set seront tellement enthousiastes et massif que le même guitariste distribuera alors leurs bières au public en signe de remerciement.

Dernier virage pour la fin de soirée avec Jesu et son shoegaze metal. La mise en place minutieuse du matériel par Justin Broadrick rend le public impatient alors que les deux musiciens (lui et Diarmuid Dalton à la basse) ne jouent qu'avec une boite à rythme. Une fois lancé les titres de Conqueror ont de quoi envoutés ainsi que cette succession de morceau instrumental soutenu par une boite à rythme aux pulsations mécanique faisant plus que rappeler la belle époque de Godflesh. Moins aventureux qu'à ses débuts, la suite des aventures de Justin Broadrick est faite de belles chansons aux mélodies aériennes pour qui la projection d'image de ville et de forêt est on ne peut plus approprié. Conclut par un "Friends are evil" qui me rappelle à quel point je dois donner une nouvelle chance à ce premier album, Broadrick se prépare ensuite à un set sous le nom de Final auquel je n'aurais pas assisté par manque de motivation pour une dose d'ambiant, aussi bon soit-il quand Justin est aux machines.

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