Tuesday, July 03, 2007

SunnO))) & Boris - Altar (Southern Lord) 2006


L'évolution de SunnO))) hors des territoires réservé a la presse metal jusqu'au terrain de jeu de la presse indé a été pour le moins inattendu. Difficile de vendre un produit qui aurait dut ne plaire qu'a une poignée de passionné de la musique des grands fonds et laissé le reste du monde sur la surface en train de se gratter la tête. Finalement, l'expérience SunnO))) contine d'unir les publics et les musiciens. Collaboration avec le monde du black metal ou de la musique experimental pour finalement revenir vers des collègues, voisin dans les rayons doom des disquaires mais séparés par des milliers de kilomètres sur les cartes de géographie. Le choix de nommé l'album en utilisant le nom des deux groupes est assez surprenant car le résultat tiens plus du fond de commerce de la machinerie Southern Lord, mené par nos druides habituels, Stephen O'Malley et Greg Anderson. Les photos où les cinq musiciens sont habillés de robes laissent déjà planer l'aura d'une collaboration où l'un a le dessus sur l'autre. De plus, la récente orientation plus rock et direct de Boris ne laisse ici pratiquement aucune trace sur les compositions. Sans être un album de SunnO))) traditionnel, si cela existe étant donné l'évolution du duo a travers ses performances et ses collaborations, l'emprunte du culte des amplis et de la note qui dure longtemps est encore présent au premier plan.

La collaboration entre les musiciens se ressend d'abord dans le jeu puissant, mais un peu désordonné, du batteur de Boris sur "Etna". Sans procurer de structure aux autres instruments, le jeu du batteur dessine les mouvements du sol tandis que gronde le volcan. Aussi fantomatique que les présences des musiciens sur la pochette de l'album autour d'un étrange arbre où loge une lanterne, la musique s'infiltre plus doucement que sur les précédents disques de SunnO))). Altar n'est pas un album qui envahis le corps par sa puissance sonore mais qui se déplace dans l'atmosphère avec beaucoup plus de legereté et une plus grande attention au détail. "Flight of the behemoth", par exemple, était un mastodonte de basse qui remuait sous terre. Les deux albums White 1 et 2 comprenaient des plages d'invocation a une quelconque divinité oublié. Quant à Black one, il éteignait les lumières et vous plongé six pied sous terre. Altar par contre, tout en conservant la part de mysticisme, ressemble plus a un culte païen interprétant des chants en hommage aux défunts. Cependant, la musique est ici beaucoup plus lumineuse car elle fait moins appel a des sonorités sombre. L'usage de voix sur "Fried eagle mind" et sur le sublime "the Sinking bell (blue sheep)" procure une accroche beaucoup plus palpable que les hurlements indéchiffrable de Malefic sur Black one. "The sinking bell (blue sheep)" pourrait d'ailleurs être un single si elle ne ressemblait pas autant a une marche funéraire. Lente, douce et amer à la fois, elle surprend mais enchante très vite grâce a cette voix rauque et ses arrangements subtile, comme cette note final a l'accent country.

Et bien que ce disque ne soit pas une collection de chansons construites au préalable mais improvisé en studio, il marque par sa justesse et sa richesse sonore. On pourrait parler d'accidents heureux mais cela serait passé refusé d'attribuer du talent a un groupe de musicien qui ne manque pas d'inventivité. Les roulements de batterie de "Etna", le trombone de "Fried eagle mind" qui intervient en marquant un rythme digne d'une marche impériale. La liste des instruments et des musiciens sur chaque titres est varié et permet a chacun d'eux de se dégager de l'ensemble tout en format une experience sonore marquante émotionellement et qui fait contiuellement céder les conventions. Chant, batterie, construction presque rock, SunnO))) ne propose pas la même formule et marque bien la rupture entre ce que les gens attendent d'eux et ce qu'ils sont capable de faire et ont envie de faire. Le reste du disque est cependant toujours consacré aux vagues sinistres et lourdes des guitares qui continuent de tracer sur leur passage ce grondement maléfique que l'on a appris a associer avec le duo de musicien. Ca, bien sur, on peut le critiquer, mais c'est en quelque sorte leur marque de fabrique et si cet élément ne serait pas présent on en viendrait a s'étonner peut être autant que si Slayer se mettait au tango. SunnO))) joue sur la distorsion et sur des sonorités lourdes. Mais c'est ce que l'on ajoute sur ces plages de sons qui fait toute la richesse du disque et fait de Altar une autre pièce de resistance dans la discographie des deux groupes, et pas juste une manière de faire payer les fans des deux groupes.

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