Wednesday, July 29, 2009

Have Heart + Rise and Fall + Shipwreck A.D. à l'Underworld (Londres)

L'Underworld est pour moi une salle culte à Londres pour en avoir entendu parler depuis des années par la presse britannique. Situé dans le quartier des jeunes et des frippes en tout genre, Camden, la petite salle auquel je m'attendais est en fait une vraie salle de concert situé en sous sol dont la superficie est équivalente à celle de Gibus pour ce qui est de la salle en elle même. L'escalier qui mène au bar est agrémenté de photos encadrés montrant le fier héritage rock et metal de la salle qui ne fait aucun mystère de son association avec la scène underground londonienne et même internationale. Il faut dire que loin d'être juste réputé, le lieu est aussi très bien aménagé et pratique pour circuler autour du bar et pour permettre aux groupes de vendre leur merchandising juste à coté. Seul deux poteaux placés dans la fosse (un peu comme au Batofar) ne sont pas des plus appropriés. Le lieu est propre, le son est bon et les jeunes sont venus en masse dans ce terrain de jeu pensé pour eux pour applaudir Have Heart sur leur dernière date anglaise avant leur séparation. Il y aura même la queue devant la salle pour rentrer, un bien beau contraste avec la date parisienne à la Péniche Alternat dans des conditions beaucoup plus précaire. Là est bien la différence entre la France et l'Angleterre : eux ont une culture rock et un public beaucoup plus large que le notre et cela dans n'importe quel sous culture que ce soit. La preuve, bien que moins de centaines de personnes étaient présentes au Corsica Studio pour les Master Musicians of Bukkake, cette même date n'a pu être organisé sur Paris.

Entrée en matière avec Shipwreck A.D. contrairement à ce qui été annoncé puisqu'un groupe locale devait s'ajouter à l'affiche. Qu'a cela ne tienne, je ne vais pas me plaindre de devoir attendre pour revoir ce quatuor américain interprété son hardcore teinté de touches noises mettre en jambe le public déjà bien excité. Quelque slam dès le premier groupe et ça ne va pas s'arranger par la suite. Le son est massif et le chanteur tourne sur lui même entre quelque page de two step. Le reste du groupe est assez statique mais leur musique ne leur demande pas non plus de courir partout. Le public est de toute façon satisfait et n'en demande pas plus. Shipwreck A.D. assure donc bien son rôle de groupe de première partie. Contrairement à la France, le chanteur peut même se permettre de tendre le micro vers le public pour que certaines des paroles soient repris en coeur par un public de piranha enthousiastes à l'idée d'attraper le micro et d'y gueuler quelque mots.

Rise and Fall augmente ensuite la tension d'un cran avec juste un peu plus de slams et un son beaucoup plus massif témoignant de leur amour pour la distorsion et le sludge qui est encore plus parti prenante dans les deux nouveaux titres qu'ils joueront ce soir. Le public est attentif, peut être un peu déçu pendant ces quelque instants et ne sait trop quoi faire hormis écouter. Qu'importe puisque les titres de leur premier album et ceux d'Into oblivion suffise a satisfaire les rapaces du pit qui continuent de reprendre les textes en choeur et moshe de façon désordonnés dans une joyeuse bousculade qui ne blessera personne en dehors de ma propre personne puisqu'un genoux reçu dans la tempe me désorientera quelque instant lors de l'avant dernière chanson. Voilà ce qui arrive quand on se place au premier rang ! Le groupe a par contre beaucoup de place et bougent donc beaucoup plus. Le chanteur s'éffondre même à un moment en écartant les bras dans une pose christique parfaite pour leur musique énergique et élancée. Les belges prophètes du sludge dans le hardcore moderne ressortent de nouveau victorieux de cette date et continuent de monter. Ce groupe a beaucoup beaucoup d'avenir.

Il est 21H30 et Have Heart va bientôt monter sur scène. Je me décalle maintenant près de l'espace de l'ingénieur du son pour pouvoir profiter en hauteur du spectacle que vont offrir le groupe et le public pour faire partir ce concert dans la stratosphère. Have Heart joue ici sa dernière date à Londres après avoir fait quelque concerts sur le sol britannique. Il est donc du devoir du public de dire enrevoir convenablement à leur héros et ceux ci le feront bien sentir. Dès le début du concert le public est en furie. La fosse n'est pas des plus actives par rapport à Rise and Fall mais le lancé des slammeurs se fera d'autant plus intensif, assez même pour contenter Scott Vogel (chanteur de Terror très friant de stage diver) si il avait été présent. Mais le plus marquant pour moi est l'enthousiasme avec laquelle le public réponds par des applaudissements aux tirade du chanteur et l'énergie qu'il met à reprendre les paroles à l'unisson des quatre coins de la salle. Le message d'Have Heart n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd et toute la scène de hardcore kids paraitra unie dans l'adulation de ce groupe emblématique de la scène straight edge. Difficile a dire si tous sont affectés par l'idéal d'ascétisme du groupe vu que le bar marchait bien pendant toute la soirée mais le discours de fin de concert, juste avant le rappel, à propos de la sincérité et de la communauté hardcore était bel et bien vivant dans tout l'Underworld ce soir là. Tout les classiques du groupe furent interprétés dans un ordre similaire à celui de la date française pour ce que je me souviens et ce que je connais de leur discographie (je connais assez le premier mais pas le second). Quoi qu'il en soit, malgré une tourné de plus d'une centaine de date, Have Heart aura manifesté le plus d'énergie des trois groupes de la soirée et chaque goutte de sueur leur aura été rendu au centuple par un public conquis dès la première note. Un concert de hardcore moderne parfait.

Master Musicians of Bukakke + Flower-Corsano Duo + Kursk au Corsica Studio (Londre)

Pour mon premier concert dans la capitale anglaise je n'aurais pas pu choisir un lieu plus anodin que le Corsica Studio. Situé dans Elephant Street, en face d'un pan d'immeuble défraichi et a proximité d'un petit restaurant indien où j'ai mangé un cury en compagnie d'une araignée qui se balladait sur le mur, ce petit local passe totalement inaperçu si l'on n'a pas un plan avec soit. Preuve en est qu'arrivé bien avant l'heure je vis de nombreuses personnes tenté d'ouvrir la mauvaise porte avant que l'on ne leur fasse signe que l'action se déroulait ailleurs. Le lieu en lui même est bien emmenagé pour un local propice a une représentation. Une scène, de l'équipement et un bar. Une sorte de Point Ephémère réduit de deux tiers d'espace vitale. Les toilettes sont tout aussi propre et couvertes de graffitis que leurs homologues parisiennes. Les murs grisatre plongé dans l'obscurité seulement briser par un stroboscope en mouvement bien avant le début du concert. La scène n'étant pas assez grande pour le matériel de tout les groupes, le premier se produira donc sur le sol mais qu'à cela ne tienne, le public viendra les rejoindre pour une performance tout au naturel et parfaite pour se mettre en jambe. Kurtz joue un noise rock instrumental avec quelques passages posts et une bonne interaction entre la guitare et la batterie qui me rappelera Keelhaul, toute proportion gardé. Le groove est entrainant, ce qui est logique vu que les deux musiciens sont des frères jumeaux. Deux grands blonds décorés d'une légère mèche chacun, l'un concentré sur sa guitare et sa dizaine d'effet et l'autre assis à la batterie dont le jeu complètement très bien celui de son frère tout en évitant de faire de grands coups d'éclats. Le mélange prend bien et en l'espace d'une demi heure les jumeaux emportent une bonne moitié du public dans un hochement de tête léger et appréciatif, la meilleure mise en jambe que l'on aurait pu demander.

Flower-Corsano Duo aura droit a un public plus dense et attentif malgré une musique beaucoup plus complexe, voir même trop. Autre duo et autre autre ambiance. Le batteur, extrémement talentueux, est associé à un joueur de sitar aux accents asiatiques et explore de complexes rythmes autour des mouvements des doigts de son compagnon sans qu'ils ne réussissent à se croiser pendant le premier quart d'heure de jeux. Voir ces deux musiciens interpréter leurs musique est impressionnant mais ne contient aucun accroche, aucune structure et aucun intérêt en dehors de l'intensité technique de la performance. La suite de leur concert sera tout de même un peu plus passionnant grâce a l'introduction de mélodie et d'un jeu de batterie moins démonstratif. Je ne retiendrais pourtant aucun moment de leurs performances, juste le sentiment de voir deux musiciens très talentueux s'exercer ensemble a créer une musique originale sans jamais atteindre qu'il pourrait surement atteindre avec un peu plus de réserve.

Tout les éléments sont pourtant bien en place pour l'explosion atomique à venir. Les Master Musicians of Bukakke (sorte de side project des Secrets Chief 3 de Trevor Dunn) installent leur matériel avec l'attention au détail d'un groupe de musicien venus présenter un spectacle très personnel. Chaque fil est controlé, chaque instrument est convenablement placé au bon endroit et chaque milimètre inspecté par les membres et l'ingénieur du son. La machine a fumée peut donc commencer a faire son oeuvre et obscurcir la scène pour que commence la procession. Les six interprètes montent un à un prendre place sous une tunique rouge, un chapeau de sorcier et un masque semblable a ceux des apicultures. La transe peut donc prendre son envol. Le guitariste de droite, le plus allumé du lot qui rejoindra ses mains en relevant ses pouces et oscillera sur lui même quand il ne jouera pas de son instrument, introduit un drone lancinant en agitant son mediator frénétiquement. Le claviériste / guitariste sort une trompette tibétaine et annonce la venue du chef d'orchestre. Le chanteur franchit alors la fumée et vient prendre sa place sur scène vétu d'un costume recouvert de fougère. La bête des marais est arrivé. Le concert peut commencer. L'expérience musicale est alors très difficile à décrire sans utiliser de superlatifs. Les musiciens maîtres du bukakke (l'ejaculation faciale à la japonaise) jouent autant de la musique que la comédie. Je n'avais auparavant écouter que deux fois leur disque mais j'ai tout de même retrouvé dans leur interprétation toute la folie et l'attention aux détails qui m'avaient attirés. Pour preuve, la moitié d'entre eux jouent de plusieurs instruments pendant tout le concert. Les deux batteurs se lèvent à deux occasions pour secouer des clochettes tandis que l'un se penche aussi pour accmpagner à la voix. Le guitariste de gauche fait de même et joue aussi d'une sorte de petite sytare. Seul le bassiste, le chanteur et le guitariste de droite ne changent pas d'instrument mais ils ont déjà fort à faire, d'autant que le chanteur effectue des mouvements comparables a ceux des acteurs du théatre de No pendant toute la durée de l'expérience. Pendant un peu plus de quarante cinq minutes tout les sens de chacuns seront tournés vers la scène pour un concert mélangeant musique traditionnel japonaise, drone et psychédélisme débridé. Ce groupe mérite plus de public, plus de place, plus de frics ! Je serais donc parti avec un tee shirt et un vynil et il ce peut aussi que celui-ci figure dans mes disques de l'année. Une performance hors du commun !

Sunday, July 19, 2009

Crossing the Rubicon - Crossing the Rubicon (Guerilla Asso) 2009


En assistant à mon premier, et seul concert à l'heure actuel, de Crossing the Rubicon j'avais eu l'impression de voir Napoléon prendre d'assaut, en compagnie de ses grognards, l'hiver hibérique représente par la froide réception du parisien, bras croisé et mine pas convaincu, attendant qu'on l'impressionne. Guidé par le micro vengeur d'un chanteur possédé, ou bien imbibé, le combat avait été âpre mais au bout de trois chansons, la folie mise au service du rock and roll avait triomphé. Ce petit grain mélé à la bière est ce qui fait les performances de Crossing the Rubicon. Dommage que sur le moment le son ne m'ait pas permis d'entendre convenablement leurs chansons.

Fort heureusement, le disque ici présent permet de mieux découvrir ce qu'éructe le chanteur et ceux sur quoi remuent le reste des musiciens. Convenablement enregistré pour un rendu clair et précis, sans être chirurgicale, le hardcore and roll de Crossing the Rubicon est dansant, mélodique et énergique.

Le gros problème est qu'ayant connu le groupe sur scène, je ne retrouve pas le quart de l'énergie et du caractère déluré du groupe. Tout sonne trop propre, trop studio. Il manque l'énergie du concert. Alors bon, on peut toujours dire que l'un complète l'autre et que le disque permet de mémoriser les chansons et de les avoir sur un support propre pour mieux les voir vivre sur scène, mais c'est tout de même plus qu'un poil frustrant. Je repensais en l'écoutant au "Last night in town" de Everytime I Die. Un premier album plein de potentiel mais dénué de chansons vraiment mémorable qui aurait pu sceller le futur du groupe si il y avait eu ensuite Hot damn!, un album dingue, rock et entrainant. Crossing the Rubicon a de quoi faire niveau chanson, là n'est pas le problème. Il manque juste un peu plus de vie, de distorsion, de décibels. De bière même ! Chino Moreno a bien enregistré le premier Deftones bourré !

Ceci étant, je laisse vraiment trop de place a la frustration dans cette chronique alors qu'il est franchement très bon. Quelques écoutes suffisent a ce que les lignes mélodiques s'inscrivent dans votre tête ce qui est un gros avantage par rapport au rendu live tel que j'ai pu le vivre. L'orgie animalière se sent mais ne se vit pas, ça n'empêche pas pour autant de remuer la tête et de reprendre les paroles en coeur. Ca danse et ça parle d'amour et de rock and roll. Paris prend les couleurs du Tennesse. Oublier Dick Rivers, pensez Crossing the Rubicon !

Saturday, July 18, 2009

GreyMachine - Vultures descend (HydraHead) 2009


A eux deux, Justin Broadrick et Aaron Turner doivent totaliser un important nombre de fans dont l'avis sur l'évolution de leurs carrière est polarisés sur leur statut de génie ou de fumiste parti dans la mauvaise direction. GreyMachine arrive donc comme une cible parfaite pour leurs détracteurs s'attendant a pouvoir facilement se moquer de leur production solo. Dès les trentes premières secondes, il faut bien se rendre à l'évidence, il ne s'agit pas d'une fusion entre les mélodies de Isis et la lourdeur de Godflesh. De toute manière, pour écouter un disque ressemblant à cette description, il vous suffit de sortir votre copie de Celestial. Vultures descend est en fait le produit de la rencontre entre Techno Animal et House of Low Culture. Un projet abstrait et bruitiste où s'insèrent des notes perdus formant une sorte de base mélodique, des notes de basse roulant sous une masse bruitiste et quelques voix distordus pour un résultat qui ne prend pas le risque de s'étendre trop longtemps jusqu'à en devenir déplaisant. Pas plus de neuf minutes et pas le temps de s'ennuyer, le temps de se prendre les pieds dans les boucles, on a bientôt fini de s'y rouler et d'en demander un peu plus. Diarmuid Dalton collabore aussi mais son emprunte ne m'est pas apparu à l'écoute de ces deux titres. Puisse l'album en préparation, je l'espère vraiment, nous procurer encore une bonne surprise. Enfin un side project de Turner vraiment recommandable.

Thursday, July 16, 2009

Tombs - Winter hours


Noise rock. Postcore. Black Metal par moment. Tombs mélange beaucoup de chose mais s'en sort avec un son vraiment original et un album excellent. Le premier EP sorti chez Level Plane était pourtant très post machin dans son genre. Pourtant, ce qui m'avait fait le commander l'année dernière étaient les demos de nouveaux morceaux que j'avais trouvé sur leur page myspace. Beaucoup plus sombre et écrasant.

"Winter hours" ne l'est pas autant que dans mes souvenirs, remplacé par des riffs plus ascensionnels proche des mélodies d'Isis quand il faisait encore du sludge plombé. La gravité reprend toutefois tout ses droits quand des riffs très inspiré black metal explose dès "Golden eye, la seconde plage., et montre a quel point Tombs sait bien mélanger toutes ses sonorités. Le leader du groupe, Mike Hill, avait déjà fait ses armes dans Anodyne, groupe de noise rock assez peu connu, et a donc suffisamment d'expérience pour savoir dépasser ses influences. Il produit même tout seul ce disque. Ses deux seconds, deux anciens membres de ASRA, un obscur groupe de death / grind, ne sont surement pas non plus né de la dernière pluie.

Ce n'est donc pas un hasard si ce croisement entre My Bloody Valentine, Deathspell Omega, Black Flag et Breach (de l'avis du groupe qui liste ces influences, et bien d'autres, sur sa page myspace) est aussi abouti. Le trio a même l'audace d'éviter le piège numéro un du groupe de post quelque chose, faire des chansons bien plus longues que ses compositions ne le demande. Trente sept minutes et huit secondes. Une durée satisfaisante pour un disque que l'on peut écouter plusieurs fois sans en être fatigué. La pochette est bien évidemment soigné, Relapse oblige, et forme la dernière courbe qui permet a ce disque de former un cercle de perfection sur toute sa longueur.

Je cherche maintenant un reproche. Une mise en garde quelconque. Bien sur, "Winter hours" n'est pas la somme de toutes ses influences et n'est donc pas le jedi qui sauvera la galaxie. Mais en onze chansons, Tombs accomplit ce que pas mal ne font pas aussi bien : un disque complet et intéressant du début à la fin où des influences suffisamment variées donnent naissance à un disque qui ne révolutionnera peut être pas votre univers mais vous touchera assez pour que vous y replongiez bien des fois.

Inevitable End - The Severed Inception (Relapse) 2009



J'aime quand un disque de death metal commence a m'attaquer comme un bull dog enragé et ne me lâche pas durant toute sa durée. Brutal et hargneux. Des riffs bien alambiqués dans la tradition du death metal américain lié à un petit coté suédois du coté du grain des guitares (on ne renie pas son pays d'origine). Origin rencontre le batteur de Crowpath au coin d'une rue et décident de se fritter viollemment pour donner naissance à un vacarme ressemblant à celui d'Inevitable End.

Je n'ai franchement pas accroché au dernier disque de death progressif que Relapse a sorti, j'ai nommé Obscura. Un peu trop mélodique a mon gout. Pas assez de violence?. Inevitable End compense très bien ce manque mais n'oublie pas pour autant de s'interrompre dans la course au blast pour placer des lignes mélodiques où tout les instruments, y compris la basse, se font entendre.

Originalité et technique au service d'une musique violente. La production souligne bien les instruments tout en leur laissant un grain qui ne rend pas le tout mécanique ce qui est le problême majeur des grosses productions death metal actuel où les riffs sont découpés et nettoyés à l'extrême. Inevitable End trouve donc bien sa place chez Relapse puisque ses influences majeurs sont Nile, pour les solos alambiqués, et Origin, pour la brutalité. A cette addition il faut ajouter un bon sens du dynamisme et de la variété sur un disque qui ne dépasse pas les 35 minutes. Le compositeur principal, Marcus Bertilsson (guitariste) a de beau jour devant lui. Un groupe de valeur de plus dans l'écurie Relapse qui continue a prouver que l'on peut leur faire confiance en la matière.

Wednesday, July 15, 2009

Altar of Plagues - White tomb (Profound Lore) 2009


Altar of Plague était déjà un excellent groupe sur leur dernier EP, "Sol", bien que leur mélange de black metal et de mélodie post hardcore "à la Isis" ne soit pas encore bien affirmé. L'influence du géant américain, parti aujourd'hui dans une direction plus progressive, faisait de l'ombre à leurs textures black metal et le compromis entre lumière et obscurité, bien qu'enthousiasmant, n'avait pas encore pris toute l'ampleur qu'il a aujourd'hui sur "White tomb".

La première référence qui vous est venus à l'esprit en lisant ce premier paragraphe est surement Wolves in the Throne Room. Post hardcore + Black metal = Le fameux groupe américain de black metal écolo. Bien vu mais Altar of Plagues a beau avoir des influences communes avec eux, leur musique est très différente. Là où WITTR est très shoe gaze et atmosphérique, Altar of Plagues est progressif et varié. Quand je pense à WITTR, j'imagine un voyage au travers d'une forêt où on se laisse envahir par la nature environnante qui finit par faire corps.

Altar of Plagues est un voyage a dos d'oiseau par dessus les mille paysage de la planète. Ses changements sont multiples mais controlés. Les explosions black metal sont parfaitement mélés a des riffs lumineux qui n'ont rien de la noirceur etouffante des groupes du genre. Je ne taxerais pas pour autant Altar of Plagues de groupe "positif". Leur musique est juste tout simplement grandiose et superbe, riche en texture malgré qu'ils ne soient que trois musiciens. La difficile tâche de faire un disque composé en deux mouvement distincts, eux même divisés en deux autres, est atteint. L'enchainement des plages est cohérent. Le disque s'écoute parfaitement en un seul bloc et aucun instant n'est inutile ou prétentieux. La troisième plage, "Watchers restrained" voit même le groupe s'engouffrer dans le sludge Khanatesque avec en guest le chanteur des défunts, et excellent, Graves at Sea (signé sur Profound Lore et ancien compagnon de split avec Asunder).

White tomb a tout de l'album de l'année pour un chronique d'eklektik. Conceptuel et intellectuel, riche d'une rencontre accomplis entre deux genres aux atmosphères qui se complettent et s'assemblent ici avec brio. Un album exceptionnel a faire palir d'envie le dernier album de WITTR, excellent lui aussi mais loin d'être aussi inventif, changeant et vivant que ce "White tomb" venu d'Irlande.

Pulling Teeth - Paranoid delusions (Deathwish) 2009


Quand j'ai découvert Pulling Teeth ils jouaient un mélange de thrasher Slayeresque avec l'énergie du hardcore. La seule dérogation a leur voeux d'amour éternelle envers les riffs de Kerry King se trouvait à la fin de leur album sous la forme d'une longue chanson sombre où une simple mélodie se répétait pendant six minutes. Pulling Teeth n'était pas pour autant devenu un groupe de metal. C'était un groupe de hardcore à l'atmosphère similaire à celle d'Integrity.

Aujourd'hui, les chansons sont plus longues, le groupe s'est radicalisé vers des riffs encore plus thrash et une atmosphère beaucoup plus sombre. Pulling Teeth n'est plus. Vive Pulling Teeth ! La transformation n'a pour autant rien d'une surprise. Il fallait même s'y attendre. Quand on aime autant Slayer, on finit par leur ressembler et voir même les dépasser en matière d'atmosphère démoniaque. C'est la faute à Tom, il n'avait qu'a laisser tomber Jesus pour ce bon vieux Lucifer. C'est donc ce que fait Pulling Teeth sur ce EP en ralentissant par moment le tempo et en laissant de coté le hardcore pour concurencer les grands pères du thrash.

Les solos ne sont plus mis au second plan et n'explosent plus comme des enfilements de notes à la Kerry King mais sont beaucoup plus réfléchis. Bloodwolves commence donc avec une accélération mémorable pour finir sur un solo qui finit par dominer le reste de la chanson en lui donnant une atmosphère épique comme le retour d'une armée après un combat. Les ténèbres reviennent ensuite dans les mélodies de "Paranoid delusions". Quand à lla conclusion, "Paranoid illusions", elle est dix fois plus mélancolique la précèdente.

Si il y avait encore de l'énergie du hardcore dans "Martyr immortal", il n'est plus du tout mis en valeur sur ce nouvel EP. Pas de regret pour autant quand on entend ce que l'on nous offre en échange. Le desespoir et la rage de Pulling Teeth est contagieuse. En seulement cinq titres, le groupe vient de se trouver une identité encore plus prononcé et ne fait pas que promettre des lendemains plus sombre. A voir maintenant comment tout cela va se retranscrire dans leurs concerts et de quoi sera fait le prochain LP.

Pulling Teeth - Paranoid Delusions + Heretic from hate5six productions on Vimeo.

Narrows - New distances (Deathwish) 2009


C'était en 2002, Botch se séparait pour former divers groupes n'ayant plus grand chose à voir avec le hardcore chaotique qu'ils avaient aidé a créer. Entre temps, Norma Jean, The Chariot, Breather Resist et tant d'autre continuaient la lutte sans franchement changer la sauce. Le hardcore chaotique continue donc d'être un genre vivant mais dont tout le monde semble s'être éloigné aujourd'hui. Qui peut donc se targuer de ressembler à Botch aujourd'hui ? Narrows ? Pas vraiment.

Pourtant, quand le premier riff s'enclenche et que l'on entend les cordes vocales si reconnaissables de Dave Verellen se déployer on pourrait se croire de nouveau au pays des romains. Le riff a la bougeotte mi hardcore, mi rock and roll, et l'on se prend a espérer d'un Botch v2.0. On en est pas loin. Les musiciens aujourd'hui associés au projet, des ex membres de nombreux groupes plus ou moins connus (These Arms are Snakes, Unbroken, Some Girls pour les formations les plus connus, Tropics, Bullet Union, Quarantine, Makeout Boys pour les moins) ont tous viellis avec leur musique et n'ont donc plus les mêmes envies. Le Botch d'aujourd'hui que l'on appelle Narrows est donc matiné de post rock, j'entends les dents qui grincent, mais aussi de tout ce qui a fait la force de Botch avec toujours un peu des tendances expérimentales que l'on pouvait voir en plein action sur le DVD live (voir la conclusion de "Transitions from persona to object" où le guitariste, pris dans une transe, appuie, les yeux perdus dans le vide, sa pédale d'effet).

"New distances" est l'album que Botch aurait pu écrire si ils avaient continués a exister jusqu'à aujourd'hui. La progression y est logique et non forcé. On m'argumentera en retour que seul le chanteur vient de Botch et qu'il ne s'agit donc pas vraiment d'une reformation sous un autre nom mais qu'à cela ne tienne, une écoute m'a suffit pour me fixer cette idée en tête et je n'en démors pas. Dès le premier riff de "Chambered", la machine décolle et ne redescends pas. L'ascension progresse même jusqu'à la fin sur "Gypsy kids", brulot post rock servis par la voix rocailleuse d'un chanteur qui ne connait pas la voix clair et s'égosille a merveille sur une chanson sombre, illustré à merveille par un clip que je déconseille aux âmes sensibles tant il a de quoi faire tourner de l'oeil. Superbe.

Narrows ne creuse donc pas le sillon postcore sur ce premier véritable disque mais se forme une nouvelle identité en puisant dans le passé de tout ses membres. Botch + These Arms Are Snakes + Unbroken + Les autres petits groupes susnommés = Narrows ? Peut être bien, je n'ai pas franchement écouté tout les disques de tout ces autres groupes donc j'imagine que l'équipe de Noise rédigera une bien meilleure chronique que la mienne en voyant tout les fils conducteurs dont j'ignore l'existence. Tout ce que je peux dire c'est que tout dans cet album me satisfait, de la production à la voix en passant par la pochette, le clip et l'enthousiasme qui me parcours de voir ce nouveau monstre se développer quand le départ est aussi juste. Un album cohérent, intelligent et efficace pour faire oublier toutes les années perdus entre 2002 et aujourd'hui.

NARROWS: GYPSY KIDS (2009) 872 x 480 from My Black Cat on Vimeo.

Monday, July 13, 2009

Isis - Wavering radiant (Ipecac) 2009


Que les passionnés de Celestial et d'Oceanic sèchent leur larmes et s'en aillent chercher ailleurs, il n'y a plus rien pour eux sur ce nouveau disque de Isis. Quand a leur concert à la Maroquinerie, le groupe a interprété un morceau extrait de The Red sea pour, théoriquement, faire plaisir à leurs fan de la première heure, je doute qu'il y en ait beaucoup dans la salle. N'étant moi-même devenu un fervent disciple de Isis qu'à partir de Celestial (et encore, pas a la sortie du disque) je fut heureux d'entendre un petit bout du glorieux passé sludge d'un de mes groupes favoris mais cette époque est bien révolu et personne n'arrivera a faire croire aux premiers fans, maintenant parti écouter tout les groupes qui reproduisent aujourd'hui à merveille leurs débuts, que le Isis d'aujourd'hui a quoique ce soit en commun avec leur héritage sludge.

Les cris gutturaux de Aaron Turner sont, certes, toujours en place mais n'inspire plus le même sentiment. Maintenu pour le simple besoin du contraste entre des voix clair encore mieux maitrisé, la couleur de Wavering radiant est tout simplement lumineuse et doré sans pour autant être fossé. Isis est toujours aussi sincère dans leur vocation a composer des chansons aux mélodies épiques et douces s'articulant au dessus de passage hésitant entre metal et progressif.

Le post rock figure toujours dans la liste des styles qu'Isis mélange avec brio mais ce que l'on appelait post hardcore en parlant du son crée par Neurosis n'est plus ou presque plus présent. La faute, ou grâce, tout dépend du point de vue où l'on se place, à un chant clair venu remplacer les seules hurlements mais qui n'encombre pas pour autant les chansons puisque le quota de voix par morceaux n'a pas beaucoup augmenté depuis leurs débuts. Ca fait tout de même une constante.

Beaucoup plus maitrisé qu'In the absence of truth, l'influence de Tool est beaucoup moins flagrante qu'auparavant et l'album n'en est que plus cohérent. Chaque chanson, six au total plus un interlude ambiant, est parfaitement ciselés en tout point. Les mélodies sont mémorables, les structures toujours éclatés et l'interaction entre les instruments toujours aussi plaisante. Wavering radiant prend le meilleur de Panopticon et d'In the absence of truth et fait avancer le groupe vers une nouvelle destination. La redite est donc très largement évité, bien que certains accords propre au groupe apparaissent aussi dans les mélodies (ce qui est somme toute assez normale, les musiciens n'ont pas changé, le groupe a juste évolué, il n'est pas transformé en quelque chose d'autre).

La conclusion de ma réflection est donc qu'Isis a de nouveau progresser et propose aujourd'hui un excellent compromis entre le post rock et le rock progressif avec des touches metal en plus. Leur musique n'a finalement plus grand chose de commune avec la scène post hardcore a qui ils ont donnés naissance. Tant mieux pour eux, dommage pour les premiers fans, les nouveaux seront quand à eux largement contentés et satisfait par ce nouveau disque, superbe et abouti.

Wednesday, July 08, 2009

Furia Sound Festival - Kylesa + Torche + Mono + Isis + The Dillinger Escape Plan + Mogwaï


Traité moi de tafiole tant que vous le voudrez mais je n'avais pas eu envie jusqu'à présent d'aller dans un seul festival. Le déplacement, la perspective de passer une soirée avec des mecs bourrés qui m'empêche de dormir pour finalement ne pas bien apprécier le séjour. Non merci ! Le Furia Sound Festival était donc une opportunité rêvé pour le frileux que j'étais a venir passer une journée seulement, au grand air, en bonne compagnie, et rentrer chez moi le soir !

J'arrive donc sur place par une navette en évitant même la fouille au corps des flics qui feront descendre tout les voyageurs de la navette suivante. Un vigile vérifie que je ne porte pas d'armes sur moi et regarde même jusque dans mon étui a boule quiès. Humour ! Le brave homme me sourit et me laisse rentrer. La journée commence bien ... jusqu'à ce que s'entende Bukowsky. Le gros défaut, quand les groupes qui entourent les horaires de passages de ceux que vous attendez, est que vous ne pouvez pas échapper au son même en vous éloignant très très loin de la scène. Vingt bonne minutes de Bukowksy passe donc pendant que j'attends en piétinant que Kylesa monte sur scène. Vingt minutes douloureuse ! Associé à la défunte Team Nowhere, ce groupe de hard rock fm possède l'équivalent d'un demi riff. Le reste est simplement mauvais, calibré pour les lecteurs de rock sound à la recherche d'une excuse pour dire a leurs amis qu'ils n'écoutent pas que du neo metal. Atroce.

L'arrivée de Kylesa est une bénédiction, en comparaison avec la sérance de torture infligé aux pauvres instruments innocents que l'on viole sur la scène d'à coté, mais aussi car le groupe est tout ce qu'il y a plus vivant. Trois chanteur, deux guitaristes (une femme et un sosie de Mickael Akerfield d'Opeth), un bassiste et deux batteurs. Tout le monde est en place. Le set déborde d'énergie alors que les musiciens ne manque pas une reprise de volée dans le dynamisme complexe qui anime leurs chansons, entre psyché et crust. Je n'avais pas du tout accroché à leur premier album et ne m'était pas intéressé à la suite, malgré tout le bien que l'on a pu m'en dire. Ici il n'y a pas de place au doute. Les hurlements et le chant chargé d'effet de la chanteuse rend très bien en concert mais je lui préfère le chant clair de l'autre guitariste. Le bassiste sautille et sera le premier a montrer son enthousiasme a jouer. Les deux batteurs assurent quand à eux un jeu synchronisé parfait et percutant. Leur court solo en duo vers la fin du set est d'autant plus impressionnant qu'il est parfaitement intégré dans leur concert et que les autres musiciens vont et viennent dans une chorégraphie impeccable sans être froide et prévisible. Quarante cinq minutes au total de bonheur et une belle découverte pour ma part en guise d'introduction a un festival qui s'annonce excellent.

A peine sorti de dessous le chapiteau où se dérouleront pratiquement tous les concerts eklektik de la journée, en dehors de Mogwaï, voilà que retentissent les yukulélés de Yo Yo Yo Acapulco sur la moyenne scène. Imaginez, s'il vous le pouvez et s'il vous le voulez, des norvégiens chantant en anglais avec des yukulélés. Si ça vous parait étrange et atroce c'est que vous avez tapé dans le mille. L'heure d'attente entre Kylesa et Torche ne sera cependant pas si douloureuse que ça et en parlant avec les amis on oublie vite la douleur et on peut passer a mieux en la personne des trois musiciens de Torche.

En y repensant, je suis surpris que le kit de batterie ne ce soit pas effondré pendant leur set tant le batteur le martèle comme si il avait dit des trucs affreux sur sa mère. Le volume de la basse et de la guitare sont donc en accord avec la frappe de l'homme sans que l'énorme explosion enlève à leurs musiques ses qualités mélodiques et ensoleillé. Le sourire du guitariste / chanteur y est aussi pour beaucoup. Il tire la langue, il saute, il descends un peu de scène pour faire son Angus Young ... Le bassiste n'est bien sur pas en reste mais dans un style moins démonstratif. Toujours est il qu'avec un trio pareille il est bien difficile de ne pas avoir le sourire au lèvre du début à la fin même quand la musique s'éloigne des Beach Boys et devient encore plus lourde et massive avec l'arrivée d'un percussionniste pour doubler a la batterie une rythmique repris par la guitare et la basse dans une transe jubilatoire. A peine une demi heure pourtant et l'on regrette déjà que tout soit finit car on prendrait bien pour une double dose.

Durée de set maigrichonne qui n'empêche pas en prime d'éviter la fin du "concert" de Didier Super. Parler de supercherie pour un type pareille serait lui faire trop d'honneur car cela voudrait dire qu'il y avait un espoir quelconque. En fait de concert c'est l'équivalent d'un SDF mal embouché dans un métro bondé qui dégobille dans son micro son "humour" crasseux et stupide. Il y a donc pire au monde que des norvégiens chantant avec des yukulélés. Il y a Didier Super !

En comparaison le set de Mono est donc une libération même si leur post rock stéréotypé n'est franchement sympa que dans un festival de ce genre pour passer le temps. J'avais pourtant entendu de bonnes choses à leur sujet et bien que les quatre musiciens sont compétents (même s'il parait que le batteur était dans les choux, ce que je n'ai franchement pas senti) leur musique enchaine trop de clichés post rock pour être passionnante. Les quatre chansons sont identiques en tout point, début doux et calme, crescendo progressif et arrivé du batteur, basse de plus en plus dominante puis explosion de décibels dans un mur blanc constatant avec la fragilité du reste de la chanson. La musique s'évapore, le public applaudit et on recommence. Du post rock dans toute sa splendeur dans la passion ou l'originalité d'un groupe comme Microfilm qui ne peut pas se vanter d'être franchement originale non plus mais apporte dix fois plus que ce quatuor. A revoir uniquement si il n'y a rien de mieux à la télévision.

L'heure suivante ne sera pas marqué par un désagrément particulier jusqu'à ce qu'Isis monte sur scène pour me rassurer sur la qualité de leur prestation. Leur dernier concert à la Maroquinerie m'avait laissé frustré pour des raisons plus ou moins liés au groupe. De tout le concert je n'avais pas pu entendre la guitare ou la voix d'Aaron Turner ce qui est d'autant plus frustrant que son rôle dans ce groupe est centrale sans pour autant atténuer la place des quatre autres. De plus, le groupe m'avait semblé fatigué, impatient de repartir en studio finir leur album a en juger par le regain d'énergie qu'ils avaient mis dans l'interprétation de ce seul nouveau titre. Anxieux mais confiant au fond de moi j'ai donc été rassuré non seulement par la qualité du groupe et leurs dernières chansons ainsi que l'intérêt que je porte à leur musique. Dans mon entourage je pense être un des seuls a avoir aimé ce concert, bizarrement, mais les autres sont tous déçu du tournant qu'a pris Isis vers toujours plus de mélodies et un son beaucoup moins lourd et étouffant. Les cinq musiciens sont aujourd'hui à la frontière entre le post rock et le metal avec quelque touches progressives et un chant clair, affirmé et mélodieux. Dans l'ordre, furent interprétés, Hall of the dead et Ghost key de Wavering radiant, Dulcinea de In the absence of truth dont le final me fit me rappeler a quel point j'aime cette chanson, un autre chanson de Wavering radiant suivis de Treshold of transformation et pour finir une version allongé de In fiction du désormais culte Panopticon. J'en aurais bien demandé plus mais j'attendrais leur retour avec encore plus d'impatience.

Vint ensuite le moment de l'indécision : Suicidal Tendencies ou The Dillinger Escape Plan ? Les temps de jeux des deux groupes auraient été inter changés mais rien n'est moins sur puisque quand je monte voir le merchandising de Isis (voir et non acheter, le prix étant majoré par le festival pour atteindre le cout de 20 euros pour un tee shirt que l'on peut avoir pour moins cher même avec des frais de port) celui de Suicidal Tendencies est déjà installé. La logique du festival étant la suivante : le merchandising est installé une heure avant le passage du groupe et reste en place une heure après la fin du concert.

L'échange des horaires n'est donc pas arrivé jusqu'aux oreilles des responsables du merchandising puisqu'une fois devant la scène c'est Dillinger qui déclenche les hostilités avec un Panasonic youth des plus explosifs. La fosse explose, les ninjas sont de sortis. Les quelques fans de Suicidal Tendencies perdus dans ce terrain hostile décampe de suite et la sécurité commence a s'agiter et a observer ce joyeux bordel après des heures passés a regarder une foule paisible. Le changement est brutale mais le public s'en accomode bien puisque bon nombre de festivaliers sont venus pour voir l'hydre faire son cirque. Panasonic youth introduit 43% burnt qui précède The mullet burden dans un trio de tête dantesque. 43% burnt se concluera comme il se doit dans une version boosté façon Meshuggah tandis que Greg Pucciato s'accroche par les pieds au pilier de droite de la scène. Prévisible pour certain mais toujours aussi géniale pour d'autre. Je fais parti de la deuxième moitié, levant le poing et hurlant les paroles a tue tête. Difficile de m'en empêcher. Le tempo se ralentit ensuite avec Milk lizard, propice a quelque pas de danse désarticulé, avant que la tornade de bras et de jambes ne reprennent sur Sugar coated sour. Le public reprend ensuite son souffle sur Dead as history pendant que Ben Weinman sort le clavier et qu'un guitare tech le remplace à la guitare. Le son n'est pas pas parfait et le chant chuchotté de Pucciato n'est pas très audible mais la magie opère jusqu'au final intense qui conclut brillamment Ire works. La transition vers le retour au chaos se fait ensuite par le biais de l'interlude jazz de Calculating infinity pour introduire Destro's secret, comme il se doit, et que l'on en finisse avec Fix your face et Sunshine the werewolf où Ben Weinman se laissera porter par le public tout en continuer de jouer. Du Dillinger Escape Plan comme on l'aime. Prévisible dans tout ce qu'il y a de plus imprévisible.

Arrive enfin l'heure de la prestation de Mogwaï devant la moyenne scène, seul concert de la journée que j'aurais vu ailleurs que sous le chapiteau. Je ne connais franchement pas bien ce groupe. L'étiquette post rock m'a toujours a la fois intrigué et détourné, préférant des groupes plus metal ou plus expérimental. Je me trompais sur toute la ligne. Subtile et sublime, les compositions de Mogwaï se sont étirés devant mes yeux et mes oreilles ébaï avec une grâce insoupçonnés dans un décor sublime d'arbre et de soleil s'évanouissant progressivement. Le jeu de lumière éclatant intervient à quelque moment précis et souligne encore mieux la force de ses compositions mélodieuse et merveilleuse. Le seul défaut de ce concert est que dans leur précision le groupe en oublie de vivre sur scène, à l'exception du guitariste Stuart Braithwaite visiblement emporté par ce qu'il joue tout en restant somme tout assez statique. Le contraste ne pourrait pas être plus fort avec la prestation de The Dillinger Escape Plan mais la musique fait le reste et hisse ces quarante cinq minutes très haut dans le firmament. Je ne peux malheureusement pas fournir de set list mais le public semblait conquis et accueillir la plupart des morceaux joués dans la deuxième partie du concert avec beaucoup d'enthousiasme.

Bien que ce festival soit malgré tout assez éloigné de la capitale (et donc encore plus de la banlieue où je réside), je n'hésiterais pas a y faire de nouveau un tour si la programmation est aussi satisfaisante. L'heure d'attente entre les groupes est compensé par l'alternance entre les scènes, quand on a des gouts très éclectique, et permet au groupe de faire des balances satisfaisantes pour que chaque concert bénéficie d'un son excellent. De toute la journée, seul le concert de The Dillinger Escape Plan ne fut pas parfait mais ce n'est pas non plus ce qu'on leur demande. Le cadre est ensoleillé et propre a s'allonger pour regarder les nuages, le son est bon, les groupes aussi et rien dans l'organisation n'est venu gêné la vie des festivaliers de ce que j'ai pu constater. Que dire de plus à part : Merci.