Sunday, September 16, 2007

the Austrasian Goat - the Austrasian Goat (I hate) 2007


Comment justifier la vague black metal française ? La foret norvegienne avait été crédité bien souvent comme source d'inspiration, de même que le folklore, pour justifier le son neigeux et froid des albums de la première époque. Darkthrone et Mayhem venaient d'un pays froid où l'on regarde mal les individus qui essayent de sortir de la masse. Il était donc normal que leur musique soit un rejet total de tout. Mais la France ? Est ce la tradition litteraire et philosophique ? Le rejet de l'accordéon et des chanteurs aux textes sociaux et engagés ? Ou tout simplement une brise d'inspiration venu des pays nordique qui est venu s'installer dans ce petit coin de terre sur laquelle nous vivons. Quoi qu'il en soit. La vague est là et continue de produire des artistes originaux. Les derniers albums de Deathspell Omega et Blut Aus Nord ont marqué les esprits de beaucoup de monde. De pays en pays l'étiquette black metal française est devenu une référence de qualité qui inspire la confiance des accros et the Austrasian Goat ne viendra pas ternir cette image de marque que l'on gouvernement ferait mieux de reconnaître comme une part importante de notre exportation.

D'abord accroché dans mon esprit a Xasthur et sa depression californienne lente et depressive, the Austrasian Goat n'est finalement pas aussi proche de Malefic que j'aurais put le croire aux premières écoutes. La lenteur de la musique et les nappes de clavier sous jacente, s'echappant de derrière les guitares, sont des touches que les deux artistes partagent en commun, de même que la composition du groupe qui se résume a une seule et même personne pour tenir tout les instruments. Ce qui est par contre très différent de Xasthur c'est l'émotion dégagée. Alors que Xasthur hurle son desespoir, c'est bel et bien de la rage qui ressort des pores de ce disque. A tel point que l'on est loin d'une album déprimant, sombre et romantique mais proche d'une froideur technologique qui vous lave interieurement de vos émotions. Ce disque est une purge tellement la musique et l'émotion est froide sans pour autant tomber dans le malsain. La mécanique du rythme fait fortement penser a PHOBOS, un autre très bon projet unipersonnel français plus proche de Godflesh que de Mayhem. Le lien avec Godflesh se fait d'ailleurs aussi pour the Austrasian Goat a cause de la mécanique mais aussi du sentiment d'évoluer dans un univers post industriel désolé que l'humanité aurait abandonné.

Plus proche de l'école Blut Aus Nord, période the Work which transforms god, que de Deathspell Omega ou de Antaeus, the Austrasian Goat peint une toile où se noient les nuances de gris dans un mur dense de guitares, d'electronique et de hurlement. Le genre de musique que les personnes qui n'aiment pas particulièrement ce qu'elles voient dehors apprecient pour accompagner leur trajet et donner une musique de fond a leur dégout. La reprise de Grief, "I hate the human race" résume bien l'émotion que dégage ce disque dans son ensemble. Alors bon, forcement, si l'on désire entendre un peu de variation dans toute agglomération de grisaille, on sentira surement la lassitude pointer le bout de son nez vers le millieu du disque. Mais quand on aime les albums, voir même les artistes (je pense encore a Xasthur) qui dégage chansons après chansons une esthétique propre, même si elle n'évolue que moyennement de plages en plages, alors ce première album conviendra fort bien pour vous accompagner pendant moins de trois quart d'heure de musique. Pour un début, c'est un album très encourageant et un projet qui méritera d'être suivi avec attention. Si l'homme derrière ce pseudonyme réussit déjà aussi bien a jouer avec les nappes et les ambiances, que nous reservera la suite ?

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