De duo, le combo James Mallone (guitares et voix) et Michael Van Dyne (batterie) est passé à un groupe que l'on peut voir sur scène et part donc en tournée. Un changement de situation qui a vu le départ de Van Dyne mais l'arrivée de trois nouveaux musiciens venu prêter main forte sur scène mais aussi dans le travail de composition. Cependant, Arsis n'en devient pas autre chose et continue d'être un groupe de death metal mélodique et technique.
La chronique pourrait s'arrêter là et tout irait très bien. Un groupe de death mélodique à notre époque est l'équivalent d'un groupe de neo metal durant la deuxième moitié des années 90 ou d'un groupe de thrash durant les années 80 : un disque de plus dont se contenteront les fans et qui laissera indifférent les autres.
Ce passage notable de Willowtip à Nuclear Blast est toutefois remarquable. De groupe de référence totalement obscure, Arsis est maintenant signé sur une grosse machine qui a forcement vu dans les compositions de James Malone quelque chose qui pourrait rapporter. Pas juste un disque de plus a sortir pour inonder le marché. Pas un album qui se vendra a coup de coupes de cheveux et de clichés.
Tout en étant mélodique, Arsis reste extrêmement loin des clichés du genre. Pas une once de In Flames, de At the Gates ou de Dark Tranquility. S'il faut piocher du coté de la suède ce serait plutôt Edge of Sanity qui conviendrait. Toutefois, contrairement a ces derniers, Arsis n'en est pas pour autant progressif. Les structures, bien que complexe et changeantes, s'orientent vers des chansons efficaces comprenant tout ce qu'il faut comme accroche mélodiques. Un changement de taille par rapport à un "United in regret" plus technique et moins facile d'accès que le premier opus, "A celebration of guilt". Le registre vocale ne s'oriente toujours pas vers une once de mélodie. Tout ce qui est susceptible d'accrocher l'auditeur se trouve dans les riffs acérés de Malone.
Dans le genre, ce guitariste continue d'exceller dans l'art de shredder sur un manche sans ennuyer l'auditeur. Un fait toujours important a remarquer quand on se trouve à une époque où l'ont parcours parfois le manche à la vitesse d'un TGV a peine sorti du berceau (Decapitated, The Faceless, Winds of Plague ...). Du feeling il y en a donc a revendre. Le gros défaut de ce disque réside donc ailleurs : dans la batterie. Consciemment choisit pour sonner aussi synthétique (selon ce que disait Malone lors d'un interview), ce choix n'en est pas pour autant justifié à mes oreilles. Peut être que ce qui manque encore à ce groupe est de se focaliser un peu moins sur la guitare et plus sur l'interaction entre les instruments ?
Pour l'heure ce nouveau disque n'en est pas moins très agréable. Ces 45 minutes de shred intense et mémorables conviendront autant aux aficionados du groupe (qui ne doivent pas encore très nombreux) et aux nouveaux venus. "We are the nightmare" est un premier pas sur le territoire des majors extrêmement convaincant. Aucun compromis et une progression dans un style similaire avec des chansons encore plus solides. Ce qui fait donc la force de ce disque est à la fois son seul défaut : d'être juste meilleur dans la même catégorie et de ne rien transcender.
Bien sur, tout les groupes ne peuvent pas être plus originaux les uns que les autres mais il y a fort a gagner pour Arsis de profiter de leurs talents de musiciens pour composer des chansons qui dépasseront le seul cadre délimiter par les quatre mots que je citais en début de chronique : death metal mélodique et technique.
Sunday, September 28, 2008
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