Monday, December 21, 2009

Hecq - Steeltongued (Hymen) 2009


Découvert totalement par hasard, Hecq, de son véritable nom Ben Lukas Boysen, est ma première révélation d'un univers sonore dont j'ignorais encore à peu près tout.

Rencontre incroyable entre l'IDM, le breakcore et le dubstep le plus ambiancé, son travail se rapproche autant de l'univers sonore de Burial que du travail rythmique d'Autechre. D'instrument à corde, Steeltongued n'en comporte aucun. Les seules cordes sont celle du rappeur Nongenetic venu poser sur "I will survive" pour un morceau d'IDM découpé au scalpel sonore.

Le titre le plus précieux de ce disque est surtout "Typhon". Hériter des atmosphères sonores des séries animés Lain et Boogiepop Phantom, il permet l'amorce dans un univers comparable au Neuromancien de William Gibson où le voyage entre les couches du réseau permet un zapping constant entre des atmosphères pesantes et des électrochocs rythmiques.

Après une entrée en matière aussi haletante, la suite pourrait alors paraitre répétitive. Le spectre des atmosphères et des rythmes explorés par Hecq contourne totalement cette inquiétude en créant des plages uniques autour d'un scénario crée par le talent d'un artiste dont l'utilisation de la technologie ne se fait pas au dépend de l'émotion. Résolumment urbain, Steeltongued met en relation le corps et la ville dans un même battement, fait à la fois de vibration, de chaire et de goudron. En résumé, si Burial est le son de la mélancolie Londonienne, Hecq est la confrontation des sonorités multiples que l'on peut rencontrer en marchant dans les rues bondées d'une capitale. Les rebondissements de l'humidité sur la taule, les échos des conversations et les mélanges de sons issus des voitures et des magasins. Une orchestration de la réalité urbaine issu de la musique concrète et reproduite par la confrontation de tout ce que l'electro moderne à apporté de révolutionnaire au monde de la musique.

Maintenant est pourtant venu le temps de tempérer mon enthousiasme. En effet, Steeltongued est le sixième disque de Hecq, et selon le webzine spécialisé, Igloo Magazine, que j'ai consulté en effectuant mes premières recherches, celui-ci n'est pas le meilleur de sa discographie. Voir même, selon le dit chroniqueur, il représenterait une répétition dans sa carrière! Ce double album, complété par un disque de remix dispensable mais néanmoins intéressant, est pourtant bien plus qu'une simple entrée en matière mais une véritable révélation. Preuve que l'univers mal dégrossis de la "musique électronique" a beaucoup apporté et continue de produire des merveilles donnant tort à tous ceux dont l'espoir de rencontrer de nouvelles sonorités s'est transformé en un mépris fatiguant. La musique vit et Steeltongued en est la preuve.

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