A la première écoute de cet album, je me suis demandé si cet homme dont j'apprecie tant le travail n'était pas devenu le Slayer du black metal. Album après album, toujours la même chose, un peu d'évolution, mais toujours la même chose. C'est faux. Si vous avez eu la même impression alors retournez vers ce disque et pretez l'oreille car même si il n'y a pas ici de révolution par rapport aux albums précédents, la progression est tout de même là, et pas juste du point de vue du label. En fait, peut être suis je long a la détente, mais ce que fait Maléfic n'est pas commun au groupe de metal classique qui sortent un nouvel album tout les deux ans une fois qu'ils sont pleinement satisfait de leur évolution. Maléfic par contre propose des albums en fonction du nombre de chansons qu'il a écrites. Ce n'est pas une attitude qui voudrait que chaque album sois un nouveau chef d'oeuvre. "Subliminal genocide" est un meilleur album que "Telepathic with the deceased" mais c'est avant tout uniquement une nouvelle collection de chansons. D'ailleurs, a en croire un recent interview, le nouvel album serait déjà enregistré et serait encore mieux. Est ce une tactique pour inciter les gens a preter l'oreille a son travail ou tout simplement l'honneteté d'un homme qui ne se préoccupe que de sa musique et pas de sa promotion ?
Qui est ce que ça interesse au final ? Pas grand monde, hormis ceux qui détestent sa musique. Et ils ne changeront surement pas d'avis ici. Jouant encore sur un tempo très lent et recouvrant ses cris déchirés de couches de guitares à la fois vaporeuse et mélancholique, "Subliminal genocide" est un album de Xasthur comme on les connait. La différence, ou plutot l'évolution, est a entendre dans l'utilisation plus fréquente de passages sans rythme ou des notes grésillent et s'éffacent doucement en laissant toujours derrière elle cette émotion profonde de malaise qui caracthérise la personalité du travail de Maléfic au sein de Xasthur. L'utilisation de la pédale de délais sur des passages plus denses donne encore plus de richesses et voit même la prédominance sur pas mal de chansons d'une ligne mélodique qui n'est pas sans rappelé, mais c'est un leitmotif depuis son premier album, l'influence de My Bloody Valentine. Il parait d'ailleurs que "Loveless" parut a peu près en même temps que "Transilvanian hunger" de Darkthrone. Et bien voilà leur fils batard, enfin en quelques sorte. Déjà car une équation ne résume pas un travail aussi personel. Et aussi car bien que s'inscrivant dans des sonorités semblable, il n'y a pas que ces deux influences dans ce disque.
Simple collection de chansons, si l'on regarde avec une vue d'ensemble sa discographie, "Subliminal genocide" est aussi une collection de chansons excellentes qui devorent bien vite votre attention bien plus que la description d'une musique lente, pâle et maladive ne le laisse penser. La procession funèbre vous empare, une fois l'intro dépassé (une introduction par contre un peu trop téléphoné, surtout par rapport a l'album précédent), et ne vous relache pas jusqu'a la fin du disque. Mieux encore, bien plus qu'une experience, le developpement plus mélodique et mélancholique laisse une trace chez vous et vous rappelle. Cependant pas unique, dans une discographie ou le seul maitre a bord epanche ses resantiments d'albums en albums, mais toujours plus fascinant et intéréssant. "Subliminal genocide" n'est peut être pas le nouveau chef d'oeuvre de Xasthur, mais c'est un nouveau pallier qui sera peut être entérré par son successeur ou restera dans les mémoires. Pour l'heure, c'est l'album que je désigne comme étant le plus aboutis et le plus profond d'un point de vue sonore. Pas vraiment varié mais surement pas ennuyeux pour autant, la trace fantomatique que laisse ces chansons est une piste que j'aime suivre. Comme une rose noir qui bourgeonnerait lentement, Xasthur continue d'être un projet unique et toujours plus fascinant.