Saturday, August 28, 2010

Brutal Assault (3/3) - Meshuggah, Tankard, Voivod, Jesu

Bien que copieusement aspergé par une averse diabolique, le site du festival était toutefois encore correct au matin du troisième jour. Les cailloux devant les deux scènes garantissait que la boue ne vienne pas déranger le déroulement des concerts et bien que la route qui menait au festival ne bénéficiait pas du même traitement, elle n'était pas non plus impraticable. C'est toutefois sous un ciel un peu nuageux que commença à 10H le troisième et dernier jour de ce Brutal Assault 2010.

Premier constat, même si l'heure est encore un peu matinale pour une dose de gore grind, le trio de Cock and Ball Torture s'en sort très bien avec un grind bas du front, mid tempo, servis par des instruments aux petits oignons et un pitch du plus belle effet sur les deux micros. Le chanteur/bassiste insiste d'ailleurs pour parler un peu au public entre les morceaux avec ce même effet. Rien de varié mais la demi heure passe très bien et réveille tout les sens pour la journée à venir.

Deux groupes passent toutefois avant d'avoir autre chose à se mettre dans le tympans et c'est le quatuor italien de Sadist qui vient ajouter un peu de neige à la grisaille avec leur petite machine à neige placé de manière a arroser un peu les premiers rangs, mais rien de plus. Pour l'ambiance c'est loupé, heureusement leur thrash progressif n'en a pas trop besoin et les prouesses des musiciens sont bien retranscrit par le mixage pour permettre à leur composition de ressortir dans toute leur originalité. Le guitariste/claviériste étonne par sa capacité a assurer parfaitement les deux instruments, même quand il doit les alterner rapidement, et le chanteur d'en rajouter en le tenant la tête d'une clé de bras quand il effectue ses solos. A peine une demi heure et le groupe doit partir, a regret car il n'y a encore une fois personne sur la scène d'à côté.

Le sort persiste effectivement contre Bal-Sagoth, dont le set était programmé à la place de celui de Sybreed, qui a donc joué le jour précédent, mais des retards les forcent à se mettre à la place de Barren Earth. Ceux-ci partent donc en fin de festival, à la place de Ahab, qui n'assurera par contre pas de concert à cause d'un problème familiale et ne pourra donc pas jouer. On comprends mieux pourquoi le festival ne propose pas de passe à la journée (bien que le prix soit déjà ridicule pour trois jours), ça évite les déconvenue de personnes venus spécialement une journée pour un groupe en particulier.

The Arusha Accord se prépare donc pendant que tombe une pluie fine et que certains, dont je fais partie, se protège toujours en patientant sous un stand (le stand Red Bull, stratégiquement placé devant l'une des scènes). Le concert commence et la pluie continue de tomber un peu, puis s'efface et laisse complètement la place au mélange techico metalcore de ces anglais dont les ressemblances avec Sikth s'arrêtent à la voix de leur deux chanteurs dont le timbre ne se distingue pas très bien. Hormis cela, ce sont de bons héritiers de l'un des groupes originales de la scène metalcore anglaise et avec un son plus équilibré (les deux guitares ne ressortaient pas assez par rapport au jeu frénétique du bassiste) ils ont du potentiels une fois que l'on est passé au dessus des coupes de cheveux.

Pas de Barren Earth mais Bal-Sagoth à la place. Groupe assez rare et atypique par ses histoires de fantasy et de science fiction conté par un chanteur/narrateur volubile. Le rendu scénique pêche donc un peu par la présence des musiciens, grimés par des sortes de peintures de guerre, et un chanteur cachés sous une capuche, présentant un maigre spectacle alors que leur musique est celle de space opera a gros budget. Bien joué, à peine handicapé par un chanteur semblant un peu perdu, le nez tout le temps penché vers le bas, comme si il lisait le texte avant de le chanter, le soleil timide du début d'après midi ne profite pas à l'ambiance d'un concert très kitch et aussi un peu ennuyeux quand les morceaux s'enchainent avec les même mélodies à la John Williams et une impression de spectacle en carton patte.

Qui a appuyé sur le bouton avance rapide? La question persiste pendant tout le concert d'Origin et sera d'autant plus présente à mon esprit quand, lors du rappel, le chanteur pris une voix plus aigus pendant quelque instants tandis que le guitariste et le bassiste continuait de frotter leurs instruments à la vitesse de la lumière. Excès de vitesse, dépassement en ligne continue, Origin enfreint toutes les règles de bonne conduite d'un concert de death metal avec un brutal death ultra technique et ultra rapide dont on distingue beaucoup trop la double grosse caisse, dissimulant alors presque complètement le jeu du bassiste, à peine perceptible pendant les acalmis, et les riffs. Il se passe tellement de choses que l'on aimerait bien tout entendre et on pointant l'oreille on y arrive presque. La puissance reste toutefois bien apparente et leur concert s'enchaine avec plus de bonheur que je n'en attendais. Si seulement John Longstreth pouvait marteler un peu moins sa double !

Pendant Graveworm, je mange, et je reviens pour Madder Mortem. Dans un festival metal extrême, leur originalité est d'autant plus perceptible et le chant d'Agnete M. Kirkevaag plus envoutant et touchant. Pour ma grande déconvenue, aucun titre de Deadlands ne sera joué, le groupe préférant ceux, plus variés, de Eight ways. Leur set ne semble pas être très bien accueillis, ou leur musique très connus, et j'admets aussi ne pas avoir jeté une oreille à leur dernier disque, ni leur dernier EP. Pourtant, le refrain de "Get that monster out of here" rentre facilement en tête, ainsi que "A different kind of hell" et le ton mélodramatique de Deadlands est remplacé par une musique plus enjoué et fédératrice bien agréable alors que le soleil fait son grand retour.

Lyzanxia et le début du concert Moonsorrow passe après un nouveau passage aux distros et je peux donc profiter de la vue d'une foule enthousiaste venu remuer ses longs cheveux et lever le poing en rythme avec du metal de viking. Le son est encore fois excellent mais ne retient pas plus que ça pendant que je mange un cocktail de fruit en attendant la suite qui se trouve être Jesu.

Les enchainements surprenant sont pléthore au Brutal Assault et celui-ci n'est pas des moindres. Avec une heure de préparation, le son est parfaitement au gout de Justin Broadrick et aussi du mien pour un concert de nouveau morceaux, trois ou quatre sur quarante cinq minutes, mêlant des rythmes de boite à rythme à la Godflesh a des riffs musclés et mélodiques. A ma droite j'ai la surprise de découvrir le guitariste d'Origin, attentif au jeu d'un guitariste diamétralement opposé au sien et surtout beaucoup plus massif. Hypnotique et rafraichissant après une matinée de guitare saturé et de mélodies envolés, la mélancolie de Jesu attrape les festivaliers et pas mal resteront attentif, sans grand mouvement d'appréciation ou de désapprobation non plus, jusqu'à une conclusion toujours aussi timide. Le meilleur concert de Jesu que j'ai eu le plaisir jusqu'à aujourd'hui.

Pas mal de mes compagnons de route était venu pour Macabre et je les comprends sans peine. J'ai toutefois préféré aller me reposer un peu avant l'enchainement final (et éviter aussi Diablo Swing Orchestra). Cependant, j'aurais rarement eu droit à la fois à un concert de death metal et à une leçon d'histoire (chaque titre étant introduit par une bref biographie du tueur en série dont il est question) et j'aurais donc plaisir à les revoir avec Napalm Death et Immolation en Novembre.

Retour donc après un petit passage à la tente (pour écrire aussi une partie du présent live report) et revenir pour Voivod, tout simplement car si l'on vient voir Meshuggah en concert, la moindre des choses est de rendre visite à l'une de leurs influences sans laquelle les suédois ne feraient pas la même musique. De nombreux fans sont aussi présent et scandent continuellement du groupe, visiblement ému d'autant de gratitude. La set list pioche un peu partout et contente manifestement tout le monde en allant de Nuclear war (du premier album) à Global warning (du dernier). La qualité sonore est optimale, tout comme l'ambiance joviale qui permet d'apprécier avec le sourire ce retour au source d'un metal venu d'ailleurs. Le Quebec!

Je découvre ensuite un peu du set de Tankard, dont le thrash festif et alcoolisé a rameuté tout les fidèles. Des sourires sont encore une fois sur tout les visages et de l'entrain a danser et a remuer la tête en buvant. Certains sont tellement atteint devant moi qu'il se baisse pour ramasser quelque chose sans se rendre compte que leur postérieur est presque totalement apparent. Mais qu'est ce qu'on peut s'en foutre quand Tankard est sur scène? Bref, c'est la joie et le concert se conclut avec le, si j'ai bien compris, habituel "Empty Tankard" que le public connait tellement bien qu'il est capable de chanter le riff sans même qu'on leur indique de quel morceau il s'agit !

Je reste ensuite bien devant pour pouvoir apprécier le concert de Meshuggah. Cinq ans que je ne les ai pas vu. Cinq année où ma passion pour le groupe s'est peu à peu étiolé. Reste encore une folle envie de voir le groupe de nouveau sur scène qui a motivé principalement mon retour au Brutal Assault (après Ulver l'année dernière)/ Le set de Dying Fetus passe sur le grand écran d'à coté mais les balances des suédois sont beaucoup plus passionnantes... c'est ça être fan, s'intéresser aux moindres détails alors qu'il n'y avait franchement rien à voir, sinon que les deux personnes qui accompagnent le groupe, deux bonshommes de soixante ans bien tassés, ont eu bien du mal a obtenir ce qu'ils voulaient de l'ingénieur du son (seulement un son équilibré dans les retours, comme SSS le premier jour) et dépassèrent du coup de plus de dix minutes le temps prévu, à tel point que certains jetèrent des bières sur la scène.

Bref, après ces petits soucis, on peut rentrer dans le vif du sujet et une fois un bout de l'intro de "In death is life" joué, le concert commence vraiment avec "Rational gaze". Toute l'originalité du groupe me revient alors à l'esprit à mesure que la basse perfore tout son passage et que le son rende le groupe totalement étranger au reste de la programmation du festival. Meshuggah a beau convenir à un festival metal du fait de la lourdeur de leur son et de leurs longs cheveux, leur musique est presque totalement étrangère à ce genre. Avec une précision aussi mécanique qu'organique, la set list se déroule sans aucun accrocs, avec toujours des solos différents de ceux joués par Thordental sur disque. Parfois meilleur, généralement tout aussi intéressant, ceux-ci apportent un peu d'originalité au contenu alors que la forme est beaucoup plus millimétré qu'auparavant. La machine de guerre est en route et emprunte un itinéraire constitué uniquement de morceaux d'Obzen et de Nothing, et rien d'autre, jusqu'à l'annihilation totale du public. Un peu moins d'une heure de concert mémorable et fantastique, à la hauteur de tout ce que j'attendais de revoir depuis le Trabendo en 2005. Petit détail finale, Marten Hagström demandant à la fin du concert à ce qu'un membre de la sécurité donne son médiator à un fan sur le devant au lieu de le lancer dans le public. Meshuggah, c'est aussi la politesse de traiter comme des êtres humains son public, et ça aussi c'est agréable. Au final, rien ne pourra gâcher l'excellent souvenir que j'ai de ce concert et il a fait de moi un nouveau convertis à leur musique.

Les trois jours de festival ne pouvant pas mieux se conclure que sur cette victoire d'un metal original, je pris donc la décision de rentrer me reposer pour un retour qui promettais, et qui fut, épique. Dommage donc pour Agnostic Front (23H20), Sarke (01H05) et Watain (01H45) mais ils jouaient beaucoup trop tard.

Peut-être à l'année prochaine?

Note : Ls travaux ne sont pas indiqués sur le site de renseignement des horaires de passage des trains, il est donc possible de devoir prendre un bus pour rallier une partie du trajet jusqu'à Prague. Peut être que les travaux seront terminés mais prévoyez le dans votre planning de retour.

Note 2 : Le voyage en taxi jusqu'à l'aéroport compte quarante minute et peut vous couter quarante euros, donc préférez le bus (deux euros le voyage) et partez donc un peu à l'avance pour ne pas en louper un.

Brutal Assault - Devin Townsend, Lock Up, Converge, Sigh

La deuxième journée débute avec un petit sentiment de lassitude quand le premier groupe a jouer se résume à la coupe de cheveux de ses membres. Le succès assez inexplicable de Bring Me The Horizon a fait des petits et la progéniture a tout les traits des parents couplé à un manque d'originalité. Malheureusement, le large public présent a une heure aussi matinale (10H du matin) semble indiquer que ces gamins mettront bas à leur tour.

Après un tel début de journée, la musique de Gaza résonne avec d'autant plus de force. Tout aussi chargé de bile et de rage, voir même plus, qu'à leur concert parisien, Gaza assure le même set constitué à part égales de morceaux de He is never coming back et d'I don't care where I go when I die. Conclut toutefois par Femur, de l'EP East, la conclusion se fait dans la rage avec un batteur hurlant dans le micro de sa caisse claire et un guitariste faisant voltiger sa guitare jusqu'à la jeter sur le côté. Apparemment étonné de son geste, celui-ci résonne à l'unisson avec leur attitude dénué de pose et de chorégraphie huilé. Originale et sincère, un groupe que j'espère revoir encore et encore sur des planches françaises.

Après être délibérément passé à côté de Proghma-C et de Ragnarok, le début du concert de Callisto m'amène très vite à la conclusion que le monde n'a pas besoin d'un clone supplémentaire de Isis période Panopticon.

Pas non plus de Catamania, je préfère me réserver pour Devourment, un groupe pour qui la subtilité doit être synonyme d'ennui profond. Arrivé un peu en retard devant la scène, je découvre un groupe en plein action avec un bassiste portant un masque de cheval (masque qu'il aura porté, semble t'il, sur toutes les dates de leur tournée européenne). Le chanteur s'exprime entre les morceaux comme un bon redneck américain avec deux de tensions et introduit même le dernier titre, Babykiller, avec une question essentiel "Do you know what you want to do when a baby starts screaming." Riffs gras, tempo bas, pig vocals. Tout ce que l'on peut attendre d'un groupe de slam death en action sans trop d'énergie et d'envie de la part du public ou du groupe.

Jusqu'à ce jour, Kylesa n'avait jamais réussit a m'intéresser sur scène. Jeu entre les voix assez mal géré, lassitude de devoir supporter un groupe dont on connait déjà le set et pour qui on ne ressent que de l'apathie. Pourtant, après les avoir vu trois fois interprété à peu près le même concert, j'ai été conquis par ce quatrième show alors qu'il ressemblait pourtant en tout point au précédent. Le bassiste et la guitariste prennent manifestement du plaisir à jouer ces morceaux et leur enthousiasme aura eu une part certaine dans la découverte de mon intérêt pour eux.

L'apathie est toutefois un sentiment qui caractérise bien les musiciens de Monstrosity. Très talentueux à leurs instruments respectifs, chanteur y compris (bien qu'il ne fasse que growler, il le fait de bien belle manière), et pourtant ennuyés. Le concert commence même avec un peu de retard, mais contrairement à SSS, ils ne chercheront pas à le rattraper en dépassant le temps qui leur est impartis.

Pas de Kalmah ensuite pour ne revenir qu'à l'arrivée de Sigh. Grand fan devant l'éternel de ce groupe de black metal symphonique japonais décalé, j'attendais de ce concert qu'il gomme les petits défauts de leur set au Hellfest et j'eu donc ce que j'attendais. Les parties symphonique enregistré ressortent avec plus de force et le jeu des musicien est aussi rendu plus claire avec seulement une perte d'énergie lors des solos de guitare qui laisse le spectre sonore bien trop vide par rapport au reste des morceaux. Les deux voix de Mirai et de son égérie et saxophoniste, le Dr Mikannibal, restent aussi en retrait, contrairement à leur présence scénique qui continue d'être des plus actives et récompensés par un public ne cessant de scander le nom du groupe entre les morceaux. Ceux-ci sont tirés de Scene's from hell et Hangman's hymn ainsi qu'un titre surprise, Shikigami, de l'EP Ghastly funeral theatre (récemment réédité en LP sur The Crypt mais déjà sold out) accueillit avec enthousiasme par un plus grand fan que moi qui se trouvait à ma gauche et pas grand monde de plus. Peut être réussirais-je un jour à me procurer tout leur disque et peut être que Sigh remettra plus rapidement les pieds en Europe. Ce dernier point est bien plus sur que le premier, car a en juger par l'engouement et le nombre de personnes présentes, les fans a contenter sont nombreux malgré la relative notoriété du groupe.

Crushing Caspars remplace Cro-Mags et je préfère me casser faire un tour et louper une poignée de groupe pour mieux me préparer pour la soirée qui promet d'être longue. L'envie de revoir Necrophagist me pousse enfin de nouveau dans la scène pour découvrir avec efroie qu'ils ont joués finalement plus tôt dans l'après midi et échangé avec Mnemic que je n'avais en revanche pas du tout envie de voir. La vue de Guillaume Bideau et l'entendre massacrer un titre chanté par son prédécesseur me fait prendre mes jambes à mon cou et rejoindre des amis qui me rassurent en m'informant que le concert de Necrophagist était tellement handicapé par des problèmes techniques (guitare inaudible au début et multiples coupures de son) que je n'ai finalement rien manqué de bien intéressant.

J'ai par contre très bien fait de ne pas laisser mes deux expériences decevante avec Converge me convaincre de rester dans mon coin. Convaincu que la troisième serait la bonne, j'ai croisé les bras, prié pour que le son soit bon et eu mes voeux d'exaucé avec un concert de possédé accueillis par un public à l'image de l'énergie frénétique des morceaux. Le large wall of death augmentera aussi considérablement la taille de la fosse après sa résolution pour donner encore plus de folie à ce concert. La set list est similaire a celle de leur concert parisien avec, entre autre, Last light, Homewrecker, Locust reign, Axe to fall. Certes, Jacob Bannon n'est pas très en voix mais son énergie, et celle de ses collègue, compense l'absence de certaines lignes vocales. Si le groupe est fatigué de jouer il ne l'a pas fait ressentir une seule seconde ce soir.

Après avoir tout obtenu de Converge, je n'attendais rien de Lock Up et fut donc agréablement surpris d'entendre un all star band jouant du grind à la Napalm Death pour le seul plaisir de partager la scène entre potes. Thomas Lindberg au chant, excellent frontman aux blagues efficaces ("This song is about Shane Embury's eyebrows", "In can you didn't notice, we're not Sepultura" en référence à leur échange de place), Shane Embury à la basse (Napalm Death, Venomous Concept, Meathook Seed...), Anton Reisenegger à la guitare (Criminal) et Nicolas Barker derrière les futs (ex. Cradle of Filth, ex. Dimmu Borgir, Criminal). Comme on peut s'y attendre avec un tel groupe, la musique, bien que direct, ne fait pas un faux pli et passe en revue les deux albums du groupe avec une même force qui compense le manque d'originalité du groupe. Une dédicace est faite à Jesse Pintado à l'origine du projet tandis qu'un autre est dédié à l'organisateur de l'Obscene Extreme (festival grindcore tchèque). Enfin, le dernier mot est laissé à Barker qui, en partant de scène, se retournera pour montrer à tous l'inscription sur son tee shirt : Seven churches on vinyl or fuck off!

Tout devait ensuite bien se passer avec un bien belle enchainement pour finir la journée : Devin Townsend, Cannibal Corpse, Ishahn, Napalm Death et Aura Noir pour les plus courageux (à 1H55). Townsend arrive, plaisante, met en place son matériel, commence pile à l'heure, est acclamé par un public enthousiaste et commence a chanter ... juste quand la pluie commence a tomber. La synchronicité des évènements était tellement surprenante après une journée au temps correct que beaucoup, dont moi, on cru qu'ils avaient juste reçus le contenu d'un verre de bière sur la tête, comme cela peut arriver à ce festival où l'alcool est peu cher. Sauf que les gouttes n'étaient pas alcoolisés et durèrent un bon quart d'heure que je passais sous un bout de tente, collé à d'autres personnes qui, comme moi, n'avait rien prévu pour se protéger tellement le temps avait été clément et ensoleillé l'année dernière. Le concert de Townsend continua pendant ce temps devant un public déterminé, et/ou protégé, avec un son parfait et d'autant plus rageant que je ne pouvais pleinement en profiter. Après cela, l'heure était au contrôle de ma tente et de mes affaires et la fatigue eu raison de ma détermination a remonter, surtout avec à l'esprit la possibilité.

Note : L'averse n'arriva qu'à quatre heure du matin et inonda considérablement le camping et les alentours. Prevoyer donc de quoi vous protéger, vous et votre tente, ainsi qu'un matelas pneumatique pour surélever suffisamment votre duvet.

Note 2 : Un camping VIP est disponible dans les offres de campement du festival mais celui-ci est seulement protégé par des vigile et n'est donc pas avantagé d'aucune manière pendant les intempéries.

Tuesday, August 24, 2010

Eryn Non Dae - Hydra Lernaïa


Je me souviens que lors de la sortie du premier album de The End chez Relapse, le label vendait Within divina comme une rencontre entre The Dillinger Escape Plan et Neurosis. Combinaison approximative néanmoins assez approprié, histoire d'attirer l'attention, qui peut convenir aussi pour ce premier album de Eryn Non Dae si l'on remplace Dillinger par un fameux groupe de suédois. Anciennement connu sous le nom de END, les toulousains changement de nom mais pas d'orientation. Les deux influences présumés semblent être Meshuggah, entre des riffs à la None pas encore ultra complexe et un tempo à la Nothing, et Ion Dissonance (plus sûr pour le premier, moins pour le second) avec peut-être un poil de Dillinger Escape Plan pour souligner le facteur chaotique de l'équation musicale.

L'erreur serait de copier, ou de le faire assez bien, mais pas suffisamment pour pouvoir discerner le groupe de la masse, et elle est éviter, non pas par la technique des musiciens, néanmoins conséquente, mais par la dose massive de basse et l'impression constante d'implosion laissant un voile de menace sur le disque. Menace jamais mis a exécution en revanche par un chanteur bien trop uniforme dans son attaque vocale à base de hurlement Jens Kidmanien sans l'impact mécanique de celui-ci.

De respiration mélodique en riff lourd décalés jusqu'au habituels explosions polyrythmiques du genre, Hydra lernaïa se résume un peu trop facilement. Une variation sur un thème imposé maitrisé avec aucune grande déviation notable par rapport au canevas établis par les suédois et les canadiens susnommés depuis plus d'une dizaine d'année. Pas de référence grossière pour autant, ce qui est toujours bienvenue, avec juste des morceaux un peu trop long pour ce qu'ils proposent et le manque d'émotion forte que procure l'album. Les capacités techniques sont toutefois assez impressionnante pour que l'impression d'être en présence d'un groupe, seulement encore, très prometteur soit constante. Point noir extra musicale pour conclure : peut être n'était ce que moi mais le livret ne rentre pas dans l'encoche prévu à cet effet dans le digipack. Une erreur plutôt étonnante pour un label comme Metal Blade.

Castevet - Mounds of ash


Ah, les jours d'antan où on pouvait reconnaître un album de black metal à la couverture portant une photo en noir et blanc d'un paysage forestier. Maintenant il y a un peu de couleur, de petites décorations aux quatre coins, façon cadre fantaisie. Seul la typographie à l'intérieur est encore là pour vous assurer que vous avez peut-être à faire à un disque de black metal.

Le doute persiste encore une fois le premier morceau lancé. Ces jeunes gens là ne s'assoient plus sur le Darkthrone en priant pour le Mayhem. Il boivent au Krallice (Colin Marston à la production, au mixage et au mastering) mais sont Enslaved par leur passion pour le metal Norvégien. Isa aura manifestement marqué leur esprit tant Mounds of ash reflète bon nombre de mélodie et une texture quasiment identique à celle du chef d'œuvre des vikings du black metal progressif norvégiens. Comme pour eux et pour Krallice, le black metal est un outil dont ils se servent et non une religion.

Coïncidence, ils partagent leur nom avec un groupe d'indie rock de Chicago. Première indice du désintérêt que porte le groupe à son quotient de grimness. Deuxièmement, les riffs fins les éloignent de l'obsession métallique pour la dévastation par voix d'un taux de décibels. Sans être avare en double grosse caisse, c'est le jeu du batteur qui apporte le plus de virulence, avec les vocaux criés. La texture de la guitare, en forme de papier de verre, se froisse et se trouble, gorgé de reflet et de pliure mélodique et progressive.

L'atmosphère même du disque se confond entre la mélancolie et l'exploration. Originaire de New York, sans aspirer aux paysage forestier comme Wolves in the Throne Room, la brume que décrit Castevet n'a rien de commun avec celle qu'aspire les habitants de la grosse pomme. Champ de bataille plutôt que chant de bataille, le trio n'appelle pas à la destruction, préférant peindre sa conclusion. Pour cela, bien que leurs influences soient résumé plus haut, leur somme voit déjà se dégager une identité américano/norvégienne maitrisé qui ne s'étend pas dans mille trajectoire et donne à voir un visage de conquérant à côté de ses influences. Leur présence sur Profound Lore donne encore une fois raison à l'oreille des gérants de cet excellent label américain qui continue d'être une source sûr d'originalité en matière de metal sombre, au sens large du terme.

Saturday, August 21, 2010

Aidan Baker - Liminoid / Lifeforms


Selon la définition, le terme de symphonie ne convient pas aux musiques vocales, instrument utilisé dans le cadre de ce morceau en quatre parties. Pour autant, les mots n'étant qu'une part légère de l'oeuvre, il me semble être plus qu'à propos pour décrire cette pièce pour trois guitares, deux batteries, un violon et deux violoncelles.

Les instruments s'ajoutent d'abord de façon rythmique avec des courtes mélodies dansantes, et cela jusqu'à la fin de la deuxième partie. Ensuite, l'introduction du troisième mouvement se fait sur un lit de textures ambiantes dans lequel se couche les différentes lignes mélodiques interprétés par chacun des instruments. Une lente progression où l'impact de chacun des instruments est mesuré sans qu'aucun n'ai le privilège de se faire entendre plus qu'un autre.

Une addition brillante démontrant la connaissance de Aidan Baker dans la superposition des sonorités. Superposition rythmique, mélodique et finalement vocale suivant la même logique pour l'installation d'une atmosphère quasi religieuse conclue par la reconquête par les batteries, puis les cordes, d'une mélodie plus rock faisant se rejoindre les méthodes rythmiques et mélodique développés dans les trois premiers mouvements.

La dernière pièce de vingt-cinq minutes est, en comparaison, beaucoup plus classique pour Aidan Baker. Guitare, violon, violoncelle et effet ambiant forment une nappe consistante similaire au développement d'une plante ou à l'éveil d'une forêt le matin. Le souffle angélique transpercé par les sifflements lointains du vent dans les branches et des oiseaux. Pratiquement une image d'Épinal si ce n'est pour la qualité d'interprétation de la dite image. De quoi se repasser mentalement les meilleurs moments d'un reportage de la chaine Nature passé au ralentis. "Liminoid" et "Lifeforms", deux pièces distinctes formant une bande son complète où chaque minute est proprement exploité à peindre un nouvel espace et former une toile de fond qui, une fois écouté dans sa totalité, se suffit a elle-même.

Year of no Light - Ausserwelt


En quatre ans, la notoriété de Year of no Light aura eu le temps de grandir, au point que leur performance en Pologne soit écouté attentivement et applaudis généreusement par plus d'une centaine de polonais au festival Asymmetry. La couverture de Rock sound n'est pas encore au coin de la rue, quoi qu'à une époque des groupes de la même popularité avait été propulsé en haut du panier pour de simples raisons de copinages, et les bordelais s'en fichent surement sinon ils n'auraient pas pris une direction aussi progressive après leur premier album.

La collection de morceau qui les avait fait connaitre, Nord, fait maintenant bien pâle figure devant la masse post-shoegaze qui accueille l'auditeur sur Ausserwelt. "Plus loin que", "le monde extérieur", voilà le peu que j'ai pu trouver pour traduire le nom de cet album et je suppose être à côté de la plaque. Ceci-dit, ces traductions plus qu'approximatives correspondent bien à décrire le contenu de la nébuleuse de guitare produit par l'union des trois hommes qui font maintenant partie de la formation.

Trois guitares, deux batteries, une basse et un clavier placé au milieu que tout le monde manipule, afin de palier l'absence du chanteur/claviériste des disques précédents. La liste des membres adjoint aussi à l'équipe visible sur scène les responsables du son, Cyrille Gachet, à l'enregistrement et au mixage, Emmanuel, l'éclairagiste et Florian, guide spirituel et logistique que je suppose être leur manager.

Ce n'est presque plus le même groupe en somme et presque plus la même musique. De dix titres ont passe à quatre de plus de dix minutes. L'expansion des riffs a suivis l'expansion du groupe de façon à ce que le groupe devienne une sorte de culte à même de propulser le même genre de riffs travaillés dans Nord dans des constructions sonores autrement plus dense et narrative. Le postcore d'antan devient doom sans perdre sa parure shoe-gaze et sa luminosité.

Ainsi, si l'on entends par maturité une évolution vers un son plus personnel et l'expression d'un spectre d'émotion plus vaste, alors Ausserwelt est l'album où la pomme devient bonne à croquer. Une écoute réjouissante qui promet, si ce n'est l'approbation du public, la joie des critiques heureux de voir un groupe se trouver un son aussi personnel et différent de la masse des clones de NeurIsis. La comparaison devient obsolète sur l'ile forestière qu'occupe maintenant le groupe, sur laquelle ils peuvent construire leur propre navire et faire voyager leurs spectateurs jusqu'à ce petit monde de musique qu'ils se sont construit. Tout ce que l'on pouvait attendre de Year of no Light, c'est une évolution comme celle-ci et ils l'ont réussies parfaitement.

Friday, August 20, 2010

The Abominable Iron Sloth - the ID will overcome


L'abominable paresseux metallique est de retour, les crocs plus acérés, la bouche toujours plus avide et la détermination encore plus affirmé. Précédemment accompagné par différents membres de Will Haven, Justin Godfrey, compositeur principal, maintenant suivit dans sa route par Andre Samabria et Aubrey Pope, a d'abord poursuivi son rêve tout seul sur scène à l'aide d'une boite à rythme, et finit par jeter l'éponge momentanément entre 2006 et 2007. Le projet revint ensuite sous le nom de The Indomitable Iron Sloth, reçu le financement des fans, avant de reprendre de nouveau son premier nom et d'arriver avec deux nouveaux membres et un son trouvé/retrouvé.

Le départ des membres de Will Haven n'aura pas affecté grandement le son de ce groupe, auquel il manque seulement aujourd'hui les solos dissonant de Jeff Irwin, mais pas le groove de mammouth du premier album. Or, c'est surtout celui-ci, bien que toujours très Will Haven, qui fait l'identité du groupe (avec aussi un écart vers Isis pour l'emprunt du riff de "The Tower" pour "the Timely death of Billy Mays") . A l'instar du quatuor de Sacramento, à l'époque de El diablo, les riffs de The Abominable Iron Sloth assomme comme des coups de massue, ou des bras géants d'un monstre lent et plombé. Un paresseux costumé d'une armure de fer donc.

Plus monolithique que jamais, les plages changent et l'effet recherché reste le même. Or, sans aller jusqu'à l'épuisement, the ID will overcome souffre en partie de cette obsession qui rend indistincte les plages entre elle. La présence d'une femme dans les rangs permet toutefois la présence d'un peu de chant féminin, léger, en introduction de "Big iron door". Une variation dont le groupe que le groupe ferait bien de s'approprier dans des futurs morceaux.

Pour autant, la caresse des riffs suffit a bercer tout au long du disque pour faire qu'en un peu plus d'une demi-heure, si l'on zappe un peu l'avant-dernier morceau, "Heterodox nonconformists", de treize longue et inutiles minutes. L'exception qui conforme la règle dans sa collection, autrement sympathique, de titre tous autant bedonnant, évoluant d'un pas chaloupé, vers la destruction de toujours plus de maison et de route. Ce disque manque tout autant de variation que son prédécesseur mais procure le même plaisir sauvage de destruction aveugle. Plombé, efficace et finit bien trop vite pour que l'on puisse s'en lasser.

Fleshpress - Rebuild. Crumble


En plus de son rôle de batteur émérite, Mikko, membre, entre autre, de Clandestine Blaze et de Deathspell Omega, compose du harsh noise sous différents pseudonyme. L'introduction de ce premier titre par quelques effets sonore léger sert donc d'introduction au premier de ce mini album, autre volet des sorties de 2010 pour Fleshpress.

Le visuel d'un paysage sombre et bleuté rappelle celui de Pillars, tout autant que la musique, au rythme autrement plus sec que sur les morceaux de No return. Le sludge reprend possession du trio et la basse de grogner d'autant plus avec appréciation sous des riffs tantôt distordus, tantôt en forme de rocher. Réduit à un peu moins de neuf minutes, l'attaque de ce premier morceau se concentre sur un impact constant, à l'image de son titre, où l'on imagine sans peine l'apport progressif de pierre à chaque frappe de batterie, tandis que la basse représenterait la procession des esclaves et la guitare leur souffle et leurs hurlements.

Le paysage de pleine désolé introduit par des gémissement de guitare est alors parfaitement approprié pour le contre coup de la construction de la pyramide du premier titre. Le rythme frappé dessine le départ des âmes dans le vent de la mélodie où n'apparait encore que subrepticement la basse. Puis, la progression vers la chute se fait de plus en plus décisive à mesure que les notes de guitares s'accentue et que le rythme s'accélère doucement.

Une dernière respiration avant la dégringolade... puis c'est la déferlante avec le retour de la voix sur un riff typiquement black metal sur un tempo où les pierres roulent et s'écrasent un peu plus loin, signalant la conclusion de la souffrance dans l'expulsion de ces pierres pour laquelle tant de personnes sont mort. Dernière explosion avant la conclusion. L'élaboration du tableau prend fin avec plus d'intensité que comme il a commencé et de la façon la plus approprié qu'il soit.

Encore une fois, les deux titres se suffisent à eux-même dans une atmosphère plus fidèle à l'esthétique du groupe, tout en étant plus propice à des expérimentation à continuer sur une prochaine sortie, peut-être?

Fleshpress - No return


Deux mini albums de Fleshpress sortent cette année. Le visage couvert d'yeux est celui de No return. Une image peu commune pour une couverture d'album de Fleshpress, me rappelant le trait et l'univers dessiné par Mike Huddleston dans le comics Deep Sleeper. Dans celui-ci, un écrivain se perd dans ses rêves pour aboutir dans un univers dont il ne pourra plus se réveiller quand un autre prendra finalement sa place dans son propre corps.

La comparaison s'arrête là car le thème de la possession a peu en commun avec la musique de Fleshpress, si ce n'est ce rythme qui guide les pas de l'auditeur vers le premier riff massif auquel celui-ci s'attend. Le sludge black metal des finlandais trouve ici de nouvelles variations dans l'art de composer un morceau pesant grâce au jeu de leur batteur, Mikko, aussi membre d'une dizaine d'autres groupes dont les plus connus sont Clandestine Blaze et Deathspell Omega. Son jeu, celui de la basse et une discrète mélodie suffise à tenir en haleine jusqu'à ce que la guitare surgisse par une porte dérobée pour prolonger la pression, accompagné des habituels vocaux black metal du plus belle effet. Un riff des plus massifs, totalement à la hauteur de l'introduction de cinq minutes qui précède son entrée en scène.

La conclusion justifie ensuite l'usage du black metal comme genre pour définir la musique de Fleshpress avec une accélération haineuse finissant la création d'un morceau dans la progression du superbe Pillars. Après cela, quand une ligne de basse purement Black Sabbath introduit le second, et dernier morceau, la machine est lancé et le riff qui fait suite se révèle tout aussi excellent afin de ne pas faire mentir la pesante introduction précédente. L'atmosphère est alors moins malsaine et moins pesante, voir détendu, et l'ont comprend mieux la raison de ce mini album, constitué de deux excellents titres toutefois bien différent de ce à quoi Fleshpress a pu nous habituer jusqu'à présent.

Le doom prime donc pour ce deuxième titre, si ce n'est pour la voix du hurleur en début de morceau. Reposant après un imposant départ, le point commun entre ces deux morceau est l'interaction constante qu'ont les instruments dans l'élaboration d'un groove plus différent l'un que l'autre mais toujours aussi lourd. Deux compositions parfaites dans leur genre respectif.

Brown Jenkins - Death obsession


Une créature ressemblant à rat appartenant à la mythologie de Cthlhu, voilà ce qu'est un Brown Jenkin. Brown Jenkins en revanche est un duo constitué d'un guitariste/ batterie, bassiste et délégué aux effets et d'un autre bassiste participant aussi quelque parties de voix.

Signé sur Moribound, auréolé d'une grain similaire aux premiers disques de Xasthur, toutes les apparences tendent a porter ce groupe vers le rayon de la scène black metal américaine. Une catégorie qui ne suffit pas a décrire complètement la production de Brown Jenkins, malgré une certaine ressemblance avec les compositions de Leviathan par la longueur des morceaux. Le devoir du duo échappe toutefois aux préoccupations maudites des figures de la scène black metal américaine en se consacrant à autre chose qu'a dépeindre leur haine de l'humanité.

L'univers de Lovecraft est celui vers lequel ces deux musiciens ce sont tournées. Phobique à l'extrême, il créa un univers fantastique dans lequel il pouvait exprimer toute sa peur de l'univers qui l'entourait au moyen d'une mythologie extraordinaire, calice de ses peurs les plus fondamentales (l'eau, les étrangers, voir même son époque). La haine de l'humanité de Brown Jenkins s'exprimerait alors par le proxy d'une passion pour l'auteur?

Cependant, cet intérêt pour une oeuvre littéraire offre surtout au duo un réservoir d'inspiration bien plus profond, n'exprimant par simplement la haine ou la dépression mais une aura noirâtre pour une musique moins intéressés par la création d'une atmosphère que par la création de composition solide allant de riffs en riffs comme une histoire passe de paragraphe en paragraphe.

Le compositeur le plus chargé en instrument, sous le pseudonyme d'Umesh, use de chaque instrument, non pas comme des obligations, mais comme à leur plein avantage pour construire un univers sonore plus particulier que dans la majorité des projets black metal classique. La basse, instrument délaissé dans la plupart des groupes de metal, apparait clairement dans le mix des instruments comme appuie claire dans le rythme des morceaux, rythme peu varié certes, avec cependant quelque roulement bien placé et des accélérations maitrisés.

Une galerie de détails que l'oreille avisée captera avec plaisir durant l'écoute de ces sept morceaux. Un plaisir auditif rare dans un genre, let metal en général, plus préoccupé par la cohésion des instruments dans un tout puissant que la qualité des arrangements. Un genre qui n'aura pas contenté ce fameux Umesh puisque ce disque de Brown Jenkins est le dernier. L'homme se consacre maintenant à The Ash Eaters, un nouveau projet décrit comme étant entre le rock et le black metal avec trois sortis de prévus pour la seule année 2010.

Au regard de ce dernier disque, la qualité devrait suivre assurément tout en laissant derrière soi un disque des plus satisfaisant qui est au black metal ce que le monochrome est pour Yves Klein, un terme qui englobe mais ne définit pas avec profondeur la richesse des dégradés de couleur que l'homme a offert à la peinture.

MF GRIMM - The downfall of Iblyss... a ghetto opera


Trois ans après la sortie de Operation doomsday qu'il co-produit, un an avant sa sortie de prison pour la deuxième fois, MF GRIMM sortait enfin son premier album. Loin du gangsta rap qu'il avait fréquenté pendant sa jeunesse (il affirme avoir joué le rôle de ghost writer sur une partie de The Chronic de Dr Dre), The downfall of Iblys offre ce qu'il promet sous la forme d'un albums concept sur les tragédies et les leçons que rencontrent le personnage d'Iblys.

Tout comme MF DOOM, née dans le monde du rap sous le nom de Zev Love X dans KMD avant de perdre son frère et d'errer dans les rues pour revenir sous le masque de fer de DOOM et mettre en transférant ses tragédies dans la vie du super vilain, GRIMM raconte sous une forme romancé son expérience.

La comparaison entre les deux MF et leur premier album respectif ne s'arrête pas là sans pour autant qu'Iblyss en souffre. Aussi culte et imaginatif soit Operation doomsday, Iblyss l'est tout autant dans un style plus dramatique, sans oublier les boucles accrocheuses (Time and space, Foolish et ses claviers funky si similaire à ceux employés par DOOM).

Plus clair, moins bourrés d'effet de style, le flow et les paroles de Percy Carey sont ceux d'un conteur, et non d'un charmeur. Avec la fougue d'un jeune homme, il rappe encore avec l'abandon d'un homme que l'on a enfermé pendant trop longtemps. Le charme de ce disque vient justement de cette énergie, dont fait tout autant preuve MF DOOM sur Operation doomsday, et avec qui il partage deux morceaux dont "Voices pt. 1" et "Foolish".

L'oreille et la voix pour les mélodies ("Together"), il est plus facile de suivre le discours de GRIMM et de comprendre son propos sans avoir a faire face a des empilement de rime. Les parcours de MF DOOM et MF GRIMM se comparent cependant jusqu'à un point et se séparent dans leur conclusion. Tandis que l'un a choisit l'anonymat, autant dans sa vie que dans ses rimes cryptés, GRIMM est plus clair et déshabille ses personnages sur ses rimes ("Yes you are (it's only a movie"), "To all my comrades"). Une époque, deux albums et deux styles différents pour deux frères d'armes qui se sont ensuite fâches, puis récemment réconciliés et dont on espère entendre une collaboration. Moins sensationnels que DOOM, MF GRIMM ne compte pas autant de fidèle sans avoir a rougir devant son compagnon avec qui il partage des traits communs comme l'originalité d'un style intelligent et unique pleinement exposé sur ce premier album, aujourd'hui réédité. Pas de bonus a signaler, il n'y en avait pas besoin de toute manière. Découvrez ce classique oublié et rattrapez votre retard sur sa discographie.

MF GRIMM - You only live twice


Co-producteur sur Operation doomsday d'MF DOOM, Percy Carey était déjà rentrée dans l'histoire du rap avant cela. Proche de Dr Dre, 2 Pac, Snoop Dogg, il a même fréquenté Chuck D de Public Enemy et est monté sur scène avec tout le crew Death Row avant que ne commence sa dégringolade jusqu'en prison. Les gangs, le traffic de drogue, Percy Carey en a fait partie et MF GRIMM en a parlé.

Les potes que l'on retrouve criblé de balle, son propre frère tué par un gang rivale lors de la tentative d'assassinat qui le mis dans une chaise roulante. La taule ensuite, sa reconstruction morale, physique et économique à sa sortie de prison. La production, de nouveaux deals et un retour en taule pour de nouvelles rencontres et de nouvelles leçons. Aujourd'hui à la tête de son propre label, Day by Day entertainment, Percy Carey et MF GRIMM forment un homme et un rappeur dont l'expérience et la voix produisent des disques uniques. Unique, non par la violence dans laquelle il a vécu, mais la sagesse qui se dégage aujourd'hui de l'homme.

Pas de gangsta rap, pas de fable à la Ice T sur la rue et ses dangers. You only live twice témoigne des errances de Percy Carey et fait suite, comme le souligne la mention "The audio graphic novel", à sa biographie, Sentences, réalisé avec le dessinateur Ronald Wimberly, au cours de laquelle il raconte sa vie sans écarter les erreurs, les tragédies et la stupidité dont il a pu faire preuve par moment. Son honnêteté se retrouve sur ce disque, accompagné d'une couverture et d'illustration de Jim Mahfood.

Les paroles y sont rappés avec précision, de manière a faire sonner chaque phrase comme des leçons de vie. Les phrases et les refrains sonnent alors avec d'autant plus de force que le flow complexe dont il est capable. les riment riches préfèrent la clarté aux effets de styles, en soi un peu regrettable pour une plume aussi talentueuse, contre balancé par l'émotion présente dans la pression exercés sur chaque mot.

Les instrumentaux de Twiz the Beat Pro accompagnent ce cheminement dans une trajectoire toujours originale pour un artiste dont la carrière s'est définit par ses transformations personnelles et musicales. Les riffs de guitare de "Waiting" rappellent Run DMC alors que "The Legend of the golden warrior" (handicapé par une longue introduction de trois minutes) se sert de la musique d'intervention de Goldorak, à la manière de ses confrères des Monsta Island Czars (particulièrement MF DOOM et Rodan) qui n'ont jamais été avares d'emprunts aux dessins animés. Son style n'a pas de limite stylistique en dehors de sa passion pour le rap et la culture hip hop.

Tout au long de treize titres, GRIMM fait la paix avec ses ennemis, sa jeunesse, déclare son amour pour la vie et ses différentes raisons de vivres. Une profession de foi pour le rap sous la forme d'un disque franc, extérieur aux modes ou aux époques, incarnés par une voix et une vie unique. Une porte ouverte vers l'univers d'MF GRIMM, sans ego trip et prétention. Un disque humaniste qui ne touchera peut être pas autant son auditoire si l'on ne connait pas la vie de l'homme (dans ce cas, la lecture de Sentences peut satisfaire cette lacune), mais convaincra sans mal par la force de sa personnalité.

Trash Talk - Shame


Pour avoir vu le concert de Trash Talk à la Boule Noire (avec les excellents Throats et les affligeants Rolo Tomassi), je pense que l'on peut s'interroger sur la capacité du chanteur à se remettre de ses blessures. Deux fois le dos explosé contre la barrière de sécurité, frappé au front par le pied de micro, en moins de vingt minutes, alors que c'était la première date de leur tournée européenne. Sur une autre vidéo j'ai pu le voir partir d'un côté de la scène, puis courir jusqu'à l'autre avant de sauter sur un membre du public. Pourquoi? Surement parce que c'était Trash Talk et que tout peu arriver. Ou plutôt, tout peu arriver au chanteur de Trash Talk. Le public ne semble pas s'en plaindre et sort toujours sur ses deux pieds avec les yeux grands ouvert, le sourire large et l'envie de scander le nom du groupe à toutes les oreilles alentours.

La popularité grandissante de ces quatre de Sacramento ne se dément pas. Produit par Steve Albini, acclamé par des milliers de gamins transis à travers le monde. Il suffit maintenant d'une corde pour que le public partent en vrille, si j'en crois les dires de certains au sujet de leur concert au Ieper Fest. Les explosions sont courtes et tout le monde en profite alors pour se lâcher... totalement. Pas de demi mesure, tout comme dans la musique.

Cette réédition de la majeur partie de leur discographie, Walking disease, Plagues, l'eponyme et l'EP East of Eden, permet de passer en revue le phénomène sur un seul morceau de plastique (ou de vinyle, si il est encore disponible) de trente minute pour trente et un morceaux.

A part ça, qu'elle genre de musique fait Trash Talk? Et bien, pour éviter le risque de fâcher les puristes, je dirais juste que ça peut aller très vite et aller plus lentement. Autant d'occasion de sentir adrénaline partir au quart de tour, s'arrêter quelques instants pour reprendre son souffle, puis sauter sur le micro pour attraper la chance de gueuler quelque mots tant la vitesse de débit du hurleur suit le tempo de la batterie.

"I live in apathy. The sun? It never shines on me. I am everythinh you hate. I am everything you could never be."
Sacramento is dead

Cela parait simple mais ça ne l'est pas. La furie de Trash Talk ralentit autant de suffrage car elle est essentiel, sincère, étrangère à tout obstacle et ne supporte pas le silence un seul instant. Leur réputation s'est gagné à la sueur de leur front et au sang qu'ils ont dispersés, surtout le chanteur, sur les scènes de tout les clubs et de tout les festivals dans lesquels ils ont joués. Miraculeusement, l'incroyable énergie des concerts se retrouve assez bien retranscrit sur ces disque, à l'exception de la durée du disque qui dépasse celle des dit événements. Un nouveau EP vient de sortir, avec des morceaux un peu plus long, mais toujours la marque de d'un groupe pour qui l'honnêteté est la seule loi à laquelle ils obéissent. Ca fera peut être jaser mais ce groupe doit être énorme, et sera énorme.

Mike Patton - Mondo cane


Son mariage avec une italienne. Son aventure pop. La rencontre des deux n'a rien de surprenant sur ce nouveau projet. La rencontre avec le chef d'orchestre et associé de Patton pour Mondo Cane est par contre beaucoup plus providentiel. Alors qu'il se trouvait en tournée avec Mr Bungle, un inconnu lui donna un disque de Daniele Luppi, compositeur italien dont le CV inclut une collaboration Danger Mouse dans l'album St Elsewhere de Gnarls Barkley ou la BO de la série Sex in the City. Cet album s'intitule An italian story, un album en hommage au bande son de son enfance italienne enregistré avec les musiciens de l'époque. Intéressé par le travail de l'homme, Patton chercha a le contacter par mail, sans succès, jusqu'à découvrir, par hasard, son nom dans le livret de l'album de Gnarls Barkley et obtenir son adresse email correct par le biais de Danger Mouse et finalement le contacter pour former ce projet.

Ainsi, l'amour de Patton pour la pop italienne put enfin prendre forme sous le nom de Mondo Cane, le titre d'un film italien daté de 1962, un documentaire montrant l'humanité sous son côté le plus dépravé, ayant choqué son époque. De la pochette cartonné, découpé, coloré, à la dédicace à son ex femme ("à la femme de ma vie"), tout dans ce disque constitue une lettre d'amour à l'Italie. L'accent italien du chanteur américain a été travaillé par ses conversations avec ses amis lors de ses multiples séjour au pays, puis retravaillé lors de l'enregistrement pour faire en sorte que l'hommage soit complet et que le moins de détail puisse rappeler les origines du chanteur.

Accompagné de l'orchestre philharmonique ARturo Toscanini, conduit par Aldo Sisillo, pratiquement rien dans ce disque ne rappelle les propres compositions de Patton, si ce n'est la découverte de toutes ces influences qui ont toujours participé aux lignes mélodiques raffinés du charmeur chanteur gominé. Si tout les emprunts aux musiques italienne ou hawaienne ont parfois semblé parodique aux oreilles des fans, Patton ne les a jamais considéré comme telle et traite avec révérence et attention ces morceaux de pures mélodies sucrées, romantiques, raffinés et épicés par les sentiments exacerbés de l'italien amoureux de ses femmes, de son vin et de son soleil.

Tout se retrouve, parfaitement en place, dans Mondo cane et s'attendre au contraire serait tenté la déception. En revanche, pour avoir vu en ligne un concert de l'orchestre, six ou sept titres supplémentaires font partis de la set list et aurait pu être rajouté. Par contre, cela garanti au disque une plus grande fluidité et une durée raisonnable pour un album pop que l'on prend plaisir à faire tourner inlassablement pour se replonger dans ces mélodies de l'été infinis.

Circle of Dead Children - Psalm of the great destroyer


Ca vous ai déjà arrivé de prendre votre siège pour un retour, votre poing pour un micro et le chat pour un public en furie. Poser comme si les enceintes de votre ordinateur dispensaient des décibels a foison quand vous avez du baisser au préalable le volume pour ne pas réveiller maman qui fait la sieste en bas. Soudain, le son prend possession de vos membres et vous exécutez un demi tour arrière en jetant vos bras avec abandon dans l'immensité de votre chambre remplis d'objet éparses, vos pieds s'emmêlent sous la force de votre enthousiaste et vous finissez la tête contre le sol alors que votre mère rentre dans votre chambre. L'anecdote en question sera ensuite dispensé à tout les repas de familles suivant. Ne voyez pas dans ce récit une quelconque expérience personnelle.

Ceci pourrait m'arriver, et vous arriver, en écoutant ce dernier Circle of Dead Children. Là où la production de Steve Austin (Today is the Day) sur Zero comfort margin maculait le son d'un voile étouffant la violence, celle de Psalm of the grand destroyer rétablit la violence, et le niveau de la basse, à son niveau le plus confortable afin de provoquer le plus de moulinet, alimenté par les grognement incessant d'un chanteur qui ferait passer une porcherie pour un atelier de répétition de castra.

La rage la plus pure coule du disque et après avoir vécu tant d'emmerdes, le contraire aurait été surprenant. Sept années se sont écoulés depuis leur dernier album et cinq depuis l'EP produit par Steve Austin. Pendant ce temps, le séjour couteux à l'hôpital de l'un des membres, le départ de deux autres et leur remplacement, on faillit foutre le groupe dans le fossé. Il a fort a parier que le groupe a du y séjourner même un peu, avant que ne se redresse les cadavres des espoirs perdus et que tout ce petit monde reprenne la route vers la gloire du grindcore.

Aujourd'hui elle est atteinte avec un album bien à la hauteur des fantastiques Human harvest et Exotic sense decay. Circle of Dead Children blast et écrase tout autant d'un son lourd et d'une fraicheur retrouvé. Détenteur d'une identité allant au delà du grindcore classique à la Napalm Death ou du gore grind, Psalm of the grand destroyer n'est pas que l'annonce de la destruction mais la destruction incarné. La technique oublie la démonstration pour la castration. Tout dans cet album est possédé par la nécessité vitale de briser tout ce qui s'y oppose. Sludge, grind, gore grind, les galères ont alimentées la naissance de ce disque et la douleur ressentit est communiqué à chaque instant. Le monstre est de retour.

Thursday, August 19, 2010

The Dillinger Escape Plan - Option paralysis


Quand Dillinger Escape Plan promet un disque plus thrash metal, Dillinger tiens promesse et propose un disque plus thrash metal. Ire works n'était pas des plus hardcore, cela relève tout de même d'un changement de fusil d'épaule assez radicale. Le groove de Gil Sharone, partit rejoindre son frère dans Stolen Babies, groupe qu'il n'avait pas quitté de toute façon, est remplacé par la frappe énergique, rapide, et donc moins légère et subtile, de Billy Rymer.

C'est d'autant plus visible en concert quand le groupe reprend des morceaux de l'album Sharone et que les parties rock and roll sonnent plates. Ire work était l'Angel Dust de the DEP. Option parylisis voit l'assaut se focaliser sur deux fondamentaux précédemment exploités par le groupe : le chaotique agressif sans mélodie et sans refrain et le chaotique, agressif avec une grosse mélodie.

Les leçons apprises sur Miss machine portent leur fruit quand Greg Pucciato sort ses cordes vocales les plus tendres et les plus accrocheuses. Ben Weinman se déclarait lui-même surpris d'avoir entendu autant de mélodie sortir de la bouche de Pucciato quand il lui a envoyé les morceaux pour qu'il écrive et pose sa voix. Lui ne s'attendait qu'a que du cri. L'alliance de la violence et de la mélodie fonctionne pourtant sans forcer. Ce serait même les titres les plus violent qui pêcherait d'être trop rapide et de s'évaporer entre les refrains.

Plus mélodique, plus concis. Plus metal. Le changement de metal n'y est surement pour rien, vu la garantie d'indépendance qu'ont du demander les bonshommes. Par contre, leurs compositions plus rigides, plus strictes, dépareillent moins sur le label français.

Une situation ironique tant ce disque s'écoute comme une lettre ouverte à leurs fans américains, plus avide de chansons énergique et violente que des expérimentations prog d'Ire works, si l'on en croit encore les dires de Ben Weinman. En comparaison, les fans européens apprécient les morceaux plus subtiles, comme "Mouth of the ghost".

Cet aspect de the DEP est toutefois toujours aussi présent, en témoigne le titre de conclusion, "Parasitic twins", juste en plus petite dose, ou incorporé dans des morceaux plus énervé, et un peu moins subtile dans les variations de textures et d'atmosphères qu'Ire works proposait avec tous ces interludes et ces introduction.

Plus long et plus direct, un disque du Dillinger Escape Plan sur lequel les fans de Calculating infinity pourront, encore une fois, faire l'impasse. Il y a toutefois la sensation d'un pas en arrière sur ce disque.

Comme si la folle expérimentation d'Ire works, la sensation d'avoir en face de soi un proto Faith no More, avait disparu au profit d'un monstre d'acier trempé nourri aux hormones et prêt a prouver sa valeur de groupes aux prouesses techniques ahurissante et à l'agression débridé. Une déception qui aurait pris la forme d'un album on ne peut plus solide, avec seulement une poignée de titres moins mémorables mais pas dispensables pour autant. Option paralysis, a l'instar de Axe to fall, n'apporte rien de vraiment neuf au groupe tout en asseyant ses capacités et son identité avec toute la force de compositeur et la folie auquel nous sommes aujourd'hui accoutumé.

Madlib - Medicine show n°6 The brain freeze show


Pas de frontières, tous unis par l'herbe. Afrocentrique, a l'exception du volume bresilien du Medicine show, le Brain freeze show (originellement appelé Brainticket, en référence a un obscur groupe germanique, suisse et italien de krautrock dont Madlib doit surement posséder toute la discographie en vinyle entre ses albums d'Aamon Düul et de Can.

Ce volume ne s'occupe toutefois pas que ce genre particulier et pioche aussi dans le funk, le hard rock et des sons étranges. Un véritable détour psychédélique que la couverture illustre bien par ce fantasme furry et forestier éthéré de deux lapins, mâle et femelle, s'envoyant en l'air sur le fond sonore distant provenant des échos de Woodstock.

Votre cerveau sera effectivement détruit au bout du compte. Passé du monologue d'un homme a sa sortie de prison, à la recherche de femme et ne trouvant sur son chemin qu'un bus de nonne; à des mélodies à la flute, à la trompette, au piano, auquel s'ajoute les échos de sonneries, de la glace brisé, des hurlements et les gémissements de femme au son d'un chanteur à la Jim Morrisson.

Le livret complète le tableau avec un exposé sur les illuminatis, le pape venu de l'espace, le nouvel ordre mondiale. C'est un bout des années 70 qui a été prélevé par Madlib et a été déposé dans ce disque. Le voyage est intérieur et propulsé par une sévère dose de psychotrope. Suffisante pour vous faire voir des lapins humanoïdes copuler dans la forêt. Assez fort pour vous faire revenir dans l'état d'esprit d'un gamin collé à sa collection de vinyle, elle même coller à son téléviseur, elle même positionner à côté de la fenêtre. Le résultat est l'enregistrement de tout ce qui se passait au même moment pendant une soixantaine de minutes.

Les changements de chaine, les accidents de voiture, les conversations, les changement de disque. Le brain wreck show. Ce moment dans la journée où vous avez pris le brown acid et n'avez ensuite pas fermé l'œil jusqu'à l'épuisement. C'est à la fois une découverte d'une musique et d'une période indissociable pour comprendre l'un et l'autre. Un bout de disque plus intéressant, et aussi plus étrange, que tous les mix sortis par Madlib jusqu'à ce jour.

Madlib - Medicine show n°5 The History of the Loop Digga


Des muscles, du cul, des flingues. Le comics à l'intérieur du livret présente toutes les marques de la bd d'ado dessinés pour remplacer tout les fantasmes nourris aux hormones que tout mec a eux.

Elle rappelle que ce cinquième volume du Medicine show est la réédition d'une collection de morceaux édités sous forme de cassette pour son cercle d'ami, ou faire la promotion de sa musique auprès de rappeur intéressé. Comme le renseigne le descriptif sur le site de Stones Throw, certaines instrus ont été utilisés beaucoup plus tard pour des productions plus récentes de Madlib comme Percee P ou Wildchild et permettent donc d'apprécier le processus créatif du beat maker.

Compositeur à l'énergie et la créativité inépuisable, cette cinquième étape du Medicine show souligne le caractère erratique des sorties de Madlib, allant d'avant en arrière sans rien laisser soupçonner à l'auditeur. Sur ces 34 plages, une direction moins précise que sur les Beat Konducta se dégage par, non pas le manque, mais la texture un peu plus basique de cette collection. Ce n'est pas l'explorateur mais l'ado resté dans sa cité, ses films et la collection de vinyle qu'il s'est constitué à porter de main dans les disquaires locales. Moins aventureux, moins Indiana Jones et plus Dolemite (un sample d'un spectacle de l'humouriste y figure).

Les beats rugueux pulsent sur des boucles funk. Les scratchs font le raccord entre les titres, aidés de sample rappelant le nom de la compilation ou de ligne de dialogue. Une vraie cassette de beat maker donc, avec tout ce qu'elle comporte comme enchainement étrange ou survol rapide de boucle que l'on voudrait voir un peu plus progresser. En soixante minute, on fait le tour d'une partie de la jeunesse du bonhomme, dont le reste repose encore dans des cartons ou dans les armoires des potes à qui l'on a filé un seul exemplaire avant de perdre le reste en laissant la porte de la bagnole ouverte en partant chercher une nouvelle caisse de disque.

Un fond de tiroir de Madlib vaut pourtant tout les fonds de tiroir de votre quartier (à moins que vous ne viviez à Détroit) et ce cinquième volume, et premier volume de l'histoire du Loop Digga (pseudonyme qu'utilise Madlib sur The Unseen the Quasimoto) permet de faire un lien de plus dans l'histoire du compositeur, encyclopédie humaine relié en performance à un quatre piste qu'il ne quitte manifestement pas très longtemps pendant ses journées.

Wednesday, August 18, 2010

Brutal Assault - Report première journée

Le bien nommé Brutal Assault rassemble encore cette année des groupes internationaux de metal extrême devant un parterre de fan, majoritairement tchèques et polonais, avec toutefois beaucoup plus de français que l'année précédente. L'affiche de cette année m'avait moins excité que celle de l'année précédente, avec toutefois des groupes d'exceptions comme Sigh et Meshuggah, et une pléthore de groupe déjà venu au festival pour fêter sa quinzième année. Par conséquent, chaque journée était très dense en groupe, de 10H à plus de 2H du matin de metal en tout genre.

République Tchèque oblige, le festival débute avec un groupe de grindcore. Je n'avais pas pu assister au préfest, où jouait And Hell Followed With ou Ignovimous Incarceration, faute d'obtenir mon ticket d'entrée assez rapidement pour voir les derniers groupes. La journée de route avait été longue, avec des embouteillages avant l'entrée de Prague (les travaux avancent lentement en République Tchèque), et la queue pour obtenir son sésame l'était presque tout autant, la faute à l'affiche et au festival qui avait attiré une plus grande population que l'année précédente.

Le lendemain, et premier jour du fest, commence avec Disfigured Corpse, un groupe de gindcore à la Napalm Death assez sympa, dont le set passe sans soucis et sans grand évènement notable. Une petite mise en jambe avec un son à la hauteur, comme le seront la plupart des sets des trois jours.

Les problèmes techniques commencent par contre avec SSS dont le set est retardé d'une demi heure, alors que le groupe s'évertue à obtenir du son dans les retours. Une fois obtenue, l'intro lancé et le premier titre joué, la machine s'arrête encore pour changer de tête d'ampli basse, et repartir cinq bonne minutes après. Le chanteur en profite alors pour expliquer qu'il joue avec une jambe cassé car il se l'ai pété avant de partir après être sorti du bain. Pas de bol. Ca ne l'empêche pas d'assurer convenablement, comme le chanteur de Gadget l'année dernière accompagné lui aussi d'une béquille, et d'avoir l'appuie de ses trois compères pour faire sonner leur cross over à la Cryptic Slaughter/DRI.

Afgrund n'accuse pas des même soucis et peut donc embrayer très vite après avec un concert de grindcore suédois à la Rotten Sound. Un poil moins metal que les nouveaux morceaux des suédois, qui jouent un peu plus tard dans la journée, leur grind repasse l'assistance dans le sens du poil et suffit à faire oublier leur manque d'originalité.

Je saute ensuite les sets de Lost Soul et Demonic Resurrection pour revenir dans le coin au moment d'Insania et voir Bonded by Blood. Les thrasheurs doivent pourtant reportés leur set au lendemain, à cause de problème de transport, et c'est à Rotten Sound de prendre très vite le relais et de rattraper même un peu le retard pris sur le planning par les soucis de SSS. Entre temps, Insania aura eu le temps de me polluer la tête avec un néo metal atroce, même par rapport aux standards du genre.

Rotten Sound donc, les rois actuels du grind suédois, dont je n'attendais pas grand chose pour les avoir vu deux fois auparavant donné des concert correct, mais peu impliqué, me surprennent avec une dose de rage inhabituel et bienvenue. Interprétés par un chanteur plus hargneux qu'a l'accoutumé et avec un pied sur l'accélérateur, la sélection de morceau d'Exit et de Circles, avec une reprise de Napalm Death sorti de leur dernier EP, s'enchaine parfaitement. Sans discuter le meilleur groupe de grind de la journée.

Trial of Tears et Suicidal Angels ne recevant pas mon suffrage, je reviens devant la scène pour The Black Dahlia Murder et son metal américano/suédois. Un serbe insiste alors pour me vanter son amour pour Obituary pendant les deux premiers morceaux, mais part ensuite se placer devant la scène d'a côté pour ne pas manquer l'un de ces groupes fétiche. Les joies de l'alcool et des rencontres surprenante d'un festival. Les quarante minutes des américains passent très vite et les titres ne se ressemblent pas assez pour lassés. "Miasma", "Statuory ape", "What an horrible night to have a curse", "Deathmask divine", "Funeral thirst", "Christ deformed" et "Necropolis" en conclusion, tout deux des titres de leur dernier disque, Deflorate, qu je me suis ensuite juré d'acheter à mon retour. Toujours rien d'original à l'horizon mais de l'efficacité à revendre.

Le death metal moderne laisse ensuite la place à la vielle école et Obituary d'embrayer avec l'intro de Frozen in times. Les riffs sont boueux et les cheveux de John Tardy volent, c'est le signe d'un groupe en pleine forme. De Frozen in times à Slowly we rot, le tempo ne varie que de peu et se conclut avec le morceau titre de leur premier album. Dans le public, le chanteur de The Black Dahlia Murder continuait de discuter avec des fans tout en écoutant ses ainés.

Je saute par dessus le set d'Ensiferum pour revenir découvrir enfin Gojira sur scène et me faire une idée de l'engouement autour. Bassiste énergique, chanteur guitariste aux discours rodés et riffs rouleau compresseur. Rien ne me convient vraiment même si tout est bien assez convaincant pour que le groupe tienne dans sa main l'attention du public des pays de l'Est. Comme me le confirmera un polonais rencontré le samedi matin après Cock and Ball Torture, la France a la côte grâce a eux en matière de metal. Rien d'exceptionnel dans la set list d'après ce que m'ont confirmés des amis connaissant mieux le groupe. Juste une petite impression de lassitude à la moitié du concert malgré son efficacité. Je continue aussi de beaucoup trop penser à Morbid Angel en les écoutant.

En arrivant sur la scène où est censé jouer Lock-Up, la nouvelle a déjà fait le tour et ce sera Sepultura qui prendra leur place pour des raisons non expliqués. Pas besoin de long discours de toute manière quand on traite le public d'un concert complet de classique allant de Arise, Troops of doom, Territory, à Ratamahata et Roots, bloody roots en conclusion. 20 ans de carrière passé en revue par un groupe qui ne compte plus qu'un membre d'origine et dont les meilleurs années sont derrière eux, comme le prouve malheureusement très bien les choix de morceaux ne brossant que leur carrière avec les frères Cavalera. Une remise en question nécessaire sera surement au programme si ils veulent continuer à provoquer les même réactions enthousiastes de la part du public.

Des anciens de Roadrunner prennent ensuite le relais, j'ai nommé Fear Factory. Première expérience scénique pour moi par manque d'intérêt nostalgique pour des albums qui ont pourtant marqués mon évolution metallique. J'aurais quand même plaisir à beugler les paroles (c'est fou tout ce dont on peut se souvenir sans même réviser aucun album) et à lever le poing en rythme sur une set list contenant quatre, sympathique, titre de leur dernier album. Un reproche toutefois à Gene Hoglan dont le style ultra mécanique pêche sur des titres plus groovy d'Obsolete que sont Shock et Edgecrusher. La machine a du mal a suivre et casse en partie leur efficacité. L'handicap majeur du groupe reste toutefois Burton C Bell. Heureusement pour moi, positionné sur le côté droit, je n'entendais que peu sa voix claire et n'avait donc pas a supporter son chant outrageusement faux d'après les dires de toutes les personnes que j'ai pu croisé le lendemain et le surlendemain. Preuve encore que la clé d'un concert agréable repose plus sur une bonne place que sur un bon groupe.

J'épargne mes tympans la souffrance du concert de Children of Bodom pour aller manger et découvrir la bête, j'ai nommé Gorgoroth, pour voir ce dont il retourne. Petite déconvenue, car je n'en étais strictement rien, puisque la fumée ne cache qu'une mince étincelle ridicule. Quatre bonhomme ridicule avec leur peinture noire et blanche. Le son est médiocre et les morceaux le sont tout autant sans leur prétendu atmosphère sombre et satanique. Au lieu d'un groupe de black metal je subit un spectacle de guignols insupportable en fin de journée avec la fatigue accumulé depuis midi.

Heureusement, Candlemass restaure toute mon énergie avec une première expérience scénique dont les qualités sont à la hauteur de réputation de ces rois du doom. Les musiciens font preuve d'un naturel et d'une fraicheur bienvenue en interagissant entre eux pendant les morceaux alors que tant de groupes se contente de répéter le même show avec une lassitude évidente. Un titre de Epic doomicus metallicus pour conclure et la légende du doom finit d'inscrire son nom dans les mémoires de tous.

Le vainqueur du concours de popularité de la journée de festival par nombre de fan portant des tee shirt à leur couleur, j'ai nommé Despised Icon, arrive enfin à 01H15 et annihile toutes les personnes présente. Le groupe fait ses adieux à l'Europe sur cette dernière et donne tout ce qu'ils ont en jouant une set list parfaite introduite par l'enchainement de All for nothing et d'A fractured hand. La fosse suit le tempo de la double dans une frénésie alimenté par les charismatiques chanteur et des musiciens toujours aussi énergique. Dernier et quatrième concert de Despised Icon pour moi et peut être même le meilleur de tous.

La cloture de la journée revient à Gwar dont j'ai déjà vu le set à Dour (voir article sur Dour sur lafilledurock.com). Le contenu est le même et je suis un peu trop fatigué pour avoir envie d'une deuxième session, malheureusement.

Tuesday, August 17, 2010

Thou - Baton Rouge, you have much to answer for


S'il n'en tenait qu'à moi, le titre de ce disque aurait du être BP, you have much to answer for. Thou vient toutefois de la Nouvelle Orléans et est mieux placé que moi pour savoir comment appeler leur disque. D'ailleurs, celui-ci a été composé et enregistré avant la nouvelle catastrophe pétrolière qu'ont à subir aujourd'hui les bayous de la Louisiane. Le ressentiment que partage Thou pour sa ville est tout autre et trouve son explication dans le texte introductif où la haine de son ennemi est glorifié, tandis que l'amitié est tourné en dérision comme un pénible compromis ne reposant que l'incertitude. Un adversaire, argumente l'auteur du texte, reste constant dans son sentiment et n'atteint rien d'autre de vous que de vous vaincre. "Being loved nnspires complacency, being hated spurs us to action."

De cet environnement, Thou tire son originalité et progresse de nouveau dans un sludge matinée de mélodies post rock jouant sur la gamme du regret et de l'amertume. "A pack of liars. Fakers. Cowards. Trapped now forever in this ghost town." Bâton rouge, ses habitants, le sol sur lequel elle est construite, doit répondre de toute cette haine, et en cela elle pousse Thou a créer et à parcourir le pays pour y revenir et puiser dans ses marécages la force de continuer. Les dernières catastrophes ne promettent rien pour la ville, prise dans l'étau de l'économie pétrolière dont dépendent tant de famille qui ne peuvent se passer de travailler pour des entreprises dont la survie repose sur une exploitation, et a terme des dommage toujours plus important, de l'environnement.

Le style de Thou progresse donc vers toujours moins de clarté mais plus de reflet où s'affine leur regard sur leur vie. Le sludge mis au service de la haine exprime de plus en plus de dégradés de sentiment, jusqu'au plus profond du drone étiré sur "Baton Rouge, Louisiane", troisième titre accompagné d'une discussion d'un film non identifié où un homme et une femme sur l'évolution de l'humanité. L'homme argumente sur sa dégradation, la femme sur son amélioration au fil des siècles.

"Can you give me a pill to help me see the world? Can a pill help me understand Irak, Darfur or even New Orleans". Thou nous aide a comprendre la Nouvelle Orléans a mesure qu'eux apprenne a décrire avec encore plus de précision la richesse de cette environnement qu'il déteste tant. La conclusion de l'EP est laissé a une reprise de l'une des influences supposés du groupe, Nirvana. "Sifting", conclusion de l'album Bleach, se sludgise sous l'effet d'un riff dont le groove est bien plus souligné sur l'original, et étiré un peu plus que sur l'original. Comme tout ce qu'il touche, Thou transmet son identité à ce morceau et continue donc de s'affirmer comme l'un des groupes de sludge les plus intéressant actuellement.

Kayo Dot - Coyote (HydraHead) 2010


Lors de mon voyage en Pologne, pour le festival Asymmetry, j'ai eu la chance de rencontrer Toby Driver, bassiste de la tournée de Secret Chief 3. J'ai pu alors parler de son dernier disque avec lui et de son optique lors de sa composition.

Tout d'abord, contrairement à ce que l'on pourrait croire avec un artiste, et un groupe, dont la musique est aussi évocatrice de formes et de songes, l'optique de Toby Driver était tout d'abord de voir ce qu'il pouvait composer en utilisant les instruments qui ont servis pour ce disque. L'atmosphère du disque a été déterminé par deux éléments principaux. Tout d'abord, les circonstances tragiques de la disparition d'une amie proche, auteur de l'histoire qui forment la trame narrative de ce disque dont l'ensemble des morceaux doivent être pris comme une pièce unique. D'autre part, selon les dires de Driver, son optique était aussi d'utiliser des traits marquants des disques de rock gothique des années 80 qui l'ont marqués, comme une basse couplé à une pédale de chorus.

Là se trouve l'une des grandes particularité de Kayo Dot. Mêlé une connaissance et une manipulation de la théorie musicale propre à l'univers de la musique non-linéaire, extérieur aux compositions rock, a des influences puisés dans l'héritage rock dans son ensemble. Cette confusion des genres a largement contribué a faire de Kayo Dot, aux yeux du public, des disquaires, et même des labels qui ont signés le groupe, tour à tour un groupe de rock progressif, de metal, de post rock, etc ...

Bref, peu de référence de l'univers musicale que cotoie eklektik convienne réellement a renseigner le contenu propre de cet album. D'une certaine manière, bien que Driver ait fait partie d'une formation de metal progressif, Maudlin of the Well, ses occupations musicales actuelles sont à mille lieux de son passé, et ce disque ne fait pas exception. Cette confusion des "genres", qui n'a rien a voir avec une prétention artistique mais plutôt à une confusion liés aux différents labels dont Kayo Dot a pu faire partie (à l'exception de Tzadik, le label du saxophoniste free jazz John Zorn), est un problème dont souffre la musique de Kayo Dot, faute de trouver un public qui convienne bien et dont les attentes ne soient pas déçu.

Tout cela pour dire qu'avec tout le respect que je porte pour Toby Driver et Kayo Dot, je voulais profiter de cette chronique pour souligner l'incohérence du genre dans lequel ce groupe est rangé sur ce site. "Post rock expérimental"... ouais, on va dire que j'étais un peu jeune et pas très renseigné sur la question, hein?

Ne préférant donc ne pas faire de comparaison déplacé, je resterais donc à comparer ce disque à ses prédécesseurs. Les instruments en vent font un retour très appréciables dans ces compositions où elles forment de superbe trame mélodique sur lequel se superpose la voix de Driver, plus plaintive que d'habitude (thématique et atmosphère gothique oblige). Le jeu de la violoniste, Mia Matsumiya, ainsi que David Bodie de groupe Time of Orchids, une autre formation atypique aux préoccupation inter-genres, crée une atmosphère proche de la discordance, parfois frénétique, de certains instants de Dowsing anemone with copper tongue.

En revanche, le format des morceaux oscille entre l'enchevêtrement de variations sur des plages plus courtes, de Blue lambancy downward, et le format plus étiré, de Dowsing anemone with copper tongue. Toutefois, si il y a un instrument dont la présence renseigne le plus efficacement ce disque, c'est bien la basse, joué par Toby Driver, dont la présence fantomatique navigue entre les instruments comme la présence d'une âme perdue.

Enfin, si cette chronique semble être l'équivalent d'un agenouillement à la Wayne's World en face de son idole ("On est des merdes, on est pas digne !" devant Alice Cooper), son but était surtout de souligner la richesse des compositions de Toby Driver et des acolytes dans la composition d'une pièce unique et originale comme peu d'artiste en sont capable. Un véritable monument d'originalité a ne pas laisser dans un genre ou dans un rayon mais a diffuser le plus possible pour tout les passionnés de musique complexe, pensée et articulée avec intelligence.