Wednesday, August 02, 2006

ZAO - the Fear is what keeps us here (Ferret) 2006


Un arpège de guitare presque reminiscent d'une mélodie de musique classique se pose pendant quelques minutes, un peu plus d'une minute de respiration avant l'assaut des guitares et des hurlements debridés. Le demarrage est simple et est déjà vu et déjà entendu mais fait tout de même son effet. A tel point que quand le rythme s'envole et que les premiers cris se font sentir, on ne peut echapper a cette evidence : ZAO a encore son mot a dire en matière de virulence. Presque dix ans d'existence et assez de changements de membres pour faire passer Napalm Death pour un groupe soudé depuis l'enfance, ce septième album est un miracle en soi (ce qui n'est pas si surprenant pour un groupe qui possède encore une identité chretienne assez prononcé malgrès son manque d'engagement dans cette voix) mais pas uniquement de par sa simple existence. Après tant d'experimentations au sein d'un même son toujours assez metalcore personne ne serait surpris si ZAO modifiait partiallement, ou même radicallement sa musique. Or, the Fear is what keep us here, tout en étant encore un album independant et très différent du reste de la discographie du groupe, n'est pas une deviation vers une nouvelle route mais un mélange dilué et explosif de toute la rage et du poison de leurs discographie.

Le début dont je parlait en introduction est d'ors et déjà un rappel direct a la montée en puissance de leur tout première album, "Where blood and fire brings reign". La batterie tout en energie, grace a son si naturel procuré par la production de Steve Albini, propulse la machine avec la fougue d'un jeune groupe qui aurait bien moins que le quart de l'experience de ces missionnaires du metal hardcore. D'ailleurs, pour ceux qui ne serait pas familié de ces veterans, et ils doivent être nombreux en France, il faut tout de même dire que ZAO n'est pas un groupe de metalcore facilement classifiable. Autant moderne que proche du son old school de la scène Holy Terror, ces quatres hommes se differencient de la masse grace a des textes plus humains et plus intimes ainsi qu'une grande variété et une attitude d'ouverture musicale qui rends leurs albums imprevisible. Ainsi, alors que "Killing time till it's time to die" pourrait être un titre tout simplement bestiale, un solo rapide et presque rock and roll fait son apparition après le refrain. Comme ça, sans prevenir. Les habituels refrains mélodique dont est capable Dan Weyandt (et qu'il a aidé a promouvoir au sein de cette fameuse scène ou ils sont devenus de rigueur) sont limités a une chanson, It's hard not to shake with a gun in your mouth". Quand au mosh part ? Et bien elles sont là mais elles ne forment pas les parties centrales des chansons, et heureusement d'ailleurs car il y a bien plus qu'un peu de violence calibré dans un disque de ZAO.

Vous avez surement dut le deviner, je suis fan. Je suis fan, donc mon avis est forcement partiale, surement un peu plus que quelqu'un qui découvrirait le groupe pour la première fois. Mais en même temps, je pense qu'en tant que passionné, je suis aussi un peu plus difficile a convaincre car biaisé par les écoutes répétés des autres disques. Et force est de constater que depuis mon acquisition de ce nouvel album, je n'ai pas eu besoin de me forcer pour placer l'album dans ma platine. Comparé au reste de la discographie, the Fear is what keep us here est un concentré d'energie finalement plus uniforme que des disques comme le "(self titled)" ou le très diverse "Parade of chaos" mais il ne souffre pas pour autant de redondance. Moins de quarante cinq minutes de violence sans aucun temps mort et aussi sans aucune repetition malvenus, forcement, ça a peu de chance de vous lasser. Surtout quand ont peut autant croiser un riff typiquement hardcore suivis d'un mouvement sur le manche rappelant Dillinger Escape Plan s'enchainant a un refrain metal, le tout executé avec, vous l'avez deviné, une bonne grosse dose de testosterone et d'endurance. Tout n'est toutefois pas affaire de velocité et il y a des ralentissements dans ce disque, nottament le menacant "There is no such thing as paranoia" et la conclusion pleine de distorsion de "A last time for everything". Menacant est l'adjectif qui reviens le plus ici, mais pas seulement dans l'execution des musiciens mais aussi dans le contenu des paroles. Jamais encore je n'avais put lire des paroles aussi gonflé de rage que sur "Pudgy young blondes with lobotomy eyes". Le climat politique et sociale des Etats Unis d'Amerique n'auras surement pas aidé le groupe a trouvé un peu de reconfort. Quelques mots enfin sur la production de Albini, qui a d'ailleurs demandé au groupe de produire leur album, très naturel et essentiel dans le caractère de ce disque. Avec une production plus electronique, nul doute que ZAO aurait sonné comme une machine de guerre digitale. Mais en allant avec une production plus organique ils donnent a leur son une texture plus humaine et d'autant plus radicale car n'usant pas d'artifice pour combler de quelconque lacune. De défaut, ce disque en possède surement pour qui n'aime pas le metalcore ou demande plus de variations au sein d'un même disque pour se tenir en eveille. Quand aux amateurs de virulence et d'emotion brutes, ils sauront trouver leur bonheur. De toute manière, si celui ci ne vous plait pas, vous en avez cinq autres pour vous satisfaire.

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