Sunday, January 20, 2008
Sleepers + Doppler + My Own Private Alaska
Soirée rock à la Maroquinerie. Trois groupes et trois styles bien différents. J'étais venu principalement pour My Own Private Alaska, charmé par leur première demo prometteuse et l'envie de voir sur scène ce que pouvait rendre un trio aussi atypique. 12 Euros pour un seul groupe c'est un peu cher mais au final l'argent donné à l'entrée ne fut pas regretté. My Own Private Alaska en première ligne. Début de concert un peu hésitant. Le pianiste prend le micro et annonce dès le départ la set list, les remerciements à tous ceux qui leur ont permis de venir jouer ici et la localisation de leur merchandising. Visiblement sujet au trac, la tension ne disparaitra pas avec la première note mais c'est pour le mieux tellement leur musique déborde d'émotion sur disque. Difficile a mettre en place du fait du jeu entre la batterie et le piano, deux instruments qui ne devrait pas cohabiter aussi bien mais se mèle aussi bien que dans un groupe de rock traditionnel. Les lignes de piano sont joué parfaitement. La rythmique est clair, la frappe est forte et permet de transformer le passage du CD au live en une expérience différente et tout aussi interessante. Le chanteur se débrouille tout aussi bien malgrès quelques growl un peu mal placé surement due a la fatigue de rester sur une voix aigu et arraché, comme sur le disque. Les trois restent assis sur toute la longueur mais le jeu de lumière et les compositions sont assez consistants pour qu'aucun temps mort ne se fasse sentir. Ouvert avec "Page of a dictionnary" et clot avec "I'm an island", le set de sept titres est assez varié et les chansons assez accrocheuses pour que la formule piano/batterie/voix ne soit pas un gimmick mais une véritable formation capable encore d'évoluer. Les deux derniers titres laissent d'ailleurs présager du meilleur. "Ego zero" tout d'abord a la ligne de piano si mémorable et aux paroles si tourmentées. Et enfin, "I'm an island" au final Khanatesque où l'on aura pu voir le pianiste passer du calme a la violence en martelant son clavier tout en respirant de grandes bouffées d'air comme un asmatique. Certains y verront un cliché mais, je n'ai pas ressenti les choses de cette manière et cette performance m'a laissé avec l'impression d'un groupe qui a encore beaucoup a accomplir mais peut déjà beaucoup.
Passage ensuite à Doppler.
Petit échange entre le bassiste et le batteur avant un nouveau morçeau :
"On joue la reprise de U2 ?"
"Sunday bloody sunday ?"
"Ouais enfin, la reprise de U2"
Et ensuite, ils jouèrent ... autre chose. U2 ? Vous foutez pas de ma gueule. Si U2 avait quelque chose à voir avec ça il seraient en train de se faire tabasser dans une ruelle par trois français qui obéîraient a une rythmique décidé par un dè de 12. Au procès ils pourraient toujours plaider la possession par leurs instruments de musique. Le visage au sourire large et la sueur sont les symptomes du mal mais les victimes sont consentantes. Maltraitant leurs maitres en tordant un groove implacable à l'unisson. Puis, évitant de se rencontrer pendant quelques instants tout en s'emmélant avec talent. Guitare, basse et batterie finissent par se rejoindre dans un même mouvement. Si il fallait lacher une référence serait Keelhaul mais si Doppler est aussi sujet aux changements sans prévenir ils restent les seuls maîtres a bord d'un navire rock nerveux et complexe mais décomplexé. Preuve en est la malice dont ils font preuve en manipulant des rythmiques décalés avec facilité. Le jeu avec les voix est un point fort de leur performance puisque même sans micro les trois échangent des hurlements durant des morçeaux. De petits passages qui semblent improviser mais demande beaucoup trop de précision. L'illusion de la spontanéité est tout de même là mais ce n'est pas un véritable mensonge mais plutôt une marque de joie de vivre. Le sentiment est fort et c'est grace a celui ci et à leurs chansons que les Doppler repartent avec les applaudissement du public et reviennent même pour un rappel. Un groupe d'ouverture qui aura fait office de tête d'affiche.
Passage finalement a Sleepers pour refermer les portes et devant une telle compétition je ne peux pas dire qu'ils aient relevé le défi. Dès la première chanson les dès étaient jettés et bien que je sois resté jusqu'au bout de leur set rien ne m'aura envie de remuer avec les fans conquis qui s'animaient dans la fosse. De plus en plus nombreux a montrer leur enthousiasme le long du concert ils étaient tout de même minoritaire ce qui est un peu surprenant pour un groupe qui a dépasser les dix années d'existence. Le noise rock du quatuor est très bien executé et les musiciens, le bassiste / vocaliste en tête, montrent de l'enthousiasme a jouer la musique qui leur fait parcourir les routes depuis tout ce temps. Cependant, même si la conviction et l'énergie sont là, les chansons et l'émotion ne m'auront pas touché. Trop rock pour ma tête de metal ? Surement. Mais même en y mettant de la bonne volonté je n'ai pas compris comment Sleepers avait acquis leur statut de groupe culte. Le set n'aura tout de même pas était ennuyeux et une apparition de Reuno de Lofofora pour un des morçeau du dernier album où il pose un peu de voix aura rendu ce concert mémorable dans mon esprit. Lofofora est un des groupes qui a fait parti de mon histoire musical et même si aujourd'hui je n'ai aucune envie de les réécouter cela m'a fait plaisir de voir enfin ce chanteur dont j'ai écouté les paroles religieusement quand j'étais encore en quatrième. En résumé, si c'est la passion des deux groupes qui ont river mes yeux sur la scène, c'est le "respect des anciens" qui ma fait rester jusqu'au bout du set de Sleepers. Dommage donc mais deux groupes excellents sur trois ne rabaisse pas la qualité d'une soirée. Surtout quand les deux groupes sont aussi uniques et formidables que My Own Private Alaska et Doppler.
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