Sunday, March 01, 2009
The Eyes of a Traitor - A clear perception (Listenable Records) 2009
Après avoir jeté un regard à la photo promotionnel au dos du disque je pensais tout savoir sur ce groupe. Coupe emo / tendance pour un des membres du groupe. Chanteur a tatouage regardant l'objectif avec un air de tough guy dédaigneux. Tee shirt Heath Ledger très tendance et torche mis en avant pour faire metal. Deathcore. Encore un de plus dont la seule "originalité" était d'être accompagné des hourras de Terrorizer. La presse anglaise, toujours aussi fière de ses petits groupes nationaux, ne fait jamais d'économie en matière d'encouragement pour ses poulains.
De Deathcore, le groupe n'a pourtant qu'une poignée de riffs un peu typé ainsi que les growls de leur chanteur (qui ne se limite cependant pas à ce registre). Passé l'introduction d'"Under siege", les musiciens installent un tout autre univers musical et l'adjectif "technique" qui avait été aussi employé pour les décrire prend tout son sens. Misery Signals est donc la référence vers laquelle il faut se tourner si l'on veut donner une meilleur idée de ces anglais. Les mélodies ne sont pas aussi mémorables. Les riffs pas aussi épiques. Qu'à cela ne tienne, The Eyes of a Traitor compense avec des structures cohérentes tout en étant variés.
Finalement, seul le chant n'évite pas les clichés (on a même droit à un "Go !" durant "Escape these walls") en empruntant tout les chemins empruntés par ses pairs. Chant clair typé émo, growl death metal, cri screamo. Les compositions sur lesquels il déploie ses cordes vocales le sont beaucoup moins et bien que plusieurs noms viennent à l'esprit en entendant ce disque, il y a aussi un potentiel flagrant. Les interludes mélodiques au sein des chansons par exemple ou encore l'utilisation de beat electro discret. De petits détails qui font que mes oreilles blasés par des dizaine de groupes à la mode metalcore ou deathcore se retrouvent scotchés.
Trois écoutes complète déjà en seulement une journée et demi et l'envie de revenir à ce disque se fait sentir. Les séances de shred ne sont pas composés seulement pour prouver aux gamines que les musiciens savent se servir de leur doigt. Les breaks et les variations rythmiques s'éloignent suffisamment de tout ce qui peut ressembler à une mosh part pour ne pas me faire soupirer. Même les envolés mélodiques ne sont pas d'importation suédoise et donnent donc à ce disque un caché plus metal que la plupart des groupes qui se revendiquent du genre et ne saurait même pas écrire un riff mémorable si leur vie était en jeux.
Pour une fois, l'enthousiasme des journalistes britannique aura eu raison de moi et m'auront fait découvrir un groupe dont le potentiel mais aussi les qualités actuels en font un prétendant au trône de nouvelle valeur sur de la scène anglaise au coté d'Architects.
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