Wednesday, July 09, 2008

Pyramids - Pyramids (Hydrahead) 2008



Associé par certain à Mare, mais sans preuve à l'appui, Pyramids est donc une entité étrange arrivant sur HydraHead sans que personne n'ait jamais entendu parler d'eux. Catapulté sur le catalogue de Aaron Hunter, couverture designé par le bonhomme, voilà un disque qui ne demande rien à personne et ne souffre d'aucune attente particulière.

Le lien, même si il reste au stade de la rumeur, avec Mare n'est toutefois pas infondé puisque dès le début on est acceuillis par des choeurs évoquant, autant par leur voix que par la production (des couches de la même voix en canon), la conclusion du mythique et unique EP que nous a laissé ce groupe. Tout aussi avant gardiste que ces canadiens dont on a perdu la trace, la musique de Pyramids joue avec les étiquettes pour se retrouver derrière celle de l'avant garde. Une etiquette passe partout qui convient finalement très bien à décrire le mélange des influences.

Comment décrire un tel disque ? My Bloody Valentine remixé par Xasthur ? On serait franchement loin du compte avec une telle equation car il y a vraiment beaucoup plus que cela dans la musique de ce groupe. Preuve a l'appui la pléthore de nom associé à l'album de remixe vendu avec la première édition du disque pour un prix défiant toute concurrence : Toby Driver (Kayo Dot), James Plotkin, Justin Broadrick, Vinsdall (Blut Aus Nord). Cette dernière plage est d'ailleurs notable rien que pour le fait que le remix est tellement personnel que l'on ne retrouve plus la chanson originale mais, une nouveau titre de Blut Aus Nord période Thematic emanation of archetypal multiplicity.

Pourtant, dans cette assemblage ethoroclite de nom, si l'on prenait un peu de la musique de chacun on obtiendrait peut être un mélange qui ressemblerait à Pyramids, toute proportion gardé. Car si ce premier disque relève de l'ovni inattendu il n'est pourtant pas dénué de défaut. Le premier : le son de la boite à rythme. Le reste du disque, pourtant très bien produit et donnant une dimension étrange, noyé dans des tonnes d'effets, aux différents instruments méconnaissables, est en partie gaché par ce rythme synthétique. Parfois rapide, ces quelques moment de "blast" évoque la musique de Xasthur mais, sans que le mélange de l'electronique et de l'organique se fasse avec autant de bonheur que sur les albums de Malefic.

Le second "problème" de ce disque est par contre propre à la nature même de la musique. Experimental et étrange, elle navigue entre tant de territoires que l'on se perd souvent pendant l'écoute sans pouvoir distinguer clairement chacune des plages. Les dix titres forment alors un ciel nuageux complexe et dense dans lequel on peut se perdre pendant un peu plus d'une demi heure. Ceux qui attendront par contre des plages plus séparés et plus mémorable seront par contre déçu du voyage.

La courte durée du disque l'empêche par contre d'être trop dense et d'éviter le piège de l'oeuvre chaotique et impénétrable. Au bout de la dixième on s'échappe quelque instants de ce labyrinthe de rythme et de guitares shoe gaze possédé pour avoir de suite envie d'y revenir et de gouter de nouveau à ce nouveau mélange. Il y a du potentiel dans Pyramids, beaucoup de potentiel. Seulement, à l'heure actuel, ce potentiel n'est pas encore totalement formé et les éléments qui pourraient faire de ce groupe une révélation avant gardiste ne sont pas encore dans le bon ordre. Cependant, si il y a bien un groupe a surveiller de près c'est celui ci donc ne passer pas devant l'occasion de l'acquérir afin d'ajouter un ovni de plus à votre collection. D'autant plus que l'album de remix est pour une fois très intéressant?. Chaque compositeur ajoute ainsi une perspective supplémentaire à un disque qui peut être abordé de mille et une manière tant ses différentes faces sont étranges et surprenantes.

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