Wednesday, June 28, 2006

Un soir

La journée avait été dure, les licensiement de quelques uns de ses camarades avait profondement affecté les autres et le travail, même si il était répétitif, ne permettait pas de s'enfermer dans un silence studieux comme celui des années et des mois précédent. Aujourd'hui chacun se regardait de coté en se demandant si c'était le dernier jour ou il serait face a face, en train de travailler, et de repeter inlassablement les mêmes gestes. Il n'y a pas a s'enorgueuillir d'un tel travail mais l'ont peut tout de même être fier de nourir sa famille et de pouvoir rentrer la tête haute chez soi même si l'on travaille pendant toute la journée les yeux tourné vers le sol. Les heures s'étaient finalement écoulés une a une et sur le chemin du retour, les maisons qui bordent la route et les faibles lumières de reverbères étaient une constante apaisante dans laquelle l'on pouvait se drapper et oublier quelques instants tout ce temps passait a répéter les mêmes gestes. Le monde n'était plus source d'inquiétude et d'incertitude, tout était là et rien ne changeait. Au moins, on pouvait se conforter dans cette certitude.

C'est donc avec un peu plus de confiance en soi que Pierre était rentré chez lui. Saluant au passage une voisinne qu'il ne connaissait que de vue, mais lui souriant tout de même afin de conserver cette bonne entente qui régnait dans le quartier, même si tout cela n'était que platitude et habitude, il rentrait dans son appartement ou l'attendait sa femme. La porte grise, toujours difficile a ouvrir et peut être même encore plus au fil des années, grinçait légérement et annoncait son retour a Estelle et au chaton qui venait toujours se blottir contre ses jambes. Quemendant un peu de tendresse après avoir été laissé tout seul pendant la journée. Lui aussi ne rompait pas le fil des habitudes et ne resistait pas a l'envie de profiter d'un peu de chaleur. Cette chaleur mélé au froid du dehors et que l'on acceuille avec encore plus de réconfort tellement le contraste entre les deux temperatures est présent. Estelle était assises a la table de la cuisine, regardant son ordinateur. En entendant la porte, elle avait relevé la tête et adressait alors un sourire a son mari.

- Bonjour, dit elle. T'as journée s'est bien passé ?

Estelle avait encore dut subir les recommendations inutiles et désobligeante de son employeur aujourd'hui. Tout le bureau était au courant de la mauvaise habitude de Mr Debert de passer constamment dans les bureaux pour rappeler les consignes mais chacun se taisaient, ne souhaitant pas contredire l'homme qui signait leur chèques a la fin du mois et aurait put se retenir de le faire pour l'un si celui ci avait formulé une contradiction à son égard. Chacun présumait de ce qui pouvait se passer si l'on éméttait un autre son que le traditionnel "oui, Mr Debert" que chacun répétait une dizaine de fois par jours mais personne n'avait envie de vérifier. Estelle non plus n'avait pas envie de vérifier cette théorie et n'esperait même pas tout les jours que cette répétition dénué de tout interêt cesse. Cela faisait partie du travail et personne ne pouvait rien faire contre. Heureusement, la chaleur de l'ordinateur et la douceur du siège était toujours là pour rendre son travail moins contraignant que celui de son mari. Elle n'avait pas a rester debout toute la journée elle au moins. Et ce n'était pas possible de toute manière, le docteur lui avait interdit de faire trop d'effort physique, surtout étant donné que la retraite approchait et qu'il ne fallait pas prendre le risque de perdre du temps dans des congés maladies.

Un échange de sourire, la chaleur de l'appartement, les douces habitudes du dehors. Tout les deux avaient profitaient de ces petits instants avec la même joie. Regardant les jours et les heures passés avec impatience, l'échéance de la retraite et du repos mérité qui se rapprochait tout les jours un peu plus et les éloignait des mornes journées qu'ils passaient dans leurs emplois respectifs. Aucun des deux ne parlaient de leur journée a l'autre. A quoi cela aurait il put servir ? Le contentement de se retrouver et l'amour qu'il portait a chacun et a leur foyer suffisait a résumer la journée en un regard. On ne pouvait pas échapper au travail mais une fois la journée terminé, on ne souhaitait pas revenir dessus, de peur qu'elle prenne un peu le pas sur ce domaine reservé. Leur domaine. Leur chez soi. Le chat miaule et signale sa présence et encore une fois cela leur réchauffe le coeur et leur donne l'occasion de se sourire une seconde fois.

- Comme d'habitude, répondit il.

Tout était dit et la soirée pouvait commencer. Rien n'allait encore changer ce soir mais personne ne demandait mieux. Un peu de chaleur et une présence amicale jusqu'a ce que l'on puisse souffler et regarder ailleurs. Se fondre avec la vie et apprecier chaque instant avec bonheur en esperant que celui ci dure jusqu'a l'éternité. Tout se résume en un regard. Tout se résume en une seconde.

1 comment:

ptitétoile said...

Je viens d'écrire quelque chose qui n'a pas été conservé (j'avais oublié le mot de passe), enfin bon... je disais donc et je le maintiens que cette courte histoire me semble prometteuse.
Tu écris bien c'est un fait, et tu peux même mieux faire, l'histoire est simple mais touchante, elle décrit un petit moment de vie, je la trouve juste.
Bisou.