Sunday, September 10, 2006

Goatwhore - A haunting curse (Metal Blade) 2006



Ce qui a fait de Acid Bath un groupe culte, quelques années après la publication de leurs albums, était leur talent pour méler des genres qui n'avait, a prioris, aucune chance de bien aller ensemble. Le chants et les paroles habités de Dax Riggs se posant sur des riffs death metal qui pouvait faire place a des mélodies grunge ou a des titres entièrement acoustiques. "When the kite strings pop" restera dans les mémoires comme un disque unique, véritable ovnis encore aujourd'hui, et ce n'est pas "A haunting curse" qui va changer cela. Pas que Goatwhore soit un mauvais groupe. Loin de là. Mais les termes "subtilités" et "mélodiques" ne sont pas exactement des mots que j'emploierais dans ma chronique. Là n'est pas le propos. De plus, de membre de Acid Bath il n'y a ici qu'un membre, mais pas des moindres, Sammy Duet (qui fut aussi guitariste de Crowbar).Originaire de la Nouvelle Orléans, en écoutant ce nouvel album, il ne serait pas surprenant que l'ouragan ayant devasté le coin ait eu un effet sur l'enregistrement de cet album pour donner une dose massive d'énergie et de rage aux musiciens. En même temps ce n'est pas un Dax Riggs qui se retrouve derrière le micro mais un Ben Falgoust (de Soilent Green) a la voix rocailleuse et acéré qui vocifère sur tout les titres du disque. Un coup de poing continuel et devastateur du début a la fin. "Subtile" donc ? Non, pas vraiment, non.

Déjà auteur de deux albums sortis chez Rotten Records (le même label que Acid Bath donc), "A haunting curse" signe leur signature sur Metal Blade et leur octroit donc un bien meilleur distribution pour permettre a leur mélange plutot original de death, de thrash, de black metal et de quelques riffs gras assez sudistes (pour le groove) de trouver plus facilement une place sur les étagère des fans de metal extrême auquel s'adresse cet album. Car, il faut être honnête, si l'on aime son metal assaisonné d'ingredients divers, on risque d'être déçus en écoutant ce disque. Comme je le disais a la fin de mon paragraphe precedent, c'est un album est un coup de poing continuel. Ca veut dire qu'il fait mal, mais ça veut aussi dire qu'il ne fait que ça. Il n'y a pas de temps mort, juste quelques maigres ralentissements ou la batterie continue de blaster. Les mélodies viennent des riffs plus black metal et, bien qu'ils rompent un peu la tornade (pardon) de violence des riffs thrash et death (et du chant, mon dieu, cette voix ...), ils ne contribuent pas pour autant a fournir des respirations a un disque qui peut facilement étouffer son auditeur. En effet, la production dense et sans bavure de Eric Rutan (Hate Eternal, Into the Moat, Soilent Green ...) place tout au maximum, comme il se doit, mais ne procure pas une dimension supplémentaire aux 10 titres (plus un interlude) de "A haunting curse".

Ce n'est toutefois pas un portrait bien noir que je tiens a peindre car j'aime beaucoup ce disque et j'ai souvent envie de me l'écouter. Pas besoin de se forcer, il suffit de se dire que l'on va écouter une bonne plage de musique d'un peu plus d'une demi heure ou on aura droit a tout ce qu'il faut en matière de riffs gras et violent qui ne laisse rien sur leur passage, et le tour est joué. Donc oui, il faut avoir ce genre de désir, mais traité moi de pervers si vous voulez, cela m'arrive souvent de ne vouloir entendre que ça de la part d'un disque. De plus, la voix bien particulière de Ben Falgoust rajoute un aspect encore plus agressif au tout car ils ... articulent et il est ... oui, c'est possible, complètement intelligible. Et comprendre des paroles bien agressives au lieu de juste ressentir une émotion que l'on identifie comme tels, cela fait toute la différence. Ce disque, comme le montre bien la pochette, jolie mais facile d'un point de vue thématique, se veux être un hommage a tout ce qui fait en matière de metal mais en ne tombant pas dans la parodie. On mèle juste un peu tout ce qui se fait de mieux et on enchaine pour que rien ne sois lassant et que l'on ne puisse pas se relever à la fin. Le metalleux avide de violence ne restera pas sur sa faim, l'homme plus subtil detournera le regard de cette bande d'energumène. Mais surtout, si vous êtes dans la première catégorie, ne manquez pas ce disque.

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