Wednesday, September 13, 2006

Kayo Dot - Dowsing anemone with copper tongue (Robotic Empire) 2006


Quelques notes de guitares. Un silence. Puis un peu de violon, qui s'élance, s'accorde aux notes électriques, s'emballe sous l'impulsion de la batterie et enfin, avec un cri energique, deviens une des plus fantastiques début d'album que j'ai put entendre. Jusqu'a la suite. Le cri deviens chuchottement a moitié chanté. Les instruments suivent lentement et avec difficulté, produisant des sons par soubressauts et jouant chacun dans un registre assez minimaliste pour ne pas envahir l'espace sonore mais toujours assez présent pour ne pas laisser se reposer l'ambiance ainsi crée. D'un debordement d'énergie et de joie, le chuchottement se transforme en une plainte lente et douloureuse. La chute sera longue, 10 minutes pour un premier morçeau ça fait tout de même un peu long mais avec un groupe comme Kayo Dot on apprend très vite a ne pas avoir d'attente puisque tout est possible. Composé exclusivement par un seul chef d'orchestre, Toby Driver, crédité en tant que guitariste, joueur de violoncelle, de basse double et piano, mélant des genres aussi divers que le metal, la musique classique, la musique de film, le jazz et surtout, la musique d'avant garde.

Et par avant garde je ne veux pas dire "pretentieux" mais "fascinant". Quand on connait un genre, on découvre chaque nouveau disque avec l'assurance de se retrouver entouré de code familié. Avec Kayo Dot, c'est dans un dédale constant de nouvelles portes ouvertes que l'on se retrouve plongé et le mieux dans tout cela, ou le pire, c'est que l'on n'a pas besoin de fermer une porte au cours de notre exploration puisque chacune est exploré jusqu'au plus profond. Par exemple, pour revenir sur ce fameux premier morçeau, auquel mon premier paragraphe était consacré, "Gemini becoming the tripod", une fois que la complainte du chanteur se transforme de plus en plus en cri, les instruments se rejoignent progressivement et finissent par retrouvé cette densité qu'ils avaient au début et finissent par exploser dans une acceleration ou la batterie semble emprunter quelque tours au grindcore grâce a un blast beat joué par soubressaut tandis que les autres instruments, c'est à dire violon, guitares, basse (et plus tard une trompette sur les morçeaux suivants) s'emmèlent autour d'un riff metallique mais nullement envahissant. Aucun des musiciens ne deviens le centre d'interet unique à aucun moment malgrès les nombreuses démonstrations de force dont font preuve chacun.

Bien sur, aucun n'est utilisé d'une manière completement conventionnel, hormis la voix qui ne part pas dans des Pattonisme et reste generalement assez jazzy, De ce fait, on ne s'étonnera donc pas que le premier album (sous le nom de Kayo Dot, car Toby Driver jouait avant dans un autre groupe qui semble être du même "genre", mais plus metal, j'ai nommé Maudlin of the Well) , Choir of the eye, soit sortis sur Tzadic, le label du saxophoniste free jazz John Zorn. Un precedent album qui laissait plus de place aux guitares et possedait plus de lien avec le metal que sur ce "Dowsing anemone with copper tongue" qui sera donc moins interessant pour ceux qui apprecient surtout l'instrument electrique. Deboussolant donc, même en connaissant déjà leur travail, on doit encore une fois reprendre ses marques et redecouvrir cet univers. Pourtant, malgrès cette sophistication et cette inventivité, Toby Driver semble vouloir prendre une attitude proche du jazz quand aux sortis d'album et ne vois donc pas chacun comme un oeuvre qui se suffit a elle même mais comme une nouvelle pièce d'un plus grand puzzle centré autour de ses compositions. Impossible donc de savoir ce qui constituera la suite de ses aventures musicales. Enfin, pour revenir au cas de "Dowsing anemone ...", chacune des cinq pièces est une merveille de retenus et de sensibilité, jouant tantot avec les nerfs pour des morçeaux libres et sombres ou proposant une musique plus orchestré ou les musiciens s'envolent ensemble dans des mélodies fantastique et dense. Jouant avec le silence, les interstices entres les instruments, puis le rassemblement pour elever la tension d'une manière inattendus. Kayo Dot s'exprime dans un registre qui lui est propre et ne saurait trouver de définitions complète tellement celui ci est imprevisible. Déjà pas mal d'écoutes derrière moi et je ne me lasse pas de cet album qui m'a pourtant donné beaucoup de mal au début. Enfin bon, je ne tomberais pas dans l'autobiographie et concluerait plutot mieux en vous engageant a faire de même car cet album est sans l'ombre d'un doute une des plus belles chose, ou des plus interessante, qu'il vous sera donné d'entendre cette année ou dans n'importe quelle autre d'ailleurs.

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