Thursday, October 23, 2008

Ill Bill - The hour of reprisal (Uncle Howie Records) 2008

A l'instar de The Prefix for Death de Necro qui faisait se rencontrer des artistes rap et des artistes metal dans un disque véritablement rap, The hour of reprisal propose un panel d'artiste allant de Max Cavalera jusqu'à Everlast (ex. House of Pain, la Coka Nostra) pour un résultat beaucoup plus mitigé que le disque de son frère.

Débutant sur une note sombre et lente (et un featuring de Howard Jones de Killswitch Engage), Doomsday amorce le début d'un disque au propos sombre. Ill Bill continue de parler de violence, de drogue, de corruption et de la guerre comme durant ses jours au sein de Non Phixion. La drogue et la dépendance y sont par contre traités sous un angle beaucoup plus sombre que sur "The future is now" où le groupe se vantait bien souvent de consommer de la coke et faisait intervenir le fameux Uncle Howie (toxicomane notoire que l'on peut voir se shooter dans le clip de "I need drugs" de Necro) comme une sorte de témoin de la vie dans les rues. Les intervention de Howie, toujours enregistrés de la même manière que sur "The future is now" sous la forme d'extrait de conversations, soulignent la déchéance et la perte d'humanité qu'entraine la dépendance. Un rejet de la drogue exprimé avec virulence et honnêteté sur "My uncle". Ill Bill déclare même en introduction qu'il écrit cette chanson afin de toucher son oncle et de lui faire prendre conscience de sa vie.

Tout au long de l'album, Ill Bill touche à des sujets grave mais déploie un talent de rappeur témoignant de son honnéteté et de son engagement émotionnel dans ces causes. Tout n'est toutefois pas sombre et l'on a même aussi droit a deux chansons aux accents reggae, dont une où apparait HR des Bad Brains, plus ou moins bien faites. A noter aussi une chanson au sujet presque irréel sur un disque de rap (même en connaissant la passion des deux frères pour le metal et le sample de guitare de "Trust nobody") : "U.B.S. (Unauthorized Biography of Slayer)", une courte biographie de la carrière de Slayer, produite par Necro, totalement anecdotique musicalement mais très amusante (le rappeur annonce aussi à la fin qu'il traitera la prochaine fois de la biographie de Bad Brains ...). D'autres références au metal interviennent quelque chansons plus tard sur "The Most dangerous weapon alive" où l'on peut entendre des noms d'albums de Iron Maiden et de Osbourne ainsi que Sick of it All et Warzone.

Le gros défaut de ce disque réside surtout dans les productions de Ill Bill dont le point commun est d'être trop artificiel. "Trust nobody" et son sample d'un solo de Slayer est gonflé par des notes de clavier, très bling bling et surtout très froid, tandis que "My uncle" est accompagné d'arpège de guitare tellement plat que l'on croirait composé sur ejay. Les connaisseurs de ce logiciel grinceront des dents rien qu'en imaginant le résultat. Les autre pourront s'imaginer ce que donne le son d'une guitare reproduit électroniquement et extremement faiblarde. La chanson n'en manque pas moins de puissance grâce au flow de Ill Bill mais empêche la chanson, tout comme l'album, de s'élever du sentiment globale de médiocrité que dégage cette succession de composition sans relief. Les featuring de Dj Lethal (House of Pain, Limp Bizkit) et Dj Premier (Gang Starr) ne manque pas d'ajouter au tableau un des clichés les plus crétin du gangsta rap, des détonations d'armes à feu. Le genre de sample débile que l'on aimerait ne plus retrouver ou alors sur des chansons mieux écrites. Les featuring sauvent en général la mise, comme celui de Vinnie Paz (Jedi Mind Tricks) accompagnant Ill Bill sur la production de DJ Lethal mais on aurait préféré qu'il n'ait pas a faire tant d'effort pour remonter le niveau.

Les interventions de Dj Muggs et de Necro sont par contre beaucoup plus agréable et produisent des résultats enthousiasmant comme "This is who I am" et "Only time will tell" qui conclut l'album efficacement avec des apparitions Necro, Tech N9ne et un Everlast en mode blues sur le refrain. Une conclusion qui ne remonte cependant pas le niveau de ce disque. Sur dix huits titres il aurait été préférable de n'en garder qu'une dizaine des plus efficaces qui aurait fait de ce disque un album sympathique et non l'enfilade de titres en demi teinte qu'il est.

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