Aussi fermé et répétitif que peut être le death metal, il existe des exceptions qui rendent au genre tout son sens. Portal est indubitablement l'un d'entre eux et leur pays d'origine y est peut être pour quelque chose. Car, vivre en Australie quand on aime la musique sombre, c'est s'exposer a l'isolement d'une population dont la réputation est de s'intéresser uniquement au sport et a la bouffe. Un gros vide culturel générateur de replie sur soi afin d'échapper au commun des mortels et trouver sa propre voix. La norvège et sa morale stricte nous avait donné le black metal, l'Australie nous donne aujourd'hui des groupes de death metal originaux et exceptionnel comme Ulcerate, Psycroptic et Portal.
Originaux jusqu'au moindre détail de leur apparence scénique, ce groupe de quatre anonymes déguisés par des masques produit une sorte de death technique qui pourrait être le résultat d'une rencontre entre Darkspace et Immolation si le premier décidait d'apprendre a jouer du black metal au dernier. Malsain, sombre et nébuleux, la musique de Portal semble venir d'un vortex dimensionnel tant les racines de leur musique se brouille dans un magma sonore obscure et impénétrable lors des premières écoutes.
A l'instar de Deathspell Omega et de Blut Aus nord, ce groupe pousse le concept jusqu'a dissimuler leur apparence physique. Nul ne sait leur véritable nom ou leur visage. Et qui s'en soucierait de toute manière ? Une musique pareille est beaucoup plus efficace si elle produite par des visages inconnus que si l'on pouvait se rassurer derrière l'assurance de trace d'une humanité ne serait ce qu'un peu normal.
Cependant, contrairement aux deux projets susmentionnés, Portal interprète sa musique sur scène. Les masques ne sont toutefois pas du même registre que ceux de Slipknot ou de Mr Bungle à leur début. En fait, alors que les costumes de Slipknot criaient dès le départ "nous sommes méchants", ceux de Portal semblent vouloir dire : "nous ne sommes pas de votre monde".
Guitariste, bassiste batteur sont donc habillés de costumes noirs, d'un masque d'épouvantail et d'une corde pendant de leur cou jusqu'en bas. Des damnés. Le chanteur par contre pousse l'originalité a porter en plus de son costume noir une horloge. Oui, une horloge. Ce qui peut paraitre ridicule par écrit prend pourtant tout son sens une fois que l'on écoute la musique.
The Curator n'aurait pas pu porter un accoutrement différent. Ces gens ne pourraient pas faire de concert sans leur n'y en a pas car c'est sans aucun doute la véritable apparence des membres de Portal que l'on peut voir sur scène. La séparation est donc faites entre le quotidien et la musique, espace d'expression personnel libéré de toutes contraintes. Revêtus de leurs habits d'apparat, les musiciens de Portal peuvent créer ces chansons noirs et fascinantes dont la classification dans un genre appelé le "death metal" a beaucoup plus de sens que tout ces groupes qui ne créent que des chansons violentes et complexe en oubliant toute émotion.
"Outre", de la même manière que "Scepia" mais avec des chansons beaucoup plus lente et cataclismique, continue de forger l'héritage d'un groupe qui en inspirera surement plus d'un, bien au delà des frontières maritimes de leur pays isolé. Un véritable monolithe qui aspire toute lumière et ne projette que le dégout d'un quatuor à l'égard de ce continent si ensoleillé qui les entoure.
Sunday, October 05, 2008
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment