Saturday, November 15, 2008

Kill the Client - Cleptocracy (Willowtip) 2008

L'election de Barrack Obama met fin a huit ans de domination du parti républicain à l'état américain. Une victoire que les démocrates et tout ceux qui haïssent George W Bush et son institution se devait de célébrer avec un dernier levé de majeur symbolique exprimant toute la frustration qu'ils ont ressentis pendant ces années. Manipulation de l'information, légitimation de la torture dans des prisons se moquant de tout droit et de toute moralité. Huit années d'une institution marqué par le secret, le mensonge et la violence. Rien de véritablement nouveau dans le monde de la politique (personne n'aura oublié Richard Nixon et son Water Gate) mais jamais aucune institution américaine n'aura était aussi unanimement critiqué pour ses excès. Ce concentré de frustration et de colère pure Kill the Client l'exprime sous la forme de dix sept chansons de grind et d'une reprise de Insect Warfare.

"Escalation of hostility" présentait le groupe comme un héritier de l'engagement politique et sonore de Napalm Death. Blast, riffs gras et chanteur possédé et engagé. En cela, Cleptocracy n'est pas un disque très différent de son prédécesseur. La différence majeur entre les deux disques est que si Escalation of hostility était un album excellent mais juste tout aussi efficace que ceux de ses influences majeurs, Brutal Truth et Napalm Death, Cleptocracy par contre est le fruit d'une mutation beaucoup plus violente que les deux groupes susnommés. Cleptocracy est en quelque sorte le Scum du vingtième et une siècle. Une réappropriation violente et déterminé d'un son mélangeant punk, metal et excès de vitesse autour d'un discours politique marqué par la guerre en Irak durant laquelle le chanteur du groupe a servit sous le drapeau américain. Patriote mais pas aveugle pour autant, il exprime son dégout de la politique et des médias. Le symbole des illuminatis (conspiration politique et spirituel censé expliquer les origines de la religion chrétienne et les prétendus manipulations de la CIA durant les attentats du 11 septembre) qui orne le disque (et le pupitre du personnage sur la couverture) est un symbole de la teneur de l'engagement et des croyances du groupe.

Musicalement parlant, cette détermination se retrouve dans des riffs gras alliant la rapidité de Napalm Death et l'épaisseur des riffs de Brutal Truth à l'époque de Need to control. Le rythme des chansons est toujours branché sur la vitesse maximale à l'exception de quelque chansons plus lourde (mais pas doom pour autant) et de la reprise qui conclut le disque à un rythme un tout petit peu moins intense. La déflagration est donc presque ininterrompu sans pour autant rendre l'expérience lassante. Rapide et efficace, il n'y a aucun moment sur ce disque d'un peu plus de vingt minutes où l'on pourrait trouver a redire si l'on aime le grind. Ce disque est tout simplement la quintessence d'un style. C'est la force de la conviction et la puissance de ses musiciens qui font la différence et rende cet album indispensable pour tout amateur du genre.

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