Wednesday, August 12, 2009

Brutal Assault - Compte rendu du Jeudi 06 Aout


Le verre de bière de 50cl est à 1 euros.

Je ne bois pas donc je n'ai pas pu profiter de ce prix si avantageux pour les amateurs (cependant le verre de "coca cola" est au même prix) mais j'imagine qu'il a de quoi attirer pas mal de personnes. Tel est la République Tchèque. Les prix sont bas, bas, bas. Deux euros le billet de bus pour aller de l'aéroport jusqu'à Prague. Six euros le billet de train pour faire les 150km restant jusqu'à Jaromer. Quarante-cinq euros pour trois jours de festival. Autant dire que le voyage ne coute pas très cher par rapport à de nombreux autres activités que vous pourriez faire au même moment. Tout cela, alors que je ne vous ai même pas encore parler du contenu du festival. Oui, c'est aussi bien que cela. L'organisation, la qualité du son, la programmation. J'aurais beau cherché un problème, je n'en trouverais pas. Ce festival était mon premier. On m'argumentra donc en retour que je suis un peu trop impressionnable. J'étais par contre accompagné de personnes expérimentés dont le verdict fut tout aussi unanime : où est le problème ?

Qu'en était il des groupes ?

Jeudi 06 Aout
Arrivé vers la fin de Flowers for Whores, je n'entends de loin que quelques riffs de leur metalcore et ne pénètre donc sur le site, après un temps d'attente ridicule, que pour le début du second groupe, The Lucifers Principle. La programmation est donc séparé sur deux scènes côte-à-côte et de taillé égale, séparé par un écran géant qui projette les images des trois caméras (deux manuels et une sur un bras mécanique). Les premiers groupes ont droit a une trentaine de minutes de set et plus l'on avance dans la journée, plus les sets tendent vers les quarante-cinq minutes (voir plus puisqu'Immortal jouera une heure et dix minutes le dernier jour). Il n'y a donc pas de chevauchement dans le planning. Chaque scène, de taille égale, est préparé pendant que l'autre est occupé. La fin d'un set entraine le début d'un autre de cinq à dix minutes plus tard, en moyenne. Pas de temps de mort, pas de problème (sauf exception, voir plus loin). Le second groupe de la matinée est donc un groupe de metal moderne dont la particularité est la présence d'une contrebasse au lieu d'une simple basse. En dehors de cela, leur son pseudo death mélodique moderne est écoutable mais sans grand intérêt.

Les hostilités commencent donc pour moi avec War from a Harlots Mouth. Je ne suis pas du tout friand de leur deathcore technique sur disque mais leur prestation sera beaucoup plus mémorable. Energique et enthousiaste. La musique du groupe est à l'image de son public, hétéroclite et désordonné. Preuve en est, le nez cassé d'un jeune homme qui sortira prestement de la fosse. Ce sera cependant le seul type que je verrais avoir des problèmes du genre pendant le festival. Musicalement, WFHM enchaine les riffs avec suffisamment d'énergie et de conviction pour tenir en haleine le public. Leur chanteur, anciennement chez The Ocean au chant et au sampler, assure en y mettant de l'énergie et de la conviction, tout comme ses camarades. Un jour viendra où ils commenceront a écrire de vrais chansons et où il y aura plus à dire mais, pour le moment, le groupe est tout ce qu'il y a de plus efficace.

Darkane enchaine mais malgré des balances menés par un ingénieur du son juste avant leur entrée le lead guitariste n'aura pas droit à la place qui lui revient de droit. Dommage pour un groupe de thrash mélodique technique. De plus, malgré la notorité du groupe, le public semble totalement ignorer et la fosse n'est occupé que par une poignée d'acharnée qui occupe donc un territoire large et cruellement vide. Pas très enthousiaste, l'interprétation de deux morceaux de Expanding senses, "Chaos vs Order" et "Innocence gone" suffira à me contenter mais j'espère les revoir dans de meilleurs conditions en salle si ils se décident à venir un jour jusqu'à chez nous. De plus, leur set list est composé majoritairement de chansons du dernier album (seulement un titre de "Layers of lies", "Secondary effects" et l'intro de ce même disque) que je ne connais pas encore.


Carnifex prend maintenant place et je ne resterais que peu de temps pour prendre la température du public et me faire une idée de leur deathcore. Ce groupe est il aussi catastrophique que les morceaux de leur myspace le laisse a penser. De tout évidence : Oui ! Sorte de Suicide Silence du pauvre, le groupe incite le public a tourner en rond et fait de même. Des trois morceaux que j'ai pu supporter, tous son identiques et aucun riff ne ressort. Les fans sont pourtant de sortis et s'agitent follement dans la fosse. Il en faut peu. Mosh mosh mosh, chugga chugga chugga, bree bree bree ! Vite autre chose.

Sadus tiens ! Je connais le trio de réputation et certains de mes camarade sont très enthousiaste à l'idée de les voir. Je les comprends aisement. Old school, explosif, technique, le groupe est poussé à la vitesse maximum du début à la fin en enchainant les brulots thrash, les uns à la suite des autres. Du coup, pour le non initié, leur concert est un peu trop monolithique mais déborde tellement d'énergie et d'enthousiasme, autant sur que devant la scène, qu'il est difficile d'y rester insensible. Le groupe est visiblement adulé (les vestes a patch seront de sortis pendant les trois jours) et les applaudissements continueront après le départ du groupe au bout de seulement une demi heure.

Je m'éclipse un peu ensuite pour Rotting Christ dont je verrais la fin du set. Efficace et bien acceuillis. Bon son, comme pour pratiquement tout les groupes, de toute manière. Leur concert me surtout à souligner l'éclectisme du festival puisque c'est ensuite Madball qui prend le relais. Le New York Hardcore passe après le Death / Black symphonique et le public se déplace juste devant l'autre scène pour applaudir de la même manière ces vétérans. N'étant pas familié des concerts de Madball et assez peu friand du style, leur set ne m'a pas particulièrement convaincu mais avait tout ce qu'il fallait d'énergie et de force pour convenir a un public de festival.


Le premier grand concert du festival fut pour moi celui d'Orphaned Land. Pourtant regardé par un public un peu endormis, leur set list centré sur leurs deux derniers albums, sera parfaitement exécutés. Heureux de jouer et tous éblouissants à leurs instruments, les israéliens mêle virtuosité, mélodies, bonnes humeurs et complexité dans un bain musicale de quarante cinq minutes jouisif et formidable. Le public rejoindra progressivement leur cause et c'est donc un bon tonnerre d'applaudissement qui conclut leur passage. Un succès acquis par la force de leur musique et de leur enthousiasme communicatif.


Je part m'alimenter pendant Pain et ne revient donc que pour confirmer ma crainte : ce groupe joue un mélange de house allemande de seconde zone et de riffs metal. Certes, je me souviens encore de la dernière chanson qu'ils ont joués : Shut your mouth (les deux précédentes étant "Life goes on" et "Same old song") mais je l'extrairais bien de ma tête avec un forceps si c'était possible. Un groupe qui construit ses chansons autour de mélodies de sonneries de portable.

La suite est par contre beaucoup moins artificiel puisqu'il s'agit de Biohazard. Dès la première note de "Urban discipline", le public s'agite et saute en mesure. Le groupe n'est bien sur pas en reste puisque Billy Graziadei est énergique et expressif, saute sur les retours des deux cotés et incite aussi avec autant d'énergie auprès de l'ingénieur du son pour que l'on monte le son de son micro tandis que Bobby Hambel court et tourne et rond comme sur les vieux clips du groupe. Le rappel sera fera d'ailleurs au son d'un riff bien connu des spectateurs des émissions tardives de MCM et M6 : "Punishment". Le groupe enchaine alors avec "Five blocks to the subway", dédicacé au père de Bobby Hambel, auteur des paroles, "How it is" et une reprise de "I ain't going out like that" de Cypress Hill accompagné d'une quinzaine de demoiselles invités à monter sur scène par Mr Seinfeld. De quoi faire parler du groupe jusqu'à la sortie de leur prochain album annoncé à la toute fin de ce concert.

Brutal Truth remplace ensuite Cynic (les grindeux étaient censés conclure le festival) et ceux-ci se font un plaisir de profiter du temps qu'on leur donne pour enchainer blast après blast, après blast, après blast. Le public, encore une fois un peu endormi (ou fatigué par toute l'énergie déployé devant Biohazard?) ne fera pas décoller leur concert ni même la qualité sonore en dessous de la moyenne pour ce festival. Le concert restera par contre surement dans les mémoires à cause de la présence d'un handicappé, venu apprécier le concert sur le coté de la scène, qui roulera sur la scène pour headbanger avec le groupe. N'ayant plus qu'un bras, il tombera alors de son siège et continuera tout de même de remuer jusqu'à ce que quelqu'un vienne le chercher pour le ramener dans son fauteuil en dehors de scène. Un spectacle étrange pour tout autre groupe qui semblera toutefois presque "normal" pour un groupe comme Brutal Truth. Après tout, Kevin Sharpe s'effondrera bien, peu de temps après, avec un micro dans la bouche , en continuant de gueuler ...


Arrive ensuite le tour de Turisas et je pars prendre un peu de repos sous une grande tente pour accompagner mes compagnons dans la consommation d'une bière salutaire. Pas de "Battle metal" pour moi. De même, bien que j'assisterais au set de Mithras, leur death technique à la Morbid Angel me laissera assez froid. Le groupe est pourtant précis et original dans le genre. Le bassiste communique avec le public tandis que le guitariste se concentre sur sa guitare d'extra terrestre pour en extraire des mélodies pour le moins originales mais qui n'inciteront pas grande réponse de la part du public.


Le rôle de héros de la journée revient donc à Cynic pour qui le public est venu en masse. Le groupe a souffert quelques déboires en venant puisque les effets de Paul Masdival était resté à Londres tandis que le groupe prenait son avion pour venir jusqu'en République Tchèque. Leur concert prend donc un bon quart de plus a démarrer, le temps que Masdival finisse ses branchements, sous les appels du public qui scande déjà le nom du groupe avant même qu'une note ne soit joué. Heureusement, l'attente est à la hauteur de qui nous est offert. Le set est par contre presqu'intégralement tourné vers le dernier album et seulement deux chansons "Focus" seront interprétés, "Veil of maya" et "How could I" en rappel. Tout est de manière parfait. L'alchimie entre les musiciens est excellente et permet aux mélodies incroyablement complexes de s'exprimer avec clareté. De plus, bien que les nouveaux titres affirment de plus en plus l'influence que le jazz fusion du Mahavishnu Orchestra a sur Cynic, les chansons ne manquent pas d'une énergie metal communiqué par la puissance des riffs. La dévotion dont on fait preuve les fans venus en masse sera donc duement récompensé. Toutefois, du fait des retard et de l'heure tardive (le concert prend fin à deux heures du matin) le groupe décide d'écourter son concert. Le public s'efforcera donc alors d'applaudir, quitte a faire revenir une première fois Masdival sur scène qui remerciera, puis reviendra ensuite avec le reste du groupe pour ce fameux "How could I" qui conclura magistralement la soirée.

Ce n'était alors encore que le premier jour.

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