Monday, August 24, 2009
Le Bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-Woon
Récession, crise économique, chute de l'industrie du disque et grosse inquiétude du coté du cinéma. La crise frappe partout et la corée n'est pas épargnée. Le contexte de sortie du Bon, de la Brute et du Cinglé était donc le suivant : un gros succès au box office pour montrer aux investisseurs que le cinéma coréen avait encore de beaux jours devant lui. L'histoire ne dit par contre pas quel impact le film eu sur le climat cinématographique coréen mais on ne peut qu'espérer que l'argent investit aura plu au public car il n'aura pas été floué en effets visuels.
Servis par un casting qui regroupe deux des grandes stars du cinéma local, Lee Byung-Hun (A Bittersweet life, 3 extrêmes [dans le segment de Park Chan-Wook]) et Song Kang-Ho (The Host, Memories of Murder, Lady Vengeance, Sympathy for Mr Vengeance, The Foul King ...) dont l'interprétation respectivement de The Bad et de The Weird est idéal pour un western coréen qui se veut à la fois un hommage et une ré actualisation du western de Sergio Leone.
Le scénario est donc très simple : une carte donnant les indications pour un mystérieux trésor est convoité par un nombre croissant de personnes et au milieu de tout cela se retrouve trois hommes qui en viennent a trouver leur compte dans cette chasse. A partir de là, les scènes d'actions s'enchainent très rapidement durant plus de deux heures et s'alternent avec des scènes d'expositions où les personnages montrent leurs intentions et font avancer tranquillement le scénario. Le Bon, la Brute et le Cinglé accomplit donc tout ce que l'on demande à un divertissement grand public et se paye ainsi le luxe d'avoir de très bons acteurs et un réalisateurs inventifs et dynamique dont les capacités derrières les caméras sont tout aussi impressionnante, quelque soit le style de film qu'il fait (film noir, comédie, épouvante, drame et aujourd'hui western / film d'action).
Il reste tout de même a souligner qu'il ne s'agit ici que de western coréen et qu'il n'est donc pas question de respecter l'atmosphère du genre. Certes, il y a bien un duel, des hommes qui s'affrontent pour l'honneur et un décors approprié mais je rapprocherais tout de même plus The Good ... de Mon nom est personne que de l'original parodié. Une scène fameuse où The Bad tire sur le chapeau de The Weird pour l'empêcher de partir fait cependant écho à ce classique mais elle figure toutefois aussi dans l'autre western susnommé. En dehors de cela, les scènes d'actions sont riches en cascade et en effet visuel. Les courses poursuites se font avec des motos équipés de side-car et la panoplie d'armes a feu dépasse ce que l'on pouvait trouver dans l'ouest sauvage rugueux et aride. L'armée chinoise vient d'ailleurs se mêler à l'action vers la fin et apporte de grands cannons qui n'auraient pas fait tâche sur de grands vaisseaux. A se demander comment ont ils fait pour amener tout cela dans le désert. Bref, le résultat est outrancier mais qui s'intéresse à la cohérence historique quand tout explose si bien à l'écran.
Il est donc très facile de comprendre pourquoi les espoirs d'une profession reposaient sur ce concentré d'intelligence et de folie à la sauce coréenne mis au service du cinéma a grand spectacle. Kim Jee-Won prouve encore une fois que ses capacités sont celles d'un grand réalisateur, habile dans tout les genres, et autant capable d'émouvoir et de terrifier que d'émerveiller et de provoquer de bonnes doses d'adrénaline. Les fans comme moi resteront peut être sur leur faim après le chef d'oeuvre du film noir qu'était A bittersweet life mais les profits générés par ce très bon divertissement lui permettront surement de financier des productions plus personnels. Le Bon, la Brute et le Cinglé est un western coréen qui offre tout ce qu'il promet et bien plus encore.
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