Ma chronique n'est qu'une opinion à un point T d'un disque et celle ci évoluera sans aucune doute au cours de l'année. Je ne peux affirmer encore si j'écouterais encore ce disque avant la fin de l'année et si il sera donc inclut dans ma liste des meilleurs disques. De ceux sur lequel j'aurais passé le plus de temps. La transformation effectué par The Axis of Perdition sur ce disque mérite pourtant beaucoup de temps. Plus de temps que je ne confie généralement à un disque. Car, si The Axis of Perdition ne vient pas de nous faire un Ulver, "Urfe" tiens de "Perditon city" de ces même norvégiens une narration complexe mais qui n'est pas seulement illustré par la musique mais aussi par un texte récité par un acteur. La frontière entre le livre audio et le disque concept est franchi, plus sur le premier disque que sur le second, moins ambiant et laissant plus de place aux guitares.
En effet, le premier volet de l'histoire d'"Urfe" est soutenu par un travail electronique où les samples mystérieux et opressant que maitrise à la perfection les musiciens depuis "Deleted scenes in the transition hospital" sont employés pour créer une atmosphère à la mesure de l'histoire. Je ne parlerais que très peu de celle ci car je ne suis pas sur de tout avoir saisis. Le narrateur semble y raconter son parcours dans un territoire inconnu, désolé et maléfique.
Leslie Simpson, acteur anglais ayant joué dans, entre autre, Dog Soldier, un des meilleurs films réalisés sur les loups garous, de l'avis de tout les connaisseurs, y est narrateur et acteur. Un double rôle qu'il interprète à merveille sans même comprendre l'histoire. Sa voix pourrait être celle d'un chanteur puisque les émotions plus que le texte guide le texte et la musique. Des répliques ressortent de la même manière que celle d'un film ("... the last thing I need is fucking choices ..." dans la cinquième plage de Grief of the unclean). Une preuve du talent d'acteur de Simpson dont les émotions sont transmises de manière crédible à travers les diverses bruits, reconnaissable ou non, entre les phrases débiter par l'acteur possédé par son personnage.
L'expérience requiert toutefois un degré d'immersion que beaucoup ne seront surement pas prêt à entreprendre tant la différence entre leur disque précédent dont les riffs tenait encore du black metal de Mayhem découpé et violés par des influences indus, est jeté aux oubliettes pour les six premières plages. Bien que conquis assez vite, j'émet donc des réserves sur la durée de vie qu'aura ce disque pour moi. Oui, je l'aime beaucoup et je compte bien m'y plonger. Continuerais je à l'apprécier autant que je fais tourner "Deleted scenes ..." et "The Ichneumon method ..." du fait de ce manque de guitare ? Cela reste à voir.
Les guitares ne se taisent cependant pas sur les deux disques puisqu'après une première plage ambiante, elles interviennent dès le début de la seconde de "The Great unwashed" (les personnes de basses classes). Le disque reprend souvent ensuite un tournant ambiant mais ce n'est pas une nouveauté pour The Axis of Perdition. En comparaison donc, cette deuxième partie est plus normale et ne présente pas une nouvelle facette du groupe. En ce sens, après un premier disque osé, cette deuxième partie est beaucoup moins risqué. Cependant, l'atmosphère y est toujours aussi tendu et difficile. L'exploration de l'univers d'Urfe continue sous la forme de riffs de guitares entre doom, indus et black metal.
La voix gorgé d'effet est celle d'un homme perdu entre plusieurs dimensions de la réalité. Bien que plus mélodique, la place du texte est toujours celle d'un narrateur, complétant encore une fois l'expérience sonore complète et complexe que forment ces deux disques. Une voix plus black metal fait aussi son apparition mais, elle est beaucoup moins efficace pour porter les émotions. Cependant, à ce stade dans l'écoute du disque, l'expérience est déjà bien assez complète pour que ce détail ne vienne pas trop perturber le fil de la narration sonore.
Pour ce que j'ai pu lire des avis des fans, l'acceuil réservé à "Urfe" n'est pas très enthousiaste. Surement car ces deux disques prennent beaucoup de temps pour se révéler complètement. Il faut donner de soi, de son attention, de son temps, pour franchir le portail d'"Urfe" et ne pas revenir à la réalité pendant près d'une heure et demi. Une durée raisonnable pour un film que l'on ne donne pas si facilement quand il s'agit de musique. Ne touchant qu'un seul des cinq sens, contrairement au cinéma qui affecte autant l'audition que la vue, il ne faut pourtant pas faire d'effort pour que le monde crée par The Axis of Perdition prenne vie derrière vos yeux et transpercent ensuite votre peau. Encore plus immersif que "Deleted scenes in the transition hospital" mais beaucoup moins metal que "The Ichneumon method (and less welcome techniques)", "Urfe" est un double album qui divisera mais attirera aussi beaucoup d'autre. Le futur s'annonce encore plus intéressant.
Sunday, February 08, 2009
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