Dans la petite file d'attente qui grossit timidement devant la bulle noir, les spectateurs arrivés tôt ne présagent rien de bon sur le succès du concert à venir. Une fois rentré dans la Boule Noire la vingtaine de personne devient trentaine et se groupe devant la scène quand HKY chausse ses instruments. C'est l'ancien guitariste qui tiens la basse et interprète des lignes très Godfleshienne. Un vrai bonheur que d'entendre enfin avec une production digne de ce nom ces chansons que j'écoute religieusement à chaque occasion de les voir en concert. De toutes les représentations auquel j'ai assisté, se fut celle où es instruments sonnaient le mieux. HKY interprète son set auréolé d'une atmosphère noir et pesante. Les musiciens sont concentrés et appuient sur chacune des notes tout en procurant aux morceaux un dynamisme qui les place au point de rupture entre la catarthie de Neurosis et le desespoir du doom. Les samples et la voix contribuent a éloigner le groupe des clichés de tout les genres auxquels ont pourraient les associer. Ni postcore, ni doom, ni black metal, juste un peu des trois pour un résultat en trois lettres.
Devant ses habituels projections de bribes de textes et d'images mal cadrés, Revok prend la suite et invoque un post hardcore très rock qui trouve un compromis entre mélodies et dissonances dans les mouvements épileptique des mains des musiciens. La voix rauque, entre discours et chant, guide les mélodies à travers le corps en mouvements que forment les notes. La musique ainsi crée s'extrait du terreau post hardcore pour trouver sa voix dans ce monde dominé par des groupes quasi instrumentaux raffolant des disques de Isis et d'Explosion in the Sky. Dommage qu'une corde cassé vint interrompre la continuité de leur set. Le groupe se retrouve alors démuni, deux morceaux avant la fin, et ne dit pas grand chose pendant ce temps là. Du coup l'atmosphère s'estompe un peu. Dommage mais pas grave pour autant puisque le groupe a déjà égrenée ce set dans les oreilles de surement beaucoup des membres de l'auditoire. Un concert qui ne dérogera donc pas d'une note par rapport aux précédentes prestations des français mais qui est toujours aussi bon même si je ne compte pas parmi les fans du groupe.
C'est ensuite l'heure de ma pause car je n'ai pas manger avant de venir. Il me faut donc sortir acheter de quoi me rassasier durant le set de Fiend. Déjà vu lors du Noise Fest, le doom psyché du groupe n'avait pas alors réussi à m'emporter. Du coup, je sors, je trouve de quoi manger, je me baffre et je rentre. Fiend est à ce moment encore sur scène et continue de jouer devant un public beaucoup plus massif qu'à l'ouverture des portes. La salle est alors rempli a moitié et une foule hétéroclite de metalleux, black metaleux, fans de doom et autres spectateurs dont les habits ne trahissent pas une allégeance a un quelconque mouvement se mélangent. Perd dans un morceau, je commence un peu a hocher la tête. Puis le morceau se conclut, le charme disparait et le groupe enchaine sur un autre titre. Je commence alors a m'ennuyer ferme. Le groupe a pourtant droit a un public attentif collé sur le devant de la scène. Les têtes bougent bien et les applaudissement semblent sincère. La part de mécontent compte par contre parmi eux un allié de poids, le responsable qui rallume les lumières pour intimer au groupe de conclure. Les musiciens ne semblent cependant rien remarquer et conduisent leur groove jusqu'à sa fin avec un petit solo en plus pour faire bonne mesure. Il y a de quoi plaire dans ce groupe. Bons musiciens, joli jeu de lumière, des riffs sympathique mais rien qui ne me plaise assez pour que je n'acceuille pas la fin de leur set comme une délivrance.
Wolves in the Throne Room prend enfin place. Au nombre de quatre, les deux guitaristes, un grand et un petit, le bassiste et le batteur font une petite balance puis s'élancent dans une croisade contre tout ceux qui s'attendaient à voir un concert de black metal shoegaze. De passages atmosphériques il n'y en aura pas des masses. Le blast, l'attaque de la main droite sur les cordes sans défenses recouvre la salle d'une puissance de feu digne du chaos sonore des meilleurs disques du genre. La force déployé par ces musiciens est proprement ahurissante. Comment peuvent ils enchainer des concerts avec une telle énergie dans leurs bras ? Le jeu de scène n'est en plus pas totalement statique et il y a donc des cheveux qui s'agitent au dessus des quelques bougies et entre les feux des quelques projecteurs encore resté allumé après que le chanteur / guitariste ait demandé d'une façon un peu autoritaire à l'ingénieur de baisser l'éclairage. Toutes les subtilités des quatre chansons passent donc à la trappe mais le concert n'en devient pas lassant et ennuyeux. Il faut bien sur tendre l'oreille pour percevoir les riffs mais la forte impression et l'atmosphère de puissance pure crée par les quatre musiciens compense très bien le manque de ressemblance avec le disque. Le concert ne devient plus une représentation mais une expérience. Dommage pour moi que ma journée de travail soit venu pesé sur mes épaules car dans de meilleurs conditions j'aurais d'autant plus aimer cette performance. Après avoir espéré du bout des lèvres, sans grand espoir, que Wolves in the Throne Room viennent conquérir une scène parisienne, c'est avec plaisir que j'ai pu les découvrir en chair, en os et en décibel. Pas de regret mais de l'impatience a les revoir dans d'autres circonstances.
Wednesday, February 18, 2009
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