Je hais le post hardcore. Ou sont mes groupes de teenagers cradingue hurlant dans un micro pendant que leurs camarades, armés de trois, quatres cordes, démontent a coup de tatane le studio ? Ou ils sont ces gens là ? Parce que le Metal, c'est bien, c'est bon, j'adore ça. Mais quand vous avez besoin de prendre une petite mandale, pas trop lourde, mais efficace quand même, vous ne trouvez rien. Besoin de distorsion et d'energie ? Alors prenez un groupe de Hardcore. Mais ou sont les groupes de Hardcore qui ne pechent pas par excès de testostérone ces jours ci ? Et je hais le post hardcore parce que cet ersatz de genre bouffe toute l'attention. En fait j'aurais peut etre dut dire que je detestais le Metalcore vu que c'est le genre à la mode et que, même si on se dirige vers une surabandance de groupe à la Isis /Cult of Luna, nous y sommes pas encore arrivés. Mais que voulez vous, la contreverse, ça ne tombe pas des arbres, et il faut bien des fois prendre le public a rebrousse poil. Donc voila, c'est dit, je n'aime pas les genres à la mode.
Alors qu'est ce que j'etais venus foutre dans une petite salle de Paris, situé derrière un bar / restaurant dans la rue Barbanègre, ça ne s'invente pas, un Dimanche soir ? Et bien j'etais venus voir si, par hasard, le post hardcore ne pourrait pas aussi rimer avec énergie et émotion brute. "the Chronoclast", l'album de Buried Inside, puisque c'est d'eux dont il s'agit, est une merveille qui s'apprivoise progressivement. Signé sur Relapse, le label d'extreme denicheur de talents fou (a plus d'un titre), leur album conceptuel sur le temps ressortait du lot des groupes de death et autre briseurs de convention, mais pas dans le bon sens. Un groupe decrit dans sa bio officiel comme un groupe de post hardcore est un groupe qui demande a ce que l'on lui lance des pierres, des caillous, des rochers, voir même des immeubles. La mode je vous dit, les suiveurs de mode. Voila ce que je hais. Et un groupe comme Buried Inside, même si ils sont bourrés de bonnes intentions, arrive au mauvais moment après tout le monde. Et ça aurait été dommage de passer à coté d'eux, très dommage même.
A l'entrée de la salle nous rencontrons, moi et mon camarade que j'avais entrainé dans cette aventure, quelques personnes très sympathique, puis nous nous introduisons dans ce petit trou dans le mur qui ne paye pas de mine mais restera inscrit dans ma mémoire comme etant une bonne salle de concert, intimiste et a l'acoustique sympathique. Entre moi et mon compagnon, l'attente est partagé entre deux extrèmes. L'un sais a quoi s'attendre, moi, le plus enthousiaste, et l'autre ne sais. Il ne sais pas car il n'as pas entendu l'album. Il n'a pas succombé au appels passioné d'une chronique de disque enthousiaste et il n'a pas déboursé son argent a la sortie du disque en se disant que, même si c'etait du post hardcore, c'etait du Relapse. Et comme les quelques personnes bien informés, il ne s'est pas pris une bonne claque à chaque écoute. En fait,l e terme de claque est beaucoup trop fort et mentirait sur mon impression. Je n'ai pas découvert Buried Inside d'un seul coup, je les ai apprivoisé lentement et avec interet. Passant et repassant l'album, toujour de plus en plus attiré par cette couverture verte clair et granulé. Chaque tour de disque revelant plus en plus de choses et une émotion brute qui manquent a pas mal de construiseurs d'ambiance aux intentions honorables.
Les premiers groupes jouent, finissent et ne se ressemblent pas. Revok joue une sorte d'emo klingon tandis que Gantz vogue sur des terres Oceanic mais bien balancé avec ce qu'il faut d'energie et de bonnes mélodies. J'ai crut entendre dans leur son encore un petit quelque chose de leur passé screamo, et c'est tant mieux vu que ça leur donne une petite touche en plus. En tout cas je les retiendrais comme etant de bons musiciens, et pas uniquement a cause d'un nom qu'ils partagent avec un manga dont je suis friand. Les petits bonshommes de Buried Inside montent sur scène, enfin, et se mettent en place. Pas beaucoup d'espace pour le groupe de 5 canadiens mais ils tiennent quand même, le chanteur faisant parfois dos au public pour manipuler ses samples. L'experience commence alors, et les petits bonshommes d'il y a deux secondes font places a des piles electriques. Ca va de haut en bas, ça hurle, ça colle sa guitare contre les amplis. Non, madame, ça ne fait pas de quartier. C'est marrant d'ailleurs parce que Revok avait conclus son set avec un hurlement de basse collé a un ampli, doucement et proprement. Buried Inside par contre, c'est une toute autre affaire. Ca saisit son instrument et ça le colle, ça l'appuie même, contre les enceintes. "Les" puisque les guitaristes et le bassiste le font tous ensemble pendant une a deux minutes, sinon plus.
Mon couple de voisin qui sirrotait leur biere s'eloigneront d'ailleurs de tout ce boucan, pauvres enfants n'ayant pas pensé a prendre leurs protections auditives, et ils me laisseront donc le champ plus libre et l'esprit plus tranquille sans avoir a me demander si je ne vais pas foutre un cheveux dans leur bon dieu de verre de biere. Non, mais quel idée de boire pendant un set ? Enfin si, je peut comprendre. Mais pas quand on est devant la scène ! Enfin, ils se barrent et moi j'avance. Tout va pour le mieux. Sans etre doté de membres charismatique, le groupe evolue ensemble tout au long de leur album qu'ils joueront sans interruptions, mais pas en entier. Dommage mais comprehensibe quand on y met autant de coeur et d'énergie. Le chanteur hurle ses paroles, sans temps mort, et se place comme le capitaine du navire, ses lieutenants le soutenant vocalement dans des parties de triolisme guttural mémorable. Et puis le batteur. Si ces collègues sont des piles electriques, lui est surement une pile energizer. Le roulement bon dieu ! Le roulement de deux minutes ! Peut etre même plus, et non stop en plus. Hypnotique et transcendant. Le dernier coup est donné sur la caisse clair qui s'envole et voila que tout le monde descend pour partir se reposer. Le public reste hagard en se demandant si tout est bien finis. Le chanteur s'assoie sur le bord de la scène et se bois un peu d'eau avant de repartir au stand.
Et puis voila, c'est finis. C'est tout ? Alors je prend mon courage a demander a je vais voir la bête qui se brisé les cordes vocales devant moi, il y a quelques instants. Le chanteur répond a mon "excuse me" avec un sourire et je lui demande alors, rassuré, si ils comptent revenir vite histoire de nous redonner encore un peu de cette magnifique energie ? Il ne sais pas. Ah bon, dommage. Mais c'etait très bien, alors merci beaucoup. Il continue à me sourire et je pars rejoindre mes amis. La soirée est finis et je rentre à l'antre de mon camarade. Mais en y repensant le lendemain je me demande si je reverrais encore les murs blancs de cette petite salle autour des membres de Buried Inside. Si il y a une justice, alors jamais plus je ne les reverrais ici mais dans une salle un peu plus grande que celle là. donc nous voila en 2005, le Hardcore est relegué a l'underground profond et le post hardcore remonte la corde raide. Mais l'energie n'est pas perdus, et elle perdure dans la peau de cinq canadiens aux intentions louables et a la musique fantastique.
Wednesday, November 30, 2005
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment