Thursday, August 19, 2010

The Dillinger Escape Plan - Option paralysis


Quand Dillinger Escape Plan promet un disque plus thrash metal, Dillinger tiens promesse et propose un disque plus thrash metal. Ire works n'était pas des plus hardcore, cela relève tout de même d'un changement de fusil d'épaule assez radicale. Le groove de Gil Sharone, partit rejoindre son frère dans Stolen Babies, groupe qu'il n'avait pas quitté de toute façon, est remplacé par la frappe énergique, rapide, et donc moins légère et subtile, de Billy Rymer.

C'est d'autant plus visible en concert quand le groupe reprend des morceaux de l'album Sharone et que les parties rock and roll sonnent plates. Ire work était l'Angel Dust de the DEP. Option parylisis voit l'assaut se focaliser sur deux fondamentaux précédemment exploités par le groupe : le chaotique agressif sans mélodie et sans refrain et le chaotique, agressif avec une grosse mélodie.

Les leçons apprises sur Miss machine portent leur fruit quand Greg Pucciato sort ses cordes vocales les plus tendres et les plus accrocheuses. Ben Weinman se déclarait lui-même surpris d'avoir entendu autant de mélodie sortir de la bouche de Pucciato quand il lui a envoyé les morceaux pour qu'il écrive et pose sa voix. Lui ne s'attendait qu'a que du cri. L'alliance de la violence et de la mélodie fonctionne pourtant sans forcer. Ce serait même les titres les plus violent qui pêcherait d'être trop rapide et de s'évaporer entre les refrains.

Plus mélodique, plus concis. Plus metal. Le changement de metal n'y est surement pour rien, vu la garantie d'indépendance qu'ont du demander les bonshommes. Par contre, leurs compositions plus rigides, plus strictes, dépareillent moins sur le label français.

Une situation ironique tant ce disque s'écoute comme une lettre ouverte à leurs fans américains, plus avide de chansons énergique et violente que des expérimentations prog d'Ire works, si l'on en croit encore les dires de Ben Weinman. En comparaison, les fans européens apprécient les morceaux plus subtiles, comme "Mouth of the ghost".

Cet aspect de the DEP est toutefois toujours aussi présent, en témoigne le titre de conclusion, "Parasitic twins", juste en plus petite dose, ou incorporé dans des morceaux plus énervé, et un peu moins subtile dans les variations de textures et d'atmosphères qu'Ire works proposait avec tous ces interludes et ces introduction.

Plus long et plus direct, un disque du Dillinger Escape Plan sur lequel les fans de Calculating infinity pourront, encore une fois, faire l'impasse. Il y a toutefois la sensation d'un pas en arrière sur ce disque.

Comme si la folle expérimentation d'Ire works, la sensation d'avoir en face de soi un proto Faith no More, avait disparu au profit d'un monstre d'acier trempé nourri aux hormones et prêt a prouver sa valeur de groupes aux prouesses techniques ahurissante et à l'agression débridé. Une déception qui aurait pris la forme d'un album on ne peut plus solide, avec seulement une poignée de titres moins mémorables mais pas dispensables pour autant. Option paralysis, a l'instar de Axe to fall, n'apporte rien de vraiment neuf au groupe tout en asseyant ses capacités et son identité avec toute la force de compositeur et la folie auquel nous sommes aujourd'hui accoutumé.

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