Thursday, August 19, 2010

Madlib - Medicine show n°5 The History of the Loop Digga


Des muscles, du cul, des flingues. Le comics à l'intérieur du livret présente toutes les marques de la bd d'ado dessinés pour remplacer tout les fantasmes nourris aux hormones que tout mec a eux.

Elle rappelle que ce cinquième volume du Medicine show est la réédition d'une collection de morceaux édités sous forme de cassette pour son cercle d'ami, ou faire la promotion de sa musique auprès de rappeur intéressé. Comme le renseigne le descriptif sur le site de Stones Throw, certaines instrus ont été utilisés beaucoup plus tard pour des productions plus récentes de Madlib comme Percee P ou Wildchild et permettent donc d'apprécier le processus créatif du beat maker.

Compositeur à l'énergie et la créativité inépuisable, cette cinquième étape du Medicine show souligne le caractère erratique des sorties de Madlib, allant d'avant en arrière sans rien laisser soupçonner à l'auditeur. Sur ces 34 plages, une direction moins précise que sur les Beat Konducta se dégage par, non pas le manque, mais la texture un peu plus basique de cette collection. Ce n'est pas l'explorateur mais l'ado resté dans sa cité, ses films et la collection de vinyle qu'il s'est constitué à porter de main dans les disquaires locales. Moins aventureux, moins Indiana Jones et plus Dolemite (un sample d'un spectacle de l'humouriste y figure).

Les beats rugueux pulsent sur des boucles funk. Les scratchs font le raccord entre les titres, aidés de sample rappelant le nom de la compilation ou de ligne de dialogue. Une vraie cassette de beat maker donc, avec tout ce qu'elle comporte comme enchainement étrange ou survol rapide de boucle que l'on voudrait voir un peu plus progresser. En soixante minute, on fait le tour d'une partie de la jeunesse du bonhomme, dont le reste repose encore dans des cartons ou dans les armoires des potes à qui l'on a filé un seul exemplaire avant de perdre le reste en laissant la porte de la bagnole ouverte en partant chercher une nouvelle caisse de disque.

Un fond de tiroir de Madlib vaut pourtant tout les fonds de tiroir de votre quartier (à moins que vous ne viviez à Détroit) et ce cinquième volume, et premier volume de l'histoire du Loop Digga (pseudonyme qu'utilise Madlib sur The Unseen the Quasimoto) permet de faire un lien de plus dans l'histoire du compositeur, encyclopédie humaine relié en performance à un quatre piste qu'il ne quitte manifestement pas très longtemps pendant ses journées.

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