Friday, August 20, 2010

MF GRIMM - You only live twice


Co-producteur sur Operation doomsday d'MF DOOM, Percy Carey était déjà rentrée dans l'histoire du rap avant cela. Proche de Dr Dre, 2 Pac, Snoop Dogg, il a même fréquenté Chuck D de Public Enemy et est monté sur scène avec tout le crew Death Row avant que ne commence sa dégringolade jusqu'en prison. Les gangs, le traffic de drogue, Percy Carey en a fait partie et MF GRIMM en a parlé.

Les potes que l'on retrouve criblé de balle, son propre frère tué par un gang rivale lors de la tentative d'assassinat qui le mis dans une chaise roulante. La taule ensuite, sa reconstruction morale, physique et économique à sa sortie de prison. La production, de nouveaux deals et un retour en taule pour de nouvelles rencontres et de nouvelles leçons. Aujourd'hui à la tête de son propre label, Day by Day entertainment, Percy Carey et MF GRIMM forment un homme et un rappeur dont l'expérience et la voix produisent des disques uniques. Unique, non par la violence dans laquelle il a vécu, mais la sagesse qui se dégage aujourd'hui de l'homme.

Pas de gangsta rap, pas de fable à la Ice T sur la rue et ses dangers. You only live twice témoigne des errances de Percy Carey et fait suite, comme le souligne la mention "The audio graphic novel", à sa biographie, Sentences, réalisé avec le dessinateur Ronald Wimberly, au cours de laquelle il raconte sa vie sans écarter les erreurs, les tragédies et la stupidité dont il a pu faire preuve par moment. Son honnêteté se retrouve sur ce disque, accompagné d'une couverture et d'illustration de Jim Mahfood.

Les paroles y sont rappés avec précision, de manière a faire sonner chaque phrase comme des leçons de vie. Les phrases et les refrains sonnent alors avec d'autant plus de force que le flow complexe dont il est capable. les riment riches préfèrent la clarté aux effets de styles, en soi un peu regrettable pour une plume aussi talentueuse, contre balancé par l'émotion présente dans la pression exercés sur chaque mot.

Les instrumentaux de Twiz the Beat Pro accompagnent ce cheminement dans une trajectoire toujours originale pour un artiste dont la carrière s'est définit par ses transformations personnelles et musicales. Les riffs de guitare de "Waiting" rappellent Run DMC alors que "The Legend of the golden warrior" (handicapé par une longue introduction de trois minutes) se sert de la musique d'intervention de Goldorak, à la manière de ses confrères des Monsta Island Czars (particulièrement MF DOOM et Rodan) qui n'ont jamais été avares d'emprunts aux dessins animés. Son style n'a pas de limite stylistique en dehors de sa passion pour le rap et la culture hip hop.

Tout au long de treize titres, GRIMM fait la paix avec ses ennemis, sa jeunesse, déclare son amour pour la vie et ses différentes raisons de vivres. Une profession de foi pour le rap sous la forme d'un disque franc, extérieur aux modes ou aux époques, incarnés par une voix et une vie unique. Une porte ouverte vers l'univers d'MF GRIMM, sans ego trip et prétention. Un disque humaniste qui ne touchera peut être pas autant son auditoire si l'on ne connait pas la vie de l'homme (dans ce cas, la lecture de Sentences peut satisfaire cette lacune), mais convaincra sans mal par la force de sa personnalité.

4 comments:

Lalla said...

Excellent post!
Très bonne analyse de cet excellent album.
Merci!

Hororo said...

Merci aussi pour le commentaire, c'est assez rare d'avoir droit à une véritable personne pour le faire remarquer.

Pierre said...

Ca fait plaisir de trouver un ptit post sur Mf Grimm! Vachement sous-estimé ce type, sans doute en partie car son son ne va pas dans le sens de la mode...? Pourtant, même dans un format rap classique, il a clairement un truc en plus. :)

Hororo said...

Merci du commentaire aussi !