Monday, January 12, 2009
Bloodkitt - Obscene planet
Quand j'étais tout jeune, je suis allé voir Terminator 2 au cinéma avec mon frère. Friand de film d'action, nous allions voir un peu tout les films du genre à l'époque, du plus mémorable (Last Action Hero) au plus anecdotique (Piège en haute mer). La vision apocalyptique d'un futur au sol jonché de crânes humains écrasés par les chenilles d'un tank géant accompagné d'androïdes humanoïdes dénués de chaire ne m'avait pas effrayé à l'époque. J'étais bien détaché du film et je ne venais voir qu'un divertissement. Pas de raison d'avoir peur.
Il y a deux ans, je lisais un article sur un scientifique japonais dont la présence en cours était remplacé par un robot lui ressemblant. Le robot ne débitait pas son cours, lui même le faisait à distance pour que le robot le reproduise. Plus besoin de faire le trajet depuis son domicile jusqu'à l'université. James Cameron et les auteurs de science fiction qui l'ont précédés avait tort sur un point : la date de l'avènement d'un robot pouvant imiter l'homme. Nous sommes encore loin d'un terminator, mais nous sommes les contemporains de multiples classes de robot toujours plus perfectionnés.
Accompagné par une bande son comme celle que produit Blookitt, Terminator 2 et les futurs androïdes peuplant les écrans des télévisions n'ont plus la même personnalité. Plus les mêmes intentions. Plus le même visage. Ajouté la bonne musique d'ambiance et vous finissez par révéler la véritable nature de ces individus dénué de chaire. Machinerie rythmique artificiel, grognement ne laissant filtrer que quelque filés de chant clair à deux occasions, travail de la distorsion semblable a une visite dans une usine de compression de metal. Blookitt n'imagine pas le futur, ils vivent dans le futur vers lequel nous pourrions nous diriger.
The Axis of Perdition, Red Harvest, Godflesh. Des peintres sonores de la distopie qui guette à chaque nouvelle article de New Scientist ou même de Wired, les adeptes de la révolution technologique constantes. Bloodkitt est a l'affu du dernier apocalypse et l'imagine déjà. Entre William Gibson et les peintures de Zdzislaw Beksinski, le cyber punk, la chaire et la machine, associé à des panoramas dévastés où de nouvelles espèces se développent sous l'effet des mutations. L'enfer de Tchernobyl tel qu'il a été cauchemardé a enfin une bande son digne de ce nom. Paix à notre âme.
Entre noise et industriel, Bloodkitt va de paire avec des noms comme Blut Aus Nord ou les coupables précédemment cités car ils n'imaginent pas leur musique dans un genre. Ils créent ce genre et déposent les meubles comment ils le désirent. Déstabilisant et extrêmement malsain par moment, l'écoute de "Obscene planet" est un plaisir que seul une poignée accueillera avec bonheur en son sein mais qui sera alors acclamé comme il se doit.
Cependant, la fin n'est pas encore proche car Blookitt est encore un groupe sans label. Sans distribution, pas de possiblité de colporter le gospel de la destruction. Trois albums sont déjà prêt. Celui ci étant le premier qu'un membre du groupe a bien voulu me communiquer par le réseau. Alors qui prendra le risque de nourrir l'imaginaire de fans des groupes susnommés avec de nouveaux hymnes a la destruction ? Il en faudra bien un car l'année ne serait pas complète si ce disque ne bénéficiait pas d'une sortie officiel. Bien produit, bien composé, original et livré avec des scribes, comme votre serviteur, déjà dévoué à la cause, Blookitt a déjà tout pour gagner. Manque plus que les sous et les oreilles. Attardez vous donc sur eux, prenez le temps d'arrêter de respirer et de goutter à leur compositions.
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