"Où est mon Crowpath ?". Voilà ce que je me suis écrié en écoutant "One with filth" les premières fois. Ou étais donc parti mes breaks endiablés. Leur batteur se serait il calmé ? Qu'en était il des rythmiques grind passés à la moulinette quasi breakcore (mais sans aucun sample) qui m'avait rendu épileptique lors de leur passage au Batofar en compagnie de Comity ? Chaque écoute était plus convaincante que la précédente mais il manquait un petit quelque chose et ce n'était pas un sanglier par Toutatis.
Non, ce qu'il me manquait c'était une dose de jugeotte nécessaire pour me rendre compte que Crowpath avait abandonné le chaos d'hier pour écrire des titres plus cohérent et aussi plus sludge. Bye bye le blast a tout va, bonjour le riff gras plus metal et plus lent. De groupe de GRIND Sludge, les suédois sont donc devenus un groupe de SLUDGE Grind. Une distinction qui n'est pas du tout sémantique mais ne signifie pas pour autant que les fans de longue date peuvent aller chercher leurs habits au vestiaire.
Lenteur ne signifie toutefois pas simplicité et il suffit de prêter un peu l'oreille pour en avoir la confirmation dès la première chanson : ce batteur a toujours huit bras. Il sait cependant les ranger tous au placard pendant quelque moment quand il s'agit de créer une atmosphère vraiment très malsaine comme sur "I Gryningen" dont les riffs de guitares semblent posséder par des fantômes se déplaçant derrière les musiciens. Le "calme" n'est que de courte durée car dès le titre suivant, l'avalanche de riffs et de frappes revient au grand galop. Les riffs sont par contre beaucoup plus faciles a distinguer dans tout le fracas des instruments. Tout s'enchaine avec des transitions et se conclut gracieusement pour que chacune des plages se distingue bien l'une de l'autre.
Encore un changement bienvenue pour qui se soucie d'écouter des disques mémorables et pas des enfilement de riffs disjoint. Le Crowpath de "One with filth" est aujourd'hui un hydre beaucoup plus mordante et menaçante que le monstre auteur de "Son of sulphur". Le changement n'est de toute façon pas si surprenant que ça car si l'on reprend la trajectoire amorcé depuis "Red on chrome", le chemin parcouru entre les deux premiers disques était déjà tout tracé jusqu'à ce troisième album. Je ressors donc de l'écoute de "One with filth" avec une nouvelle certitude : Crowpath n'a pas disparu, il a juste changé pour m'offrir un disque plus cohérent mais pas moins violent et jouissif. Bien au contraire.
Sunday, January 25, 2009
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