Hororo : Combien de personnes font partie de Bloodkitt et de quels instruments jouent ils ?
Dylan & Brian : Bloodkitt est une collaboration entre deux personnes, Dylan Vatne et Brian Lelay. Brian est celui qui écrit toute la musique. En ce qui concerne la guitare, la basse et la batterie, tout le crédit lui revient. Toutefois, nous avons tendance à échanger entre nous pour ce qui est de l'aspect électronique, le synthé et l'orgue, composer à tour de rôle et partager nos idées. Je suis responsable des paroles et de la voix ainsi que des bruitages, des samples et des enregistrements d'ambiances.
Hororo : Dans quels groupes étiez vous avant Bloodkitt et pourquoi avez vous décidez de former ce groupe ? Est ce que Bloodkitt est née d'un but spécifique musicalement parlant ?
Dylan : J'ai étais dans quelque petits groupes, la plupart n'ont jamais rien enregistré puisque ne résultant que dans une petite douzaine de répétitions ou de concerts improvisés a leur crédit. Je ne m'embêterais même pas à les nommer puisque je n'ai fait partie que de deux véritables groupes qui sont Bloodkitt et Fossegrimen.
Tout les deux sont encore actifs. Fossegrimen est en pause actuellement car Paul Schofield qui est un des musiciens les plus talentueux avec qui j'ai eu l'honneur de travailler et la moitié de ce monstre du doom, a été occupé avec son travail de fac et retardé par des problèmes d'équipement inopportuns (toutefois vous pouvez vous attendre a entendre de nouvelles chansons bien plus matures dans un futur proche).
Mon but personnel pour Bloodkitt était de créer une force musical véritablement unique et étrange pour nous en servir comme d'un force musicale bestiale, un hôte qui accueillerait notre part la plus sombre et ainsi créer des mondes nouveaux et dangereux en écrivant des histoires par le biais de nos compositions, nos paroles et une émotion brute.
En ce qui concerne la question du genre, nous combinons tout ce que nous aimons et ce avec quoi nous avons grandit en matière de musique. Le lourd, le bizarre et ce qui semble venir d'un autre monde, spécialement le doom et la musique électronique la plus expérimentale et ombragé. Cependant, tu peux t'attendre à nous voir utiliser nos interprétations du death old school, du black metal, du funeral doom etc ... Nous n'avons pas pour intention de nous limiter à un type de son.
Brian : J'ai fait partie de nombreux projets dans des genres très différents. Mes débuts furent dans le metal puis je me suis dirigé vers l'indie, le post rock et le grind pendant un bon moment. Dylan me demandait depuis plusieurs années de commencer un projet qui serait un hybride de doom et d'indus et ce n'est que depuis le printemps dernier que je me suis assis un après midi et ait commencer a écrire puis enregistrer nos deux premières chansons qui étaient "Skeletal smiles" et "Funeral in leatheré. Le jour d'après nous enregistrions la voix et Bloodkitt n'a pas cessé d'exister depuis.
Hororo : Quand j'ai écoutais « Obscene planet », cela m'a fait penser au film Inland Empire de David Lynch car il change d'une émotion forte a une autre tout au long et peint ainsi une variété d'images autour d'un sentiment de désespoir et d'isolement. Composez vous vos disques avec dans la tête un thème spécifique ou une idée générale ?
Dylan : C'est amusant que tu mentionnes cela car même si je n'ai pas encore eu la chance de voir Inland Empire, David Lynch est une de mes plus grandes influences personnelle en tant qu'artiste. « Obscene planet » était une expérience intéressante. La musique nous est venu très spontanément surtout grâce au talent ahurissant que Brian à pour écrire des chansons et ce en quoi je me dois de le complimenter. Sa capacité a vibré à l'unisson avec mes paroles et les concepts que je lui envoie à lire avant que l'on enregistre est impressionnante.
Sa propre passion pour la musique peut être sentis je pense dans les chansons elle même grâce a son talent pour peindre une image avec des notes.
Brian : Musicalement, quand, je compose, mon première objectif est de m'étendre à travers le plus spectre le plus élargi possible. Naturellement, je tend a raconter des histoires à travers la musique. Quand nous avons écrit et enregistre "Obscene planet" nous n'avions pas de vision globale. Ce n'est que quand nous avons décidé que l'album était fini que nous y avons reconnu une certaine consistante et que nous avons arrangés les chansons dans un ordre spécifique pour que le sens en soit évident pour l'auditeur.
Hororo : De quoi parlent les paroles d'Obscene planet ? Une histoire se déroule telle à travers l'album ?
Dylan : J'ai écris les paroles de « Obscene planet » comme un roman graphique raconté à travers de la musique et des mots au lieu de papier et d'encre. Pour être honnête, j‘ai plus à coeur d'être un photographe et un écrivain qu'un musicien. Toutefois j’ai suivi quelque cours de piano / synthétiseurs et de chant.
Les paroles elles mêmes sont très importantes pour moi car chaque chanson est une histoire séparé se déroulant dans le même monde irréel et cauchemardesque que j'ai imagé il y a quelque années. Brian et moi sommes responsables des illustrations et de la mise en page de l'album dès qu'il sera édité proprement et j’attends avec impatience de voir l'histoire imprimée pour que tout le monde puisse lire et mieux comprendre l'histoire de chaque chanson. Cependant, je posterais sûrement tout en ligne sur notre page avant que cela n'arrive. De plus, j'ai commencé à écrire mon premier roman qui sera comme un supplément à nos deux premiers albums. Il se déroule dans le même monde et aidera à mieux comprendre tous les détails pour donner aux gens une image beaucoup plus complète du concept et du lieu où tout se déroule.
Si je devais décrire brièvement ce monde je dirais qu'il ressemble a la terre des centaines d'années après la fin de la civilisation "moderne", où les radiations et les pouvoirs eldrich ont mutés les rouages de la réalité et où mère nature est devenu folle. Les quelques bastions restant d'humanité s'entretuent et tentent de recréer leurs propres idées de ce que pourrait être la civilisation (mais échouent en général). Un monde où tout est possible sur le chemin qui amène à une destruction éventuel de l'univers.
Brian : J'encourage quiconque intéressé par Bloodkitt a lire les paroles de Dylan. Il y a peu de parolier de nos jours ayant un véritable intérêt pour la littérature et il est l'un d'eux.
Hororo : Quels sont certains des artistes, en dehors de la musique, avec qui pensez vous avoir une connexion ?
Dylan : Comme je l'ai déjà mentionné, David Lynch, ainsi que Robert Gilbert-Lecompte, Isidore Lucien Ducasse et son oeuvre, Les chants de Maldoror, Percy Shelly, Arthur Rimbau, Poppy Z. Brite, James Havok, Stephen King, Roger McCormack ainsi que la plupart des écrivains et des poètes de la beat generation.
Brian: Je dirais, Allen Ginsberg, William Carlos Williams, E.E. Cummings, et Jack Kerouac. Je me sens influencé, en tant qu'artiste, plus spécialement par les poètes de la Beat Generation, leur message d'une manière générale étant, comme Kerouac le définit, "Zen lunacy", ce qui sous entend une création artistique spontanée, impulsive, sans restriction académique, car c'est ainsi que nous composons pour Bloodkitt. Chaque chanson est écrite et enregistré en une session, sans prévision ni calculs.
Hororo : Quand j'ai écouté récemment Obscene planet, j'ai immédiatement pensé a un mélange entre l'univers cyber punk de William Gibson et les peintures de Zdzislaw Beksinski. Etes vous familier du travail de ces artistes ?
Dylan : Bien sur, Zdzislaw Beksinski est probablement une de mes plus grandes influences quand j'ai crée l'univers d'Obscene planet. C'est quelqu'un que j'admire énormément pour la manière dont il a exprimer les étranges paysages et les univers qui nageait à l'intérieur de son esprit. C'est dans cet optique que je le considère comme un pair. "Neuromancer" est un de mes romans favori et William Gibson est un autre auteur que j'admire pour avoir créer des univers aussi uniques et colorés. Cet album est en un sens mon hommage à tout ces auteurs que j'admire pour avoir développer leur propre univers qui ont tous existé dans le territoire complexe de mon imagination.
Hororo : Vous allez bientôt commencer à composer votre troisième album. Quels sont vos enjeux pour ce nouvel album ?
Dylan : Autant pour les paroles que pour le concept, ce troisième album intitulé "Santisma muerte" est beaucoup plus personnel et émotionnellement proche de moi. En s'éloignant des mondes imaginaires que j'ai crée pour les deux premiers albums, celui-ci se déroule dans la réalité et tourne autour d'une description poétique d'événements qui me sont réellement arrivés.
C'est ma manière d'exprimer les blessures de mon passés, ayant grandit avec des difficultés et pauvre avec une mère seule dans un des pires endroits du New Jersey de l'Amérique. Ma propre haine et mes désillusions envers le gouvernement et la société bien que tout ne soit pas négatif puisque j'ai choisit d'y associer d'autres cultures / langages que j'ai rencontré et avec lesquels je me sentis plus proche et compris que par les propres membres de ma culture.
Plus particulièrement le Mexique à qui je rends hommage par le choix de ce titre.’ Santisma Muerte’ (ce qui signifie "la mort la plus sacré") est une figure religieuse de cette culture à qui l'ont s'adresse et prie pour le retour des kidnappés, la guérison et pour bénir une vengeance. C'est aussi ma propre vengeance envers tout ceux qui m'ont considéré comme une petite frappe ou un "mauvais garçon" quand j'étais môme, un bon à rien, et n'ont jamais chercher à voir mon coté sensible et artistique. Musicalement il faut s'attendre à notre album le plus doom jusqu'à présent mêlé à une tempête de territoires sonores industriel et violent afin de peindre le portrait du pire aspect de l'humanité que j'ai jamais rencontré.
Brian : J'aimerais incorporer plus d’éléments industriels dans notre troisième album. En dehors de cela, je n'ai pas de but spécifique en dehors de rester fidèle à notre premier but qui est la combinaison de l'expérimentation et de l'exploration à travers le son ainsi qu'une complète spontanéité. Ceux qui apprécient sincèrement Bloodkitt disent que chaque chanson transporte l'auditeur dans un voyage imprévu alors que quand nous écrivons nous ressentons la même chose. Nous n'avons aucune idée de ce que nous faisons jusqu'à ce que la chanson soit mixé et après avoir dormi.
Hororo : Pour quels raisons pensez vous qu'aucun label n'ait été intéressé par votre musique jusqu'à présent ?
Dylan : Il m'arrive de penser parfois que c'est parce que nous enregistrons notre musique d'une manière digitale et qu'il y a une conspiration des élitistes du doom, comme je les appelle, pour nous ignorer. C'est gens qui vivent sur des forums de discussions et passent leur temps a dire à quel point on est faux si l'ont n'enregistre pas de manière analogique ce qui est très frustrant à lire et a vivre avec. Cependant, je pense que cela a surtout trait à notre manque de promotion pour faire en sorte que l'on parle de nous ce pour le quoi nous avons fait un effort pour plus nous y impliquer.
Brian : Soit nous sommes mauvais, soit nous n'avons pas fait assez d'effort pour promouvoir notre groupe, ou alors les deux. Maintenant notre troisième album est bientôt fini et les disques s'empilent. Nous commençons enfin a aller au devant des labels et a faire plus d'effort pour que l'on parle de nous.
Hororo : Merci d'avoir pris le temps de me répondre, j'espère que vous avez trouvé ces questions intéressantes.
Dylan : Merci de nous avoir considéré comme étant digne d'être interviewé. Se fut un plaisir de répondre à des questions aussi géniales.
Wednesday, January 14, 2009
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