Avez vous déja regardez les nuages. Allongez vous dans un champ et laissé vos yeux voguez sur les vaguelettes de matières blanches qui défilent. Formes indistinctes et interprétations multiples, la joie des enfants dans beaucoup de films. Oh, un avion, un éléphant, un coeur. Dose One, Why? et Odd Nosdam, trois rappeurs du label Anticon, doivent avoir la même occupation que les enfants de tout ces films d'auteurs et composent leurs paroles de la même manière. Alors ils ont demandés a leurs connaissances de composer des chansons afin qu'ils puissent y poser leurs textes. Chacun amène sa touche mais l'ensemble est cohérent. Car de la même manière que le ciel forme un tout qui ignore les frontières, les nuages se suivent et ne se ressemblent pas tout en étant lié l'un à l'autre par leurs composition chimique. Oui, ça c'est de la métaphore. Clouddead est donc la musique qu'il faut écouter en regardant les nuages, mais elle pourrait aussi être décrite comme étant celle des "petits gars a lunette que l'on prend pour des intellectuels sérieux alors qu'ils rigolent dans votre dos dès que vous partez".
Secondés par des invités diverses comme Sole (fondateur de Anticon) ou Dj Signify, Clouddead s'inscris dans la progression des oeuvres de Why? et de Dose One (celles de Odd Nosdam me sont inconnus). Dose One, le rappeur mystique qui improvise les reflexions philosophiques comme d'autres recitent leurs listes de courses. Why?, le rappeur chanteur. Et puis Odd Nosdam, la touche la plus Rap des trois avec un flow plus rythmé. Les Beastie Boys du rap indépendant ? Ouais, peut être. En tout cas ceux là ne parlent pas des problêmes de leurs rues comme tout ceux qui roulent en cadillac depuis que leurs singles a conquis le coeur des ados. Non, si Clouddead parle de la rue, elle se situe surement dans une dimension parallèle. Un extrait ? "One man's floor is another man's floor with a pillow on it and sure, the enemy is a thirteen year old computer hacker". Lire des interpretations dans tout cela ? Oui, vous le pouvez surement, mais cela reviendrait a chercher un sens dans les lignes de Nostradamus. Des paroles qui s'enchainent, du sens qui s'affichent a l'esprit mais quel était l'idée derrière tout cela ? Est ce qu'il ne faut pas juste y voir le cheminement d'un esprit joueur qui désire juste faire partager une part de ses reflexions passés sous le filtre du défilements des nuages. Et est ce que l'on a besoin de comprendre tout cela de toute manière. Les paroles et les flows sont là pour la musique, la musique est là pour soutenir les voix et le plat ainsi préparé vous emmène dans les nuages. Les paroles et les voix s'entrecroisent en canon, les flows parlés chantés alternent avec des accapelas et des mélodies presque pop rock. Diversité est la régle de ce petit jeu et les concepteurs ne cessent de vous surprendre tout au long.
Le désir de Clouddead, à mon avis ? Faire voyager l'auditeur dans un disque qui serait l'accès a une dimension unique. Brisé le quotidien et le recomposé dans l'ordre que l'on veut. Et bien sur, loin de s'arrêter au texte, les intrumental suivent la même logique. Les samples inattendus comme cette aspirateur qui scratche ou ces cloches de noel utilisé comme battement, tant de petit détails contribuant encore et encore a expatrier le trio vers un territoire que l'on ne nomme plus vraiment Rap. Oui, les paroles sont rappés, et oui il y a du scratch et tout ce qu'il faut pour faire un album de rap. Le problême viens du rangement de toutes ces petites choses, et telle une chambre de lycée bordelique, la musique de Clouddead finis par ne plus rassembler qu'a elle même. Oui, j'aime les phrases compliqués mais cet album l'est aussi. Et si cela vous semble très pompeux et trop intellectuel, je vous rappel que derrière tout cela ne se trouve pas des intellectuelles bobo mais des petits gars a lunette qui rigolent derrière votre dos. Oui, ce sont eux ces types. Ils font leurs musique comme bon leur semble, vous la presente et vous laissent vous amuser a la decortiquer dans tout les sens en sachant pertinnement que vous ne trouverez pas la clé. Bien que ce projet ait fait le bonheur d'une certaine presse musicale, il ne faut pas voir dans cet oeuvre et dans ces artistes un besoin de faire un rap d'intellectuel mais juste de jouer leur musique comme bon leur semble. Complexe et entrainant, il n'est pas exclus que l'on se retrouve avec un mal de crâne a l'issus de ce voyage. Mais ils sont ainsi fait les experiences qui gonflent votre cerveau d'images et de plaisir. On en ressors enrichis et avec l'envie d'y replonger un peu plus, recuperer encore un bout de sens quelque part et recomposer son puzzle d'une manière différente pour une nouvelle écoute.
Thursday, February 16, 2006
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1 comment:
C'est vrai qu'en écoutant Clouddead on voit les nuages défiler...
Cette belle chronique retranscrit bien les impressions qui se dégagent de l'écoute des deux morceaux que tu m'as passé.
Thanks Mr Blue Sky
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