L'Underworld est pour moi une salle culte à Londres pour en avoir entendu parler depuis des années par la presse britannique. Situé dans le quartier des jeunes et des frippes en tout genre, Camden, la petite salle auquel je m'attendais est en fait une vraie salle de concert situé en sous sol dont la superficie est équivalente à celle de Gibus pour ce qui est de la salle en elle même. L'escalier qui mène au bar est agrémenté de photos encadrés montrant le fier héritage rock et metal de la salle qui ne fait aucun mystère de son association avec la scène underground londonienne et même internationale. Il faut dire que loin d'être juste réputé, le lieu est aussi très bien aménagé et pratique pour circuler autour du bar et pour permettre aux groupes de vendre leur merchandising juste à coté. Seul deux poteaux placés dans la fosse (un peu comme au Batofar) ne sont pas des plus appropriés. Le lieu est propre, le son est bon et les jeunes sont venus en masse dans ce terrain de jeu pensé pour eux pour applaudir Have Heart sur leur dernière date anglaise avant leur séparation. Il y aura même la queue devant la salle pour rentrer, un bien beau contraste avec la date parisienne à la Péniche Alternat dans des conditions beaucoup plus précaire. Là est bien la différence entre la France et l'Angleterre : eux ont une culture rock et un public beaucoup plus large que le notre et cela dans n'importe quel sous culture que ce soit. La preuve, bien que moins de centaines de personnes étaient présentes au Corsica Studio pour les Master Musicians of Bukkake, cette même date n'a pu être organisé sur Paris.
Entrée en matière avec Shipwreck A.D. contrairement à ce qui été annoncé puisqu'un groupe locale devait s'ajouter à l'affiche. Qu'a cela ne tienne, je ne vais pas me plaindre de devoir attendre pour revoir ce quatuor américain interprété son hardcore teinté de touches noises mettre en jambe le public déjà bien excité. Quelque slam dès le premier groupe et ça ne va pas s'arranger par la suite. Le son est massif et le chanteur tourne sur lui même entre quelque page de two step. Le reste du groupe est assez statique mais leur musique ne leur demande pas non plus de courir partout. Le public est de toute façon satisfait et n'en demande pas plus. Shipwreck A.D. assure donc bien son rôle de groupe de première partie. Contrairement à la France, le chanteur peut même se permettre de tendre le micro vers le public pour que certaines des paroles soient repris en coeur par un public de piranha enthousiastes à l'idée d'attraper le micro et d'y gueuler quelque mots.
Rise and Fall augmente ensuite la tension d'un cran avec juste un peu plus de slams et un son beaucoup plus massif témoignant de leur amour pour la distorsion et le sludge qui est encore plus parti prenante dans les deux nouveaux titres qu'ils joueront ce soir. Le public est attentif, peut être un peu déçu pendant ces quelque instants et ne sait trop quoi faire hormis écouter. Qu'importe puisque les titres de leur premier album et ceux d'Into oblivion suffise a satisfaire les rapaces du pit qui continuent de reprendre les textes en choeur et moshe de façon désordonnés dans une joyeuse bousculade qui ne blessera personne en dehors de ma propre personne puisqu'un genoux reçu dans la tempe me désorientera quelque instant lors de l'avant dernière chanson. Voilà ce qui arrive quand on se place au premier rang ! Le groupe a par contre beaucoup de place et bougent donc beaucoup plus. Le chanteur s'éffondre même à un moment en écartant les bras dans une pose christique parfaite pour leur musique énergique et élancée. Les belges prophètes du sludge dans le hardcore moderne ressortent de nouveau victorieux de cette date et continuent de monter. Ce groupe a beaucoup beaucoup d'avenir.
Il est 21H30 et Have Heart va bientôt monter sur scène. Je me décalle maintenant près de l'espace de l'ingénieur du son pour pouvoir profiter en hauteur du spectacle que vont offrir le groupe et le public pour faire partir ce concert dans la stratosphère. Have Heart joue ici sa dernière date à Londres après avoir fait quelque concerts sur le sol britannique. Il est donc du devoir du public de dire enrevoir convenablement à leur héros et ceux ci le feront bien sentir. Dès le début du concert le public est en furie. La fosse n'est pas des plus actives par rapport à Rise and Fall mais le lancé des slammeurs se fera d'autant plus intensif, assez même pour contenter Scott Vogel (chanteur de Terror très friant de stage diver) si il avait été présent. Mais le plus marquant pour moi est l'enthousiasme avec laquelle le public réponds par des applaudissements aux tirade du chanteur et l'énergie qu'il met à reprendre les paroles à l'unisson des quatre coins de la salle. Le message d'Have Heart n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd et toute la scène de hardcore kids paraitra unie dans l'adulation de ce groupe emblématique de la scène straight edge. Difficile a dire si tous sont affectés par l'idéal d'ascétisme du groupe vu que le bar marchait bien pendant toute la soirée mais le discours de fin de concert, juste avant le rappel, à propos de la sincérité et de la communauté hardcore était bel et bien vivant dans tout l'Underworld ce soir là. Tout les classiques du groupe furent interprétés dans un ordre similaire à celui de la date française pour ce que je me souviens et ce que je connais de leur discographie (je connais assez le premier mais pas le second). Quoi qu'il en soit, malgré une tourné de plus d'une centaine de date, Have Heart aura manifesté le plus d'énergie des trois groupes de la soirée et chaque goutte de sueur leur aura été rendu au centuple par un public conquis dès la première note. Un concert de hardcore moderne parfait.
Wednesday, July 29, 2009
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