C'était en 2002, Botch se séparait pour former divers groupes n'ayant plus grand chose à voir avec le hardcore chaotique qu'ils avaient aidé a créer. Entre temps, Norma Jean, The Chariot, Breather Resist et tant d'autre continuaient la lutte sans franchement changer la sauce. Le hardcore chaotique continue donc d'être un genre vivant mais dont tout le monde semble s'être éloigné aujourd'hui. Qui peut donc se targuer de ressembler à Botch aujourd'hui ? Narrows ? Pas vraiment.
Pourtant, quand le premier riff s'enclenche et que l'on entend les cordes vocales si reconnaissables de Dave Verellen se déployer on pourrait se croire de nouveau au pays des romains. Le riff a la bougeotte mi hardcore, mi rock and roll, et l'on se prend a espérer d'un Botch v2.0. On en est pas loin. Les musiciens aujourd'hui associés au projet, des ex membres de nombreux groupes plus ou moins connus (These Arms are Snakes, Unbroken, Some Girls pour les formations les plus connus, Tropics, Bullet Union, Quarantine, Makeout Boys pour les moins) ont tous viellis avec leur musique et n'ont donc plus les mêmes envies. Le Botch d'aujourd'hui que l'on appelle Narrows est donc matiné de post rock, j'entends les dents qui grincent, mais aussi de tout ce qui a fait la force de Botch avec toujours un peu des tendances expérimentales que l'on pouvait voir en plein action sur le DVD live (voir la conclusion de "Transitions from persona to object" où le guitariste, pris dans une transe, appuie, les yeux perdus dans le vide, sa pédale d'effet).
"New distances" est l'album que Botch aurait pu écrire si ils avaient continués a exister jusqu'à aujourd'hui. La progression y est logique et non forcé. On m'argumentera en retour que seul le chanteur vient de Botch et qu'il ne s'agit donc pas vraiment d'une reformation sous un autre nom mais qu'à cela ne tienne, une écoute m'a suffit pour me fixer cette idée en tête et je n'en démors pas. Dès le premier riff de "Chambered", la machine décolle et ne redescends pas. L'ascension progresse même jusqu'à la fin sur "Gypsy kids", brulot post rock servis par la voix rocailleuse d'un chanteur qui ne connait pas la voix clair et s'égosille a merveille sur une chanson sombre, illustré à merveille par un clip que je déconseille aux âmes sensibles tant il a de quoi faire tourner de l'oeil. Superbe.
Narrows ne creuse donc pas le sillon postcore sur ce premier véritable disque mais se forme une nouvelle identité en puisant dans le passé de tout ses membres. Botch + These Arms Are Snakes + Unbroken + Les autres petits groupes susnommés = Narrows ? Peut être bien, je n'ai pas franchement écouté tout les disques de tout ces autres groupes donc j'imagine que l'équipe de Noise rédigera une bien meilleure chronique que la mienne en voyant tout les fils conducteurs dont j'ignore l'existence. Tout ce que je peux dire c'est que tout dans cet album me satisfait, de la production à la voix en passant par la pochette, le clip et l'enthousiasme qui me parcours de voir ce nouveau monstre se développer quand le départ est aussi juste. Un album cohérent, intelligent et efficace pour faire oublier toutes les années perdus entre 2002 et aujourd'hui.
NARROWS: GYPSY KIDS (2009) 872 x 480 from My Black Cat on Vimeo.
No comments:
Post a Comment