Sunday, July 19, 2009

Crossing the Rubicon - Crossing the Rubicon (Guerilla Asso) 2009


En assistant à mon premier, et seul concert à l'heure actuel, de Crossing the Rubicon j'avais eu l'impression de voir Napoléon prendre d'assaut, en compagnie de ses grognards, l'hiver hibérique représente par la froide réception du parisien, bras croisé et mine pas convaincu, attendant qu'on l'impressionne. Guidé par le micro vengeur d'un chanteur possédé, ou bien imbibé, le combat avait été âpre mais au bout de trois chansons, la folie mise au service du rock and roll avait triomphé. Ce petit grain mélé à la bière est ce qui fait les performances de Crossing the Rubicon. Dommage que sur le moment le son ne m'ait pas permis d'entendre convenablement leurs chansons.

Fort heureusement, le disque ici présent permet de mieux découvrir ce qu'éructe le chanteur et ceux sur quoi remuent le reste des musiciens. Convenablement enregistré pour un rendu clair et précis, sans être chirurgicale, le hardcore and roll de Crossing the Rubicon est dansant, mélodique et énergique.

Le gros problème est qu'ayant connu le groupe sur scène, je ne retrouve pas le quart de l'énergie et du caractère déluré du groupe. Tout sonne trop propre, trop studio. Il manque l'énergie du concert. Alors bon, on peut toujours dire que l'un complète l'autre et que le disque permet de mémoriser les chansons et de les avoir sur un support propre pour mieux les voir vivre sur scène, mais c'est tout de même plus qu'un poil frustrant. Je repensais en l'écoutant au "Last night in town" de Everytime I Die. Un premier album plein de potentiel mais dénué de chansons vraiment mémorable qui aurait pu sceller le futur du groupe si il y avait eu ensuite Hot damn!, un album dingue, rock et entrainant. Crossing the Rubicon a de quoi faire niveau chanson, là n'est pas le problème. Il manque juste un peu plus de vie, de distorsion, de décibels. De bière même ! Chino Moreno a bien enregistré le premier Deftones bourré !

Ceci étant, je laisse vraiment trop de place a la frustration dans cette chronique alors qu'il est franchement très bon. Quelques écoutes suffisent a ce que les lignes mélodiques s'inscrivent dans votre tête ce qui est un gros avantage par rapport au rendu live tel que j'ai pu le vivre. L'orgie animalière se sent mais ne se vit pas, ça n'empêche pas pour autant de remuer la tête et de reprendre les paroles en coeur. Ca danse et ça parle d'amour et de rock and roll. Paris prend les couleurs du Tennesse. Oublier Dick Rivers, pensez Crossing the Rubicon !

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