Tuesday, February 23, 2010

Antipop Consortium - Fluorescent black (Big dada) 2009


Six ans passé loin du Consortium, ses quatre membres se rejoignent après avoir tâté des carrières solos dont je ne me suis pas préoccupé, trop déçu qu'un aussi bon groupe de MC et de producteur jettent l'éponge après avoir produit un disque massivement reconnu comme un classique, Arrhythmia. Fluorescent black marque le retour du Anti Pop Consortium près pour la nouvelle décennie avec un son moins oblique mais jamais pop.

Minimaliste et subtile, l'approche d'Arrhythmia est laissé de côté pour une production presque plus immédiate dans la construction de ses accroches. A l'opposé d'Arrhythmia dont le rythme reposait autant sur les beats que sur le flow, Fluorescent black ouvre de nouvelles avenues vocales avec l'ajout d'un chant clair tenu par M Saïd ("Shine", "Volano"). En précédent le grime dans leur approche vocale, Antipop Consortium se laisse maintenant rattraper par la scène anglaise et laisse son influence infiltrer ses compositions.

Fluorescent black est la réponse des intellectuels du rap à Dizzee Raskal ou Wiley dont le melting pop a trusté la scène rap et electro. Il ne faut pas oublier qu'avant d'être signé sur le même label que Roots Manuva (en guest sur l'excellent "New York to Tokyo"), les quatre étaient signés sur le même label qu'Autechre. L'orchestration électronique a toutefois laissé ses marques sur eux et il n'est pas inutile de préciser que sur scène les trois ne sont pas tournés dos à leur Dj mais se retournent fréquemment sur leurs propres claviers et samplers. Les voix et les effets s'organisent de la même façon et intensifie donc le spectre sonore. Le minimalisme n'est plus, place à tout ce que la musique électronique a pu créer et non plus simplement l'IDM.

Il n'y a donc plus que le flow des MC pour rattacher Antipop Consortium à la scène rap. A l'instar du grime, descendante du two step et du UK Garage, Fluorescent black rattrape son retard sur une succession de 17 morceaux affinés mais bien différent du son avec lequel nous avions laissé APC il y a six ans. Tous ont bien évolués pendant ce temps là et n'ont pas non plus perdu en assurance derrière les micros où leurs flows sont toujours autant denses et poli-rythmiques. Fluorescent black surprend mais ne déçoit pas. Il faut juste se faire à l'idée qu'en reformant, APC n'a jamais eu l'intention de faire plaisir aux vieux fans mais de se faire plaisir et de continuer à faire entendre leur voix comme celle d'un groupe avant gardiste, précurseur et maître d'un son que l'on ne peut pas qualifier de métissé mais tout simplement de propre à leur identité.

No comments: