Après avoir couru derrière Ulver à travers le monde (de République Tchèque à Londres), les voici venu à domicile (ou presque) pour un bout de tournée européenne. Plus déterminé qu'avant a se produire en salle. Moins stressé aussi, visiblement (plus besoin de paquet de clope pour Garm), et surtout beaucoup plus rodé.
Mais avant de décrire plus leur prestation, parlons un peu de la première partie. Deuxième apparition scénique sur une scène parisienne pour Attila Csihar (Mayhem) après sa participation au concert de SunnO))), le voici accompagné de lui-même et de plusieurs effets déposés sur une simple table. World ov Voices consiste en une exploration de ses fantastiques capacités vocales, superposés par couche pour créer des morceaux à situer entre Gnaw their Tongues et Fragments pour Artaud / Entité / Prisme de Pierre Henry. Sa technique est elle a croiser entre le "I am sitting in a room" de Alvin Lucier et le travail de Alexander Tucker. Du grondement drone, texte récité avec une voix rauque au chant clair, les multiples talents de Csihar se superposent sur deux titres de plus d'une dizaine de minutes dont je n'ai pas spécialement senti la duré s'écouler. Un coup d'éclat pour un projet aussi difficile a réaliser qu'à apprécier quand il est présenté sur le papier.
Puis, vers 21H, le groupe se présente sur scène, discrètement, mais applaudit par un public qui ne reconnait pourtant visiblement que Garm. L'arrivée de de Daniel O'Sullivan, nouveau membre du trio devenu quatuor, sera aussi manifestement ignoré alors que sa présence y est surement pour beaucoup dans la qualité de la prestation qui eu lieu sur la scène de la Cigale.
Introduit par "Eos", le concert débute avec juste quelques imperfections quand les grincement de la guitare crissent contre les nappes du morceau. Le concert sera ensuite absolument parfait et malgré que la set list n'aura en rien différé des deux concerts que j'ai pu voir, l'interprétation et la présentation visuelle des morceaux, sera largement plus aboutis. La seconde prestation d'Ulver en République Tchèque était une tentative, transformé avec succès, de reproduire leurs compositions sur scène. Puis, sur la scène du Queen Elisabeth Hall, les morceaux s'étaient allongés par la présence d'un deuxième batteur et d'une joueuse de thérémin. En revanche, sur la scène de la Cigale, se furent des morceaux transcendés par l'action de ces trois autres musiciens, manifestement rodé à la présentation du set, qui transforma l'interprétation et la fit atteindre se sommet stratosphérique. Le groupe se bonifie tout simplement avec l'âge et le chemin parcourut en l'espace de huit mois laisse présager du meilleur pour la suite.
Toujours aussi effacé derrière ses instruments, Daniel O'Sullivan, préposé à la basse, au clavier et à la guitare (dont l'une des deux qu'il utilisera sera un peut trop absente du mix pour se faire entendre convenablement, reste tout aussi effacé que les cinq autres membres. Krystofer Rygg remercie toujours aussi timidement et discrètement le public, ne l'interrogeant qu'à deux moments : après la présentation d'image du IIIème Reich et des camps d'extermination nazis où il conclura la projection par un "Are you uncomfortable", suffisant à résumer la position du groupe vis à vis de ce qui venait d'être montré. Puis, après "Operator" (l'un des seuls nouveaux morceaux ajoutés à leur prestation) où la projection montrait un homme en train de se suicider dans sa baignoire, il demanda si cela n'avait choqué personne.
L'heure de concert, contrairement à la demi heure supplémentaire annoncé par l'organisateur, se déroulera donc sans aucune interruption. Un sans faute gorgé de maitrise et de puissance dans la retranscription visuel et émotionnelle de ces morceaux que tout le public connaissait surement sur le bout des doigts. Après des années passé dans l'ombre, Ulver se dévoile et expose sa capacité à transcender des compositions que beaucoup considéraient déjà comme parfaite. Un signe de la maturation d'un groupe que personne n'avait encore pourtant traité d'immature au regard des faits accomplis. La transformation en groupe de scène semble donc convenir parfaitement aux musiciens, revenu à l'issu de la prestation, conclut comme d'habitude par un "Not saved" accompagné du regard perdu d'un jeune garçon qui accompagne le silence du public, attentif et respectueux, transpercé des quelque notes de clavier. Les sourires et les applaudissement sont un rappel suffisant pour un groupe qui rappelle à son public gourmand qu""ils ne sont pas ce genre de groupe et qu'il n'y aura donc pas de rappel". Il est d'ailleurs étonnant de faire remarquer que c'est ce même Garm dont la timidité a toujours empêcher Arcturus de se produire sur scène quand il était au chant, qui s'adresse au public et obtient le silence par un simple signe de la main. Les temps changent et personne ne pourrait être plus heureux de cela que les fans présent ce soir là.
Set list (merci à Opethmaniac sur le forum de Violent Solution)
1) Eos
2) Let The Children Go
3) Little Blue Bird
4) Rock Massif
5) For the Love of God
6) In The Red
7) Operator
8) Funebre
9) Plates 16-17
10) Hallways Of Always
11) Porn Piece Or The Scars Of Cold Kisses
12) Like Music
13) Not Saved
Sunday, February 14, 2010
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1 comment:
Magique ce concert...Une semaine après je suis encore dedans...
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